tag:blogger.com,1999:blog-14668657503144678302024-03-08T13:55:55.662+01:00MADAVAVENIR AVEC RJB-TSINJO RAKOTOMALALA JEAN BRUNORegard du passé et vision du future
Todiky ny lasa hibanjinana ny ho avyRJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.comBlogger28125tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-12070039354427743692010-03-10T10:43:00.004+00:002010-03-11T11:07:58.915+00:00LES APPORTS FINANCIERS DES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT : MYTHE OU REALITE ?La crise financière mondiale se profile encore. Ces dernières années , bon nombre d'observateurs ont été obnubilés par les conséquences en termes réel mais aussi financier de la tempête financière de 2008-2009 aussi bien dans les pays développés que dans les PED. L'augmentation des ressources des IBW , l'APD figurent parmi les principales pistes avancées pour atténuer les répercussions de la crise dans les PED.Si la question relative à l' APD reste encore en suspens -et dépend de la bonne volonté des dirigeants des pays riches du nord (l' APD ne représente qu' à peine 100 milliards de dollars US annuellement depuis 2005), celle relative aux IBW mérite une attention particulière vu le rapport politico-économique qu'elles entretiennent avec bon nombre de PED depuis des décennies. Mais une question demeure, qu'en est -t-il vraiment des apports financiers net des IBW dans ces pays dans le passé pour qu'on puisse imaginer l' éffectivité de cette mesure? <br /> C'est la raison d'être de cet article,fruit de mes humbles réflexions et analyse, évidemment pas exempt de critique.<br /> BONNE LECTURE A VOUS TOUS ET JE M'EXCUSE POUR LES IMPERFECTIONS!!!!<br /><br /> LES APPORTS FINANCIERS DES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT : MYTHE OU REALITE ? <br /><br /> Les apports financiers des IBW ont évolué dans le temps suivant le contexte économique de chaque pays. Si le FMI s’est beaucoup intervenu dans la stabilisation macroéconomique, le financement de la balance des paiements, et la restructuration du secteur financier, la Banque Mondiale s’est beaucoup optée vers le financement des programmes structurels afin de promouvoir le développement.<br /><br /> 1. Les apports financiers du FMI<br /><br /> Comme l’a bien noté Michel Lelart [2007, p. 34] dans son œuvre intitulée « Le Système Monétaire International » : le rôle du Fonds Monétaire International a été de donner aux pays membres des moyens d’intervenir sur les marchés pour soutenir leur monnaie et de ne pas les obliger à maintenir ou à rétablir des restrictions. C’est par l’intermédiaire des différents mécanismes de financement des pays en difficulté que le FMI va essayer de remplir son rôle de garant de la stabilité monétaire et financière internationale.<br />L’assistance financière du FMI en faveur des pays qui demandent son aide a évolué au cours du temps suivant les programmes en vigueur. Le fonctionnement du FMI est généralement basé sur le quote-part. D’une part, c’est le quote-part qui détermine le montant de décaissement autorisé en faveur de chaque pays. D’autre part, c’est encore le quote-part qui détermine les droits de vote . Dans les pays pauvres, la FAS et la FASR des années 1980 a été remplacée par le FRPC à partir de 1999 alors que les pays émergents ont bénéficié de financement via l’accord Stand By ou les Accords de Confirmation. L’évolution et le volume de financement accordé ont évolué suivant le niveau de développement, des besoins financiers du pays assisté mais surtout de la qualité relationnelle avec ce pays. Jusqu'en 1986, le FMI fournit un soutien aux pays les plus pauvres à travers ses instruments traditionnels. Entre 1974 et 1979, en réponse au premier choc pétrolier, seulement huit accords de confirmation et facilités élargies sont approuvés. Entre 1980 et 1984, suite au second choc pétrolier et aux difficultés d'endettement extérieur des PED, le FMI approuve 27 accords de confirmation et facilités élargies. Les instruments traditionnels du FMI ne parviennent toutefois pas à résorber les déséquilibres de ces pays. Le recours aux accords de confirmation, dont la durée est normalement de un an, est critiqué pour leur courte durée. Pour y faire face, le FMI introduit une nouvelle facilité de crédit pour les pays les plus pauvres en mars 1986, appelée Facilité d'Ajustement Structurel (FAS) pour soutenir des programmes d'une durée de trois ans. Ce sont les pays éligibles aux crédits de l'Agence Internationale de Développement (IDA, une filiale de la Banque Mondiale) qui peuvent bénéficier de ces prêts. Ces crédits sont remboursables sur dix ans et leur taux d’intérêt n'est que de 0,5%. Au milieu de 1987, le F.M.I. introduit les FAS renforcées (FASR), pour des montants cinq fois supérieurs à ceux des FAS, avec des financements budgétaires de la France, du Japon et d'autres pays industrialisés. [Patrick Lenain, 2004].<br />Ce programme sera poursuivi jusqu'en septembre 1999 avec la mise en place de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et de la Croissance (FRPC). Le FMI a déboursé pas mal d'argent pour soutenir la FAS et la FASR. Ainsi au 30 avril 1998, 6,4 milliards de DTS (soit 8,6 milliards de dollars) ont été décaissés en application des 71 accords FASR dont ont bénéficié 48 pays et 1,8 milliards de DTS (2,4 milliards de dollars) au titre d’accords FAS. Contrairement aux pays pauvres, les pays émergents ont bénéficié de traitement spécial de la part du FMI et la Banque Mondiale dans la gestion de la crise d'endettement. Non seulement ces pays constituent l'essentiel des pays en cessation de paiement, mais ils occupent une place importante dans la mise en marche de l’économie mondiale. Le FMI, en particulier face à cette crise, a créé le crédit stand by pour eux. Le crédit stand by est un guichet spécial du FMI destiné principalement aux pays émergents afin qu'ils puissent résoudre leur problème de balance de paiement mais aussi alléger le remboursement de leur dette. En plus de ce crédit, ils peuvent encore bénéficier de crédit de l'accord de confirmation (mécanisme habituel) ou de l'accord élargi (en cas de grand problème financier).<br />A titre d’exemple, en 1982 le Mexique obtient un accord élargi sur trois ans pour un montant total de 3,6 milliards de DTS ; en 1983 l'Argentine obtient un accord de confirmation et un financement compensatoire pour un montant total de 2 milliards de DTS; le Brésil obtient un accord élargi pour un total de 5 milliards de DTS.<br /><br /><br />En général, le financement net du FMI en faveur des PED, n’était pas aussi stable qu’on le pense. Le volume de financement net du FMI en faveur des PED est passé de 14,1 à -10,7 milliards de dollars US de 1998 à 2000 et respectivement de 14 à -25,1 milliards de dollars US de 2002 à 2006 .<br />La tendance baissière (voire même négative) enregistrée depuis 2004 est attribuée aux remboursements de prêt précoce des pays émergents. L’analyse régionale reflète la faible part de l’Afrique Subsaharienne, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, de l’Asie du Sud dans l’activité du FMI. La faiblesse du volume de financement net (positif ou négatif) corrobore ce constat. Par contre, sa présence dans les régions d’Amérique Latine et Caraïbes, l’Europe et l’Asie Centrale, l’Asie de l’Est et Pacifique est remarquable. Le signe négatif du volume de financement net enregistré dans ces régions depuis 2004 reflète le fait que les PED n’ont pas bénéficié du financement net du FMI. Au contraire, les prêts du FMI excèdent largement les remboursements, ce qui est à l’origine de ce flux net négatif enregistré depuis 2004.<br />En bref, le financement net du FMI a été remarquable en 1998, 2001, 2002, par contre, il a été faible en 1999, 2003, négatif depuis 2004. Ce constat tranche largement l’idée fortement développée par les économistes néolibéraux selon laquelle le FMI joue un rôle capital dans le financement des PED. Au contraire, comme a été le cas depuis 2004, ce sont les PED qui financent le FMI, qu’ils soient pauvres ou non .<br /><br /> Mais la solidité financière future du FMI a été remise en cause ces derniers temps. La réticence des grands pays émergents comme le Brésil, l’Argentine, la prudence des pays asiatiques suite à la crise de 1997, les désordres socio- économiques causés par la PAS appliquées sont les principaux paramètres qui expliquent cette probable crise future du FMI. En mai 2006 l’ancien Directeur Général du FMI, Monsieur Rodrigo de Rato a chargé un comité de personnalités éminentes d’étudier le mode de financement du FMI. Le rapport de ce comité, remis au conseil d’administration et publié en janvier 2007 concluait que le mode de financement actuel du FMI, selon lequel le revenu de l’institution provient essentiellement des intérêts qu’elle perçoit sur ses prêts, n’était pas adapté compte tenu de la grande diversité de ses fonctions et attributions. Le comité recommandait un nouvel ensemble de mesures, notamment le développement des activités d’investissement et l’assouplissement des règles en la matière, la création d’une dotation au moyen de la vente d’une quantité limitée du stock d’or du FMI, et la facturation des services fournis aux pays membres. Lors de sa réunion d’avril 2007, le CMFI a indiqué que le rapport du comité offrait «un point de départ solide pour la poursuite des travaux en vue de la mise au point d’un nouveau modèle visant à élargir la base de revenu». Le Conseil d’administration a engagé la réflexion sur un mode de financement pouvant recueillir un large soutien parmi les pays membres du FMI [FMI, 2007, p18]. A la fin de l’exercice 2007 (30 Avril 2007), l’encours des crédits du FMI était tombé à 7,3 milliards de DTS, contre 19,2 milliards en avril 2006 (Cet encours de crédit était 100 milliards de dollar US en 2003), en raison de la poursuite des remboursements anticipés et de la faible ampleur des nouveaux décaissements. Les nouveaux engagements du FMI ont fortement baissé: ils sont descendus à 237 millions de DTS durant l’exercice 2007, contre 8,3 milliards de DTS pendant l’exercice précédent (2006), deux nouveaux accords de confirmation ayant été approuvés en faveur du Paraguay et du Pérou. Sept accords de confirmation ou accords élargis étaient en vigueur en fin d’exercice, dont quatre sont considérés comme ayant été conclus à titre de précaution, les emprunteurs ayant fait part de leur intention de ne pas les utiliser. Fin avril 2007, le montant non tiré au titre des accords de confirmation ou des accords élargis en vigueur était de 3,9 milliards de DTS [FMI, 2007, p39] .<br />Ces dernières années, bon nombre des PED surtout les pays émergents bénéficiant de la bonne santé de leur économie mais aussi jugeant les conditionnalités du FMI trop dures, ont essayé de contourner cette institution via le remboursement précoce de leur dette vis-à-vis de cette institution. Le remboursement total des prêts de ces pays vis-à-vis du FMI a atteint la somme astronomique de 28 milliards de dollars US en 2006 contre 44 milliards de dollars en 2005. A titre d’exemple, en 2006 l’Argentine a remboursé 9 milliards de dollars US de sa dette à l’égard du FMI, 8 milliards de dollars US pour l’Indonésie, 7,5 milliards de dollars US pour la Turquie, 2,5 milliards pour l’Uruguay. Ces paiements précoces du remboursement et/ou le remboursement intégral de la dette de ces pays (Venezuela) vis-à-vis du FMI leur redonnent une certaine autonomie dans la conduite de leur politique financière et donc de reconquérir avec fierté leur indépendance financière longtemps bafouée par les conditionnalités des IBW. Par contre, les pays pauvres prisonniers de la stagnation de leur économie et faute de solution alternative viable restent fortement dépendants du financement du FMI à travers les différents mécanismes relatifs aux accords FRPC et les conditionnalités relatives à l’initiative PPTE et l’IADM conjointement menées avec la Banque Mondiale. D’après Michel Lelart [2007, p.81] au 30 avril 2006, l’aide accordée par le fonds a atteint 328 milliards de DTS, soit 482 milliards de dollars US. Il s’agit là du total des tirages effectués depuis près de soixante ans par tous les pays membres. Le rôle du fonds est devenu plus qualitatif que quantitatif d’autant plus que les pays remboursent maintenant plus qu’ils ne lui empruntent, surtout depuis 2004.Voilà comment la dépendance financière des PED à l’égard du FMI est remise en cause ces dernières années. Ce qui n’empêche pas que bon nombre d’entre eux restent encore largement tributaires de son financement qui reste quand même une goutte d’eau par rapport à leurs besoins financiers.<br /><br /><br />Si tel a été le cas des apports financiers du FMI, qu’en est-il de la Banque Mondiale?<br /> <br /> 2. Les apports financiers de la Banque Mondiale<br /><br />La Banque Mondiale est l’organisme international sur lequel repose le financement de bon nombre des PED. Dans le cadre du PAS des années 1980, et jusqu’à la fin des années 1990, les pays pauvres ont pu recourir au financement du Crédit d’Ajustement Structurel (CAS) via le financement de l’IDA (filiale de la Banque Mondiale). A partir de 1999-2000, ils ont eu recours au crédit relatif au DSRP toujours financé par l’IDA. Les pays émergents quant à eux ont bénéficié du financement du BIRD (Filiale de la Banque Mondiale). Les deux groupes de pays peuvent recourir aussi au financement de la SFI (Société Financière Internationale) et de l’Agence Multilatérale de la Garantie des Investissement (AMGI). Forte de ses ressources, la Banque Mondiale dispose d’une certaine souplesse financière par rapport au FMI. Régulièrement son volume de financement est largement au-dessus du volume de crédit accordé par le FMI, surtout dans les pays pauvres. <br />Dans l’ensemble, les prêts de la Banque Mondiale en faveur des PED ont enregistré une tendance à la hausse à partir de 2004 après une période d’accalmie observée entre 2003 et 2004. Ces prêts sont passés ainsi de 19519,5 à 20079,8 millions de dollars US de 2002 à 2004 et 24195,8 millions de dollars US en 2007. En Afrique Subsaharienne, ces prêts sont passés de 3793,5 à 4115,9 milliards de dollars US de 2002 à 2004 et 5796,9 milliards en 2007. Cette hausse significative enregistrée depuis 2005 marque la forte présence de la Banque Mondiale dans cette sous-région de l’Afrique. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la forte hausse des prêts enregistrée jusqu’en 2006 a été interrompue en 2007. Par contre, contrairement à l’Afrique, les autres régions sont marquées par une période d’instabilité des prêts .<br />La répartition régionale des prêts de la Banque Mondiale est marquée par une prédominance et une quasi-stabilité de l’Afrique Subsaharienne, de l’Amérique Latine et Caraïbes, de l’Asie de l’Est. La prédominance de l’Europe et de l’Asie centrale qui marque la période 2002-2003 s’est renversée à partir de 2004 en faveur de l’Afrique Subsaharienne, l’Amérique Latine et Caraïbes. Enfin, il est une évidence que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord n’occupent qu’une faible part des prêts de la Banque Mondiale .<br />Il est important de rappeler que le principal financement de la Banque Mondiale se fait soit par le financement de l’IDA principalement destiné aux pays pauvres, soit par le financement du BIRD, prérogative des pays émergents et/ou des pays à revenu moyen (revenu intermédiaire).<br />Le financement de l’IDA est marqué par la prépondérance de l’Afrique qui a absorbé un volume de prêt de l’ordre de 5,8 de dollars pour l’exercice 2007, soit 49% du total des engagements de l’IDA. L’Asie du Sud avec un volume de financement estimé à 4milliards de dollars US (34%) arrive en seconde position, suivie de l’Asie de l’Est et Pacifique qui bénéficient de 1,2 milliards de dollars US de financement (10% du total). Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, l’Amérique Latine et Caraïbes ont absorbé chacun 2% du financement de l’IDA en 2007 [Banque Mondiale, 2007]. Il est aussi important de noter que les principaux bénéficiaires des financements ont été l’Inde (2,3 milliards de dollars), le Pakistan (0,9 milliard de dollars) et le Nigeria (0,8 milliard de dollars). Les engagements de la BIRD sont marqués par la domination, une prédominance des pays émergents. La majeure partie des prêts de la BIRD est allée à la Région Amérique Latine et Caraïbes, avec 4,4 milliards de dollars (soit 34 % du volume des engagements de la BIRD). D’après la Banque Mondiale [2007], la Région Europe et Asie centrale s’est classée en deuxième position avec 3,3 milliards de dollars de financements (26 %), suivie en troisième position par la Région Asie de l’Est et Pacifique avec 2,8 milliards de dollars (22 %). Alors que les cinq plus gros Emprunteurs de la BIRD, à savoir l’Argentine, la Chine, l’Inde, la Turquie et la Colombie, ont reçu 52 % du volume global des prêts accordés par l’institution durant l’exercice 2006, ils ont absorbé 56 % du montant total des engagements de la BIRD pendant l’exercice 2007.<br />Mais cette analyse basée sur l’évolution des prêts bruts de la Banque Mondiale masque une vérité qui tranche largement avec les discours habituels des IBW. En effet, ces flux de prêts bruts ne tiennent pas compte des remboursements des prêts des PED. Il est tout à fait normal alors d’intégrer ces remboursements si l’on veut vraiment comprendre l’effectivité des financements réels (financement net) de la Banque Mondiale dans les PED. <br />En termes global, le financement net de la Banque Mondiale en faveur des PED a été plus important de 1998 à 2001, passant respectivement de 8,7 à 7,5 milliards de dollars US. Ce qui signifie que durant cette période, la Banque Mondiale a accordé plus de financement que de remboursement de sa dette de la part des PED. Cette tendance s’inverse à partir de 2002 avec un volume de financement net négatif qui se poursuit jusqu’en 2006. Ainsi, le financement net de la Banque Mondiale en faveur des PED est passé de -0,2 à -2,4 milliards de dollars US de 2002 à 2006 .<br />L’analyse sur le plan régional montre que l’Afrique bénéficie d’un volume de financement net positif tout au long de la période considérée, passant respectivement de 1,3 à 2,2 milliards de dollars US de 1998 à 2002 et 1,8 milliards de dollars US en 2006. Par contre, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le flux de financement net de la Banque Mondiale a été toujours négatif (ou nul en 2005) pour passer de -0,2 à -0,9 milliards de dollars US de 1998 à 2006. Dans les autres régions, des PED n’affichent pas une tendance claire et remarquable de l’activité de la Banque Mondiale. On peut constater quand même qu’en général jusqu’en 2001, elles ont affiché un flux de financement net positif, une situation qui se détériore à partir de 2002 .<br />Contrairement au FMI, la Banque Mondiale n’affiche pas encore un signe de problème de liquidité. La largesse de ces ressources et la bonne santé financière de ses filiales (au détriment des PED) constituent les causes principales de la solidité financière de la Banque Mondiale. En 2006, emboîtant le pas aux autres grands pays émergents, le Mexique a décidé de rembourser 9 milliards de sa dette vis-à-vis de la Banque Mondiale. En effectuant ce remboursement précoce, le Mexique, à l’instar des autres pays émergents, veut aussi prendre une certaine distance vis-à-vis de la Banque Mondiale et du FMI.<br />3. Les apports financiers des IBW dans l’ensemble<br /><br />L’Analyse précédente nous a permis d’appréhender les apports financiers des IBW (FMI et Banque Mondiale) séparément. Cette analyse a été capitale dans la mesure où elle nous a permis d’évaluer les apports individuels de ces deux institutions. Mais la complexité et la coopération existante entre ces deux institutions nous incitent à les insérer dans le même caniveau.<br />On peut constater que le financement net des IBW en faveur des PED dans l’ensemble a été négatif depuis 2004. L’Afrique Subsaharienne affiche un flux de financement net positif pendant la période considérée passant respectivement de 1 à 2,7 milliards de dollars US de 1998 à 2002 et 1,9 milliards de dollars US en 2006. Le Moyen-Orient (sauf en 1999) a toujours enregistré un flux de financement net négatif passant respectivement de -0,2 à -1 milliards de dollars US de 1998 à 2006. En Asie du Sud, ce financement net des IBW est passé respectivement de 0,4 à 1,7 milliards de dollars Us en 1998 et 2006. En Amérique Latine et Caraïbes, il est passé de 4,9 milliards de dollars US en 1998 à -15,3 milliards en 2006. En Europe et Asie Centrale c’était 6,8 milliards de dollars US en 1998 et -5,3 en 2006. Enfin en Asie de l’Est et Pacifique, ce flux net est passé respectivement 9,8 0 -9,4 milliards de dollars US de 1998 à 2006 .<br />L’Afrique Subsaharienne a toujours enregistré un flux de financement net positif. On constate qu’à partir de l’année 2004 la plupart de ces sous-régions des PED ont affiché un flux de financement négatif des IBW. C’est le cas de l’Amérique Latine, de l’Europe et Asie Centrale, de l’Asie de l’Est et Pacifique. L’Asie du Sud a toujours affiché un flux de financement net positif (sauf en 2003). Par contre, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont enregistré un financement net négatif (sauf en 1999).<br />Le flux de financement net négatif (et inversement) reflète le fait que le montant de remboursement du prêt des ces pays vis-à-vis des IBW a excédé le volume de prêt accordé par ces deux institutions pour une période donnée (année ici). Cette situation reflète une certaine indépendance financière de ces pays vis-à-vis des IBW. En assurant le remboursement de leurs dettes vis-à-vis des IBW, les PED qui dégagent un flux de financement net négatif sont considérés comme des pays qui affichent déjà une certaine forme d’indépendance financière vis-à-vis des IBW.<br />Ces dernières années (depuis 2004) , les PED dans leur ensemble, l’Amérique Latine, l’ Europe et Asie Centrale, l’Asie de l’ Est et Pacifique , le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, en affichant un flux de financement net négatif des IBW, peuvent être considérés comme des régions moins indépendants financièrement des IBW. Par contre, l’Afrique Subsaharienne et l’Asie du Sud, avec un flux de financement net positif de 1998 à 2006 affichent une certaine forme de dépendance financière vis-à-vis des IBW<br /><br /><br />Malgré cette tendance vers une certaine autonomie financière de certaines régions (pays) des PED, l’expérience passée montre que la plupart d’entre eux ont demandé d’une façon prolongée l’assistance financière des IBW. On part ici de l’assistance financière à l’assistanat financier.<br /><br /> 4. Controverse entre assistanat ou assistance financière<br /><br />Les recours prolongés aux prêts des IBW sont sans aucun doute la forme la plus simple qui caractérise la dépendance financière d’un pays vis-à-vis des IBW. En demandant régulièrement l’assistance financière des IBW, le pays en question n’est plus dans une situation d’assistance financière passagère (conjoncturelle) mais passe dans un stade d’assistance financière structurelle. Le déséquilibre chronique de son secteur financier (finances publiques) et de sa position extérieure (Balance des paiements, endettement extérieur) et la stagnation de son économie incitent ces pays à demander régulièrement l’assistance des IBW faute de solution alternative viable. Ces recours prolongés aux prêts des IBW s’expliquent principalement par le sous-développement du secteur financier domestique, le problème institutionnel, l’inexistence d’autres sources de financements extérieurs.<br />Pendant la période 1971-2000, 51 des 128 pays emprunteurs ont été des utilisateurs persistants du prêt du FMI.<br /> Les recours prolongés aux programmes appuyés par les IBW soulèvent des questions qui sont au centre de récentes controverses concernant le rôle de ces institutions dans les pays qui ont besoin d’une plus longue période d’ajustement. Dans le cas du FMI, certains détracteurs estiment que cette utilisation prolongée constitue une entorse à la mission traditionnelle du FMI qui est de soutenir temporairement la balance des paiements et conduit à penser que les programmes appuyés par le FMI ne sont pas efficaces. D’autres observateurs jugent que le recours fréquent aux crédits du FMI peut se justifier dans des pays dont les problèmes d’ajustement sont profondément endémiques et qu’il est totalement compatible avec la mission du FMI. <br />Un pays comme Madagascar par exemple est essentiellement et régulièrement financé par l’extérieur. En effet, depuis 1997 , le budget d’investissement de ce pays a été financé à 70% par l’extérieur (Banque Mondiale, FMI, BAD, Union Européenne) sans tenir compte des flux publics et privés relatifs aux ONGs, actions humanitaires, etc. Les recettes fiscales servent seulement alors à financer le budget de fonctionnement (environ (55% du budget total) et une partie du budget d’investissement (45 % du budget total) alors même que le pays a besoin de financement pour doper son économie et pour éradiquer la pauvreté qui touche encore 75 % de la population en 2006 [Banque Mondiale, 2008]. Les promesses du MAP ( Madagascar Action Plan ) qui cadre grosso modo les feuilles de route du deuxième mandat (2007-2012) de Ravalomanana Marc ( ex président depuis mars 2009 )offre un espoir de développement à la population longtemps marquée par le désespoir total, même si son financement reste encore à trouver auprès des partenaires habituels (pays riches, les IBW,Union Européenne). Les trois phases de l’ajustement structurel en vigueur i) le FAS du FMI et le CAS de la Banque Mondiale des années 1980; ii) le DCPE I (1996-1999) et le DCPE II (1999-2001); iii) le FRPC du FMI de 2001 à nos jours (avec le nouvel accord de juillet 2006) et le DSRP de la Banque Mondiale (1999-2006), n’ont presque rien apporté à Madagascar en matière de développement et de performance économique malgré la croissance économique soutenue de l’ordre de 4,5% du PIB de 1997 à 2006 (à l’exception de l’année 2002 caractérisée par la crise postélectorale qui a causé une régression de -10% du PIB). Pepe Andrianomanana [2001], dans son étude en collaboration avec l’Université de Harvard sur le compte de l’USAID-Madagascar a pu décortiquer d’une manière synthétique les forces et faiblesses du secteur financier de ce pays. Les recommandations formulées dans cette étude ont pu réformer le système financier malgache avec des résultats plus mitigés vu la réticence des dirigeants à adopter des mesures qui pourront les déstabiliser, les obstacles institutionnels et la mainmise des IBW. Les différents programmes successifs en partenariat avec les IBW n’ont pas empêché la Grande Ile d’être classée 146ème sur 177 en 2005 au niveau mondial en matière de développement humain affichant un indice de développement de l’ordre de 0,49 et un PNB par habitant de l’ordre de 280 dollars pour une année [PNUD, Rapport sur le développement humain 2005]. Est-ce qu’une manière de dire que Madagascar n’a jamais eu besoin (n’aura jamais besoin) des IBW? Ce qu’on peut avancer, dans les contextes actuels, l’abandon des IBW n’est pas une bonne chose pour Madagascar car il aura toujours besoin de ces deux institutions, rien que pour son image vis-à-vis des créanciers (s’il y en a vraiment qui vont s’intéresser, à part les industriels de la zone franche attirés par la faiblesse du coût de la main d’œuvre locale). L’Union Européenne à travers le FED (Fonds Européen de Développement) reste le deuxième bailleur de fonds de ce pays (après la Banque Mondiale) avec une contribution moyenne annuelle de 80 millions d’Euros de 1999 à 2007. Le 10ème FED, un programme de financement estimé à hauteur de 462 Millions d’euros pour la période 2008-2013 reflète la satisfaction de l’Union Européenne en matière de performance économique. C’est donc un prolongement logique du 9ème FED (terminé en 2007) dont le décaissement effectif est estimé à 447 millions d’euros. La Banque Mondiale (premier bailleur de fonds) quant à elle intervient à hauteur de 140 Millions d’euros annuellement depuis 1997. La mobilisation des ressources intérieures reste toujours une alternative prometteuse face aux échecs des politiques économiques passées sous l’égide des IBW. En effet, la Banque Mondiale elle-même estime que rien que les ressources minières (pierres précieuses, or,), environ 150 millions de dollars US échappent chaque année à la caisse de l’Etat alors que le FRPC (2001-2005) du FMI (déjà réparti en trois tranches) n’a été seulement que de l’ordre de 100 millions de dollars US. L’annulation de la dette dans le cadre de l’initiative PPTE dont ce pays a bénéficié a fait régresser sa dette de 4,3 milliards de dollars US avant le point de décision (vers 2001) à 1,5 milliards de dollars en 2007 (soit environ 90 dollars par citoyen malgache) après les mesures successives d’annulation relatives au point d’achèvement (vers fin 2005). Ces mesures d’annulation de la dette, vu leur caractère purement comptable, n’ont pas pu influencer d’une manière significative les conditions de vie de la population à qui elles ont été destinées. La situation s’est même empirée car elles ont entraîné une réduction drastique des transferts effectifs des IBW et des pays riches. La majorité des pays de l’Afrique subsaharienne (à part l’Afrique du Sud, Botswana, Maurice, Seychelles, Gabon) affichent la même configuration que Madagascar. Toutefois ils se différencient les uns des autres par leur structure économique, leur système politique et les cadres institutionnels en vigueur.<br /><br />Généralement, il s’avère que l’utilisation prolongée des ressources des IBW tend à devenir un problème chronique, car peu de pays parviennent à y renoncer. Ceci s’explique par le fait que les utilisateurs persistants font généralement face à des déséquilibres plus marqués et à des problèmes plus profondément enracinés que les autres pays qui reçoivent le concours des IBW. Cependant, ces caractéristiques n’aboutissent pas nécessairement à une utilisation prolongée, surtout si elles sont bien prises en compte dans la conception des programmes d’ajustement. <br /> Une chose est sûre, les recours prolongés aux prêts des IBW mettent les pays demandeurs dans une forme d’assistanat financier qui constitue à la fois les causes et les effets de la stagnation économique de ces pays. Ce genre d’assistanat financier amène régulièrement les dirigeants de ces pays dans une certaine forme de laxisme budgétaire au détriment de la population à travers le remboursement de la dette et les conditionnalités des différents programmes d’ajustement en vigueur .<br />Une chose est sûre, la crise financière récente a largement fragilisé la situation financière des PED , mais elle n’ a pas changé pour autant la configuration des rapports politico-financiers entre les PED et les IBW. Malgré les signes de changement superficiels observés au niveau de la Banque Mondiale et du FMI ( avec Dominique Strauss Khan –d’’orientation keynésienne) ces dernières années , le consensus de Washington reste en vigueur et va encore constituer la doctrine fondateur des IBW dans les années à venir.<br /><br />IL EST TEMPS PEUT ETRE QUE LES PED PRENNENT EN MAIN LEUR DESTIN.<br />LA BALLE EST DANS NOTRE CAMP!!!!RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-85202969342658523762009-09-24T08:51:00.001+00:002009-11-06T16:07:25.212+00:00LE SOMMET DU PITTSBURGH : DE LA PAROLE AUX ACTES ?Voilà , aujourd"hui le 24 septembre 2009 s'ouvre le sommet du Pittsburgh qui va reunir sur la table de négociation les dirigeants du G20 ( le G8 plus les principaux pays émergents ) .Pour les uns , cette date restera dans les annales de l'histoire économique du monde du XXI ème siècle , pour les autres , ce n'est qu'un sommet parmi tant d'autres .IL est évident , le seisme financier du 2008 et ses effets de contagion qui se font sentir encore aujourd"hui montrent que l'architecture et le mode de fonctionnement du Système Financier International ( SFI ) merite une reforme en profondeur .D'ici et là , des multitudes de propositions naissent de la part des dirigeants , des économistes renommés ou des responsables des grands organismes internationaux . Effectivement , c'est l'éffectivité et la faisabilité de ces différentes propositions qui posent problème et les dirigeants du G20 lors de ce sommet du Pittsburgh sont sensés se pencher là dessus.