jeudi 23 août 2007

Salut les amis

Pour cause la vacance et d'autres occupations personnelles , ce blog n' a pas été alimenté depuis presque trois mois .J'espère que d'ici peu , on trouvera des sujets ou thèmes interessants qui méritent d'etre mentionnés .
A BIENTOT ALORS ET ENCORE BONNE VACANCE.

mercredi 9 mai 2007

SARKOZY PRESIDENT : LE SAUVEUR CONTESTE QUI ALIMENTE LA POLEMIQUE

Bonjour à tous.
Voilà chose faite , Sarkozy est devenu le nouveau président de la France et succedera officielement le pésident sexagenaire Jacques Chirac le 16 mai procain.Fellicitons- le , et bonne chance Monsieur le Président.Fellicitons aussi ses partisans sans lesquels il n'aura pas pu gagner cette bataille electorale de plus en plus rude.Une victoire à gout amer dans la mesure où le differentiel qui l'a separé de la candidate socialiste Segolène Royal n' a été que de l'ordre de 6%( soit seulement 2 millions et quelques de voies).Examinons quelques points forts de cette election qui meritent d'etre discutées.

1-Le pourqoui de la victoire de Sarkozy et le pourqoui de la defaite de Segolène ?

1-1-Le sondage en faveur de qui ?
Depuis quelques mois , les sondages ( SOFRES, IPSOS , etc ) étaient toujours en faveur de Sarkozy qui était tojours en tete ,malgré les mouvements en dent de sie qui s'ensuivent ( ça monte un peu ça decent un peu et ...).Un sondage en tant que tel ne doit pas influencer le vote effectif le jour J mais ça reflète un peu la tendance .A chacun ( les candidats ) et leurs etats majors respectifs alors de rectifier les tirs en fonction de ces sondages , mais toujours en concordance avec leurs programmes presidentiels .Sarkozy a pu profiter de ces sondages et a influéncé l'electorat ( fortement influencé par les medias ) à sa cause , ce qui n' a pas été le cas de Segolène qui à un certains moments ( entre le premier et le second tour l'a fortement critiqué et a mis en doute sa crédibilité ( sondage )).
1-2-Le programme Economiquement
Le programme fare de Sarkozy peut etre resumé en trois rubriques
-Travailler plus pour gagner plus
-Le bouclier fiscal qui favorise les riches ( aucune imposition qui depasse le 50% des revenus )
-La reforme des retraites ( loi fillon son future pemier ministre )
Le plus interessant de ces trois rubriques c 'est le pemier : " travailler plus pour gagner plus ".Il est évident que cette initiative touche la majorité des classes moyennes françaises qui depuis des decennies ont confronté au problème de pouvoir d'achat .D'un coté les salaires stagnent mais les couts de la vie augmentent progressivement et ne cadrent pas vraiment aux chiffres d'inflation publiés regulièrement par l' INSEE.Ces gens là veulent gagner plus en travaillant plus d'autant plus que les avantages fiscaux relatifs à ces heures supplementaires seront consequents pour eux mais aussi pour les employeurs .Une strategie de donnant donnant alors pour les deux parties patrons et employés .Une part non negligeable des 17% des travailleurs français smicards ( ideologiquement et histotiquement à gauche )sont évidemment attirés par cette mesure .
En termes d'electorat , les deux autres rubriques su cités n'apportent pas des voies conséquents à Sarkozy , mais ça peut faire la différence quand on regarde le resultat final ( 53% contre 47%).
De l'autre coté de la pendule Segolène table beaucoup sur :
-La defense du 35 heures ( avec une discussuion avec les syndicats et branches par bracnhes )
-Le maintien au niveau actuel du système fiscal mais une exoneration des PME qui créent de l'emplois
-Une augmentation des raitraites et maintien des regimes de retraites speciaux ( agents RATP ,SNCF , EDF, GZF )
Son programme fare ne se demarque par vraiment des programmes historiques des socialistes mais elle a essayé d' apporter des renouveaux dans ses discours avec des precisions de plus en plus flous quand on entre dans le chiffrage de ses programmes et leur financement .Voilà ces manques de precisions qui a été l'un des points faibles de Segolène durant la campagne.Ce qui ne veut pas dire qu'elle a été flou dans tous les sens , elle a été flou et imprecise sur quelques points cruciaux ( financement des retraites , la dette , les mesures fiscales , etc ).
Sur les plans sociaux , elle a devancé largement Sarkozy qui (lui meme l' a repeté maintes fois ) a focalisé ses discours sur la fin progressive de l' assistanat et la mise en avant de la valeur travail .Des acquis sociaux qui font de la France le premier pays développé où l'assistanat reste une valeur universelle .

2-L'imigration et la securité

Voilà le deuxième point qui a propulsé Sarkozy à la tete de cette élection .Immigration , un cheval de bataille de le PEN avant mais a été incorporé par Sarkozy dans ses programmes presidentiels pour seduire l' electorat de le PEN largement suffisant pour faire la différence avec les partisants de la droite historique et la gauche republicaine ( socialiste ).Tout le monde s'accorde à dire que sans ces discours sans cesse sur l'imigration et ces attaques verbales violentes sur les immigrés , Sarkozy ne serait jamais elu président de la France , lui meme fils d'immigré hongrois (son père militaire deserté hongrois en 1949 qui parait-il était SDF sous le pont de paris à un certain moment avant de rencotrer sa mère) et d'une mère Francaise d'origine juive , mariée ( Cecilia Sarkozy )avec une française d'origine espagnole et russe ).Il a compris et il a ces haines des immigrés dans sa tete , depuis longtemps mais il ne s'est jamais montré ouvertement comme le PEN ou De villiers.Il n' a cessé de repeter indirectement ou directement que ce sont les immigrés ou les français d'origines immigrés qui sont à l'origine de l'insecurité en France , ce qui est largement faux et archi -faux .Les différentes manifestations des extremes gauches ( Bovier , les anti OGM , les grèves sur les CPE,etc) ne sont pas l'oeuvre des immigrés.
Segolène de l'autre coté avec ses valeurs humanistes n'a jamais integré ces discours et haines des immigrés dans son programmes ,ce qui lui a valu la defaite face à un français d'origine immigré.En outre la gueguere interne des élephants socialistes , le problème de leadersheap ,la jalousie , le style trop personnelle de sèglolène ont tourné en faveur de Sarkozy , ce qui ne devait jamais se passer s'ils ( les équipes de segolène ) ont mis de coté leurs ambisions personnelles .C'est une leçon du future et come l'a dit le Président JF kennedy :" UNE ERREUR NE DEVIENT UNE FAUTE QUE SI L 'ON REFUGE DE LA CORRIGER ".Il est temps alors à la reflexion pour la gauche pour éviter une seconde defaite aux élections legislativs du 10 et 17 juin prochain ,qui ne sera plus reparée qu'en 2012 , voir 2017 meme ( car Sarkozy à l' allure actuelle des choses va vaire 2 mandats ).Dit -on "reconnaitre une defaite c'est une sorte de victoire " , je ne pense pas que les socialistes vont se consoler avec ce genre de dicton qui n'est qu'une sorte d'auto-consolation .En plus un grand parti comme le parti socialiste n'a pas interet à perdre sur tous les fronts , sinon ils n'honorent plus la figure emblematique de JAURES ( dirigeant et fondateur de premier plan du parti socialiste vers le debut du XX ème siècle) à qui Sarkozy lui meme a fait reference lors de sa campagne de premier tour de cette élection. Cette Strategie de Sarkozy et cette pratique a provoqué la grogne des soient disant vrais socialistes mais qui commencent dejà à cultiver l'attitude de contre -offensive au détriment de la culture offensive sur laquelle Sarkozy a mené sa bataille electorale depuis des années.

3-L'après 16 mai 2007

L' après 16 mai on verra, on ne manquera pas de decortiquer ( étant simple obseravateur) les contextes dans lesquels le nouveau prèsident va executer et faire executer son programme .Mais cette vacance dorée de trois jours à Maltes pour un cout exorbitant de l'ordre de 240000 euros ( 200000 euros pour le yacht ( paquebot ) et 40000 pour le jet privé qui l'a amené la bàs ) doit faire reflechir dejà les français qui ont voté pour lui .On voit bien le decallge entre le discours politicien en faveur de la France qui se leve tot , qui souffre et les actes du nouveau Président qui n' hesite pas à montrer aux yeux de tout le monde qu'il peut depenser en trois jours ( lundi 07 mai à mercredi 09 mai 2007 ) presque deux fois de son salaire annuel quant il était ministre des finances et de l' économie ( il a gagné 11000 euros par mois ).
Voilà l'absurdité du pouvoir de Sarkozy commence dejà et le cadeau ou l' acte de charité de Monsieur Bolloré ( le proprietaire de ce paquebot ) , je crois fort n'est pas gratuit , ca va se traduire par une faveur fiscale de tout genre , ou des traitement de faveurs dans les passassions de marchés publics quelque part , évidement les autres lobbies industriels membre ou non du CAC 40 bailleurs de sa campagne ne seront pas oubliés.
A la manière de notre président Malgache( Ravalomanana MARC) qui fait réference à Saint Marc de l' évangile ( Crois seulement , versé:....) :CROIX SEULEMENT A SARKOZY ET TOUT VA BIEN .Voilà le nouveau slogan sur lequel les français doivent s'habituer.
Bonne chance à lui ,bon courage pour les decus , et bon courage à tous .

samedi 28 avril 2007

TROUBLE ETHNO-POLITIQUE A MADAGASCAR : LE PIRE EST A CRAINDRE?

Juste un bref passage pour la situation preoccupante de notre cher Dago ces derniers jours.
Voilà , après les differends , les affrontements ideologiques ,les pratiques orchestrées par le Regime De Ravalomanana qui deplaisent bon nombre des gens exclus du cercle fermé de la classe dirigeante et consorts , le Pire est à craindre à Mada.Toliary , ces derniers jours constitue le hepicentre des troubles ethno-politique qui ont secoué ( et vont secouer Mada) dans un avenir proche au scenario actuel des choses.
Je n' accredite jamais l'idée de guerre tribale ( quel que soir leurs causes ) mais je suis partisan de l'equité du pouvoir et l'egalité des traitements de tous les malgaches d'où il vient ( politiquement , geographiquement , culturellement , spirituellement , etc ).
Moi meme , j"ai dejà vecu à Toliary vers les années 1980 et on était aussi victime ( étant originaire des hauts plateaux )du trouble qui a touché les Karana et indo pakistanais le 06 mars 1987 . Le soir de ce jour maudit pour les Karana de TOLIARY des groups d'individus ont semés la rumeurs que ce sont les tours des hauts -plataux ( merina , betsileo) , et evidement on fait parti de ces groups là. J'imagine le mal qu'ils endurent les gens originaires des hauts plateaux ces derniers jours car j'ai vecu aussi ça mais à notre epoque ( j'étais encore gamin mais pleain de souvenir dejà )ils ne se sont pas passé aux actes , contrairement au cas d'aujourd'hui.
Le vrai problème ce que ces gens là ( les hauts plateaux ) ne sont que des simples citoyens , ils sont là pour leur activité ( commercant , fonctionnaires , etc ) mitady ravinahitra e!!! La majorité d'entre eux n'ont rie à voir avec la politique et les pratiques du pouvoir ( de nos jour entre les mains des merina ).ILS sont alors victime de leur appartenance ethnique.Et par prolongement LES COTIERS QUI VIVENT A TANA OU FIANARANTSOA aussi ne sont là que par leur activité .....Le pire est à craindre , je repete sans cesse car imaginons nous les tananariviens vont sacager aussi les biens des cotiers , les fianarois ( pas vraiment ciblé mais victimes toujours étant hauts plateaux dit -on et amis -alliés des merinas) .... les autres provinces vont faire pareil comme Toliary ( Tamatave , Majunga , Diego ) ce sera le chaos à Mada et la guerre civile est à craindre. J'espere et je crois que le bon sens du Président ( meme s'il n'en a pas vraiment l'air d'en avoir pendant la période calme - là il est obligé ) va apaiser ce risque appelant les forces vives de tous bords pour eviter les desordres de grand ampleur qui vont laisser des empreintes indelebiles à l'histoire et tacher notre image de pays pacifique de l' AFRIQUE.
Alors la balle est dans votre camp Monsieur le PRESIDENT , les politiciens de kl'opposition aussi ne doivent pas profiter cette situation car ça peut retourner contre eux .Mada est à nous TOUS et Mada est unique ...jusque là......on ne sait jamais l'avenir si incertain .
UN PETIT MESSAGE POUR LES FRERES ET SOEURS GASY A TOLIARY UNISSEZ VOUS ET N'ENTRE PAS DANS LES PIEGES DE GUERRES TRIBALES.
Bye à tous .
Je suis un peu occupé ces derniers temps et pas beacoup d'articles à publier.

vendredi 20 avril 2007

LE REGIME AUTOCRATIQUE DE RAVALOMANANA:UN NOUVEAU MODELE POLITIQUE DE MADAGASCAR?

Bonjour à tous.
Ca fait longtemps que je ne me suis pas exprimé dans mon blog.D'abord par mon emploi du temps un peu chargé , mais aussi le temps de prendre quelque recul afin d'eviter des jugements un peu subjectif qui nous arrivent de temps à temps.
Je vais m'exprimer dans deux faits majueurs qui se sont intervenus ces derniers temps à la Grande ile :i) l'adoption d'une nouvelle constitution par le peuple malgache le 04 avril dernier à 74% de oui; ii)l'emprisonnement de Roland Ratsiraka Maire de Tamatave ( deuxième ville de Madagascar )hier 19 avril et les questions y relatives .

1-Referendum :Le oui à 74 % l' a emporté sur le non

Je ne vais pas revenir sur le bien fondé ou non de l'organisation de ce projet de constitution .Pour ma part, les grandes lignes de cette nouvelle constitution
sont la disparition des provinces autonomes au profit des regions , le changement relatif au mandat du president ( qui aura encore l'opportunité de briguer un 3 ème mandat ).Les autres rubriques ne sont que des bla bla institutionnel pour se demarquer de l' ancien régime.Je ne remets pas en cause les compétencezs des neufs membres chargés d'elaborer ce projet de constitution meme si leur imparlialité reste une évidence.Le oui l'a emporté sur le non à 74 % avec une defaite cuisante à Tamatave , Diego ?A mon sens la victoire du oui à été biaisé ceci à deux egards :i) les moyens financiers et les dispositifs institutionnels des partisans du oui sont plus consequents que ceux du non .Dans tous les pays du monde que ce soit developpés ou non , rares sont les referendums qui se soldent par un refus du projet presenté par le regime en place ( ex le non du referendum relatif au projet de constitution de l' union européenne en France en mai 2004).Dans le cas du referendum du 04 avril dernier c 'est évident l'opposition dans sa majorité qui a appelé à votér non n' a pas eu les moyens financiers de contrebalancer l'offensive des partisans du oui dirigé par le President autocratique Ravalomanana.C'était dejà une bataille perdu d'avance .
ii)les manouvres frauduleuses de toutes sortes perpetrées par le régime ( via l'impartialité du HCC et le ministère de l'intérieur ).
A l'instar des deux referendum de la decenie 90 ( celui de 1993 et celui de 1998) , le referendum du 04 avril ne va pas apporter rien de nouveau ni quelque chose de magique au développement de Madagascar.Celui -ci va renoforcer encore le pouvoir quasi- tyranique de Ravalo qui s'est profilé depuis 2005.Heureusement ...et qu'il fasse attention les 6 ex province de Mada ne sont pas tous de son coté.... je crois que Ravalo et sont equipe ne sont pas aveugles ... Toliary , Tamatave ,Diego et dans une certaine mesure Fianarantsoa ne sont pas de leur coté.Seulement Tanà pour des raisons diverses ( la première de laquelle le fait que Ravalo vient de Tanà , etc ) et Majunga sont acquis à leur cause.Meme si 6 les provinces constitutionnellement et en termes juridictionnel ont disparu elles restest et resteront toujours dans la tete , la conscience de chacun ... eux meme cargés d'elaborer cette nouvelle consitution qui ont baigné dans le système provincial de leur enfance jusqu'à nos jours .ON NE CHANGE PAS UN SYSTEME D'UN COUP : il faut un temps pour s'adapter et dans notre cas ca va prendre du temps .Les regions fortement favorisés par Ravalo et sont dejà en vigueur pourront apporter leurs fruits à conditions que le régime en place respecte le principe de PEREQUATION DES RESSOURCES ( equité dans le partage du gateau c 'est à dire les rssources de l' Etat - ts misy tombo sy hala ) , ce qui ne pas le cas et ne sera jamais le cas. Il y a des regions qui ont acquis le feu vert ou le coeur du president , les autres oubliées pour des raisons diverses ( il n'y a pas gagné assez de voix , regions où l'opposition est forte , etc ).
Bref , l'adoption de la nouvelle constitution est une bonne chose pour ses partisans , inutile pour les partisans du non , mais on ne peut plus faire marche arrière , que nous reserve-t-il l' avenir ?.. Reponse ... à chacun de rever à sa manière.

2-L'emprisonnement de Roland Ratsiraka Maire de Tamatave ( deuxième ville de Madagascar ) et les questions y relatives

Roland Ratsiraka par son Statut Maire du deuxème ville de Mada (, le plus grand port de Madagascar) , candidat malheureux de la dernière election presidentielle ( 03 decembre 2006) affichant un scorre de l'ordre de 10% des suffregés exprimés , neveu de l' ancien president l'Amiral Didier Ratsiraka , etc reste une figure à abattre pour le regime en place .Ca m'etone un peu car de ma connaissance , moi qui a tojours essayé ( comme j'ai pu ) de suivre l'actualité politique malgache , Roland Ratsiraka est un jeune politicien peu bavard et un peu discret par rapports aux autres figures de l' opposition.Je ne suis pas là pour le defendre , ni son avocat , ...j'exprime mes points de vues c 'est tout!!!
Parait -il , il est accusé de detournement de fonds de l'odre de 400 millions de fmg ( 80 millions ariary).Dejà suspendu de sa fonction de maire en 2003 et encore cette année 2007 pour une durée de trois mois , ce pauvre Roland est obligé de passer qulques mois ( on verra des années ) de sa vie à la prison d' Ambalatavoahangy , conformemement à l'ordre du President JE SAIS TOUT RAVALOMANANA , qui après ses doubles victoires successifs du 03 decembre 2006 et du 04 avril 2007 cherchent toujours par tous les moyens de neutraliser un à un les grandes figures de l'opposition ( Pety , voninahitsy , Roland , etc).A la lumière des evenements recents et des pratiques du pouvoir et regime en place de nos jours , il est évident de dire qu'on est dejà dans un nouveau regime politique à Madagascar .C 'est le REGIME AUTOCRATIQUE DE RAVALOMANANA qui va cadrer grosso modo les pratiques politiques à Mada pendant son mandat ( 2007-2012) car je crois que l' après 2012 sera une ere NOUVELLE POUR LA POPULATION MALGACHE LONGTEMPS VICTIME DE LA POLITIQUE POLITICIENNE DES DIRIGEANTS QUI SE SONT SUCCEDES.Je ne dis jamais que Ravalo est nul dans tous le sens , je denonce juste sa manière de gouverner car Mada est pour tous les malgaches pas seulement pou une poignée d'hommes et de femmes ou quelques groupes d'individus ou de partis politiques. A qoui ca sert d'etre croyant si tu n'arrive meme pas à unifier tes adminisrés et tes opposants!!!!Alors qu'il est non seulement chretien pratiquant parait-il ,comme moi ( catholique )!!!!hihihiiii mais democrate .... ohhhhhh j'ai failli oublié dictateur ...En somme AUTOCRATIQUE.

vendredi 6 avril 2007

L'INDEPENDANCE FINANCIERE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT: ANALYSE EN TERMES DES FLUX

Cet article ne comportera pas ni des tableaux ni des graphiques.Je pense que ca ne va pas changer globalement le message meme si ça nuit un peu à sa clarité.C'est juste un partage du savoir et des connaissances meme si minimes soient-ils pour un future harmonieux des PED et de Madagascar.Chers lecteurs et lectrices , je m'excuse d'avance sur les imperfections.RJB TSINJO.

L’INDEPENDANCE FINANCIERE DES PED :
ANALYSE EN TERMES DES FLUX
Article présenté par
RJB TSINJO
Résumé : La connaissance de la nature, de l’évolution et de l’ Etat de l’indépendance financière des PED est un outil d’analyse permettant d’orienter les politiques économiques futures et de projeter les différents axes d’orientation économiques en phase avec les contextes locaux et internationaux existants. Comment et dans quelle mesure cette indépendance financière existe-t-elle ? Peut-on dresser une typologie globale des PED suivant leur niveau d’indépendance financière ? L’objet de cet article a été d’appréhender ces questions mettant en exergue la configuration des rapports financiers entre Etats- nation et les autres acteurs de l’économie des PED focalisant l’analyse sur trois critères fondamentaux à savoir l’équilibre épargne –investissement ; la dynamique de la balance des paiements en particulier les flux financiers net et la dynamique de l’endettement extérieur. Notre base de données sera tirée essentiellement du World Economic Outlook, database du FMI (septembre 2006).
Mots clés : Relation Epargne-Investissement, Mouvement des capitaux, Dette, Croissance économique.
Classification JEL : E20, E44, F34, O40.
THE FINANCIAL INDEPENDENCE OF THE DEVELOPING COUNTRIES: FLOW APPROACH ANALYSIS
Abstract: The knowledge of the nature, the evolution and the financial independence statement of the developing countries constitute an analysis tool to project the future economic policies and to plan the various axes of economic orientation in sync with the existing local and international context. How and in what measure does the financial independence exist? Can we draw up a global typology of the developing countries by their financial independence level? The object of this article is to treat these questions by highlighting the configuration of financial reports between United Nations and the other actors of the economy of the developing countries focusing the analysis on three fundamental criteria which are the balance savings-investment; the dynamics of the balance of payments in particular the net financial flow and the dynamics of the foreign debt. Our database will be essentially based on IMF Database (September 2006), The World Economic Outlook.
Keywords: Relationship saving-investment; Capital movement; Debt, Economic growth.
JEL Classification: E20, E44, F34, O40.

INTRODUCTION
Si les pays développés d’aujourd’hui via l’essor et la vitalité de leur système financier ont pu développer leur économie, les PED pour des causes diverses n’ont pas eu l’opportunité de s’émerger et comptent toujours sur l’extérieur et la bienveillance des riches pour stimuler leur économie. Les différentes crises d’endettement et financières successives des années 1980 -1990 et les années subséquentes, la fracture sociale, la persistance de la pauvreté sont encore des preuves tangibles de la fragilité financière de ces pays. A priori, ce constat nous amène à dire que toutes les politiques de développement mises en œuvre depuis l’indépendance politique des PED principalement anciennes colonies ont été vouées à l’échec. A qui incombe la responsabilité d’un tel échec ? Aux PED dans leur ensemble ? Aux partenaires économiques et financiers de ces pays guidés chacun par leurs intérêts respectifs ? A la population accusée souvent d’immobilisme populaire ? L ‘examen des réponses relatives à ces questions sans négliger la dimension institutionnelle et humaine nécessite avant tout un questionnement méthodologique et d’ensemble sur le degré d’autonomie financière de ces pays et l’interdépendance de leur économie vis-à-vis du reste du monde .Faut-il rappeler ici que le développement du capitalisme financier occidental a été principalement fondé sur cette interdépendance financière des Etats –nations qui par leurs opérations commerciales et financières se sont soldés par un équilibrage financier. Devant les défis multidimensionnels des objectifs du millénaire, le degré d’autonomie financière des PED qui nous renvoie à la notion d’indépendance financière mérite une attention particulière. Pour être précis, notre cadre d’étude sera intitulé ici : « L’INDEPENDANCE FINANCIERE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT : ANALYSE EN TERMES DES FLUX» . Tout au long de l’étude, on s’efforcera de répondre à ces questions : Dans quelles mesures et comment l’indépendance financière des PED existe-t-elle ? Comment évalue-t-on cette indépendance financière ? Quelles sont les principales caractéristiques et mécanismes qui régissent l’indépendance financière des PED ? Pour ce faire l’étude portera beaucoup sur les perspectives d’autonomie financière des
PED .Après avoir présenté dans la première section un cadre d’analyse générale focalisé sur les critères d’évaluations et les principaux déterminants de cette indépendance financière, l’étude se penchera beaucoup dans la deuxième section sur sa dynamique, suivie des principaux faits marquants qui la caractérisent, objet de la troisième section.