<br />Reconnaissons le , il est extremement difficile d'avancer dans quelques lignes , les grandes lignes de ce sommet mais on va seulement ici éssayer d'etayer notre point de vue focalisant l'analyse sur les principaux points qui doivent guider ce sommet qui s'annonce GRANDIOSE .<br /><br /> Adopter un projet de reforme du SFI n'est pas chose facile . Il faut savoir les principaux points sur lesquels la négociation doit s'orienter . A l'allure des tendences récentes et de la crise que nous traversons encore ,cinq poins meritent l'attention des dirigeants lors de ce sommet:<br /> i) Les paradis fiscaux ;<br /> ii) Les bonus des traders;<br /> iii) La mise en place des normes qui regissent le SFI;<br /> iV) L'équité des membres au niveau des organistations internationales ( FMI , Banque mondiale );<br /> v) Les ressources des organisations internatinales ( FMI , BM ).<br /> <br /> Parmi ces différets points , seulement le point i) (les paradis fiscaux ) et v) ( les ressources des organisations internationales ) qui ne doivent pas poser problème lors de ce sommet .La discussion sur les poins ii) ( bonus des traders) , iii) ( la mise en place des normes ) , iv) ( l'équité des membres ) ne sera pas facile . Lors de ces différentes interventions , le Président Obama a dejà fait savoir à plusieurs reprises qu'il n'est pas du tout d'accord pour la fixation du salaire des traders( à vrai dire les bonus des traders) . Dans un pays comme les Etats-Unis où le système financier pèse lourd ,il est est extremement difficile d'imaginer que le président va prendre une mesure à l'encontre du mecanisme autoregulateur du marché , principale éssence du modèle économique américain .Là , on voit bien que le liberalisme économique est largement ancré au plus haut sommet de l' administration américaine . De l'autre coté de de la pendule , le Président Sarkozy est farouchement opposé à ce genre de pratique qui selon lui constitue le point focal de la crise récente .La différence entre la legislation de chaque pays constitue un problème majeur de la mise en place des normes universeles qui doivent regir le SFI . L' echec de Bale II ( qui n' a jamais eu la faveur des USA ) en est un exemple formel sans oublier les pays émergents qui commence aussi à se faire entendre.En ce qui concerne le dernir point : l'équité du pouvoir des pays membres des organismes internationaux , il ne faut pas rever , le monde de la finance ressemble beacoup à une vie dans la jungle , c'est la loi du plus fort qui prime ,et quand on dit plus fort , c'est avant tout les USA et l' Europe , après les autres .On connait la règle , la BM est réservé à un ressortissant américain , le FMI est pour l'Europe , c'est ainsi .<br />Grosso modo , si les Etats-Unis et la Grande Bretagne ne sont pas pour une reforme en profondeur du mecanisme du laissez- faire du marché ( base meme du système financier anglo-saxon),les européens sous l'mpulsion du couple Sarko-Merkel avancent une regulation en profondeur du SFI . Les pays émergents au premier rang desquels la Chine ( bailleurs des Etats-Unis) , le Brésil , l'Inde vont éssayer de peser dans la balance lors de ce sommet, mais il semble que la vraie discussion sera focalisée sur la position et l' équilibre de l' antagonisme Etats-Unis/Europe. <br /> Comme disait l' économiste américain Galbraith :"Le système capitaliste est instable par nature surtout dans sa prime jeunesse" . Le système capitaliste des pays du G20 ( surtout celui du G7) est surement mature depuis longtemps , mais le capitalisme financier et la quete de rendement execessif à la lumière du modèle de ces dernières années est encore jeune . Il est temps surement de remettre en cause ce système à vide de sens ( le librelisme à tout va )et de reflechir sur la possibilité de la mise en place d'un système financier regulé .<br />Parmi les différents modèles alternatifs proposables , le keynesianisme ( dans sa version deguisée comme le font bon nombre de politiciens ou pure ) fait figure au premier plan .Alors pour finir , à l'instar du précedent sommet de Londres du 02 avril dernier , il y aura des bonnes déclarations issues de ce sommet , mais l'effectivité des mesures prises resteront encore du domaine de l'incertain.<br /><br /> En attendant , le système financier commence à retrouver son rythme d'avant crise si l'on se réfère aux principaux indices boursiers et les principaux indicateurs des grands pays malgré le marasme économique du secteur réel ( chomage , etc) .RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-13799298719768209652009-08-23T18:33:00.004+00:002009-08-23T19:15:19.694+00:00HOMMAGE AU Pr PEPE ANDRIANOMANANA :LA POLITIQUE DE CHANGE DE MADAGASCAR DANS LE CADRE DE L 'AJUSTEMENT STRUCTURELIl y a à peine une semaine , le 17 Aout 2009 ,le Pr Pépé ANDRIANOMANANA vient de nous quitter à l' age de 64 ans suite à une grande maladie .Faisant parti de ses anciens étudiants , c'était avec grande tristesse que j'ai pu lire cettez mauvaise nouvelle pour la première fois le mardi 18 aout en surfant sur le site de Wanadoo Madagascar . C'est la vie , tout le monde va partir tot ou tard , il nous a juste devancé . On ne peut pas réécrire l'histoire dit -on ,Pépé et Parti mais ses oeuvres et enseignement demeurent sans oublier les fruits de plusieurs generations passés sous sa direction ou des simples étudiants .<br />Pour rendre hommage à ce grand Professeur Pépé ANDRIANOMANANA , un spécialiste reconnu de l' économie monétaire à Madagascar mais aussi en Afrique , dans le cercle trés fermé du FMI et de la Banque Mondiale , c'est avec plaisir que je vous livre mes humbles reflexions sur la politique de change de Madagascar depuis la période d'ajustement.C'est juste l'hommage d'un jeune économiste ( moi ),qui a eu l'occasion et le privilège de faire son memoire de maitrise ( LE SECTEUR FINANCIER ET LE SECTEUR REEL DE L 'ECONOMIE MALGACHE A L 'AUBE DU XXI ème SIECLE )avec cet économiste hors paire qu'est PEPE ( comme on l'appelait toujours , ).Il est évident , les reflexions qui ressortent de cet article n'engagent en rien celles du Pr PEPE , c'est une variante en quelque sorte du domaine de l' Economie monétaire dans lequel le Pr Pépé a brillé par la rigeur de ses analyses .En somme , le Pr Pépé part , ses oeuvres , ses écrits et sa pensée vont encore guider bon nombres d'économistes malgaches , politiciens dans les decennies à venir . .Une chose est sûre , le cafeteria du Motel d' Anosy ( là où il se rendait regulièrement tous les jours papoter avec ses amis et surtout faire le point sur l'avancement de ses étudiants dans leurs memoires ou leurs thèses ) a perdu quelqu'un qui a marqué le lieu , mais c'est c'est l' Université d'Antananarivo , en particulier le Département Economie qui perdu son pillier .Esperons que les jeunes rélèves ( sans oublier la compétence des autres professeurs encore vivants ) dont Mamy Ravelomanana ,les jeunes profs (que je connaissent pas personnelllement ) ,et évidemment SHADOW ( celui du tafatafa )seront à la hauteur du vide que Pépé nous a laissé et que Madagascar puisse arriver à appliquer une politique monétaire responsable et souveraine- un combat qu'il a toujours mené avec acharnement et rigeur.ALORS PARTEZ EN PAIX MONSIEUR LE PROFESSEUR PEPE , ON PENSE A VOUS<br /><br /><br />BONNE LECTURE A VOUS TOUS ET BONNE CRITIQUE<br /><br />LA POLITIQUE DE CHANGE DE MADAGASCAR DANS LE CADRE DE L’AJUSTEMENT STRUCTUREL :DU REGIME DE DEVALUATION SUCCESSIVES DES ANNEES 1980 AU FLOTTEMENT LIBRE D’APRES 1994<br />Introduction<br />Depuis des siècles et de nos jours, la sphère monétaire constitue une branche fondamentale de l’économie. Les crises financières récurrentes des pays émergents des années 1990 et des années subséquentes mais aussi la vulnérabilité financière des PMA montre à quel point le régime monétaire des PED constitue le noyau dur de leur système financier .Ce constat met en exergue la problématique de la souveraineté monétaire des PED dans une perspective historique mais aussi celle récente. Le Système Monétaire International (SMI) d’aujourd’hui comme celui d’après guerre est marqué par une forte domination du dollar américain. L’hégémonie du dollar est une évidence malgré les disfonctionnements qu’a traversés l’économie américaine. Les Etats-Unis avec sa monnaie restent le cœur du SMI , alors que de l’ autre coté , il y a la périphérie essentiellement constituée des PED (émergents , et PMA) et les autres pays industrialisés .Le régime de change des PED est de plus en plus disparate dans un monde fortement financiarisé [Allegret Jean , 2005] .La dollarisation (et l’ euroisation ) des PED (Colliac [2006 ], Sorocco [ 2005] ,Minda [ 2005] ,Salama [ 1988] ) ;les régimes de currency board (Ponsot [2004], Duburq [2006] ) ;le régime de zone franc en Afrique (Sandreto [ 1994] ,Benoit Claveranne [2005] ,Célestin Monga et Jean Claude Tcatchouang [1996] ,Michel Lelart [2003, 2007] ,Hakim Ben Hammouda [2001]) sont les preuves tangibles qui corroborent le fait que les PED sont condamnés d’avance à vivre dans une sorte de « soumission monétaire » malgré leur bonne volonté de mettre en place une politique monétaire et financière responsable .Le déséquilibre croissant des rapports financiers et monétaires au niveau mondial débouche régulièrement à une sorte d’asymétrie monétaire du SMI qui s’explique par la perte progressive ou totale de la souveraineté monétaire des PED .Devant une telle situation ,pour faire face au défi de développement et aux reformes qui s’ensuivent , bon nombre des PED ont essayé de mettre en place une politique financière responsable jugée apte à faire face au sous-développement de leur secteur financier. Si dans certains pays à l’instar des grands pays émergents asiatiques d’aujourd’hui ( Singapour ,Chine , Thaïlande , Indonésie , Malaisie ) ou de quelques pays de l’ Amérique latine ( le Brésil , Argentine , Mexique ) le résultat était presque au rendez-vous , dans bon nombre de pays constitué principalement des PMA ,la stagnation et la pauvreté constituent encore les deux maux qui les rongent .Fautes de ressources suffisantes et face à leur besoins de financement pour faire face à la crise d’endettement international des années 1980 , bon nombre des PED ont été obligés d’appliquer la Politique d’ Ajustement Structurel (PAS) imposées par les Institutions de Bretton Woods (IBW) . Cette politique a mis d’office ces pays sous tutelles financières des IBW avec les conditionnalités qui s’ensuivent .Comment un pays comme Madagascar a pu gérer sa politique monétaire durant la période d’ajustement structurel qui date du début des années 1980 ?Pour être précis cette étude sera consacrée particulièrement à la politique de change de Madagascar .D’une autre manière quelle était l’éffectivité de la politique de change de Madagascar durant la période d’ajustement ?Les éléments de réponses à cette question nous incite à voir successivement ci-dessous : i) un bref rappel de la relation entre les IBW et les PED en matière monétairer ;ii) la période de change fixe d’avant 1994 marquée par une dévaluation successives ;iii)la période de change flottant d’après 1994 marquée par une dépréciation en cascade de la monnaie malgache; iv)quelques pistes de réflexion pour une politique de change responsable <br /> Développement<br />I-Bref rappel de la relation entre les PED et les IBW en matière monétaire<br />La Politique d’Ajustement Structurel (PAS) des années 1980 a mis bon nombre des PED sous tutelle financière des Institutions de Bretton Woods (IBW) avec les conditionnalités qui s’ensuivent .La PAS est un domaine très vaste ,mais ici l’analyse sera surtout focalisée dans le cadre monétaire en particulier la politique de change .<br />Dans quelle mesure alors les coopérations avec les IBW remettent en cause la souveraineté monétaire des PED sous ajustement ? Les accords de coopération avec les Institutions de Bretton Woods (IBW) influent –ils d’une manière significative la souveraineté et la gestion monétaire des pays sous ajustement ? Voilà les deux questions centrales qui méritent d’être posées ici.<br />On sait, au centre des relations avec les IBW se trouvent des conditionnalités qui cadrent les négociations avec les Etats membres en besoin de financement. Si dans le cadre général , le FMI est tenu à faire respecter l’équilibre macroéconomique via un cadrage pointu des critères à respecter , la Banque mondiale est traditionnellement tenu à financer le développement dans toutes ses dimensions avec des résultats plus mitigés qu’on connait déjà .A coté de la rigueur budgétaire , des mesures de libéralisation et des autres critères retenus dans les dix commandements du Consensus de Washington , la rigueur monétaire fait figure parmi les critères vedettes de la Politique d’Ajustement Structurel ( PAS).Le FMI en particulier fait de ce critère de rigueur un dogme. Se référant à l’ article IV du FMI , Michel Lelart [2007,p.73] résume d’une manière synthétique les contraintes qui pèsent sur les PED dans le cadre de la PAS : « Chaque pays s’efforcera d’orienter sa politique économique… ,il ne doit pas l’orienter mais seulement s’efforcer de le faire ; chaque pays cherchera à promouvoir la stabilité …,il ne doit pas la promouvoir mais seulement chercher à le faire ;enfin, chaque pays évitera de manipuler les taux de change …, il ne lui est pas interdit de manipuler les taux de change , il doit seulement éviter de le faire ».En Afrique , comme dans les pays émergents , le FMI a été toujours présent dans le cadrage de la politique monétaire . La programmation financière (y compris monétaire) des pays sous ajustement doit avoir l’aval du FMI sinon, le déblocage des fonds ultérieurs et des programmes y relatifs pourraient être suspendus. Encore , dans bon nombre de pays, le FMI n’hésite pas à interférer directement dans leur gestion monétaire .L’article IV du FMI stipule qu’un pays peut choisir de définir et de stabiliser sa monnaie par rapport au DTS, à une autre monnaie, à plusieurs monnaies ou de la laisser flotter plus ou moins librement. Il faut seulement que sa politique soit conforme aux objectifs du Fonds. La seule limitation est l’interdiction formelle de toute référence à l’or. Une fois son choix effectué , un pays doit s’y tenir et appliquer le système choisi.[Ibid ,p.72].Le statut du FMI donne alors une certaine liberté aux pays membres en matière de régime monétaire ou régime de change .Mais il doit en même temps exercer une ferme surveillance sur les politiques de change des Etats membres , ce qui justifie son intervention régulière dans le choix des régimes de change des PED .Une des dispositions de l’ article IV adoptée par les administrateurs le 29 avril 1979 stipule : « Tout membre doit s’abstenir de manipuler les taux de change … en vue d’empêcher l’ajustement effectif de sa balance des paiements ou de s’assurer un avantage compétitif inéquitable sur d’autres membres ».[Ibid , p.76] . Ce point montre comment la coopération avec le FMI remet en cause la souveraineté monétaire des pays sous ajustement. Malgré la liberté du choix de régime monétaire et de change que leur offre le statut IV , une autre section de celui-ci contredit ce fait privant les PED de l’ajustement monétaire qui s’impose à un certain moment .Il en ainsi des mesures de dévaluations successives imposées des années 1980 et 1990 mais aussi celles des dernières années dans les pays africains, en Amérique latine ,le changement de régime de change juste à la demande du FMI , les changements de parité dans les pays émergents .