I-CADRAGE GENERAL DE L’INDEPENDENCE FINANCIERE

1-Définition et revue de littérature économique

1-1-Définition
L’indépendance financière est la capacité d’un pays dans un cadre spatio –temporel à faire face à ses besoins financiers et garantir sa souveraineté monétaire afin de faciliter une répartition jugée optimale des ressources et financer le développement du pays sur tous les plans. C’est une notion qui intègre alors à la fois la capacité de financement d’un pays donné par rapport à ses besoins financiers jugés indispensables pour l’accomplissement des projets déjà prescrits dans la ligne directrice ou le programme général de l’Etat mais aussi sa souveraineté monétaire indice précurseur de la souveraineté nationale .
1-2-Revue de littératures économiques
L’indépendance financière comme nous l’avons définie précédemment intègre à la fois la notion d’autofinancement et la souveraineté monétaire d’un pays. Dans quelle grille de lecture, de pensée peut-on attribuer cette notion? La réponse à cette question n’est pas aussi simple qu’elle parait. Après les travaux novateurs de Keynes [1936] qui a révolutionné la macroéconomie contemporaine ,les auteurs comme Gurley et Shaw [1960] (en approfondissant le rôle du secteur financier dans le processus de croissance économique) et Gerschenkron [1962] (qui a focalisé ses recherches dans l’ analyse des écarts de développement par les différences du système bancaire) ont ouvert la voie dans l’analyse des interactions entre la sphère financière et la sphère réelle de l’ économie .Mais les travaux ultérieurs de Shaw et Mac Kinnon [1973] insistant beaucoup sur la théorie de la répression financière , Diamong .D et Dybvig.P [1983] , Bencivenga et Smith [1991] mettant en avant le rôle du secteur bancaire ont permis de renouveler cette approche .Plus tard ,les travaux de Levine et King[1992] , Levine [1997,2000, 2004] ont fait école et constituent même les bases de références incontournables en la matière. L’analyse de la théorie de la fragilité financière de Minsky [1986] à l’origine de la récente théorie des péchés originels d’Eichengreen et Hausmann [1999,2003] a permis aussi d’appréhender cette problématique . Par le fait que notre cadre d’analyse vise à la fois le national et l’international, s’ajoutent les rapports de forces entre les différents acteurs qui interviennent dans l’économie de ces pays, l’approche en termes d’Economie Politique Internationale (EPI) mérite aussi une attention particulière. Un des grands penseurs de cette approche ,Gérard Kebadjian définit l’EPI comme « une approche pluridisciplinaire dont l’objet est l’ étude de l’économie mondiale dans ses dimensions à la fois économiques et politiques » [P.Berthaud, G.Kebadjian(dir.),2006p.9] .En articulant quatre dimensions : l’économie , le politique ,le national et l’international, l’ EPI offre une grille d’analyse extrêmement riche . Chavagneux [1998] insistant beaucoup sur le rôle de l’économie politique qui met en exergue la relation entre politique, ordre institutionnel et économie reste aussi une figure emblématique de l’EPI dans le monde académique francophone devant l’essor spectaculaire de ce genre d’analyse dans les pays anglosaxons. La liberté conceptuelle de l’ approche adoptée constitue aussi un avantage considérable de l’ EPI .Le clivage habituel existant entre keynésiens et classiques , hétérodoxes et orthodoxes peuvent être ainsi laissé de coté .Ce genre de remarque précisons le ne remet pas en cause forcement la pertinence de ces différents groupes de pensées .Encore même si les Pionniers de l' économie du développement à l'exemple des structuralistes Rodan [1943], Hirshman [1958] du pionnier de l’économie duale Lewis[1954] ,du penseur de la théorie linéaire du développement Rostow ,du théoricien du termes de l’ échange Prebisch [1950], les économistes d’inspirations marxistes théoriciens de la domination et de l’ échange inégal Arghiri Emmanuel [1969],Samir Amin et les théoriciens récent à la lumière d’ Amartya Sen [1993] et Mahbub , etc ont beaucoup contribué au développement de l’ économie du développement qui concerne principalement ces PED, les résultats sur le terrain restent encore mitigés. Mais pourquoi tant d'échec ? A qui la faute ? La spécificité de chaque camp : structuraliste, néo- marxiste, keynésiens, libéraux joue -elle une place importante en la matière ? Le but de cet article a été de susciter les débats et d'enrichir les réflexions sur ces points mais d’une autre manière évitant les démarches méthodologiques habituelles.
L’intention n’est pas ici d’envisager une autarcie financière ou économique dans les PED mais de voir comment leur économie dépend-elle financièrement de l’ extérieur .Dans un monde fortement marqué par la globalisation financière de ces deux dernières décennies où la fluidité des capitaux est de règle ,y a-t-il encore raison de se demander de l’ Etat d’indépendance financière d’un pays ?La réponse est évidement oui dans la mesure où la connaissance des natures , de l’ évolution des rapports financiers entre un pays et le reste du monde peut servir d’outil dans la projection des politiques financières et économiques futures et de rectifier les erreurs du passé.



2-Critères d’évaluation de l’indépendance financière

De nombreux critères peuvent être proposés ici mais le ciblage macroéconomique sera priorisé. Par ciblage macroéconomique, on compte prioriser les variables jugées agrégées ou d’ensemble de l’économie nationale .Ce qui doit intégrer prioritairement les indicateurs clés de l’économie réelle mais aussi et surtout les indicateur monétaires et financiers. L’équilibre épargne-investissement, la balance des paiements, la viabilité de la dette extérieure, seront les variables clés de notre étude ici compte tenu de leur importance dans le fonctionnement de l’économie des PED mais aussi leur lien de causalité avec le degré d’indépendance financière. Evidement, le niveau du déficit budgétaire, le niveau de développement du secteur financier, les structures économiques de chaque pays, le degré d’ouverture économique, le cadre institutionnel et politique constituent les principaux déterminants de l’indépendance financière des PED.

II-LA DYNAMIQUE DE L’INDEPENDANCE FINANCIERE DES PED

Dit- on les chiffres parlent d’eux même. En effet, si l’on sait qu’actuellement les Etats-Unis accaparent 80 % de l’épargne mondiale soit 2 ,5 milliards de dollars US par jour ouvrable ; le dollar, l’euro, assurent respectivement environ 65 % et
20 % des transactions financières internationales, et que ces PED n ‘absorbent qu’environ 20% des IDE mondiaux [Banque mondiale 2006], il est normal de s’interroger sur les perspectives d’autonomie financière de ces pays. Grosso modo , pendant les deux dernières décennies, on sait que les pays dits émergents ont pu compter sur les financements privés ou les financements par les marchés financiers, les pays dits PMA ou les pays pauvres de l’autre coté ont été principalement sous perfusion financière des IBW ou d’aides bilatérales avec les conditionnalités y relatives .Cette remarque ne suffit pas pour autant à décrire la dynamique de l’indépendance financière de ces pays .De l‘après guerre à nos jours, si dans l’ensemble, le financement intérieur des PED n’a pas enregistré des changements significatifs, le financement extérieur a subi un mouvement spectaculaire qui reflète le cotexte politico-économique international d’un coté, les changements internes qui se sont opérés dans ces pays de l’autre. Si l’arbitrage entre l’investissement et l’épargne nationale constitue l’écorce de l’analyse de l’indépendance financière des PED, l’analyse de la dynamique de leur balance des Paiements et de leur endettement extérieur en constitue le noyau dur.

1-La dynamique de l’investissement et l’épargne intérieure

L’équilibre ou le déséquilibre épargne-investissement (ou l’inverse) et les questions y relatives constituent un axe majeur de l’analyse économique, à la source même des débats virulents entre groupes de pensées. Les keynésiens , suite à l’enseignement du père fondateur J.M.Keynes [1936] avancent que c’est l’investissement qui finance l’épargne. Ils avancent le postulat selon lequel « la où la finance mène les entreprises suivent » .Les classiques avancent de leur coté que c’est l’épargne qui finance l’investissement et que : « là où les entreprises mènent, la finance suit ». L’objet de l’analyse n’est pas ici de focaliser l’intention sur la pertinence de ces deux postulats contradictoires mais de se questionner sur l’effectivité de l’équilibre existant entre l’épargne et l’investissement (ou l’inverse). La théorie du circuit fortement développée par Poulon [2001,2004] nous permet de faire un arbitrage entre les besoins de financement F et le financement I d’un pays donné. Cette approche qui avance la condition de crise selon la quelle un pays est en crise si les besoins de financement F pour une période donnée (année ici) excédent l’investissement I relatif (I-F<0). D’après Poulon l’inégalité I < F signifie que la richesse accumulée par les entreprises dans la période est inférieure à leur endettement net de la période .Cette richesse est désormais aux yeux des banquiers un gage insuffisant pour le remboursement
de F. C’est précisément pour cela que les banquiers vont exiger ce remboursement. Et comme celui-ci ne peut plus être effectué sur le revenu de la période, il devra l’être sur tout le patrimoine accumulé dans les périodes antérieures. En d’autres termes, les entreprises déficitaires sont mises en liquidation. Si l’inégalité I < F est globale, c’est l’économie dans son ensemble qui est virtuellement en faillite, ou du moins des secteurs entiers de celle-ci. C’est pourquoi cette inégalité traduit réellement un état de crise .Dans notre cas , à raison de problème statistique , il est extrêmement difficile de trouver pour l’ensemble des PED ( dans l’ ensemble et pour chaque région ) les valeurs relatives aux besoins de financement F , c’est pourquoi on va se contenter ici de faire l’ arbitrage habituel entre l’ épargne et l’investissement.
Dans quelle mesure et comment l’épargne finance-t-elle l’investissement dans les PED et inversement ? Quel arbitrage peut-on faire entre ces deux variables fondamentales de l’économie ? Le paradoxe de Feldstein-Horioka [1980] reste toujours la base de référence moderne en matière d’arbitrage épargne-investissement, qui trouve sa source dans la théorie wicksellienne des fonds prêtables de 1905.En effet ces deux auteurs ont essayé de mesurer et d’analyser la corrélation existant entre l’épargne et l’investissement. L’approche de Feldstein-Horioka stipule qu’une forte intégration économique doit impliquer, ceteris paribus, une faible corrélation épargne –investissement. Ils avancent ainsi le « coefficient de rétention d’épargne » qui n’est autre que la part de l’épargne nationale incorporée dans l’investissement. Plus ce coefficient est faible, plus la corrélation entre les deux variables est faible. Evidement à priori, un fort déséquilibre épargne –investissement entraine une forte dépendance financière du pays en question vis-à-vis du reste du monde .Qu’en est –il de cette différence dans les PED ?
Les PED ont enregistré un solde négatif de la différence entre l’épargne et l’investissement de 1985 à 1995 (jusqu’en 2000 pour l’Amérique latine). Il est logique alors de s’attendre à une forte dépendance financière des PED vis-à-vis du reste du monde avant 1995 (avant 2000 pour l’Amérique latine) et l’inverse après. Dans l’ensemble, ce solde a passé de -1,6 % de leur PIB en 1985 à -1,7 % en 1995 et 4,7 % en 2007.L’ Afrique et l’Asie se démarquent de l’Amérique latine à partir de l’année 2000. Mais les comportements des propriétaires des capitaux, le degré d’intégration économique des PED dans l’ensemble et individuellement vont biaiser l’hypothèse selon la quelle ils seront moins dépendant financièrement de l’extérieur si le solde épargne-investissement est positif (le cas de l’après 2000) et inversement.
L’analyse de la balance des paiements, des flux financiers y relatifs et l’endettement extérieur constitue un outil riche en enseignement quant à l’effectivité de l’indépendance financière des PED vis-à-vis du reste du monde.

2- La dynamique de la balance des paiements des PED : reflet du degré d’indépendance financière

La balance des paiements est l’un des instruments fondamentaux permettant de décrire la dynamique de l ‘échange commercial et financier du pays en question avec le reste du monde. Si le concept relatif à la balance des paiements a été largement développé par des économistes d’inspiration libérale comme Polak (1957) connu sous l’appellation : « Approche Monétaire de la Balance des Paiements (AMBP) », son prolongement et l’œuvre pionnier de Mundell - Fleming va faire école pendant la période postérieure.
Le déficit de la balance des paiements reste toujours une menace permanente pour les PED à cause de la fragilité de leur économie et leur forte dépendance aux enjeux politico-économiques mondiaux. Contrairement aux pays développés qui ont les moyens de faire face aux déficits de leur balance des paiements faisant appel aux marchés financiers internationaux et d’autres multitudes de financement, les PED surtout les PMA font appel régulièrement au FMI pour atténuer les dégâts .La balance des paiements des PED a été toujours majoritairement déficitaire à part quelques pays rares comme les pays pétroliers du moyen et proche orient et les pays de l’ OPEP. Toutefois, il y a des années exceptionnelles où quelques uns d’entre eux dégagent un solde positif de leur balance des paiements .Ce qui n’enlève pas pour autant les contraintes qui pèsent sur leur économie. Beaucoup d’études relatives à la balance des paiements des PED ont été déjà effectué mais il est rare de trouver des études qui essaient d’englober les PED dans l’ ensemble pour avoir un panorama global permettant de faire une typologie d’ensemble et de les stratifier.
Si le solde final de la balance des paiements doit être toujours nul, le problème qui se pose est de savoir comment financer le déficit? Cette question nous amène à s’interroger sur la structure et le degré d’indépendance financière de ces pays vis-à-vis du reste du monde globalement mais aussi vis-à-vis de chaque unité institutionnelle .Comment le reste du monde finance–t-il l’économie des PED ? Quel est le degré d’indépendance financière des PED vis à vis de l’extérieur ? En tant que document statistique qui enregistre les flux financiers entre un pays et le reste du monde, la balance des paiements est un outil d’analyse simple mais efficace permettant de savoir le degré d’indépendance financière d’un pays.
L’examen relatif aux balances des paiements des PED( 1980-2007) nous permet d’avancer quartes choses
i)-Les PED dégagent une balance courante excédentaire ces dernières années après des résultats négatifs de 1985 à 1995.Une forte dynamique a été enregistrée à partir de 2005 avec un solde positif de balance courante plus de 4% du PIB jusqu’en 2007.
ii)-Les flux net de capitaux privés (à part les autres capitaux privés) ont été toujours positifs à l’exception de l’année 1985 qui reflète le scepticisme des banques et créanciers privés sur la solvabilité des PED pendant la crise de la dette. L’investissement de portefeuille représente une faible part par rapport à l’IDE mais dégage toujours un solde positif jusqu’en 2005.
iii)-Les flux officiels net ont enregistré un solde positif jusqu’en 2000 année depuis laquelle ils ont enregistré un solde négatif.
iv)-Les réserves de change ont enregistré un solde négatif (à part 1985).Ce qui signifie une augmentation de leurs réserves de changes tout au long de la période d’étude pour s’établir respectivement à 666 ,333 milliards de dollar US et 747 ,94 milliards de dollar US en 2006 et 2007 ,de quoi à alimenter les déficits jumeaux américains.
Dans l’ensemble, on a pu remarquer une amélioration nette de la situation de leur balance des paiements à partir de l’année 2000 .L’analyse spécifique de chaque pays ne va pas toujours corroborer cette tendance. Il est crucial ainsi ici de noter l’importance des pays émergents, la chine, l’Inde et les pays pétroliers qui pèsent beaucoup dans l’indexation. Il est aussi important de rappeler qu’au fil des années qui se sont succédées, malgré la pertinence du modèle de Polak et l'insistance du FMI, bon nombre des PED n'arrivent pas à équilibrer leur balance des paiements et dépendant toujours de l'aide et du prêt du FMI. Le pire était même arrivé car ils s’enfonçaient dans une grande crise d'endettement international mettant en jeu leur crédibilité et qui sera même la source de blocage de leur économie pendant la période postérieure. Cette crise ne tarde pas à menacer la stabilité financière internationale raison pour la quelle le FMI va faire son mieux à partir de 1982 pour résorber cette crise .La politique d'ajustement structurel qui va cadrer grosso-modo la politique économique et financière de ces pays depuis cette année était née dans ce contexte. La pertinence de notre étude nécessite avant tout une étude approfondie à travers l’analyse des indicateurs relatifs au financement extérieur des PED. Ce qu’on va essayer de voir ci-après.