<br />II-La période de Change fixe : les dévaluations successives de 1980 à 1994<br />Avant d’entrer dans le vif du sujet , un petit detour relatif à la Banque Centrale Malgache ( BCM) s’avère capital .<br />Sur le site de la BCM on peut lire qu’ « après la sortie de Madagascar de la zone franc, la Banque Centrale fut créée le 12 Juin 1973 par l’Ordonnance n° 73/025 définissant ses statuts. Elle a pris la succession de l’Institut d'Emission Malgache. L’abrogation de cette loi et son remplacement par la Loi n° 94-004 du 10 Juin 1994 consacrent l’indépendance de la BCM en matière de politique monétaire... Ainsi, l'année 1994 a-t-elle été une année charnière pour la BCM, car elle marque le début de l'abandon des instruments d'intervention directe et l'usage accru des instruments d'intervention indirecte de politique monétaire ».<br />De manière générale, « la BCM a pour mission générale de veiller à la stabilité interne et externe de la monnaie. A ce titre, elle élabore et met en œuvre la politique monétaire. Cette mission est soumise à deux contraintes : <br />a. la politique économique générale du Gouvernement, dont l'élaboration, matérialisée par la Loi des Finances, aura fait l'objet de consultation auprès de la Banque centrale ; <br />b. la Banque centrale doit veiller à maintenir un niveau approprié de la réserve nationale de change. » <br />Théoriquement, la mission, l’indépendance et la transparence consacrées par les textes de la BCM devraient contribuer à la crédibilité que peuvent lui accorder les marchés quant à la pertinence de la politique monétaire. Or dans la pratique, les décideurs de la BCM se plient au bon vouloir du pouvoir politique et n’ont pas d’attitude responsable. <br />Le Gouverneur de la BCM est le personnage central de la politique monétaire. Le Directeur général supplée le Gouverneur dans sa mission. Au regard de la mission de la BCM, les critères de choix des administrateurs et des censeurs mériteraient plus de rigueur. Si on y trouve certes des professionnels, certains sont plus des personnalités inféodées au régime, que des personnes reconnues pour leurs compétences en matière monétaire et financière. Idem pour toutes nominations à la BCM. La crédibilité de la BCM exige qu’elle ne doive pas souffrir d’interférence de conflits d’intérêt dans les nominations pour éviter des suspicions de délits d’initié.<br />La Politique de change constitue une partie intégrante de la politique monétaire de la BCM. En effet, elle considère que la défense de la parité des pouvoirs d’achat passe avant tout par la stabilité des prix intérieurs. Le taux de change nominal de l’Ariary en est un des principaux facteurs.<br />Durant les années 1980 ,la politique de change appliquée par l’ autorité malgache est « un régime de change fixe « comme monnaie pivot le Franc Français ( FF).Ce choix se justifie par le fait que du point de vue de l’ autorité monétaire ( largement sous contrôle du pouvoir public ) ,Madagascar reste un pays qui ne dispose pas de ressources en devises suffisantes pour faire face aux fluctuations des prix des matières premières .La fixité de change vis-à-vis du Franc Français ( le premier partenaire économique ) constitue un gage de stabilité de économique pour l’autorité locale et ce jusqu’en 1994 . <br />On sait, la fixité du taux de change signifie que la constitution de réserves de change pour assurer la valeur de la monnaie nationale est devenue une obligation dans la politique économique. Comme c'est à la politique monétaire de satisfaire cette contrainte de réserves de change, la règle de Tinbergen [1952] bien connue des économistes se trouve mise à mal. Selon cette règle, la politique économique gagne en efficacité quand le nombre des objectifs à atteindre correspond au nombre des instruments utilisés. Si la politique monétaire doit s'occuper, en plus de la régulation de l'inflation par exemple, de la constitution de réserves de change, elle deviendra moins efficace. A Madagascar, le choix du régime de change fixe est largement influencé par cette hypothèse et les différentes contraintes qui pesaient sur l’économie malgache ont conduit régulièrement l’ autorité monétaire à prendre des mesures de dévaluations.<br />Sous l’impulsion du FMI , l’autorité monétaire malgache a opté à plusieurs reprises à des mesures de dévaluations successives du FMG ( la monnaie malgache) pour relancer la compétitivité prix de l’ économie malgache. Il est à rappeler que les relations entre prix, compétitivité et taux de change se base entre autres sur la théorie de la parité des pouvoirs d'achats développée par Gustave Cassel [1918] il y a plus de 80 ans déjà .<br />Cette politique ( la dévaluation ) sert en particulier à compenser les pertes de revenus des paysans en cas d’effondrement des cours des matières premières en augmentant la compétitivité prix des produits exportés. Mais la réalité a été toute à fait une autre. Loin d’assurer la stabilité des revenus des exportateurs (secteur agricole et autres secteurs exportateurs) ,les différentes mesures de dévaluations ont empiré encore la situation économique de Madagascar . Par le fait que Madagascar est un pays qui ne domine pas et ne peut pas influencer le marché international, la compétitivité prix des produits malgaches via la dévaluation n’était pas au rendez-vous.<br />En plus, le Marché Interbancaire des Devises ( MID ) n’existait pas encore . Ceci fait que les effets attendus de la dévaluation via l’effet d’annonce a presque disparu.<br />Entre 1986-1992 , les cours des principales matières premières ( café , cacao , vanille) ont chuté dans des proportions entre 60 % et 80 % .Dans un contexte marqué par une baisse notable du prix des matières premières ( cacao , café) , alors que dans bon nombre de pays africains comparables –les pays de la zone franc CFA , l’arrachage était de règle , à Madagascar ,la surproduction a renforcé encore le dégringolade des recettes d’exportations.<br />Entre 1986-1992 , le franc malgache a été devalué de 540 % .Mais contrairement à l’ argumentation du FMI , la compétitivité de l’ économie malgache n’ était pas du tout retrouvée .Le bilan est donc très mitigé voir décevant pour les bailleurs de fonds ( en particulier le FMI ) ,car la dépréciation de la monnaie Malgache, malgré son ampleur, est demeurée insuffisante pour endiguer la baisse de la production et pérenniser la culture du café et de la vanille entre autres.<br /> La dévaluation, ce mécanisme fruit de la « pensée unique technocrate », appliquée aux pays du tiers-monde et notamment à Madagascar est :<br />- techniquement infondée : une demande mal satisfaite (payée trop chère) ou insatisfaite<br />d.une devise, n’engage en aucune manière la responsabilité de l’Etat Malgache et ne peut donc impacter la parité de la monnaie nationale.<br />Au demeurant, les parités de l’Ariary sont du ressort de la souveraineté nationale et doivent être déterminées uniquement sur la base des critères et des paramètres fondamentaux de l’économie malgache.<br />- et économiquement aberrante : quel pays dont 80% des recettes d’exportation reposaient sur des matières premières et les produits manufacturés dont les prix sont fixés par le marché, aurait eu un intérêt quelconque à dévaluer ?<br />Force est de constater que les contradictions ne manquent pas. Ainsi , lors des discussions sur l’OMC, les pays du Nord accusaient ceux du Sud de Dumping social, alors que dans le même temps les bailleurs de fonds ( le FMI ) leur imposaient la « dévaluation compétitive ».<br />Et enfin plus simplement, si la dévaluation était une panacée, pourquoi la 1ère économie du monde<br />qui présente pourtant tous les symptômes pour y procéder ne le fait-elle pas :<br />- un déficit commercial record qui dénote une absence évidente et totale de compétitivité,<br />- un record « mondial » en termes de déficit budgétaire,<br />- et partant, le pays le plus endetté de la planète.<br />Pourtant au lieu de dévaluer, elle s’est contentée de demander, sans succès, à son partenaire commercial principale source de son déficit (la Chine), de réévaluer sa monnaie.<br />Revenons nous à nos moutons ,l’économie malgache, au lieu de se développer dans un « cercle vertueux » de croissance, se retrouve enfermée dans une spirale dépressive et un « cercle vicieux » qui se rétrécit sur son centre .Une dévaluation génère une inflation importée qui ponctionne substantiellement et de manière instantanée le pouvoir d’achat des ménages et maintient les taux d’intérêts à des niveaux très élevés. La baisse des ventes des Entreprises qui en résulte, conjuguée aux coûts prohibitifs du financement empêchent toute initiative de création d’Entreprises et donc d’emplois, et détruisent ceux existants car les PME fragilisées en sont réduites à licencier du personnel, voire à déposer leurs bilans, entrainant une contraction complémentaire de la demande.<br />Les effets cumulés de ces phénomènes provoquent une chute des recettes fiscales de l’Etat que les bailleurs de fonds obligent alors à réduire de train de vie. Ce qui entraîne une réduction additionnelle de la demande et puis survient une nouvelle dévaluation qui ne fera que répéter en l’accentuant tout cet enchainement de baisses, allant jusqu’à casser l’appareil productif.<br />Et le cycle de pauvreté de se reproduire ainsi indéfiniment, avec son cortège d’insécurité et de corruption généralisée, qui pour 99% de la population n’est finalement qu’un moyen essentiel et vital de survie au jour le jour.<br />Malgré la surevaluation du taux de change effectif réel observée entre 1970 et 2003 [Michael GOUJON , 2008],le taux de change nominal reste largement marquée par des mesures de dévaluations en cascades .Goujon [ 2008] note ainsi : « Accompagnant la libéralisation commerciale en 1987, une forte dévaluation<br />Mène à une dépréciation réelle durable. Des difficultés économiques puis la<br />crise politique de 1991 amènent les autorités à maintenir constant le taux de<br />change (toujours vis-à-vis du panier de devises) et à adopter de fortes restrictions sur le change en 1992-93 ».<br />Une chose est sure , à chaque dévaluation, la précarité augmente mécaniquement et des milliers d’êtres humains, y compris les travailleurs, sont de fait condamnés à mort. Non pas parce qu’ils ne travaillent pas mais tout simplement parce que leurs revenus ne leur permettent plus, du jour au lendemain, de s’alimenter suffisamment, et encore moins de se soigner en cas de maladie. Les Experts du FMI et de la Banque Mondiale mettent cet appauvrissement mécanique dû à la dévaluation et son corolaire (l’abaissement spectaculaire de l’espérance de vie) sur le compte de la pauvreté qui elle-même serait due aux dirigeants dictateurs, corrompus et incompétents. Quelle logique de raisonnement !<br />Du fait, d’une part, de la faiblesse de l’exportation expliquant le déficit chronique de la balance commerciale et d’autre part, de la grande dépendance de l’État à l’aide financière internationale sous la forme de dette publique externe et de l’endettement interne important par émission de titres par l’État, les dévaluations successives n’ont pas été bénéfiques à l’économie malgache mais ont plutôt contribué à la paupérisation généralisée de la population. Les dévaluations n’ont pas développé pour autant l’exportation car les besoins en intrants fortement taxés des entreprises sont en général importés.<br /><br />En bref, à Madagascar, la demande a été totalement atrophiée par les dévaluations successives destinées à maintenir artificiellement les cours des matières premières en monnaie locale et à en pérenniser la production à tout prix. Elles ont complètement déstructuré le rapport entre salaire et coût de la vie dans le reste de l’économie pourtant étranger au « café et à la vanille » et par ailleurs majoritaire, et fait que la quasi-totalité de la population, y compris les salariés, vit dans la plus grande précarité.<br />La classe moyenne a disparu depuis des lustres et depuis longtemps, un salaire ne suffit plus qu’à couvrir à peine les besoins alimentaires primaires.<br /><br />Les mesures de dévaluations successives a fait que le FMG a perdu 540 % de sa valeur de 1986 à 1992 . C’est dans ce contexte que les mesures de flottement commençaient à prendre le relais dans les cercles de décisions et des négociations en haut lieu entre Madagascar et les IBW en particulier le FMI .<br /><br /><br />C’est alors que les experts ont imaginé le système du « flottement » de la monnaie malgache, qui marque le début de la glissade sans fin du Fmg, et dès 1994 la rumeur préparait l’opinion publique à une parité de 1.000 Fmg pour 1FF . <br />III-La période de flottement libre d’après 1994<br />Pour ses partisans, le régime de flottement présente l’énorme avantage d’introduire une flexibilité dans la conduite de la politique économique. Après une concertation avec le FMI dans le cadre du SHADOW programme ,l’autorité monétaire malgache avec l’aval du pouvoir public a progressivement libéralisé sa politique monétaire. Après un système de change dirigé où le taux de change est fixé par voie officielle, par les autorités, le pays a opté pour un régime de change flottant par la Convention de place du 04 Mai 1994 entre la Banque Centrale de Madagascar et les banques primaires malagasy. Comme le note la BCM dans son site internet: « Au niveau de la règlementation des changes, les grandes orientations vers une économie de marché, suite à l’acceptation par Madagascar des obligations de l’Article VIII des statuts du FMI ont impliqué une réforme du cadre légal et règlementaire dont les dispositions sont définies par la loi n° 2006-008 du 02/08/2006 portant Code des Changes. <br />Ainsi ,le 6 Mai 1994, le Marché Interbancaire de Devises (MID) dont le taux de change est déterminé par la confrontation de l’offre et de la demande de devises a été créé. A partir de là ,le cours du Franc Malgache par rapport aux devises étrangères est librement déterminé par le marché. Il peut varier à l’intérieur de chaque journée en fonction de l’évolution. Seules la Banque Centrale et les banques commerciales agréées et ayant adhéré à la convention participent au marché interbancaire .Les banques commerciales peuvent effectuer des opérations correspondant soit à la couverture d’ordres reçus de leur clientèle, soit à des prises de position pour leur compte propre dans le cadre des limites fixées par les autorités. La Banque Centrale opère sur ce marché soit pour couvrir les ordres de sa propre clientèle, soit dans le cadre des opérations de gestion des réserves de change du pays. Comme le note le Pr Andrianomana Pepe [2000] : « le MID est marché d’oligopole par excellence » car il n’y a que quelques intervenants consitutés principalement des banques primaires et la Banque Centrale Malgache ( BCM) .<br />D’autre mesures viennent renforcer le décret relatif au MID en 1995 et durant les années subséquentes .Le texte de 1995 sur la règlementation des comptes en devises d’inspiration libérale a permis aux acteurs économiques, à partir de 1996, de garder, à leur gré, leurs recettes d'exportation dans des comptes en devises. « De même, la libéralisation des changes a été renforcée la même année par la libéralisation des transactions courantes avec l'étranger (Paiement des transactions de biens et services, transfert des salaires et dividendes, des revenus des biens meubles et immeubles,…) ». Ces mesures ont rétabli la confiance et réduit fortement la différence de changes entre les cours officiels et les cours du marché noir. En 2004, un texte contraignant sur la libre transférabilité des opérations financières a été adopté, en prétextant la lutte contre le blanchiment et la corruption. En réaction, le marché parallèle de change s’est revigoré et l’écart entre les cours officiels et les cours du marché noir a augmenté, cela dénote un manque de confiance du marché.