3-Indicateurs des flux relatifs au financement extérieur des PED

3-1-Analyse globale des flux financiers net vers les PED
S’il est courant d’entendre, de voir des chiffres relatifs aux multitudes de financements extérieurs des PED, il est rare de trouver des travaux qui font référence à l’importance relative de ces chiffres par rapports à l’économie de ces pays. Les X milliards de dollars qu’on voit partout (dans les rapports, divers articles) n’ont pas de sens si on ne tient pas compte de la taille économique du pays en question. Si l’on sait que l’ensemble des flux financiers net (IDE, investissement de portefeuille, capitaux privés, flux officiels) à destination des PED était 31,8 milliards de dollar US en 1980 respectivement 120 milliards ,72 milliards et 190 milliards en 2000 et 2007,ça suffit –il pour dire qu’ils sont fortement dépendant financièrement de l’extérieur? Evidement non, la construction des indicateurs relatifs à ces flux financiers en termes globales, institutionnels, dans un cadre spatio –temporel élargi constitue une démarche fondamentale permettant d’appréhender cette question. N’est-il pas capital alors de se référer au PIB qui reste un indicateur clé de la dynamique économique et financière d’un pays ?
Le ratio des flux financiers net sur le PIB vers les PED a suivi une tendance à la hausse de 1980 à 1990 pour s’établir à un pic de 6 ,72 % du PIB en 1995 avant de chuter à 1,42 % en 2007.En termes régional ,la dynamique de l’ Afrique ( sauf 2000) a été suivi d’une chute spectaculaire de ce ratio en Amérique latine et une quasi-stagnation de l’ Asie après le pic de 10,87 % de 1995 qui va chuter brusquement suite à la crise financière des pays de l’ Asie du Sud Est en 1997. A titre de référence, pour l’ensemble de l’Asie, ce ratio a passé respectivement de 11,21 % du PIB à 5,3 % en 1996 et 1997 .La chute a été spectaculaire en 1998 pour s’établir à -4,46 % du PIB et 0,088 % du PIB en 1999 [Calcul de l’auteur, FMI, 2006].
Le financement extérieur n’occupe alors qu’une faible part par rapport au PIB des PED. Force est ainsi de constater que ce constat ne cadre pas forcement avec ce qu’on entend habituellement selon lequel les flux financiers de l’extérieur occupent une part non négligeable par rapport à l’économie des PED. Est ce qu’une manière de conclure qu’ils sont moins dépendant financièrement de l’extérieur ? Une ventilation institutionnelle de ces flux financiers nous permettra encore d’approfondir cette analyse.

3-2-Ventilation des compositions des flux financiers net vers les PED
L’analyse globale des flux financiers net vers les PED n’est pas vraiment riche en enseignement. Une ventilation institutionnelle de ces flux permettra de connaitre l’importance relative de chaque flux par rapport à l’économie de ces pays. On peut dire que les flux financiers net à destination des PED dans l’ensemble n’ont pas enregistré des changements significatifs en termes réel c'est-à-dire par rapport à leur PIB .Grosso modo, pendant la période considérée (1980-2007), les flux non officiels ont devancé largement les flux officiels. La dynamique moyenne des ratios relatifs aux capitaux privés et à l’IDE a été contrecarrée par une quasi -stagnation des autres ratios.
i) Les flux non officiels
-Les capitaux privés net :
Par rapport au PIB, ces flux n’arrivent pas à dépasser le seuil de 1% de 1980 à 1995 année pendant laquelle un pic de 3,15% du PIB a été enregistré pour revenir à 2,28 % en 2005 et 1,36% en 2007.On voit bien ici la réticence des principaux créanciers privés vis-à-vis des PED pendant les années 1980 suite à la crise de la dette qui les ont touchés.
-IDE net : Aux yeux des observateurs avertis et de la plupart des économistes, l’IDE constitue ( et va constituer pendant les années à venir comme il a été le cas dans certains pays) la pierre angulaire du décollage économique des PED via son effet d’entrainement sur la croissance économique .Les concurrences internes entre ces PED d’un coté et les obstacles institutionnels et structurels de l’autre sont quand même des blocages majeures qui freinent son décollage dans certains PED surtout les PMA un groupe souvent marginalisé au profit des pays émergents de l’ Amérique latine et de l’ Asie. Ce graphique 3 nous montre bien que l’IDE en terme réel est toujours minime dans les PED surtout avant 1995 pour atteindre la barre de 1,81 % du PIB.Le pic de 2,65 % de 2000 s’est régressé un peu à 2,45 % en 2005 et sera 1 ,84 % en 2007.
-Investissement de portefeuille net : Cette variable ne représente qu’une faible part par rapport au PIB des PED .Le pic de 0,72 % du PIB atteint en 1995 va chuter à 0,03 % en 2005 et estimé à -0,034% en 2007.Sa faible part reflète les soucis des principaux détenteurs d’actifs financiers à placer leur avoir dans les PED, des pays jugés souvent à risque à la lumière des crises financières (Crises de changes et bancaires) qui menacent leur économie.
-Autres capitaux privés net: Les autres capitaux privés net à destination des PED ont presque enregistré un solde négatif ou négligeable. Leur ratio par rapport au PIB a été de -0,06% en 1980 pour atteindre le pic de 0,6% en 1995 et sera évalué à -0,44% en 2007.

ii) Les flux officiels net
Ces flux englobent les flux des organismes multilatéraux et bilatéraux dans l’ensemble. Ils englobent alors tous ce qui touche le FMI, la Banque mondiale, les Banques régionaux comme la Banque Africaine de Développement, la Banque Interaméricaine de Développement, la Banque Asiatique de Développement, mais aussi les APD et les autres flux bilatéraux de la part des pays riches. Le tableau 2 de l’annexe nous montre bien que depuis 1980, ces flux n’ont même pas atteint la barre symbolique de 1% du PIB des PED. Après avoir fluctué autour de 0,5% du PIB entre 1980 et 1985, et tourné autour de 0,4% entre 1900 et 1995, le ratio Flux officiels net sur le PIB à destination des PED a enregistré un solde négatif de 2000 à 2007 passant respectivement de-0,69 % à -1,30 % .La promesse de la communauté internationale à financer les PED et à éradiquer la pauvreté via l’objectif de développement du millénaire n’est autre alors que des discours politique sans engagement réel si on se réfère à ces chiffres.

Contrairement à ce qu’on entend habituellement , et preuve à l’appui à travers le graphique 3 ci-haut, la faible part des flux financiers à destination des PED que ce soit les capitaux privés , les IDE , les flux officiels par rapport à leur PIB nous permet d’avancer qu’ils ne peuvent pas compter vraiment sur le financement extérieur pour doper leur économie .

3-3-Analyse régionale des flux financiers net vers les PED
L’analyse en termes régional des flux financiers net vers les PED nous permettra d’avoir une vision détaillée de l’indépendance financière de chaque groupe de pays par rapport à l’extérieur. Quelle spécificité chaque région nous réserve –telle ? Y a-t-il des différences fondamentales entre ces pays A premier vu, on peut avancer qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre les trois régions étudiées ce qui n’exclut pas la spécificité de chaque région. Dans l’ensemble ,la quasi stagnation ou la régression des ratios relatifs aux flux officiels est évident .Une hausse spectaculaire du ratio relatif à l’ IDE a été enregistré dans les trois sous régions de 1980 à 2000 avant de régresser à partir de l’ année 2005.On remarque aussi une dynamique moyenne du ratio relatif aux capitaux privés en Afrique et en Asie devant un résultat médiocre de l’ Amérique latine. Enfin, l’investissement de portefeuille et les autres capitaux privés n’ont pas enregistré des changements significatifs dans les trois régions concernées.
Au vu des examens relatifs aux flux financiers net à leur destination, les PED dans l’ ensemble mais aussi individuellement (par région), contrairement à ce qu’on entend habituellement sont moins dépendant financièrement de l’extérieur. Que nous réserve-t-il l’examen de leur endettement extérieur ?

4-L’endettement extérieur analysé comme indicateur d’indépendance financière des PED
4-1-La dette extérieure des PED dans l’ensemble
Le niveau de l’ endettement extérieur des PED peut être aussi analysé comme indicateur clé de leur niveau d’indépendance financière .Contrairement aux Pays développés qui jusque là arrivent à éviter les désordres de grand ampleur que pourront provoquer la non maitrise de leur endettement et en particulier leur finances publiques , les PED à la lumière des crises d’endettement international des années 1980 , les crises de la dette obligataire des années 1990 ont été confrontés à des grands problèmes de la gestion de leur dette extérieure .Ces crises les ont mis sous tutelle des IBW à travers l’ ajustement structurel d’abord et le consensus de Washington après avec des résultats plus que mitigés comme le montre le tableau 3. En termes nominal, dans l’ensemble la dette extérieure des PED a connu une croissance exponentielle de 1980 à 2007 pour passer respectivement de 617,8 milliards de dollars US à 3352, 1 milliards de dollars après avoir passé de 2366,9 milliards de dollars US en 2000. Pour l’Afrique, l’Amérique latine, le pic a été atteint en 2005et 2006 faisant un endettement extérieur respectif estimé à 289,4 milliards de dollars et 892,9 milliards de dollar US, l’Asie l’a atteint en 2007 avec un encours estimé à 954,6 milliards de dollars.

4-2-La viabilité de la dette extérieure des PED en question
La viabilité de la dette extérieure est un thème qui intéresse bon nombre d’économistes ces dernières années après le lancement de l’initiative PPTE par les IBW en 1996 (renforcée en 1999) mais aussi les crises financières et les crises de la dette souveraine qui ont touché quelques pays émergents depuis le milieu des années 1990. Un terme qui reste flou et encore peu modélisé malgré les différentes approches qui ont été présentés par les spécialistes en la matière. Si des auteurs comme Krugman [1988], Krueger [2002], ont toujours avancés les approches en termes de solvabilité qui privilégient les points de vue des créanciers, Sachs [1989], Raffinot [1999], Berr et Combarnous [2006] avancent de leur coté l’approche en termes de soutenabilité qui met en exergue les points de vue des débiteurs en intégrant les effets désastreux de la dette sur les débiteurs. Dans ce même ordre d’idée, si les multitudes d’études économiques relatives à la soutenabilité de la dette , à la solvabilité d’un pays , ont été conçu dans un précepte néolibérale sous l’influence des IBW, le paradigme keynésien à travers la théorie du circuit largement développée par le circuitiste Fréderic Poulon [2001,2004] et la théorie de transfert qui avance le concept de capacité d’endettement élargi offre un cadre d’analyse solide et efficace permettant vraiment de percer ce problème .Mais il est tout à fait évident que le ratio Dette / PIB et le Ratio Dette / exportation seront privilégiés dans notre cadre d’analyse, ce qui n’exclut pas la pertinence d’autres ratios et les autres approches su -citées. Ce qui est sur, le surendettement de ces pays comme le montrent les tableaux 3 et 4 les ont amenés régulièrement dans un Etat d’insolvabilité financière chronique ou temporaire qui caractérise même leur niveau d’indépendance financière.
Concernant le ratio dette extérieur /PIB on a pu remarquer que l’endettement extérieur des PED n’a cessé de s’accroitre jusqu’en 2000 atteignant le niveau maximal de 37,4% du PIB soit un endettement extérieur de l’ordre de 2366,9 milliards de dollar US. La tendance baissière enregistrée jusqu’en 2007 (25,1% du PIB pour un encours estimé à 3352 milliards de dollars US) a été attribué à la performance de l’Asie et de l’Amérique latine conjuguée aux effets de l’annulation de la dette des pays PPTE composés essentiellement du continent africain. Mais ce niveau reste toujours au dessus du niveau jugé souhaitable par le FMI situé à 25% du PIB [FMI, 2003].
En ce qui concerne le ratio dette extérieure/ Exportations on assiste à une amélioration du résultat aussi bien en termes global qu’en termes régional. Le Pic de 165,2 % a été enregistré en 1990 pour l’ensemble des PED avant de régresser à un peu plus 60% en 2006 et 2007.Ce ratio trouve son apogée en 1995 en Afrique et en 1985 pour s’établir à 247,6 %. L’Amérique latine et l’Asie ont enregistré le pic en 1985 faisant respectivement un ratio de 322,3 % et 185,2% des exportations avant de poursuivre une tendance baissière jusqu’en 2007.
Force est aussi de constater que seul le continent Africain a pu enregistrer un ratio d’endettement extérieur /PIB supérieur à 60% de 1995 à 2000.L ‘endettement intérieur de ces pays ( les PED ) ont alors pris une place importante , pour amener ce ratio total ( extérieur et intérieur ) à un niveau plus de 60% ,seuil critique maximal avancé par les spécialistes , surtout les IBW comme critère décisif de soutenabilité de la dette d’un pays .Le ratio dette extérieure / Exportations est aussi loin du seuil maximal avancé régulièrement qui est de 150% pour les pays candidats à l’initiative PPTE ces dernières années. Les critères retenus dans le cadre de l’IPPTE mais aussi ceux relatifs aux autres pays non membre (pays émergents et non) méritent-ils alors une reforme objective pour une projection optimale d’un niveau d’endettement extérieur viable mais aussi un endettement intérieur acceptable de ces pays ? L’insistance des IBW à faire régner les règles d’ajustement à la lumière de la gestion des crises financières et de la dette souveraine des pays émergents des années 1990 et les années subséquentes nous laisse encore perplexe là dessus.

Les thérapeutiques libéraux intervenues vers le début des années 1980 après la crise du système keynésien des années 1970 n’ont pas réussi alors à résoudre les problèmes majeures des PED tels sont la stagnation de leur économie et les crises d’endettement international. Seulement une poignée des pays qui n’ont pas adhéré à la politique d’ajustement structurel des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et FMI) ou ceux qui ne l’ont pas appliqué intégralement ont pu décoller leur économie . La baisse notable des ratios relatifs à l’Afrique depuis 2005, suite aux différentes mesures d’annulation de la dette proposées par les IBW et le Club de paris [2005] dans le cadre de l’initiative PPTE et l’Initiative d’ Annulation de la Dette Multilatérale (IADM) mérite quand même d’être notée.
Quoi que l’on dise, la persistance du problème d’endettement des PED reflète l’inefficacité des mesures mises en œuvre par les IBW d’un coté et la gabegie des finances publiques des PED de l’autre coté. Cette situation se répercute évidement sur leur solvabilité financière qui détermine l’Etat de leur indépendance financière. Dans ce sens, depuis la fin des années 1990 et pendant les années récentes, suite aux multiples crises qui ont touché les pays émergents, la gestion du problème de l’endettement des PED reste toujours un sujet qui préoccupe bon nombre d’économistes. Si le mécanisme de restructuration de la dette souveraine
(MRDS) de Krueger [2002] largement soutenu par le FMI a été définitivement enterré depuis 2005, le CAC (Clauses d’Actions Collectives) de Taylor [2002] véhiculée par le trésor américain a connu un écho favorable auprès des créanciers mais aussi les débiteurs. Toutefois la mise en pratique et l’effectivité réelle de cette approche reste à vérifier.

III-L’INDEPENDANCE FINANCIERE DES PED A L’EPREUVE DES FAITS

1-La gestion des crises financières des pays émergents reflète-t-elle l’indépendance financière de ces pays ?

La gestion des crises financières qui ont touché les pays émergents d’Asie et d’Amérique latine n’a pas été facile .Ces crises reflètent la fragilité financière de ces pays qui depuis le début des années 1990 ont attiré des flux financiers privés très spéculatifs. Partant d’une analyse approfondie basée sur les fondamentaux de l’économie de ces pays, Patrick Artus [2006] relève diverses causes à savoir la surévaluation du taux de change, la dégradation du compte extérieur, l’envolée du déficit public, l’insoutenabilité de la dette extérieure en particulier la dette à court terme, etc. Quant au mécanisme déclencheur de ces crises, le phénomène de Sudden stopps (arrêt brutal) développé par Caballero et Panageas [2003], Calvo, Izquirodo et Mejia [2004] a eu un écho spectaculaire que ce soit dans les cercles académiques mais aussi dans les sphères institutionnelles de chaque pays ou des IBW. Ce phénomène d’arrêt brutal caractérise bien le caractère pro cyclique des flux de capitaux à destination des PED en particulier les pays émergents. Les crises jumelles qui ont déstabilisé ces pays vers la fin des années 1990 et les années récentes ; le phénomène du péché originel [ Eichengreen B et Hausmann, 1999, 2003] qui touchent l’ensemble des PED (les pays émergents mais aussi les PMA) sont encore des exemples tangibles qui montrent la fragilité financière de ces pays. Jérôme Sgard [2002] décortique bien avec force et rigueur l’étendue et la gravité de ces crises avec la gestion y relative proposée par les pays concernés mais aussi la communauté financière internationale dans laquelle le FMI joue un rôle capital en sa qualité du premier garant de la stabilité financière internationale (par son statut). Stiglitz [2002] pour sa part n’a pas du tout hésité à critiquer ouvertement le FMI dans la gestion de ces crises et avance que les mesures proposées par le FMI en l’occurrence la libéralisation intégrale des mouvements de capitaux, la rigueur budgétaire et monétaire ne sont pas adaptées aux contextes économiques dans lesquels ces pays se trouvaient. La taille financière de ces pays conjuguée à l’insuffisance des fonds du FMI ont fait que le FMI lui seul n’a pas pu résoudre ces crises comme le montre le tableau 5.
Il a fallu ainsi une forte intervention du Trésor Américain et de la Banque mondiale dans la gestion de ces crises surtout la crise mexicaine de 1994, les crises russe et brésilienne de 1998, la crise argentine de 2001.Toutefois ,en termes réel (% au PIB) l’intervention a été forte au Mexique (12,5% du PIB), et dans les pays asiatiques c‘est à dire en Thaïlande (9 ,4% du PIB), Indonésie (15 ,9%) et Corée du Sud (11,2%).Il est crucial aussi de noter que le FMI a beaucoup intervenu dans la gestion des crises Mexicaine, Indonésienne, Coréenne , Brésilienne si on se réfère à l’ ensemble des financement accordés à chaque pays. En termes de quote-part, l’intervention du FMI a été forte au Mexique en Thaïlande, Indonésie, Corée et Brésil. En tout état de cause, l’intervention de la communauté financière internationale a été capitale dans la gestion de ces crises. Cette intervention reflète bien la dépendance financière de ces pays vis à vis des IBW mais aussi des autres acteurs de leur économie. Une indépendance financière qui est différente d’un pays à un autre suivant leur lien avec les IBW mais aussi avec le trésor américain qui reste l’un des préteurs en dernier ressort si la situation est de plus en plus compliquée (C’est le cas du Mexique en 1994-1995 et la Russie en 1998).

2-Tendance récente de l’indépendance financière des PED

2-1-Les grands de l’Amérique latine se démarquent
Récemment ,la décision du Brésil et de l’Argentine ( mi-décembre 2005) d’anticiper le remboursement de leur dette vis-à-vis du FMI d’abord , les autres créanciers après reflète bien l’intention des PED de se disposer d’eux même .En effet , le Brésil et l’ Argentine ont remboursé respectivement 15,5 milliards et 9,8 milliards de dollars US de leur dette vis-à-vis du FMI vers le début 2006 et respectivement 2,6 milliards de dollars et 135 millions de dollars auprès du club de Paris et de l’organisation des Etas-Unis (pour le Brésil ).Pour ce faire , ils devaient puiser dans les réserves de leur banque centrale estimées à 50 milliards de dollars pour le Brésil et 27 milliards de dollars pour l’ Argentine à l’ époque. Cette politique de désendettement se traduit d’abord par une amélioration des résultats macroéconomiques (maitrise du déficit budgétaire et de l’inflation, amélioration des comptes extérieurs, etc.) .Elle est en même temps signe de la volonté de ces pays d’avoir une certaine autonomie vis-à-vis des institutions des Bretton woods (IBW) qui ont cadré leur politique économique dans le cadre des politiques d’ajustement structurel en vigueur depuis le début des années 1980.

2-2-L’Afrique : de l’assistance financière à l’assistanat financier

Parallèlement, les pays africains et les PMA dans la plupart des cas comptent toujours sur la baguette magique de ces institutions (PPTE) et les APD des pays riches .Un pays comme Madagascar par exemple est essentiellement financé par l’ extérieure .En effet ,depuis 1997 , le budget d’investissement de ce pays a été financé à 70% par l’ extérieur ( Banque mondiale , FMI , BAD ,Union Européenne) sans tenir compte des flux publics et privés relatifs aux ONGs , actions humanitaires , etc. Les recettes fiscales servent seulement alors à financer le budget de fonctionnement ( environ 45 % du budget total) et une partie du budget d’investissement ( 30 % du budget total) alors même que le pays a besoin de financement pour doper son économie et pour éradiquer la pauvreté qui touche encore 75 % de la population en 2006 [Banque mondiale ,2006].Les promesses du MAP ( Madagascar Action Plan ) qui cadre grosso modo les feuilles de route du deuxième mandat ( 2007-2012) de Ravalomanana Marc offrent un espoir de développement à la population longtemps marquée par le désespoir total même si son financement reste encore à trouver auprès des partenaires habituels (pays riches , les IBW ,Union Européenne).Les trois phases de l’ ajustement structurel en vigueur i) le FAS du FMI et le CAS de la Banque mondiale des années 1980 ;ii) le DCPE I (1996-1999) et le DCPE II (1999-2001) ; iii) le FRPC du FMI de 2001 à nos jours (avec le nouvel accord de juillet 2006) et le DSRP de la Banque mondiale( 1999-2006), n’ont presque rien apporté à Madagascar en matière de développement et de performance économique malgré la croissance économique soutenue de l’ ordre de 4,5% du PIB de 1997 à 2006 (à l’exception de l’année 2002 caractérisée par la crise postélectorale qui a causé une régression de -10% du PIB ).Pepe Andrianomanana [2000] dans son étude en collaboration avec l’Université de Harvard sur le compte de l’ USAID-Madagascar a pu décortiquer d’une manière synthétique les forces et faiblesses du secteur financier de ce pays . Les recommandations formulées dans cette étude ont pu reformer le système financier malgache avec des résultats plus mitigés vue la réticence des dirigeants à adopter des mesures qui pourront les déstabiliser , les obstacles institutionnels et la mainmise des IBW .Les différents programmes successifs en partenariat avec les IBW n’ont pas empêché la Grande ile d’être classée 146 ème sur 177 en 2005 au niveau mondial en matière de développement humain affichant un indice de développement de l’ordre de 0,49 et un PNB par habitant de l’ordre de 280 dollar pour une année [PNUD, Rapport sur le développement humain 2006].Est ce qu’une manière de dire que Madagascar n’ a jamais eu besoin ( n’aura jamais besoin ) des IBW ?Ce qu’on peut avancer ,dans les contextes actuels , l’ abandon des IBW n’est pas une bonne chose pour Madagascar car elle aura toujours besoin de ces deux institutions rien que pour son image vis-à-vis des créanciers ( s’il y en a vraiment qui vont s’intéresser à part les industriels de la zone franche attirés par la faiblesse du cout de la main d’œuvre local). L’Union Européenne à travers le FED ( Fonds Européen de Développement ) reste le premier bailleurs de fonds de ce pays avec une contribution moyenne annuelle de 80 millions d’Euros de 1999 à 2006 .Le 10 ème FED , un programme de financement estimé à hauteur de 462 Millions d’ Euros pour la période 2008-2013 reflète la satisfaction de l’ Union Europénne en matière de performance économique .C’est donc un prolongement logique du 9 ème FED (terminé cette année 2007) dont le décaissement effectif est estimé à 447 millions d’euros. La banque mondiale (le deuxième bailleur de fonds) quant à elle intervient à hauteur de 60 Millions d’Euros annuellement depuis 1997. La mobilisation des ressources intérieures reste toujours une alternative prometteuse face aux échecs des politiques économiques passées sous l’égide des IBW. En effet, la Banque mondiale [2005] lui-même estime que rien que les ressources minières (pierre précieuses, or ,etc.), environ 150 millions de dollars US échappent chaque année à la caisse de l’Etat alors que le FRPC (2001-2005) du FMI (déjà repartie en trois tranches) n’a été seulement que de l’ordre de 100 millions de dollars US.L’annulation de la dette dans le cadre de l’initiative PPTE dont ce pays a bénéficié a fait régresser sa dette de 4,3 milliards de dollars US avant le point de décision (Vers 2001) à 1,3 milliards de dollars (soit environ 72 dollars par citoyen malgache) après les mesures successives d’annulation relatives au point d’achèvement (vers fin 2005).Ces mesures d’annulation de la dette vu leur caractère purement comptable n’ont pas pu influencer d’une manière significative les conditions de vie de la population à qui elles ont été destiné. La situation s’est même empirée car, elles ont entrainé une réduction drastique des transferts effectifs des IBW et des pays riches .La majorité des pays de l’ Afrique subsaharienne ( à part l’ Afrique du Sud , Botswana, Maurice , Seychelles ,Gabon) affichent la même configuration que Madagascar. Toutefois ils se différencient les uns des autres par leur structure économique, leur système politique et les cadres institutionnels en vigueur.