<br /> Mais comme c’était encore très loin de compenser la faiblesse des cours des matières premières, les dirigeants d’alors avertissaient déjà que cela ne serait sans doute pas suffisant. Mais surtout, ils leur permettent d’atteindre le niveau de parité souhaité quel qu’en soit le niveau, dans un laps de temps très limité. Quoi de plus naturel diront-ils puisque c’est le marché qui détermine le cours du FMG devenu l’Ariary.Mais l’évènement qui s’ensuit va monter tout à fait le contraire car la monnaie malgache va dégringoler d’une manière substantielle sans apporter une compétitivité économique à l’économie.<br />Ainsi sous couvert de « technicité » et de « loi du marché » selon laquelle la parité de l.Ariary ( la monnaie malgache ) doit être déterminée par « l’offre et la demande » sur le MID, le FMI et la Banque Mondiale ont abusivement imposé la dévaluation pour soutenir artificiellement les cours des matières premières,<br />enregistrant comme seul succès l’amélioration très remarquée du rang de la Grande île dans le classement des pays les plus pauvres du monde. Quelle absurdité !<br />Etant donné que la monnaie malgache ( l’ Ariary ) est une monnaie non convertible , l’autorité monétaire malgache n’a aucune obligation , ni d’aucune d’autre nature de se constituer contrepartie en dernier ressort aux fins de satisfaire une demande formulée par un tiers (Investisseurs, particuliers, importateurs ,etc.) d’échanger de la monnaie locale contre une devise étrangère.<br />Ce qui n’est pas le cas d’un pays à monnaie convertible, qui à défaut de ne pouvoir faire face à une telle obligation liée à la convertibilité, verrait sa monnaie subir une dévaluation technique. C’est bien pour cela que le Brésil et l’Argentine, dont les monnaies ne sont pas convertibles, ont pu en 1994, et ce pratiquement du jour au lendemain, aligner leurs monnaies respectives sur le Dollar américain.<br />De ce fait, une dépréciation de la monnaie malgache suivant un soi disant « loi de l’offre et de la demande » sur le MID apparait une fausse route .<br />Et d’ailleurs de quelle « offre et demande » parle t-on à Madagascar sinon de transactions quotidiennes qui frisent le ridicule par leurs volumes et leurs montants : parfois quelques millions et un nombre de transactions qui se compte avec les doigts d’une main pour la devise la plus active (l’Euro) voire aucune transaction pour la 1ère devise mondiale (l‘USD).<br />On veut convaincre les malgaches que parce que quelques importateurs, un jour que le bon Dieu a fait, ont eu du mal à trouver une devise et ont dû la payer plus chère, la parité de l’Ariary doit en être affectée entrainant le reste de l’économie du pays dans un gouffre sans fond.<br />Ou alors on avance l’argument éculé du différentiel d’inflation avec le marché financier international : mais c’est bien la dévaluation qui alimente l’inflation .<br />Le tableau ci –après illustré par le graphique montre à quel point le régime de change flottant mis en place en 1994 a amené la monnaie malgache dans un rythme de dépréciation exceptionnelle.<br /><br /><br />Tableau : Taux de change nominal de l’ Ariary par rapport à l’ Euro et le Dollar US ( 1996-2008)<br /><br /> 1996 1997 2000 2002 2004 2005 2008<br />EURO 1150 1251,4 1273,8 1437,2 2488 2504<br />$US 810 1020,2 1357,4 1318,4 1277,8 2003 1708<br />Source :Auteur à partir de Banque Centrale de Madagascar ( Rapports et bulletins d’information annuel).<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />Graphique :<br /><br /> <br /><br />Source : Auteur à partir de Banque centrale de Madagascar ( Rapport et Bulletin d’information annuels)<br /><br />La dépréciation de la monnaie malgache est flagrante depuis la mise en place du flottement en 1994 . A cause d’un problème statistique fiable, l’analyse a été faite ici entre l’année 1996 et 2008 . Ainsi l’ Euro valait 1150 Ariary en 1997 , passe à 1273 Ariary en 2002 au moment de la crise politique de 2002 et s’établit à 2504 Ariary en 2008 . Dans l’ espace d’une décennie , l’ Ariary s’est dépréciée ainsi de l’ordre de 1354% par rapport à l’Euro .Le cours de l’ Ariary par rapport à au dollar US suit la même tendance .Alors qu’un dollar valait 810 Ariary en 1996 , en 2002 , ce cours s’était fixé à 1318 Ariary en et 1708 Ariary en 2008 . De 1996 à 2008 , la monnaie malgache a perdu alors de l’ordre de 1177, 39 % de sa valeur .<br />Dix –on , les chiffres parlent d’eux –même , à la lumière de ces chiffres , le régime de flottement mis en place depuis 1994 n’a pas du tout apporté une stabilité à l’ économie malgache . A la lumière de la théorie économique dominante largement véhiculée par les IBW , la dépréciation chronique de la monnaie malgache ( l’ Ariary ) devait rendre compétitive l’économie malgache via la compétitivité prix des produits exportés . Mais au contraire, cette dépréciation soutenue de l’Ariary a alimenté l’inflation via le renchérissement des produits importés. En tout état de cause, le régime de flottement n’a pas pu mettre la Grande ile sur le même diapason que des pays comparables comme l’iles Maurice, l’Afrique du Sud , le Botswana et quelques pays de l’ Afrique australe .<br />Il est crucial de noter qu’en dehors des paramètres nationaux, l’évolution du cours de l’ Ariary est aussi largement influencée par la parité Euro/Dollar au niveau international .La Banque Centrale Malgache dans son bulletin d’information 2008 note bien cette tendance .On peut lire ainsi dans ce bulletin de la BCM [ 2008] : « A fin septembre 2008 et par rapport à fin décembre 2007,<br />il a été enregistré une appréciation de 8,5 pour cent vis-à-vis de l’euro et de 7,4 pour cent vis-à-vis du dollar US, soit une appréciation de 8,5 pour cent de l’indice composite. Cependant, par rapport à fin juin 2008 et consécutivement à l’appréciation du dollar au niveau mondial, la monnaie nationale s’est appréciée de 4,7 pour cent par rapport à l’euro, mais s’est fortement dépréciée de 4,4 pour cent par rapport au dollar US. L’indice composite<br />indique une légère appréciation de 1,2 pour cent de l’ariary. Les trois premiers trimestres de 2008 ont été marqués par la poursuite de l’appréciation du Taux de Change Effectif Réel (TCER), donc de l’érosion de la compétitivité externe<br />de la monnaie nationale. Il s’agit d’une tendance déjà observée depuis le second trimestre 2006. A fin septembre 2008, le TCER s’est apprécié de 13,6 pour cent par rapport à fin décembre 2007 et de 17,0 pour cent en glissement annuel. Cette appréciation réelle est essentiellement attribuable à l’appréciation nominale de l’ariary (hausse du TCEN) et à l’inflation intérieure relativement plus élevée (6,7 % par rapport à décembre 2007) que celle des partenaires commerciaux de Madagascar (2,4 %) ».<br />Dans la mesure où Madagascar est un pays extraverti largement dépendant des exportations, de l’aide extérieure et du tourisme, le régime de flottement n’apparait pas la solution optimale dans la conduite de sa politique de change. L’étroitesse du Marché Interbancaire des Devises ( MID ) et le volume de transactions traitées sur ce marché font que l’équilibre résultant de l ’offre et de la demande en devise ne reflète pas vraiment la réalité économique du pays .Il faut rappeler que le MID à Madagascar est une sorte de marché d’oligopole sur lequel intervient la Banque Centrale Malgache ( BCM ) , quelques institutions bancaires et institutions agrées[Pepe Andrianomanana ,2000] .La moindre information ou un petit dérapage politique ( comme celle de mesure de détaxation de à l’aveuglette de 2004 ) ,la chute de l’entrée en devise via la suspension des aides et financements des bailleurs de fonds , la forte variation des recettes d’exportations , la fluctuation du volume relatif à l’ IDE ,le mouvement en dent de cie du tourisme , la stabilité politique sont autant de paramètres qui déterminent et influencent la stabilité ou la variation du taux de change à Madagascar. <br /><br /><br />Conclusion<br />De 1980 à nos jours qu’on soit dans un régime de change fixe ou dans un régime de change flottant, la monnaie malgache n’a cessé de se déprécier (versus se dévaluer) par rapport aux devises clés ( FF , Euro ,$US ) . Sans vouloir infligé un jugement infondé sur la BCM , ce constat nous amène à dire que la Banque Centrale Malgache ( BCM) a failli à l’une de ses principales missions : la stabilité monétaire .Mais elle n’était pas seule responsable de ce désastre .<br />Malgré l’indépendance apparente de la BCM stipulée par son statut, l’autorité politique qui s’est succédé s’immisce régulièrement dans la conduite de la politique monétaire et la politique de change. La main mise des IBW surtout le FMI dans le cadre des différents programmes successifs ( FAS , FASR , FRPC ) constitue aussi un des blocages majeurs de la mise en place d’une politique de change responsable à Madagascar .Pour beaucoup de raisons ,le retour à un régime de change fixe est largement conseillé car à l’ allure actuelle des choses ,avec les conséquences économiques de la crise politique actuelle ( depuis janvier 2008), la monnaie malgache risque encore de s’enfoncer et de se déprécier fortement vis-à-vis des deux devises pivot ( l’ Euro et le Dollar).Mais à l’instar de bon nombre des PED , en matière de taux de change , l’important est de savoir quel est la priorité du gouvernement .Jusque là , ni le change fixe , ni le change flottant n’ont pas encore apporté leur fruit , les résultats escomptés à Madagascar .Certes , la politique de change ne constitue qu’une partie de la politique monétaire d’un pays qu’il soit riche ou non ( Emergents et PMA ) .Mais elle constitue quand même le noyau fondamental de celle-ci et influe d’une manière significative sur la performance économique du pays en question ainsi que sur les conditions de vie de la population. On peut se demander ainsi, comment et quand l’autorité monétaire, le pouvoir politique local , les IBW arriveront-ils à trouver un régime de change optimal apte à faire décoller Madagascar du cercle vicieux de la pauvreté qui évidement passe obligatoirement par la stabilité de sa monnaie ? L’avenir nous apprendra la suite !<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />BIBLIOGRAPHIE <br />-Andrianomanana Pepe ., al. [2000], Madagascar, Le secteur financier à l’aube du XXI ème siècle : Etat des lieux et orientations, Centre d’Etude Economique(CEE), Université d’Antananarivo et JFK School of Government, Harvard University.<br />-Artus Patrick [2006], La résolution des crises dans les pays émergents, Economica, Paris. <br />- Aglietta M ., Orléan A. 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Cette proposition va certainement constituer le noyau dur des reformes du SFI et du Système Monétaire International (SMI) dans les années à venir .<br />Evidement , les Etats-Unis ne vont jamais accepter ce genre de proposition qui évidement remet en cause les avantages de la " Suprematie du dollar" comme monnaie internationale jusque là.<br />La création d'une monnaie internationale est l'une des propositions phares du plan Keynes de 1944 ( proposition britannique ) dans le cadre de la preparation du SMI de l' après guerre . Mais c'est la proposition avancée par Harry Dexter White ( secretaire d'Etat au trésor américain ) qui l' a emporté comme finalité , la crétion du FMI .<br />Peut etre , le temps du liberalisme à tout va et de l'imperialisme financier occidental ( surtout américain à) est dejà revolu . A l'allure actuelle des choses , ce genre de reforme ( si possibilité il y en a ) mettra encore des années à mettre en place et il faut le soutien massif sans condition de bon nombre des pays émergents et surtout l' Europe pour péser face à l' hegemonie americaine .<br />La tendance regulationniste , interventionniste ( mesure de relace à tout va meme aux USA , Europe )qui plane le monde de la finance ces derniers temps et cette proposition de créattion d'une monnaie internationale ( le BANCOR pour Keynes ) sont les signes precursseurs du retour en force du Keynesiannisme.<br /><br />ALORS DISONS KEYNES IS BACK .RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-42731701441157373062009-03-30T08:22:00.008+00:002009-11-06T16:03:21.287+00:00LE SOMMET DU G20 DU 02 AVRIL A LONDRES:QUEL AVENIR POUR LA FINANCE MONDIALE?Voilà , à quelques jours du sommet du G20 ( G7 plus les principaux pays émergents) , bon nombre d'observateurs, des analystes , politiciens et simples citoyens se demandent sur les réponses que pourront amener les dirigeants de la planète face aux désordres de plus en plus menaçant du disfonctionnement du capitalisme financier de ces dernières années qui constituent la pièce centrale de la crise actuelle .Si pour les uns , il importe de mettre en place un système financier plus règlementé qui fait appel à une coordination supranationale de la finance mondiale .Pour d'autres c 'est le fonctionnement du capitalisme financier qui mérite des reformes tout en avançant que le système libéral de l' économie de marché ne doit pas être remise en cause profondément . Cette position reste ( à l' évidence ) la position des Etats-Unis et d'une certaine manière celle de la Grande Bretagne qui ne trouve pas intérêt à ce que le fonctionnement et le modèle néolibéral de l' économie de marché (cœur du capitalisme financier ) soit remise en cause .Il ne faut pas oublier que Londres est la capitale de la finance où la loi de la finance et la quête de rendement prime avant tout à l'image des principaux centres financiers. La position régulationniste de l’Europe au premier rang se trouve le président pseudo-libéralo-keynésien français Sarkozy (tantôt libéral, tantôt interventionniste on ne sait plus)et la chancelière allemande Merkel doit faire face alors au libéralisme et laisser faire déguisé des américains et des anglais. Evidement, la position des pays émergents et surtout de la Chine sera déterminante mais une chose est sure, c'est le rapport de force entre l'Europe et les Etats-Unis qui va déterminer l'issue de ce sommet qui s'annonce grandiose. L’ampleur de la crise actuelle et ses effets désastreux sur l' économie réelle en termes de croissance et d'emploi montre à quel point le système financier mondial mérite d'être reformée .Mais une reforme mondiale nécessite des concessions de la part des participants .En théorie ( parole) , effectivement on peut imaginer une infinité de solution ( optimale ou non ) pouvant remédier à ce disfonctionnement total du système financier international ( SFI) mais en réalité la faisabilité des reformes avancées reste largement en suspens .Certains observateurs avancent dans ce sens que le FMI est déjà là , il suffit juste de donner un peut de moyen et de pouvoir à cette organisation de Bretton Woods (l'œuvre de Harry Dexter White : ancien secrétaire d'Etat au trésor américain ) qui date de 1944 .Oui , on peut confier un rôle de plus en plus important au FMI pour juguler l'imperfection du fonctionnement de la finance mondiale .Mais pour deux raisons :i)l'effectivité réelle de son pouvoir ;ii)-manque de ressources financières , il ne sera jamais en mesure de réguler et de prendre e charge réellement l'avenir du SFI .<br />Je m'explique<br />L'effectivité réelle du pouvoir du FMI est (sera) limitée à une crise qui touche les PED ( pays émergents ou pays pauvres) .Faut-il encore rappeler que même ces dernières années, bon nombre de pays émergents ont pris leur distance par rapport aux Institutions de Bretton Woods et en particulier le FMI . L'Argentine , le Brésil ,l'Uruguay , le Venezuela ,la Malaisie et bien d'autres sont des pays qui ont voulu s'échapper aux politiques néolibérales dans leur pays en remboursant precocement leurs dettes vis à vis de cette institution mais aussi de la Banque mondiale .Le Venezuela de Chavez pour sa part a décidé carrément de rompre sa relation avec les IBW ( Banque Mondiale et FMI ).La gestion des crises financières successives des pays émergents des années 1990 et des années subséquentes ( crise mexicaine de 1994 , asiatique de 1997, russe de 1998 , argentine et turque de 2001 )montre encore les limites de l'effectivité des mesures imposées par le FMI aux pays membres qui demandent son assistance .Que ce soit dans les pays émergents ( à l' exception de la Chine ou quelques pays en désaccords avec le FMI )ou dans les pays pauvres , l'ingérence de plus en plus marquée du FMI dans leur programmation financière et leur politique économique ,les désastres sociaux des Politiques d'Ajustement Structurel ( PAS ) constituent les deux faits majeurs qui l'oblige à changer de cap . Le FMI doit changer de cap alors dit-on d'ici et là et enterrer le culte de l'économie de marché, les rigueurs budgétaire et monétaire pour faire face aux véritables défis des PED (émergents et pauvres ) qui n'est autre que le Développement économique et la stabilité macroéconomique.