2-3-L’Asie forte de sa prudence

Les pays émergents d’Asie de l’autre coté font preuve de prudence accumulant des sommes astronomiques de réserves de changes pour faire face aux crises financières futures. Ces pays financent même l’essentiel des déficits jumeaux américains qui dans son rythme de progression récente ne vont pas tarder à déstabiliser l’ économie américaine mais aussi l’ économie mondiale dans l’ensemble vu le rôle capital joué par les Etats-Unis sur le plan international .En effet d’après Bourguinat [2006, p.105-106] , le déficit du compte courant et du budget fédéral ( déficit budgétaire ) des Etats-Unis ont passé respectivement de 503 milliards de dollars US ,159 milliards en 2002 à 636 milliards (5,7% du PIB) et 499,5 milliards de dollars en 2004.Dans le scenario actuel, un déficit de l’ ordre de 13% du PIB et un excès de dette extérieure sur les créances d’environ 5000 milliards de dollars est probable à l’horizon 2010 .La Co-dépendance Asie-Etats-Unis ( c'est-à-dire la dépendance mutuelle entre les deux ) est une évidence ces derniers temps. Les États-Unis ont pu ainsi ponctionner l’excédent des réserves de change des pays asiatiques, en même temps le taux d’intérêt ( taux directeur de la FED ) a été maitrisé à un niveau tolérable ( taux jugé extrêmement bas ) de 2% de 2001à 2004 et a augmenté un peu après sans avoir dépassé le 3% entre 2004 et 2005 ( mai 2005).Sans ce financement des pays asiatiques , les Etats-Unis n’auraient pas pu offrir un taux suffisamment bas pouvant doper son économie car une stimulation de l’ épargne interne nécessite un taux d’intérêt élevé. De l’autre coté, les pays asiatiques ont pu écouler leur production vers les Etats-Unis, grand consommateur par sa taille et la forte dynamique de son économie. Cette dynamique commerciale leur a permis d’avoir une balance commerciale excédentaire vis-à-vis des Etats-Unis estimée respectivement à 162 milliards de dollars US et 71 milliards de dollars US pour la Chine et le Japon en 2004 [Bourguinnat, 2006, p.119].

3-Les Institutions des Bretton Woods : tendance récente et enjeux

La mainmise des IBW dans l’économie des PED via les différents programmes d’ajustement en vigueur sont encore des preuves tangibles de leur tutelle financière envers ces pays. L’inadéquation des actions menées par les IBW, conjuguées aux obligations des résultats ont aboutit à la proposition du Commission Meltzer [2000] diligentée par le Congrès Américain. La recommandation du rapport de la commission Meltzer a proposé que FMI s’occupe seulement de la stabilité financière internationale et la gestion des crises futures et que la Banque mondiale se focalise sur le développement et les projets y relatifs .Cette proposition n’a pas été toujours suivie vue la superposition perpétuelle de leurs actions dans la plupart des PED. Si le dernier mot appartient toujours au FMI en matière de bouclage des projections macroéconomiques et les critères de performance y relatifs, la Banque mondiale essaie de son coté de faire valoir son point de vue sur le plan macroéconomique et ne se contente plus de son domaine de prédilection qu’est le développement En sa qualité de principal bailleurs des PED via les différents accords de crédits suivant le pays concerné (IDA pour les pays pauvres, SFI pour les pays émergents, etc.) , la Banque mondiale voulait ainsi apporter son point de vue dans la rubrique macroéconomique , qui à priori est une prérogative du FMI . De l’autre coté, ce denier, depuis 1999 avec l’initiative FRPC s’est lancé aussi dans un domaine de prédilection de la Banque mondiale c'est-à-dire la réduction de pauvreté. En tout Etat des causes les PED, surtout les PMA qui n’ont pas accès aux financements des marchés financiers restent toujours sous leur tutelle financière. Faut-t-il encore rappeler que les faveurs du Club de Paris en matière d’annulation de la dette des PPTE nécessitent toujours le feu vert de ces institutions .Le Sommet de Glasgow du G7 [juillet 2005] , consacré à l’annulation de la dette des 38 pays PPTE ( essentiellement africains ) a été l’un des exemples récents qui corrobore ce constat.
Mais comment les flux extérieurs influencent –ils la croissance économique de ces pays ?

4-Prolongement : Arbitrage entre flux financiers net et la croissance économique

Le prolongement de notre cadre d’analyse nous incite à faire un arbitrage entre la croissance économique et les ratios relatifs aux flux financiers net vers les PED qui caractérisent leur degré d’indépendance financière. A titre d’illustration, la prédominance de l’Amérique latine et de l’Asie dans l’économie des PED merite d'etre mentionnée. En effet,si l’Afrique n’arrive même pas à faire 10% du PIB des PED, l’Amérique latine et l’Asie affichent respectivement un PIB de l’ordre de 20% et 30% du PIB des PED dans l’ensemble.
Dans l’ensemblesans entrer dans des études économétriques approfondies, on peut déduire que les IDE net ont influé d’une manière significative la croissance économique alors que les autres flux ne le sont pas. En effet, on observe une tendance de corrélation presque claire entre le ratio IDE net sur le PIB et la Croissance économique pendant toute la période de l’étude. Ce ratio a passé de 0,2% de 1980 à 1,81% en 1995 et respectivement 2,19 % et 1,84 % en 2006 et 2007.En même temps , le PIB a enregistré une croissance économique de l’ordre de 4,1% ; 5 ,1% ;7 ,3% et 7,2%. De l’autre coté, les autres ratios (capitaux privés net, investissement de portefeuille, autres ratios et les flux officiels n’enregistrent pas une tendance de corrélation visible avec la croissance économique. A titre d’illustration, les ratios négatifs des flux officiels net de l’ordre de 0,69% ; 1,98% et 1,3% respectivement en 2000, 2006 et 2007 n’ont pas pu empêcher les PED d’enregistré une forte croissance économique et soutenue de 6,17%, 7,3% et 7,3% pendant cette période.

Analyse régionale
L’analyse en termes régional des interactions entre les différents ratios financiers nets sur le PIB vers les PED et leur croissance économique ne montrent pas une spécificité par rapport à la tendance globale. Il est quand même capital de remarquer une spécificité relative à chaque région. Ainsi dans les trois sous régions, l’IDE reste un pilier fondamental de la croissance. On observe encore une tendance visible de l’influence de l’IDE sur la croissance économique.
L’Afrique
La dynamique de l’IDE et des capitaux privés enregistré depuis 2000 a contrebalancé la stagnation et la régression des autres flux surtout les flux officiels . La baisse observée au niveau du ratio relatif aux flux officiels à partir de l’année 2000. Le ratio relatif aux capitaux privés net a presque régressé de moitié de 1980 à 2000 passant de 0,8% du PIB à 0,387% et s’est stabilisé à 3,643% en 2005 pour finir à 2,05% en 2007.De l’autre coté , le Ratio relatif à l’ IDE a passé de 0,22% à 1,7% du PIB de 1980 à 2000 avant de s’envoler à 3,53% et 2,63% respectivement en 2005 et 2007.En même temps son PIB s’est accru respectivement de 3,5% ;3,1%;5,4% et 5,9% durant cette période.
L’Amérique latine
La forte baisse des ratios relatifs au capitaux privés ( exception 2000) et les autres capitaux privés de 1980 à 2007 a influencé d’une manière significative la croissance économique qui a passé respectivement de 6,6% à 3,9% et 4,2 % en 1980 ;2000 et 2007.La quasi stagnation des ratios relatifs à l’ IDE et aux flux officiels net enregistré depuis 2000 , la stagnation du ratio relatif à l’investissement de portefeuille n’ ont pas empêché ce sous continent d’avoir un sentier de croissance viable
Asie
La quasi -stabilité des ratios relatifs aux capitaux privés net et la dynamique du ratio relatif à l’IDE à partir de 1985 ont contrecarré la stagnation des autres ratios. Les ratios relatifs aux capitaux privés net sur le PIB et à l’IDE ont passé respectivement ainsi de 2,57% et 0,39%de 1980 et 5 ,58% et 2,82% en 1995 et vont régresser à 1 ,37% et 1,9 % en 2007.La croissance économique de l’autre coté a passé de 5 ,9% à 9 ,1% respectivement de 1980 à 1995 et 8,6% en 2007

5 -Les objectifs de développement du millénaire : utopie versus réalité?

Dans le contexte actuel, les Objectifs de Développement du Millénaire restent encore utopique .Non seulement, les apports financiers (APD) y relatifs sont insuffisants mais ils stagnent en même temps. Les flux d’APD qui avoisinent les 100 milliards de dollars [OCDE, 2006] suffisent-ils à réduire de moitié la pauvreté au niveau mondial à l’horizon 2015.Dans la mesure où il y a encore 2,8 milliards des pauvres, qui ne touchent pas plus que 2 dollars par jours [Banque mondiale 2006], on aura besoin 2,8 milliards x2x365=2044 milliards de dollars US
(L’équivalent du PIB de la France en 2006) pour éliminer la pauvreté mondiale pour une année .On voit bien le décalage entre cette somme et les flux annuel d’APD qui dépassent à peine les 100 milliards de dollars US ces dernières années. Sans entrer dans des calculs compliqués, il est évident d’avancer que la réalisation des objectifs de développement du millénaire nécessite une dynamique spectaculaire de l’économie des PED d’une part, l’envolée des flux d’APD et des autres flux privés d’autre part , ce qui accentue encore leur dépendance vis-à-vis des pays riches , les IBW et l’extérieur. La réalisation des objectifs de développement du millénaire dans lesquels la croissance économique occupe une place centrale nécessite une redistribution optimale des ressources .Le développement récent du questionnement sur l’interaction entre croissance économique et pauvreté [Dollar et Kraay ,2002] , la triptyque croissance économique , inégalité et pauvreté [ Bourguinon , 2001] et le concept de croissance pro-pauvre [ Lachaud , 2006] , est un outil d’analyse efficace permettant de maximiser les taux de réussite des objectifs de développement du millénaire et de projeter un développement harmonieux de la population des PED condamnée à vivre dans une misère extrême. François Perroux, le père de l’Economie du Développement en France avance dans ce sens : « Toute politique économique doit prendre en compte les couts sociaux … dès lors, il s’agit d’une économie de tout homme et de tout l’homme dans laquelle la croissance est un moyen mais non pas une fin ».

-CONCLUSION
Cet article a essayé d ‘avoir une vision d’ensemble de l’ état d’indépendance financière des PED via l’ approche par les flux qui évidemment laisse de coté l’approche monétaire .A travers ce qui précède , on a pu faire un panorama global de cette indépendance financière même si elle a été un peu vague .On peut déduire que les PED dans l’ensemble , contrairement à ce qu’on entend habituellement ne sont pas vraiment des pays dépendant financièrement de l’extérieur. Le solde positif entre l’épargne et l’investissement enregistré depuis 2000, conjuguée à l’envolée de leur réserves de changes qui s’est profilée depuis 1995 font qu’ils sont au contraire financeurs nets du reste du monde. Les ratios financiers nets à leur destination par rapport à leur PIB sont minimes même les flux officiels (qui ont été négatifs ces dernières années). Si les capitaux privés et l’IDE ont joué un rôle capital dans l’ensemble et ont influencé d’une manière significative la croissance économique, les autres flux à savoir l’investissement de portefeuille, les autres capitaux privés et les flux officiels net ont presque stagné. Cependant, la problématique de la dette extérieure constitue toujours une menace permanente qui plane sur l’économie de ces pays. Une des finalités de l’analyse a été de dégager une stratification des PED suivant l’état de leur indépendance financière .Sans vouloir faire une déduction simpliste des choses, on peut dire qu’ils peuvent être subdivisés en trois groupes de pays suivant le niveau de leur indépendance financière.
Le premier groupe qui englobe i) les pays à faible degré d’indépendance financière constitués essentiellement par les PMA ; les pays de l’ASS, et quelques pays d’Amérique latine et d’Asie. Ce sont des pays qui comptent beaucoup sur les institutions financières internationales (FMI et Banque mondiale), l’APD pour le financement de leur économie. Le deuxième groupe qui compte ii) les pays à niveau d’indépendance financière moyen sont très divers. Il en est ainsi principalement des pays d ‘Asie et d’Amérique latine qui combinent de temps à temps leurs exportations agricoles avec des produits manufacturiers et des produits de bases à forts rendement .Les grands pays émergents de l’ Amérique latine comme le Brésil , l’ Argentine ,le Mexique , et ceux d’Asie à part les NPI d’Asie , l’Afrique du Sud , l’Ile Maurice peuvent être cités ici. Ces pays là n’éprouvent pas vraiment de dépendance totale envers l’extérieur .Leur stabilité sont quand même relatives car ils ne sont pas à l’abri des troubles politico-économiques qui peuvent secouer leur économie .Les crises des pays émergents des années 1990 et les années subséquentes illustrent parfaitement ce genre de figure. Le troisième groupe concerne iii) les pays à niveau d’indépendance financière élevé et qui peuvent même rivaliser avec les pays riches du nord en matière de souplesse financière. Ce sont principalement les pays pétroliers et les NPI d’Asie qui ces dernières années ,malgré les secousses des crises des années 1997-1998 ont pu stabiliser leur économie. La solidité de leur recettes pétrolières, s’ajoutent les flambées des prix du pétrole de ces dernières années (et qui encore vont perdurer) font des pays pétroliers avec quelques pays asiatiques ( Chine , Malaisie, Corée du sud , Singapour ,etc. ) soucieux de la stabilité de leur secteur financier, des principaux bailleurs des déficits jumeaux américains. Par prolongement peut-on déduire que les Etats- Unis est aussi un Pays dépendant financièrement du reste du monde ? Evidemment non, vue l’hégémonie du dollar et sa puissance économique. Le mimétisme via l’ingérence des grands pays , les Institutions de Bretton woods , ou les dogmes idéologiques est un handicap majeur pour le décollage de certains PED.Faut-il encore rappeler que la CHINE a pu développer son économie en combinant protectionnisme et libéralisme à sa faveur , pareil cas pour la Corée du Sud .Les pays d'Amérique Latine d'aujourd'hui avec Kirchner en Argentine et Lula au Brésil , Chavez au Venezuela ,Moralès en Bolivie ont tous l'intention de mettre fin à la domination du modèle Néolibéral dans leur pays , mais jusqu'où et quand pourront - ils aller ? Les pays d 'Afrique subsaharienne dans ce contexte sont essentiellement hors jeux et ne savent pas encore quoi faire malgré la bonne intention de quelques dirigeants, et l’aspiration de la population au changement. Le NEPAD une des initiatives prometteuses du continent Africain d’une période récente et son mode financement reste encore flou et dans un stade embryonnaire. L’avenir semble toujours difficile pour ces pays dans le scénario actuel .Comment les PED vont- ils doper leur économie comptant sur l’annulation de leur dette, la santé financière des pays riches sans oser affranchir ce système de " TUTORAT " longtemps ancré dans les rapports Nord - Sud? Notre approche a été principalement focalisée sur l’analyse positive de l’indépendance financière qui fait référence aux contextes économique et financier des PED .L’ analyse normative qui débouche sur la recherche d’un niveau d’indépendance financière optimal et les questions y relatives ont été presque écarté, ce qui ne nous empêche pas de proposer quelques pistes de réflexions pour le future proche de ces pays. Dans un monde en perpétuel turbulence financière, économique et sociale de nos jours, les PED doivent faire preuve de responsabilité et de volonté pour mener à bien leur développement. Telle ambition nécessite avant tout des reformes fondamentales de leur secteur financier, de l’institution et surtout le changement de mentalité de chacun sans oublier une mobilisation maximale de leurs ressources intérieures .Aux PED alors de chercher par tous les moyens (évidemment avec le concours des partenaires internationaux habituels), la potion magique qui effacera les maux qui les ont rongés depuis des siècles et qui menacent encore les générations futures .C’est du rêve mais c ‘est du possible !!!Sinon ils seront toujours en stade de « sous développement sur tous les plans ».

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lundi 26 mars 2007

LA SOUVERAINETE MONETAIRE DES PED:UTOPIE VERSUS REALITE?ANALYSE CRITIQUE DES TROIS REGIMES MONETAIRES DES PED

C'est un court article de passage ,juste une petite reflexion.( il n'y aura pas donc des données qui corroborent notre approche ou notre point de vue ).On y reviendra plus tard s'il y a le temps .

La souveraineté monétaire des PED :Utopie versus réalité ?Analyse critiques des trois régimes monétaires des PED

1-Vue d'ensemble et définition
1-1-Vue d'ensemble
Depuis des siècles et de nos jours l'économie monétaire constitue un champ de recherche qui a sucisté des controverses sans fin entre les économistes chargés de formuler les théories monétaires en phase avec les contextes politico-économiques locaux mais aussi internationaux .Les débats virulents entre les tenants de la théorie de Currency School ( source du monetarisme de Friedman ) et ceux adeptent de la théorie de Banking School ( base de la théorie monetaire keynesienne )restent toujours d'actualité de nos jours .Qui a raison qui a tord? Notre intention n'est pas ici de s'interesser sur la pertinence ou non de ces deux groupes de pensées mais de se questionner sur l'effectivité réelle de la politique monétaire des PED suivant leurs régimes monétaires à savoir i)les pays qui ont leur propre monnaies , ii)les pays d'une zone monétaire et iii) les pays dollarisés.L' Effectivité de la politique monétaire de ces pays nous renvoie à l'analyse de leur souveraineté monetaire.
La souveraineté monétaire est un concept très large et difficile à appréhender. Malgré les multitudes d’études relatives à la monnaie effectuées par des économistes théoriciens[1] et / ou praticiens, ce concept reste toujours mal exploité même si ces études là dans la plupart des cas traitent le sujet d’une manière ou d’une autre. Quoi que l’on dise, on doit beaucoup ce concept à Jean Bodin qui a été le premier à le développer et le défendre[2]. Il en est ainsi des études relatives au régime de change, la zone monétaire, la dollarisation, les currency board. Ces variantes multifacettes de l ‘économie monétaire font toujours intervenir le concept de souveraineté monétaire mais de degré différent.
ii)-Définition
Pour simplifier dans cet article, la souveraineté monétaire sera définie comme la capacité d’ un pays à mener à bien sa politique monétaire sans avoir eu d’une manière ou d’une autre l’ingérence d’autre pays ou organisation extérieure au système monétaire en question et qui ne remet pas en cause la souveraineté de la nation. A travers cette définition et par extension trois cas de figure méritent d’être analysées.

2-Faits stylisés
2-1-Pays qui a sa propre monnaie
Le fait d’avoir sa propre monnaie veut – il dire qu’un pays est souverain monétairement? A priori oui , mais les expériences passées et récentes des PED surtout les pays pauvres nous invitent encore à réfléchir là dessus .Ces pays dans la plupart des cas entretiennent des collaborations étroites ou non avec les institutions de Brertton Woods donc la Banque mondiale et le FMI. Globalement si la Banque mondiale est tenue à faire respecter les reformes structurelles et favorise la croissance à travers son model RMSM ou model à double déficit , le FMI quant à lui agit sur les reformes conjoncturelles qui favorisent la stabilisation macroéconomique et la stabilité monétaire . A travers ses directives suivant l’ accord avec les pays membres (stand by ,accord de confirmation , FAS ou FASR , FRPC ) , le fonds agit indirectement sur la gestion monétaire de ces pays .Le pays en question n’ a plus la liberté de mener à sa manière sa politique monétaire . Tel a été le cas des dévaluations successives des années 1980 et 1990 en Afrique et en Amérique latine .Tout est presque formulé d’avance par les techniciens du fonds. Mais ces politiques de dévaluations successives contrairement aux arguments du FMI n’ont pas pu apporter leur fruit.A Madagascar la forte depreciation de la monnaie nationale (de l'ordre de 4000% de 1973 (date à la quelle Madagascar a quitté la zone franc) à 2006 ) reflète bien le derapage de la politique monétaire appliquée par les dirigeants qui se sont succedés mais aussi les devaluations successives du FMG suite aux exigences du FMI( Shadow programme de 1994 par exemple).
2-2-Les pays dans la zone monétaire
Les pays dans la zone monétaire sont aussi concernés par ce concept de souveraineté monétaire .Ces pays globalement ont décidé de mener ensemble leur politique monétaire souvent dicté par une décision collégiale des gouverneurs des pays membres mais sous la direction d’un gouverneur ou président de la zone monétaire en question élu ou désigné suivant les dispositions juridiques et institutionnelles en vigueur .Il en est ainsi des pays membres de la zone Euro actuellement qui étaient uni dans le Système Monétaire Européen de 1979 à 1999.C ‘est le cas aussi de la CEMAC et l’UEMOA respectivement en Afrique centrale et en Afrique de l’ Ouest groupés dans la zone franc CFA . S’il est évident que la théorie de « la Zone Monétaire Optimale » de Mundell [3]a beaucoup influencé les concepteurs de l’ Euro dans sa mise en marche et sa mise en pratique , les deux zones monétaires existantes en Afrique pour le moment sont de loin à remplir les hypothèses avancées par ce prix Nobel de l’ économie [1999] il y a une quarantaine d’année .Sa mise en marche et sa conception reflètent toujours l’héritage colonial et l’impérialisme financier de la France qui reste toujours un partenaire privilégié sur le plan financier , commercial mais aussi stratégique .Même si le niveau de développement et l’ état d’avancement du système financier de ces deux zone monétaires sont différents , la conduite et les objectifs de leur politique monétaire restent presque les mêmes à savoir la stabilité des prix, la stabilité monétaire et la maitrise de l’ évolution de la masse monétaire .Deux observations sont à faire ici
i)-La disparition de la monnaie nationale
La décision de faire parti d’une zone monétaire veut dire à priori renoncement à la monnaie nationale qui par la suite entraine sa disparition. En effet, contrairement aux anciennes colonies françaises d’ Asie , des Caraïbes , d’ Afrique qui ont décidé de s’envoler de leur propre ailes après l’ indépendance en réattribuant leur propre monnaie , les pays membres de la zone franc groupés dans la zone CFA ont décidé de renoncer à cet attribut monétaire en acceptant de faire partie d’une zone monétaire .La monnaie nationale n’ a plus court légal dans cette zone que pendant un certains moments dit période de transition pour les nouveaux membres .C ‘est la monnaie de la zone avec le cour légal en vigueur qui la remplace . Une monnaie qui pour le cas du CFA reste toujours convertible au franc français avant la création de l’Euro et est convertible en Euro actuellement .
Si tel a été le cas des pays africains du CEMAC et de l’UEMOA, les pays européens membres de la zone Euro restent typique. Ces pays vu, leur importance dans l’économie mondiale constituent des exemples et contre exemple concrets de ce concept de souveraineté monétaire .Il est évident que l’Euro est avant tout l’ aboutissement du projet de construction européenne qui a débuté avec le marché commun de 1957 ,mais elle est aussi un signe d’abandon de la monnaie nationale longtemps considérée comme un des attributs majeurs d’un Etat souverain avec son armée , son drapeau et ses valeurs républicaines. Avec l’arrivée de l’Euro, le Franc Français, le Deutsch Mark Allemand, la Lire Italienne, etc des monnaies qui ont existé depuis plusieurs siècles (voir même depuis plus de milles ans) et ont traversé des grandes périodes de stabilité et d’instabilité de chaque pays suivant le contexte existant ont disparu .Pourquoi ? Disent les Europhiles, pour faire face à l’hégémonie du Dollar Américain et à la montée en puissance des pays émergents d’Asie et d’Amérique latine. Ces pays ont –ils raisons d’abandonner leur propre monnaie et la remplacer par une autre monnaie qui sera gérée par une instance supranationale regroupant les gouverneurs de chaque pays membre ? Il est tout à fait difficile de répondre à cette question mais ce qu’on peut avancer les pays qui font parti des zones monétaires que ce soit en Afrique ou en Europe n’ont pas pu jusque là se démarquer visiblement des autres pays non membres d’une zone monétaire. Les multitudes d’études relatives aux pays de la zone CFA, les études relatives aux pays membres et / ou non membres de la zone euro de ces dernières années corroborent bien avec ce constat .Il appartient ainsi à chaque pays de chercher l’option qui lui convient le plus.
ii)-La conduite collégiale de la politique monétaire
Un des grands problèmes de la zone monétaire est l’hétérogénéité des pays membres .Une hétérogénéité économique mais aussi culturelle.qui d’une façon ou d’une autre vont influencer les objectifs, la conduite de la politique monétaire à mettre en œuvre et les grands axes qui la cadre. Deux questions méritent d’être posées pour mieux appréhender ce problème .Comment serait –il possible que quelques pays ayant chacun leur spécificité, leur préoccupation économique adoptent une politique monétaire qui les cadre dans l’ ensemble ? La décision collégiale des gouverneurs reflète –t-elle vraiment la priorité de chaque pays, la zone toute entière ou les grands pays de la zone ? Les expériences de l’ histoire et les événements économiques récents nous invitent à dire qu’il est extrêmement difficile d’adopter cette décision collégiale sans nuire aux intérêts des autres membres non influant ou négligeables donc remettre en cause leur souveraineté monétaire .Examinons un cas de figure fréquent qui suscite toujours des débats politico –économiques virulents dans ces pays : la relance économique . Il est tout à fait difficile pour les pays membres d’une zone monétaire d’adopter une politique de relance monétaire en cas de récession. Parfois la relance budgétaire est abandonnée ou négligée à force de déstabiliser les prévisions monétaires .Tout est dicté d’avance par une direction collégiale des gouverneurs de la banque centrale et parfois c’est la loi de la jungle qui prévaut car ce sont les plus forts qui l’emportent toujours au détriment des petits pays .Si on se place dans un scenario classique comme le cas qui préfigure et cadre la politique monétaire des pays membres de la zone CEMAC , UEMOA , la Zone Euro , l’objectif de stabilité des prix par la maitrise de l’ évolution de la masse monétaire restent une priorité .Il est important de noter que les hypothèses avancées par Mundell à propos de « la zone monétaire optimale » restent encore à vérifier dans ces pays et si sa mise en pratique apportera les objectifs voulus .Si pour certains , la zone Euro est un exemple concret de la concrétisation de cette théorie les autres avancent que l’ Euro n’a rien à voir avec Mundell , ce qui nous laisse perplexe en se demandant d’où vient la base de conception théorique de l’ euro ? .La différence existant par rapport au niveau de développement financier de chaque pays peut être aussi considéré comme handicap majeur à l’ instauration de ce genre de système monétaire .Tous ça nous amène à dire que la direction collégiale n’offre pas beaucoup de souplesse à la conduite de la politique monétaire et peut remettre en cause les reformes économiques à mettre en œuvre comptant seulement sur les reformes budgétaires . Dans le scenario actuel des choses ,la création d'une zone monétaire en Afrique prevue vers 2018 n'est qu'une utopie vues les obstacles institutionnels , politiques mais surtout économiques qui rongent encore ce contient .
A titre illustratif, les pays membre des zones Dollar, zone Sterling à un certain moment peuvent être aussi intégrés dans ce groupe de pays mais d’une intensité inégale par rapports aux zone monétaires effectives .Il en est aussi des pays de la zone Rand [4]en Afrique australe ces derniers temps
Si l’un des arguments avancés par les défenseurs de cette option est la stabilité monétaire de la zone en question vis-à-vis des paramètres exogènes pouvant déstabiliser le système économique et / ou financier tout entier, d’autres pays ont opté pour le régime dit de dollarisation comptant beaucoup sur l’importance économique du pays émetteur de la devise en question principalement le Dollar ou l’Euro.
2-3-Les pays dollarisés
La dollarisation est un instrument de politique monétaire très en vogue en Amérique latine vers le début des années 1980 et y a pris de l’ampleur vers les années 1990 avant de s’élargir par la suite vers d’autres pays d’Asie et d’Afrique .Sans vouloir commencer vraiment à discuter le cœur du débat , il importe de définir ce terme devenu familier dans les cercles des économistes ces derniers temps.
La dollarisation au sens large du terme est un système monétaire dans le quel un pays s’engage à rattacher sa monnaie à une devise à un cour légal fixé d’avance avec ou sans marge de fluctuation .Cette devise a cour légal dans le pays en question. A la lumière des littératures économiques et conformément aux recommandations du FMI, on distingue la dollarisation intégrale de la dollarisation partielle suivant les degrés d’applications de cette politique.
Le fait d’ être dollarisé veut dire alors pour un pays de renoncer partiellement à certaines prérogatives de la banque centrale dont la conduite de la politique de change un des grands attributs de chaque banque centrale .La banque centrale n’ a plus beaucoup d’option pour faire face aux fluctuations du marché monétaire et de change .Le pays est presque considéré comme dans un change fixe et sa marge de manœuvre est réduite en cas de crise . Ces pays ont adopté ce système de change pour faire face aux enjeux politico-économiques internationaux pouvant influencer leur économie .Pour ce faire, ils adoptent comme monnaie de référence la devise du pays avec lequel ils entretiennent une relation économique privilégiée ou celui qui offre une stabilité permanente de leur économie vue son influence dans l’ économie mondiale .C ‘est le cas du Dollar américain en Amérique latine et l’ Euro en Afrique de la zone franc et l’ Europe de l’ Est .La stabilité relative et l’ hégémonie du dollar américain sont considérées comme une gage de stabilité de leur monnaie adoptant un cour légal fixé d’avance , mais il appartient aux autorités monétaires de poursuivre ou non cette option suivant les contextes existants. Quoi que ce système n’est pas infaillible à l’exemple des crises financières successives des pays émergents d’Amérique latine et d’Asie des années 1990 et les années subséquentes. Des crises qui ont conduits certains pays dollarisés à reconquérir leur souveraineté monétaire. Le concept de peché originel développé par des auteurs comme Eichengreen et Hausmann [1999 ,2003] fondée sur la théorie de fragilité financière de Minsky Hymann[1986,1996], et le développemet récent de l' analyse de Levy-Yeyati [2005] constituent les bases de references incontournables de l' analyse de la problematique de dollarisation et des crises financières.