<br />Mais il ne faut pas oublier qu'une institution du genre du FMI ne peut pas vraiment exercer un rôle déterminant dans les pays riches à l' allure actuelle des choses .Il est extrêmement impensable d'envisager qu'en cas de crise , les dirigeants et les autorités politiques des pays riches ( même la Chine ou l'Inde) acceptent l'ingérence ou l'imposition voir même le conseil d'une organisation supranationale qui n' a pas de compte à rendre aux électeurs ( souverains potentiels ).L'attitude de ces grands pays riches pendant la période charnière du FMI sur le plan international ( 1944-1973 ) en est l' exemple formel .Certes la mission principale du FMI stipulée dans son statut -en particulier l' article IV est :" la garantie d'une stabilité macroéconomique et d'un régime de change convenable tout en assurant le bon fonctionnement du Système Monétaire International ".Mais à l' exception de quelques pays et c'était d'ordre purement conjoncturel , le FMI n 'a jamais joué un rôle crucial dans la régulation financière des pays riches .Son principal apport a été d'avoir assuré la stabilité de change pendant la trente glorieuse et admettons- le , c'était pas rien quand même .Mais en cas de crise , il est extrêmement difficile d'imaginer que les pays riches vont tourner vers le FMI . A l 'égard des pays riches , le FMI joue le rôle de conseil et pas plus .Les banques centrales respectives de ces pays et leurs ministères de finances , sans oublier les différents organismes spécialisés leur suffisent déjà .L'effectivité réelle du rôle du FMI reste alors à vérifier du coté de quelques pays émergents et des pays pauvres ( qui faute d'accès aux marchés financiers n'ont pas d'autres choix que de demander l'assistance du FMI et de la Banque mondiale ).Il ne faut pas oublier que le flux financier réel net des IBW ( FMI et BM ) vers les PED (par région et dans l'ensemble , pour les principaux pays émergents )est négatif entre 1990 et 2008 à l'exception de quelques pays ( très pauvres) .La crise financière qu'a traversée cette institution ( faute de clients emprunteurs , les recettes diminuent ) a été déjà à l'origine d'un comité spécial censé se pencher sur la situation financière du FMI en 2006 .En effet Monsieur Rodrigo de Rato ( ancien Directeur General du FMI ) a remarqué que la situation financière du FMI est de plus en plus alarmante car les emprunteurs potentiels ( les pays émergents ) n'empruntent plus ce qui constitue un manque à gagner substantiel .Certes , il est indéniable d'avancer que le FMI a encore des rôles à jouer dans un monde de plus en plus financiarisé de nos jours mais sa capacité d'intervention et l' effectivité de son action dépend de la nature , de l'ampleur de la crise à gérer et surtout du poids économique du pays concerné.Tout récemment(il y quelques semaines) , son assistace financière en faveur de la Hongrie , de la Roumanie mais aussi le sauvetage financier en faveur de l' Islande vers le mois de novembre 2008 corrobore ce fait.<br /> ii) La limite des ressources financières du FMI constitue aussi un blocage majeur à ce qu'il joue le rôle de régulateur potentiel du Système Financier International ( SFI).Ces derniers temps , bon nombre d'observateurs avancent que l' augmentation des ressources du FMI constitue la solution la mieux adaptée pour réguler et stabiliser la finance mondiale dans un avenir proche . Evidement , il n'y a pas de mal à ce que l'on augmente les ressources du FMI mais cet effort ne sera jamais à la hauteur de l'enjeux financier du monde actuel .Le budget du FMI est estimé à 338 milliards de dollars US ( 2007) dont environ seulement 150 milliards de dollars US de fonds disponibles ( qu'il peut utiliser immédiatement ).Le doublement de ces ressources ramène le fonds du FMI à environ 700 milliards de dollars US ( dont 300 Milliards de dollars US disponible ) . Il est clair si on se réfère aux enjeux financiers du monde d'aujourd'hui que le FMI ne peut ( ne pourra) pas ( jamais)jouer un rôle déterminant dans la régulation de la finance mondiale en cas de crise . Un rapide coup d'œil des fonds souverains des pays pétroliers et de la Chine suffit à corroborer ce constat .Avec une force de frappe estimée à 943 milliards de dollars US [2007], l’Abu Dhabi Investment Authority (Emirats Arabes Unis ) est le plus grand fonds souverain de la région Moyen -Orient( deuxième après la chine au niveau mondial : 1200 de fonds souverains ). Le « Kuwait Investment Authority » (Koweït) avec 300 milliards de dollars Us de capital, suivi du Qatar Investment Authority (60 milliards), sont les fonds souverains les plus convoités de la région, sans oublier les 400 milliards de dollars de réserves des changes gérées par la Banque centrale de l’Arabie Saoudite.<br />Encore tout récemment le plan de relance de l'ordre de 783 milliards de dollars US du gouvernement américain ( avec Obama ) , celui de l'ordre de 700 milliards de dollars US ( plan Paulson sous Bush ) de Novembre 2008 ,le plan concerté ou individuel ( par pays ) au niveau européen montre à quel point la force de frappe financière du FMI ne constitue qu'une infime partie par rapport à l 'enjeux financier du monde des pays riches .<br /><br />Le FMI ne sera jamais alors en mesure de faire face à une quelconque crise financière de grande envergure future .Son effectivité, son pouvoir et surtout ses ressources sont largement en deçà des enjeux politico-économique et financier du monde d’aujourd’hui .<br />Il appartient alors aux dirigeants du G20 de chercher la solution ailleurs .Une chose est sure, la régulation et la recherche de régulation du Système Financier International ( SFI ) ne sera jamais facile . Mais la défense des intérêts de chacun, et la recherche de compromis (jugé optimal) vont guider impérativement ce sommet du 02 avril.Ici des reformes qui s'inscrvent dans la suite de reglementation relative aux banques ( BALE II:dispositif relatif aux fonds propres des banques , etc ) ou des mesures connexes peuvent etre envisagée . Mais ces genres de reformes ne constituent qu'une partie imergée de l"iceberg . Il est impératif alors de trouver des accords pouvant reguler le fonctionnement du SFI e du SMI dans lensemble , ce qui smble difficile . <br /><br />A mon sens , il est difficilement concevable que ces dirigeants vont trouver la solution la mieux adaptée à la régulation de la finance mondiale .A défaut d'une institution multinationale dotée d'un pouvoir supranational , ce sommet est déjà voué à l' échec .Cette institution multinationale ( FMI BIS ) doit règlementer le mode fonctionnement du SFI .Là surgit un grand problème , comment va-t-elle intervenir et sur quelle base puisque chaque pays a leurs propres législations et règlementations qui encadrent le fonctionnement de leur système financier .<br />Formuler les reformes adéquates me parait faisable mail le plus difficile est de passer du parole à l’acte .<br /><br />En attendant , je pense ( même si sa faisabilité reste encore utopique ) que la création d'un Système de Compensation des Banques Centrales conformément au plan Keynes de 1944 fait figure parmi les principaux pistes alternatives au disfonctionnement du SFI actuel.Ce plan a pour finalité la création d'une monnaie internationale ( Keynes l' appelait le BANCOR ) .<br />La mise en place de ce plan est difficile à mettre en œuvre car il ( le plan ) remet en cause les avantages des principaux pays riches ( Etats-Unis , Europe ) dans le fonctionnement du monde économique d'aujourd'hui .Dans la mesure où le dollar des Etats -unis assurent respectivement 65 % des transactions internationales et environ 68% des réserves de change des banques centrales ( respectivement 28% et 32% pour l'Europe ( chiffre FMI 2007), il est impensable d'imaginer que ces deux pôles économiques vont accepter ce plan Keynes .Dans un avenir proche , une chose est sure , sur le plan monétaire et financier , ces deux pôles ( Etats-Unis et l' Europe )vont toujours constituer les cœurs de l' économie mondiale .Mais la place et l' hégémonie américaine mettent encore les Etats-Unis largement devant l' Europe .Dans un monde de plus en plus financiarisé de nos jours , le dollars et l'euro jouent un rôle capital .La souveraineté monétaire des PED ( émergents ou les pays pauvres ) à travers les différents régimes monétaires dont la dollarisation ( partielle ou intégrale ) , la zone franc , les currency board ,etc reste encore du domaine du future invisible et incertains .En attendant la solution miracle des dirigeants des pays riches ( eux même dans l' embarras passager ) , les PED sont (seront ) encore obligés de vivre dans une sorte de "soumission monétaire" .Ces dernières années ,malgré , les critiques et menaces de plus en plus dure des Etats-Unis et de l' Europe à l' égard de l'autorité chinoise accusée d'avoir appliqué une politique de "dumping monétaire" en sous -évaluant le yuan ,la Chine tient tête face aux pays riches mettant en avant sa souveraineté monétaire. C’est un bon exemple qui reste encore rare parmi les PED en matière de souveraineté monétaire.<br />Les membres du G20 ( surtout le G7) via la vitalité de leur système financier et la crédibilité de leur banque centrale disposent encore des forces de frappes non négligeables pour atténuer les effets désastreux de la crise actuelle et celles futures ( politique de relance , injection de liquidité dans les banques , achats d'actifs toxiques des banques ,amortisseurs sociaux comme l’assistance de la CAF en France ) .De l’ autre coté de la pendule bon nombre des PED fautes de munitions suffisantes sont contraints d’attendre les retombées de ces crises sur leur économie ,s’ajoutent les directives de plus en plus dure des IBW dans la conduite de leur politique économique. Récemment ,le Directeur General du FMI Monsieur DSK a reconnu ( émission "à vous de juger" france 2 ) :" désormais la rigueur budgétaire n’est pas la solution la mieux adaptée pour les PED pour faire face aux crises" .Le temps de l’ économie de marché à tout va et Le modèle néolibéral , de la rigueur imposée semble alors révolu du coté des IBW .Mais il ne faut pas oublier qu’en réalité la pratique des préceptes du Consensus de Washington règnent encore surtout dans les pays pauvres .<br />Dans un monde de plus en plus financiarisé de nos jours , il est utopique d’envisager qu’on pourra éviter des crises futures . Comment serait –il possible d’éviter une crise dans un monde où les actifs financiers ( 200000 Milliards de dollars US ) représentent quatre fois le PIB mondial ( 50000 Milliards de dollars US ). Les crises sont inévitables, mais il appartient aux dirigeants et décideurs politico-économiques de chercher la solution la plus viable pour atténuer les chocs .Pour un budget total de l'ordre de 3500 milliards de dollars , le gouvernement américain table sur un déficit record de 1700 milliards de dollars US cette année 2009 ( soit 12% du PIB) . La France quant à elle prevoit un déficit de 103 milliards d' Euros pour une enveloppe budgetaire de l'ordre de 350 milliards d'euros . Les chiffres dit-on parlent deux-meme , on voit bien comment les mondes des pays riches qui vivent dejà dans un rythme de déficit budgetaire chronique ( deficits jumeaux chroniques pour les USA ) financé par le surplus des PED ( fonds souverains des pays petroliers et surplus des grands pays émergents )et " une économie à découvert" comptent assainir la finance mondiale .<br />A ce sommet du G20, le dé reste encore pipé (jeux truqué) mais la balance commence déjà à bouger. Une question demeure, la balance va tourner jusqu'où et à quel degré?<br />A l'image du blocage des cycles de négociations de l' OMC ( Cancun ,Doha ,etc ) , l'issue de ce sommet est déjà presque vouée à l' échec . Evidement, il y aura des déclarations qui font rêver mais leur faisabilité et leur exécution restent encore du domaine de l’incertain.<br /><br />A JEUDI 02 AVRIL ALORS ET ON VERRA SI LE MONDE DE LA FINANCE VA PRENDRE QUELLE TOURNURERJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-24969876497793938302009-01-10T13:59:00.001+00:002009-04-20T14:09:27.894+00:00SOUVERAINETE MONETAIRE DES PED DANS LE CADRE DE L 'AJUSTEMENT STRUCTURELLa souveraineté monétaire des PED dans le cadre de la PAS du FMI <br /><br />Comme l’a noté Edwin Le Heron [2008,p.119] :« la force de la FED est d’avoir pu être keynésienne en 1970 , monétariste après 1979 , originale avec Greenspan et peut être nouvelle keynésienne avec Bernanke sans avoir eu à modifier son cadre institutionnel ».Cette phrase résume bien la signification d’une banque centrale responsable dans un pays souverain monétairement et peut être considérée comme référence en matière d’analyse de la dynamique et de l’effectivité de la souveraineté monétaire d’un pays . <br /> Dans quelle mesure alors les coopérations avec les IBW remettent en cause la souveraineté monétaire des PED sous ajustement ? Les accords de coopération avec les Institutions de Bretton Woods (IBW) influent –ils d’une manière significative la souveraineté et la gestion monétaire des pays sous ajustement ? Voilà les deux questions centrales qui méritent d’être posées ici.