3-Souveraineté monétaire et crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale : quelle relation ?
A travers ce sous titre, on peut se demander est ce que la souveraineté monétaire qui précède et influence la crédibilité de la banque centrale ou c’est l’inverse ? Le premier cas, amène à dire que l’efficience de la politique monétaire résulte avant tout de l’existence d’une certaine souveraineté monétaire jugée indispensable pour la conduite de toutes reformes monétaires et financières envisagées afin de garantir l’indépendance financière. Dans ce sens , les conditions précitées qui cadrent la souveraineté monétaire doivent être remplies entièrement ou partiellement .Des conditions qui stipulent l’indépendance de la banque centrale et ses attributs en matière de frappe et création de monnaie .Ce cas de figure , peut être envisagé dans le cas des grands pays industrialisés comme les Etats-Unis , les grands pays Européens membre actuellement de la zone Euro , la Grande Bretagne , le Japon et quelques pays pétroliers du moyen orient. Ces pays là ont eu tous leur souveraineté monétaire au sens large du terme qui les ont permis malgré les tensions qui ont pesé sur leur économie à un certains moment de mener à bien leur politique monétaire par l’intermédiaire de leur banque centrale respective. Par contre, le second cas montre que la crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale est une condition sin qua non pour arriver à la souveraineté monétaire .Aucune souveraineté monétaire ne peut être alors envisagée sans cette crédibilité. Mais de quelle crédibilité s’agit –elle ici ? La crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale est généralement définie comme la faculté des autorités monétaires à imposer sa politique monétaire vis-à-vis des objectifs tenus dans le cadrage général de la politique monétaire à un moment donné. D’une autre manière c’est la faculté de la banque centrale à respecter et faire respecter ses objectifs .Des questions se succèdent pour éclairer ce débat .La Banque centrale peut –elle influencer le marché monétaire comme le stipule son statut ? Arrive-t-elle vraiment à maitriser les variables clés de l’économie ?-Dans quelle mesure une détente du taux de base de la banque centrale peut –elle influencer les taux primaires des banques de second rang ? La manipulation des réserves obligatoires peut –elle vraiment influencer les comportements des banques par rapport à leur politique de crédit ? Les réponses à ces questions peuvent être trouvées en analysant les mécanismes de transmission de la politique monétaire mais la crédibilité de la banque centrale est un paramètre à ne pas négliger dans l’analyse. Une crédibilité qui résulte de la combinaison de deux facteurs à savoir le bien fondé de la politique monétaire et la compétence des autorités monétaires. Ce sont principalement le cas des pays émergents d’Asie et d’Amérique latine, les pays Africains. Quelques uns d’entre eux ont pu reformer leur secteur financier et monétaire avec ou sans assistance des institutions de Bretton woods .Il en ainsi des pays comme , la Malaisie , la Corée du sud , Afrique du Sud ,la chine .Les autres pays émergents ou non sont toujours à la recherche de la potion magique les permettant de renforcer la crédibilité de leur banque centrale dans la conduite de leur politique monétaire .
Il est tout à fait difficile alors de se prononcer sur cette question souveraineté monétaire amène-t-elle la crédibilité de la banque centrale ou l’inverse ? Ce qu’on peut avancer, la finalité de toute reforme monétaire et financière est le décollage économique et l’amélioration du sort de la population qui nécessairement vont passer par la croissance économique sans négliger les autres dimensions humaines de l’ économie. Logiquement , souveraineté et crédibilité peuvent aller de paire mais il est capital que souveraineté précède crédibilité car, la crédibilité de la banque centrale peut être passagère si le pays en question n’ a pas vraiment sa propre souveraineté monétaire .Les pays émergents d’Amérique latine et d’Asie victime des crises financières des années 1990 et des années récentes sont des exemples concrets en la matière .
La souveraineté monétaire pour la plupart des PED reste encore une utopie Qu’ils commencent alors à entreprendre les reformes monétaires adéquates pour arriver à ce stade là en vue de faire valoir leur indépendance financière. Des reformes qui nécessite avant tout des projections solides et cohérentes dans l’ensemble mais non pas des reformes à l’aveuglette qui ont prédominé depuis les années 1980 dans ces pays.
Les travaux novateurs de C.Prescott et E.Kydland (1977) [5]qui ont traité cette question dans le cadre de la macroéconomie dynamique insistant sur le thème de « l’incohérence temporelles des politiques discrétionnaires méritent une attention particulière ici .Ils ont beaucoup travaillé dans les processus de cycle économiques et la politique monétaire mettant en jeux le rôle des institutions. Par ailleurs ,ces deux auteurs ont montré que dans la plupart des cas, il y a des divergences, des incohérences plus ou moins graves de la politique macroéconomique d’un pays du moins à moyen terme. Ces travaux ont été à la source de la reforme de la banque centrale de nombreux pays en développement mais aussi quelques pays développés. Des travaux qui les ont valu le prix Nobel de l’économie en 2004.Les recherches menées par Robert J Barro et David B.Gordon (1983)[6].ont par la suite peaufiné cette analyse dans le cadre de la politique monétaire. Malgré la pertinence de ces travaux, le bilan en était un autre souvent désastreux pour les PED.
Depuis lors et de nos jours , les ripostes et théories proposées par les keynésiens principalement les post -keynésiens et les néo-keynésiens restent toujours des alternatives prometteuses pour remédier ce genre de problème .
En guise de conclusion
La recherche d'un régime monétaire optimal des PED dépend de deux choses :i) la volonté ou non de ces pays de s'approprier leur souvernaité monétaire ,ii) les contexes économiques , les structures économiques de chaque pays.L'essentiel n'est pas alors d'avoir la fierté d'avoir sa propore monnaie ( comme Madagascar) mais de maitriser les defis relatifs à la stabilisation de cette monnaie ( ce qui n'est pas toujours le cas ).L'union monétaire ou la dollarisation peut etre l'une des options alternatives des desordres monétairs des pays qui ont leur propre monnaie mais les faits récents et les examens comparatifs vis à vis de ces pays( pays dans la zone monétaire et les pays dollarisés) n'accreditent pas forcement cette thèse.
Alors à chacun de trouver ce qui bon lui semble!!! VIVE L' ARIARY MALAGASY QUAND MEME.
[1] Aglietta . M; (Sous la dir. avec André Orléans) ; Souveraineté, Légitimité de la Monnaie, ed Cahiers finance, Ethique, Confiance [1995].
[2] Jean Bodin en 1576 dans le chap3 de son œuvre principal intitulé « Les six livres de la République » a été le premier à défendre ce concept.
[3] R. Mundell, "A Theory of Optimum Currency Areas," American Economic Review, November 1961.
Hypothèse de base de la théorie de zone monétaire optimale : Absence des chocs asymétriques fréquents er de grande ampleur et mobilités des facteurs travail et capital. A ces deux critères, il convient d'ajouter la diversification des exportations (qui réduit l'impact sur l'économie de chocs affectant une catégorie étroite de produits d'exportation) et, pour les pays candidats à l'union, le degré d'ouverture de leur économie.

[4] Zone Rand : Zone Monétaire non effective sous influence de l’ Afrique du Sud qui regroupe quatre autres pays dont Botswana , Lesotho ,Namibie , Swaziland comme monnaie respective Pula ,Maloti ,Dollar namibien ,Lilangeni.
[5] Kydland Finn E.Prescott Edward C.(1977),Rules Rather Than Discretion :The inconsistency of optimal Plans,Journal of Political Economy, vol .85 , June , pp.473-492..

[6] Barro Robet J. Gordon David B.(1983), “Rules , Discretion and Reputation in a Model of Monetary Policy “, Journal of Monetary Economics ,Vol.12,July,pp.. 101-121.