<br />On sait, au centre des relations avec les IBW se trouvent des conditionnalités qui cadrent les négociations avec les Etats membres en besoin de financement. Si dans le cadre général , le FMI est tenu à faire respecter l’équilibre macroéconomique via un cadrage pointu des critères à respecter , la Banque mondiale est traditionnellement tenu à financer le développement dans toutes ses dimensions avec des résultats plus mitigés qu’on connait déjà .A coté de la rigueur budgétaire , des mesures de libéralisation et des autres critères retenus dans les dix commandements du Consensus de Washington , la rigueur monétaire fait figure parmi les critères vedettes de la Politique d’Ajustement Structurel ( PAS).Le FMI en particulier fait de ce critère de rigueur un dogme. Dans toutes les négociations avec les Etats membres, le modèle de l’Approche Monétaire de la Balance des Paiements ( AMBP ) de Polak [ 1957] constitue ,le modèle de référence du FMI . Ce modèle tient compte comme objectif principal la rigueur monétaire pour éviter un dérapage inflationniste d’une politique monétaire expansive. Deux courants ont le plus influencé le FMI ces dernières années : la Nouvelle Economie Classique ( NEC) et la Nouvelle Economie Politique (NEP) .Parmi les chefs de fils de la NEC , on cite J Barro [1974, 1983] , Robert Lucas [ 1995] ,Prescott et Kydland [ 1977] .Parmi les principales propositions de cette approche ,il y a d’abord l’hypothèse de d’anticipation rationnelle de Lucas mais aussi l’incohérence temporelle des politiques discrétionnaires fortement développée par Kydland et Edward Prescott [ 1977] qui leur ont valu le prix Nobel de 2004 .Cette approche s’inscrit dans le sillage du monétarisme de Friedman qui stipule que « l’inflation est partout un phénomène monétaire ».J Barro et David Gordon [1983] ont peaufiné par la suite cette approche introduisant la « notion de réputation de la banque centrale » qui consiste à intégrer les anticipations d’inflation dans l’analyse. La NEP compte parmi elle des économistes reconnus comme Ann Krueger [1993,2002] ou les tenants du public Choice dont fait parti Buchanan ,Tollison et Gordon Tullock [ 1980] .Ce courant met en avant la lecture de l’ environnement politique dans lequel s’insère les prescriptions du Fonds et adopte une conception fonctionnaliste de l’ Etat. La remise en cause de l’efficacité des pouvoirs politique dans la gestion monétaire constitue le principal argument des monétaristes, NEC, NEP parmi lesquels sont issus les principaux responsables du FMI. En 1985 déjà, Rogoff a développé la théorie de « délégation stratégique » qui incite à donner plus d’indépendance à la banque centrale. L’indépendance de la banque centrale apparait pour Rogoff la solution optimale pour éloigner les hommes politiques de la politique monétaire et maitriser par là l’objectif de stabilité des prix .Il est tout à fait normal alors qu’on assiste à une règle stricte de rigueur monétaire dans le cadre de négociation des programmes avec le FMI. De l’accord Stand By ou accord de confirmation des pays émergents au FAS, FASR et FRPC des pays pauvres, il n’est jamais question de laisser la rigueur monétaire .La maitrise de l’inflation reste de fait l’objectif principal des banques centrales des pays sous ajustement au détriment de la croissance. Aux yeux des techniciens du FMI, évidement d’inspiration monétariste, il n’est pas question d’adopter toute forme de relance monétaire sous peine d’alimenter l’inflation. C’est une position radicale dans laquelle aucune négociation n’est plus possible .Dans ce cas de figure , la banque centrale malgré son indépendance stipulée par son statut a pour vocation principale la lutte contre l’inflation et laisse de coté toute sorte d’ajustement jugé capital dans la conduite d’une véritable politique économique responsable mais non pas une politique économique passive qui caractérise ces pays à cause des conditionnalités de la PAS .Se référant à l’ article IV du FMI , Michel Lelart [2007,p.73] résume d’une manière synthétique les contraintes qui pèsent sur les PED dans le cadre de la PAS : « Chaque pays s’efforcera d’orienter sa politique économique… ,il ne doit pas l’orienter mais seulement s’efforcer de le faire ; chaque pays cherchera à promouvoir la stabilité …,il ne doit pas la promouvoir mais seulement chercher à le faire ;enfin, chaque pays évitera de manipuler les taux de change …, il ne lui est pas interdit de manipuler les taux de change , il doit seulement éviter de le faire ».En Afrique , comme dans les pays émergents , le FMI a été toujours présent dans le cadrage de la politique monétaire . La programmation financière (y compris monétaire) des pays sous ajustement doit avoir l’aval du FMI sinon, le déblocage des fonds ultérieurs et des programmes y relatifs pourraient être suspendus. Encore , dans bon nombre de pays, le FMI n’hésite pas à interférer directement dans leur gestion monétaire .L’article IV du FMI stipule qu’un pays peut choisir de définir et de stabiliser sa monnaie par rapport au DTS, à une autre monnaie, à plusieurs monnaies ou de la laisser flotter plus ou moins librement. Il faut seulement que sa politique soit conforme aux objectifs du Fonds. La seule limitation est l’interdiction formelle de toute référence à l’or. Une fois son choix effectué , un pays doit s’y tenir et appliquer le système choisi.[Ibid ,p.72].Le statut du FMI donne alors une certaine liberté aux pays membres en matière de régime monétaire ou régime de change .Mais il doit en même temps exercer une ferme surveillance sur les politiques de change des Etats membres , ce qui justifie son intervention régulière dans le choix des régimes de change des PED .Une des dispositions de l’ article IV adoptée par les administrateurs le 29 avril 1979 stipule : « Tout membre doit s’abstenir de manipuler les taux de change … en vue d’empêcher l’ajustement effectif de sa balance des paiements ou de s’assurer un avantage compétitif inéquitable sur d’autres membres ».[Ibid , p.76] . Ce point montre comment la coopération avec le FMI remet en cause la souveraineté monétaire des pays sous ajustement. Malgré la liberté du choix de régime monétaire et de change que leur offre le statut IV , une autre section de celui-ci contredit ce fait privant les PED de l’ajustement monétaire qui s’impose à un certain moment .Il en ainsi des mesures de dévaluations successives imposées des années 1980 et 1990 mais aussi celles des dernières années dans les pays africains, en Amérique latine ,le changement de régime de change juste à la demande du FMI , les changements de parité dans les pays émergents . A l’exemple de Madagascar, les politiques de dévaluations successives contrairement aux arguments du FMI n’ont pas pu apporter leur fruit .La forte dépréciation du Franc Malgache (le FMG) de l'ordre de 4000% de 1973 (date à la quelle Madagascar a quitté la zone franc) à 2008 reflète évidement le dérapage de la politique monétaire appliquée par les dirigeants qui se sont succédés mais il y aussi une grande part de responsabilité du FMI qui cadre régulièrement la politique monétaire appliquée .Les dépréciations successives du FMG à partir du Shadow programme de 1994 ( exigence du FMI pour que Madagascar passe du change fixe au change flottant) en est l’exemple concret.<br />La souveraineté monétaire des PED est alors remise en cause dans le cadre de la PAS.L’indépendance de la banque centrale cache une autre réalité bien établie : l’ingérence monétaire du FMI. Cette ingérence monétaire remet en cause pas seulement l’indépendance effective de la banque centrale mais encore et surtout la souveraineté monétaire. Bon nombre des PED sous ajustement souffrent ainsi d’ « une souveraineté monétaire déguisée » au détriment de leur développement. Mais existe –t-il une approche alternative crédible qui renforce la souveraineté monétaire des PED ? Les économistes hétérodoxes, keynésiens, postkeynésiens, marxistes, école de la régulation ou institutionnaliste restent tous attachés au contrôle de l’ensemble des instruments de la politique économique par le gouvernement afin de permettre une meilleure efficacité et légitimité [Le Heron, 2008 p.116]. A part les nouveaux keynésiens ( qui pensent à l’instar des néoclassiques dont les NEC qu’à long terme la monnaie est neutre), les hétérodoxes ne sont pas pour une politique passive de la banque centrale qui accorde beaucoup d’importance à la ciblage d’inflation comme a été le cas depuis 1990 dans une bonne partie des banques centrales .Si leur conception et leurs assises théoriques se différencient les des autres , l’objectif final de leur analyse est le renforcement de la flexibilité de la banque centrale donc de sa capacité d’agir. Parmi les différentes pistes de réflexion qu’on peut avancer ici, l’analyse monétaire postkeynésienne fait figure au premier plan.<br />Le prolongement de l’œuvre fondateur de J M Keynes de [1930 ,1936] fait suite à un développement considérable de l’analyse monétaire de ses disciples .Keynes pour faire face aux crises des années trente qu’a traversées la Grande Bretagne a préconisé une politique de relance monétaire dans laquelle l’indépendance de la banque centrale figure est une pièce centrale .A ses yeux, l’ingérence des policy maker ( responsables politiques) dans la gestion monétaire peut annuler les effets attendus d’une relance donc il est capital que la banque centrale dispose d’une indépendance réelle .La finalité de l’argumentation de Keynes a été toujours la relance de l’activité économique dans un contexte marquée par la dépression . Aujourd’hui, la situation s’est inversée, l’indépendance de la banque centrale est imposée partout dans les PED pour éviter le dérapage inflationniste si cher aux disciples de Friedman et aux libéraux .La défense de l’indépendance de la banque centrale n’est plus alors comme au temps de Keynes. Cette indépendance est là aujourd’hui, sous l’impulsion des préceptes monétaristes pour juguler au maximum l’inflation qui est jugée partout comme un phénomène monétaire alors que du temps de Keynes elle a été préconisée en vue d’une relance monétaire. La séparation du pouvoir entre le pouvoir politique et la banque centrale n’est pas fondée pour les keynésiens .A travers la théorie endogène de la monnaie, la plupart des postkeynésiens préconisent une banque centrale active et non plus passive apte à faire face aux défis de relance et de l’ajustement monétaire de l’économie. Evidement avec le concours du pouvoir public, cette option est considérée comme une condition primordiale d’une souveraineté monétaire effective aussi bien dans les PED que dans les pays développés.<br />La théorie monétaire postkeynésienne est fondée essentiellement sur le caractère endogène de l’offre de la monnaie .Les postkeynésiens Américains [ Kregel , Randall Wray, Arestis, Dow] ,les postkeynésiens français du circuit <br />[ Piegay, Rochon , Poulon, Parguez] ,les postkeynésiens Anglais [Godley, Kaldor,Deleplace ,Nell] , les postkeynésien canadiens [ Marc Lavoie, Gilles Dostaler] s’accordent à dirent que l’offre de monnaie ne peut pas être fixée d’une façon arbitraire par la banque centrale .Elle est déterminée par la demande de crédit et les préférences du public .C’est le fameux aphorisme selon lequel <br />« Les crédits font les dépôts » note Marc Lavoie [2004, p.55] dans son œuvre intitulé « L’économie postkeynésienne ».La théorie monétaire postkeynésienne inverse la causalité du sens dépôt-crédit chez les néoclassiques. Les banques n’ont pas forcement besoin de dépôts préalables pour consentir des crédits .La création des crédits et des dépôts bancaires se font sur la seule base de crédibilité et des suretés offertes par l’emprunteur [Heinsonhn et Steiger , 2000] .La monnaie banque centrale comme la monnaie bancaire est endogène et ne peut être fixée de façon arbitraire par la banque centrale. Le volume de monnaie banque centrale est lié aux crédits consentis et à la monnaie bancaire par un diviseur de crédit. La monnaie bancaire n’est pas un multiple de la quantité de monnaie banque centrale, c’est la monnaie banque centrale qui est un quotient de la quantité de monnaie bancaire .Un argument majeur qui conforte l’inversion de la causalité dépôt-crédit chez les postkeynésiens est le fait qu’ils réfutent la théorie wickselienne des fonds prêtables que les nouveaux keynésiens [ Stiglitz, Mankiw , Tobin ] acceptent à l’instar des néoclassiques . Les postkeynésiens contrairement aux néoclassiques avancent que c’est l’investissement qui induit l’épargne et non l’inverse. Il suffit alors la mobilisation des ressources nationales car le financement de l’activité ne dépend plus que de la crédibilité de l’emprunteur et des normes financières existantes. La rareté du financement est conventionnelle [Lavoie, 2004, p .55] .Dans cette optique, ils réfutent l’existence d’un taux d’intérêt naturel et que l’inflation ne peut être causée par un taux de croissance de la monnaie, au contraire c’est le taux de croissance des prix et de la production qui va causer la hausse du stock de la monnaie. La théorie endogène de la monnaie accorde beaucoup d’importance entre l’offre de la monnaie et le processus de production. C’est dans ce sens que la théorie monétaire postkeynésienne est assimilée régulièrement à une « Economie monétaire de production » ou « Economie du circuit monétaire ».Dans le cadre pratique de la politique monétaire, l’endogeneité de la monnaie engendre un caractère fondamental de la monnaie sur lequel repose le principal argument des postkeynésiens face aux attaques virulentes des néoclassique : c’est la « non- neutralité de la monnaie ».Les postkeynésiens ne voient dans l’indépendance des banques centrales qu’une tentative des néoclassiques d’imposer une vision dichotomique de l’ économie entre les phénomènes monétaires , telle l’inflation qui relèveraient de la banque centrale et les phénomènes réels qui relèveraient du marché [Le Heron ,2008, p .117] .Pour les keynésiens , la monnaie n’est pas neutre puisqu’elle agit par le crédit et le taux d’intérêt sur la production et l’emploi .L’hypothèse irréaliste de l’ anticipation rationnelle montre que les agents économiques ne vont pas tenir compte de l’horizon long terme comme conséquence , toute décision de relance ou rigueur adoptée par la banque centrale sera incorporée dans les habitudes de consommation et d’investissement local. Edwin Le Heron [2008] montre que la politique monétaire des NEC inspirés du monétarisme de Friedman peut être résumée à travers la théorie de la crédibilité de la banque centrale. Cette crédibilité est mesurable à travers le taux de réalisation de l’objectif établi qui n’est autre que la maitrise de l’inflation. Pour Edwin Le Heron [Ibid, p.116], les deux hypothèses théoriques fondamentales de l’indépendance des banques centrales : le biais inflationniste et les anticipations rationnelles sont contraires à la réalité des faits et sont aujourd’hui largement remises en question .La position de Maurice Allais [1993] converge aussi dans le sens du renforcement d’un Etat vraiment responsable de sa politique monétaire à l’instar des postkeynésiens. Maurice Allais [1993, p.323] affirme ainsi : «Si nous nous considérons non seulement l’histoire de ces dernières décennies, mais également ces des deux derniers siècles, et sans doute celle de ceux qui les ont précédés, les facteurs monétaires apparaissent certainement comme ayant une importance tout à fait exceptionnelle dans le fonctionnement de toute économie. Si, en effet, des conditions monétaires appropriées ne sont pas assurées, l’expérience montre qu’il ne saurait y avoir ni efficacité de l’économie ni équité dans la distribution de revenus ». <br />Pour toutes ces raisons évoquées, la culte de stabilité de prix, objectif principal des banques centrales des PED sous ajustement ne rime pas forcement avec le défi de développement des PED .Le principe d’indépendance de la banque centrale -source d’une politique monétaire passive doit être alors remplacée par une banque centrale active apte à faire face au problème majeur des PED : la stagnation. Dans un tel cas de figure, la souveraineté monétaire du pays ne doit plus être remise en cause ce qui renforce la crédibilité et l’efficacité de l’action de la banque centrale. Il est alors temps que les PED changent de cap sous peine de nager dans une sorte de « soumission monétaire chronique » qui les caractérise depuis des décennies.<br />La Chine , un pays qui n’a jamais eu de relation avec les IBW en particulier avec le FMI mérite ici d’être notée .La chine à l’instar des grands pays développés a toujours conduit à sa guise sa politique monétaire .La performance économique de la chine et la stabilité de sa monnaie n’ont jamais été remises en cause jusque là .Au contraire , sa souveraineté monétaire vis-à-vis de l’ extérieur constitue l’une des pièces centrales de son décollage économique .Il en est aussi des pays pétroliers du moyen orient .Malgré l’exigence et les critiques fréquentes des Etats-Unis et de l’ Europe qui accusent l’autorité chinoise d’avoir appliquer régulièrement une politique de dumping monétaire en sous-évaluant le yuan (la monnaie chinoise) ,la chine tient toujours jusque-là à mener sa politique monétaire à sa guise. La souveraineté monétaire de la chine tout comme celle des pays pétroliers du Moyen Orient n’a jamais été remise en cause .D’une part, ils n’ont pas eu des relations durables avec les IBW (ou pas du tout) .D’autre part, leur situation financière leur ont permis d’avoir une politique monétaire autonome sans trop dépendre de l’extérieur. En tout, leur souveraineté monétaire renforce la crédibilité de la politique monétaire de leur banque centrale .Mais dans la réalité ,le sens de causalité entre la crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale et la souveraineté monétaire reste en suspens.<br />1-2-3-Souveraineté et crédibilité de la Banque centrale : quelle relation ?<br /><br />Une question se pose alors : y a –il une relation de causalité entre souveraineté monétaire et crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale ?<br />Autrement dit est ce que la souveraineté monétaire qui précède et influence la crédibilité de la banque centrale ou c’est l’inverse ? Le premier cas, amène à dire que l’efficience de la politique monétaire résulte avant tout de l’existence d’une certaine souveraineté monétaire jugée indispensable dans la conduite de toutes reformes monétaires et financières envisagées afin de garantir l’indépendance financière. Dans ce sens, les conditions précitées qui cadrent la souveraineté monétaire doivent être remplies entièrement ou partiellement .Des conditions qui stipulent les attributs en matière de frappe et création de monnaie, la capacité institutionnelle .Ce cas de figure , peut être envisagé dans le cas des grands pays industrialisés comme les Etats-Unis , les grands pays Européens membre actuellement de la zone Euro , la Grande Bretagne , le Japon , quelques pays pétroliers du moyen orient et la chine. Ces pays ont eu tous leur souveraineté monétaire au sens large du terme qui les ont permis malgré les tensions qui ont pesées sur leur économie à un certains moments de mener à bien leur politique monétaire par l’intermédiaire de leur banque centrale respective. Par contre, le second cas montre que la crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale est une condition sin qua non pour arriver à la souveraineté monétaire. Aucune souveraineté monétaire ne peut être alors envisagée sans cette crédibilité. Mais de quelle crédibilité s’agit-il ici ? La crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale est généralement définie comme la faculté des autorités monétaires à imposer sa politique monétaire vis-à-vis des objectifs tenus dans le cadrage général de la politique monétaire à un moment donné. D’une autre manière, c’est la faculté de la banque centrale à respecter et faire respecter ses objectifs .Des questions se succèdent pour éclairer ce débat .La Banque centrale peut –elle influencer le marché monétaire comme le stipule son statut ? Arrive-t-elle vraiment à maitriser les variables clés de l’économie ? Dans quelle mesure une détente du taux de base de la banque centrale peut-elle influencer les taux primaires des banques de second rang ? La manipulation des réserves obligatoires peut-elle vraiment influencer les comportements des banques par rapport à leur politique de crédit ? Les réponses à ces questions peuvent être trouvées en analysant les mécanismes de transmission de la politique monétaire mais la crédibilité de la banque centrale est un paramètre à ne pas négliger dans l’analyse. Une crédibilité qui résulte de la combinaison de deux facteurs à savoir le bien fondé de la politique monétaire et la compétence des autorités monétaires. Ce sont principalement les cas des pays émergents d’Asie et d’Amérique latine, les pays Africains. Quelques-uns d’entre eux ont pu reformer leur secteur financier et monétaire avec ou sans assistance des institutions de Bretton woods .Il en ainsi des pays comme , la Malaisie , la Corée du sud , Afrique du Sud .Les autres pays émergents ou non sont toujours à la recherche de la potion magique leur permettant de renforcer la crédibilité de leur banque centrale dans la conduite de leur politique monétaire .<br />Il est tout à fait difficile alors de se prononcer sur cette question souveraineté monétaire amène-t-elle la crédibilité de la banque centrale ou l’inverse ? Ce qu’on peut avancer, la finalité de toute reforme monétaire et financière est le décollage économique et l’amélioration du sort de la population qui nécessairement vont passer par la croissance économique sans négliger les autres dimensions humaines de l’économie. Logiquement , souveraineté et crédibilité peuvent aller de paire mais il est capital que souveraineté précède crédibilité car, la crédibilité de la banque centrale peut être passagère si le pays en question n’ a pas vraiment sa propre souveraineté monétaire .Les pays émergents d’Amérique latine et d’Asie victimes des crises financières des années 1990 et des années récentes sont des exemples concrets en la matière .<br />La souveraineté monétaire pour la plupart des PED reste encore une utopie Qu’ils commencent alors à entreprendre les reformes monétaires adéquates pour arriver à ce stade en vue de faire valoir leur indépendance financière. Des reformes qui nécessitent avant tout des projections solides et cohérentes dans l’ensemble mais non pas des reformes à l’aveuglette qui ont prédominé depuis les années 1980 dans ces pays.<br />Comme on l’a démontré précédemment, la théorie monétaire postkeynésienne offre une alternative prometteuse pour que les PED dans son ensemble puissent reconquérir leur souveraineté monétaire longtemps bafouée par la PAS et par l’asymétrie monétaire au niveau mondial. En tout état de cause, la recherche d'un régime monétaire optimal des PED dépend de deux choses :i) la volonté ou non de ces pays de s'approprier leur souveraineté monétaire, ii) les contextes économiques et les structures économiques de chaque pays. L'essentiel n'est pas alors le fait d'avoir sa souveraineté monétaire mais de maitriser les défis qui en résultent dont la stabilisation monétaire (ce qui n'est pas toujours le cas) et l’utilisation des marges de manœuvre possibles qu’elle offre dans la conduite une politique monétaire vraiment responsable.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-54733479465027221752009-01-10T13:33:00.006+00:002009-04-20T14:11:02.695+00:00PERSPECTIVE RECENTE DE LA SOUVERAINETE MONETAIRE DES PEDDepuis des sicècles et de nos jours ,la sphère monétaire constitue une branche fondamentale de l' économie.Les crises financières recurrentes des pays émergents des années 1990 et des années subséquentes mais aussi la vulnérabilité financière des PMA montre à quel point le régime monétaire des PED constitue le noyau dur de leur système financier .Cet article met en exergue la souveraineté monétaire des PED dans une perspective récente .Je m'excuse d'avance sur les imperfections de cet article aussi bien dans le forme que dans le fonds . Bonne lecture!!!<br /><br />PERSPECTIVE RECENTE DE LA SOUVERAINETE MONETAIRE DES PED<br />Le Système Monétaire International (SMI) d’aujourd’hui comme celui d’après guerre est marqué par une forte domination du dollar américain. L’hégémonie du dollar est une évidence malgré les disfonctionnements qu’a traversés l’économie américaine. Les Etats-Unis avec sa monnaie restent le cœur du SMI , alors que de l’ autre coté , il y a la périphérie essentiellement constituée des PED (émergents , et PMA) et les autres pays industrialisés .Des auteurs postkeynésiens dont Arestis et all [2005] dans le Journal Post-keynésian Economics ont mis en évidence la pérennité et la soutenabilité d’un tel système. Une des principales conclusions de cette étude est la création d’une monnaie internationale et d’une chambre de compensation chargée d’assurer l’ajustement des déséquilibres des banques centrales [Keynes , 1944] .Comme l’a bien résumé Michel Lelart [2007 ,p.22-24] : « sur le plan technique , le plan Keynes est un mécanisme de compensation, sur le plan financier c’est une procédure de crédit , sur le plan politique c’est la garantie d’une réelle symétrie ».Si la mise en place ou la faisabilité de ce plan reste en suspens , la domination des pays à monnaie forte ( les USA , la zone euro) sur les pays à monnaie faible (les PED ) restent une évidence .Le déséquilibre croissant des rapports financiers et monétaires au niveau mondial débouche régulièrement à une sorte d’asymétrie monétaire du SMI qui s’explique par la perte progressive ou totale de la souveraineté monétaire des PED . L’effectivité réelle de la souveraineté monétaire peut être appréhendée à travers leur régime monétaire et leur régime de change. <br /><br />1-Remise en question de la souveraineté monétaire : l’asymétrie monétaire<br /><br /> La souveraineté monétaire est un concept très large et difficile à appréhender. Malgré les multitudes d’études relatives à la monnaie effectuées par des économistes théoriciens et / ou praticiens, ce concept reste toujours mal exploité même si ces études là dans la plupart des cas traitent le sujet d’une manière ou d’une autre. En règle générale , « la souveraineté d’un Etat est la qualité de l’ Etat de n’être obligé ou déterminé que par sa propre volonté dans les limites du principe supérieur du droit et conformément au but collectif qu’il est appelé à réaliser » [Le Fur , 1896] .Pour simplifier dans cette étude, la souveraineté monétaire sera définie comme « la capacité d’ un pays à mener à bien sa politique monétaire sans avoir eu d’une manière ou d’une autre l’ingérence d’autre pays ou organisation extérieure au système monétaire en question et qui ne remet pas en cause la souveraineté de la nation ». Cette définition ramène aux différentes perspectives monétaires des PED qui ont largement changé durant les deux dernières décennies .Il en est ainsi des études relatives au régime de change, la zone monétaire, la dollarisation, les currency board. Ces variantes multifacettes de l ‘économie monétaire font toujours intervenir le concept de souveraineté monétaire mais de degré différent. Dans tous les cas de figure ,l’arbitrage et le rapport de force entre la monnaie cœur (dollar et l’euro) et la périphérie ( la monnaie des PED ) constitue les principaux déterminants de la souveraineté monétaire des PED. Si sur le plan monétaire, les Etats-Unis et la zone euro ne souffrent pas de restrictions de souveraineté monétaire, la plupart des PED en souffre beaucoup et subit régulièrement d’une manière ou d’une autre l’hégémonie des monnaies fortes dont le dollar, l’euro et l’ yen. Ce déséquilibre du rapport monétaire entre le centre et la périphérie est appelé régulièrement « Asymétrie monétaire » qui est la forme la plus visible de la « soumission monétaire » des PED vis-à-vis des pays cœurs dont les Etats-Unis.<br />Se référant à la définition précédente, la capacité d’un gouvernement (ou autorité monétaire) à gérer librement, sans contrainte ni dépendance extérieure de l’instrument monétaire peut être qualifiée de souveraineté monétaire, une des variantes de la nature et du degré de dépendance financière vis-à-vis de l’extérieur. Une nation qui émet sa propre monnaie est au moins en partie souveraine. On parle ici de « souveraineté monétaire de fait » .Toutefois, la capacité d’émission de monnaie (et des instruments y relatifs) n’est pas la seule forme de souveraineté monétaire. Il y a ainsi des pays qui ont leur propre monnaie, leur propre banque centrale mais qui sont obligés de fait à recourir à des monnaies étrangères afin de stabiliser leur monnaie ou leur économie (Currency board, dollarisation).Il importe de rappeler qu’entre un Etat pleinement souverain et un Etat qui ne l’est point, il existe une infinité de souveraineté monétaire imparfaite. La définition chartalisme de la monnaie implique qu’une autorité monétaire pleinement souveraine peut jouer sans influence excessive sur la valorisation de l’instrument monétaire [Knapp, 1973 et Schumpeter, 2004].En d’autres termes, c’est le crédit que les utilisateurs de la monnaie confèrent à son émetteur qui détermine sa valeur. A la différence du chartalisme , le « métallisme théorique » nie tout rôle à l’institution émettrice dans l’ établissement des conditions nécessaires à la valorisation de l’ instrument monétaire. Pour ce courant, la monnaie n’a ni valeur intrinsèque, ni la valeur dérivée que lui confère l’institution émettrice. Elle ne vaut que par la garantie associée, c'est-à-dire par exemple une certaine quantité de métal ou d’une monnaie. L’existence du péché originel [Eichengereen ,1999] ou la dollarisation des dettes en est l’exemple concret. La traduction moderne de la monnaie est la monnaie souveraine et obéit à une définition chartaliste. Sa valeur lui est conférée ainsi par l’institution émettrice. Cependant, plus ce crédit diminue, plus le « métallisme pratique » dévient nécessaire pour rétablir une valorisation suffisante de la monnaie nationale. Le pouvoir économique local est ainsi obligé de fait à restreindre sa souveraineté monétaire même s’il dispose encore certaines prérogatives. L’assemble et l’ accumulation des restrictions contraintes de souveraineté monétaire amènent les pays qui les subissent dans la périphérie monétaire , c'est-à-dire dans une sorte de dépendance vis-à-vis d’une ou plusieurs monnaies représentatives dont le dollar , l’ euro et le Yen .Cette situation est sans aucun doute la preuve tangible de l’ asymétrie monétaire entre les pays du centre et les PED qui évidement montre la perte progressive ou totale de leur souveraineté monétaire .La dollarisation et la zone franc CFA en sont des exemples formels.<br />2-La dollarisation remet en cause la souveraineté monétaire des PED<br /><br />Ici, dans un premier temps, dans un premier temps , on va aborder la relation existante entre la dollarisation et la souveraineté monétaire. Ensuite, les faits stylisés de la dollarisation vont corroborer notre hypothèse selon laquelle la dollarisation remet en cause la souveraineté monétaire des PED.<br /> 2-1-Dollarisation et souveraineté monétaire : quelle relation ?<br /><br />La dollarisation est un instrument de politique monétaire très en vogue en Amérique latine vers le début des années 1980 et y a pris de l’ampleur vers les années 1990 avant de s’élargir par la suite vers d’autres pays d’Asie et d’Afrique .Ce terme est devenu familier dans le cercle des économistes ces derniers temps et constitue même un thème brulant des conférences, études et séminaires économiques. Au sens strict, la dollarisation désigne « l’abandon d’une monnaie nationale au profit du dollar américain ». Salama [ 1998 , p.8] définit la dollarisation comme « l’ évolution selon laquelle le dollar s’impose de plus en plus comme réserve de valeur , unité de compte et parfois intermédiaire des échanges pour certains produits ».Bourguinat et Dohni [2002,p.59] reformulent une définition voisine puisqu’ils la désignent comme « le processus de remplacement par le dollar des Etats-unis des monnaies nationales préexistantes en tant qu’unité de fixation des prix des biens , d’instrument des paiements et de détention de l’épargne ».Au sens large du terme ,la dollarisation peut être définie comme « un système en vertu duquel un pays renonce entièrement ou partiellement à utiliser sa propre monnaie et adopte comme moyen légal ou moyen de paiement une devise mondiale stable ( le dollar ,l’ euro ») . Plusieurs typologies de dollarisation peuvent être envisagées suivant le degré de pénétration, d’utilisation et d’officialisation de la devise en question dans le pays concerné. On distingue ainsi la dollarisation intégrale et officielle de la dollarisation partielle et officieuse .La dollarisation intégrale et officielle est assimilée à un processus de substitution d’une monnaie étrangère à la monnaie nationale , ce sont alors les modèles de substitution qui sont privilégiés comme outils d’analyse .La dollarisation partielle et officieuse quant à elle articule la réflexion sur l’ analyse de cout/ avantages de la décision de faire disparaitre la monnaie nationale au profit d’une monnaie étrangère[Ponsot ,2003]. Qu’on soit dans un régime de dollarisation totale ou partielle, la souveraineté monétaire du pays concerné est en jeu. La question n’est pas ici alors de savoir quelle régime favoriser mais de savoir comment et dans quelle mesure la dollarisation remet en cause la souveraineté monétaire du pays dollarisé.<br />Si la dollarisation officielle et intégrale via l’abandon de l’exclusivité monétaire s’apparente comme une perte totale de la souveraineté monétaire du pays concerné, la dollarisation partielle et de facto se traduit par une crise de légitimité de l’unité de compte domestique qui érode progressivement la souveraineté monétaire. L’analyse fonctionnaliste de la monnaie qui privilégie l’approche en termes de substitution d’actifs et de substitution monétaire permet de connaitre le degré de dollarisation d’une économie alors que l’approche institutionnelle qui met en avant son identité qui caractérise un pays ou une région quelconque renvoie au concept de souveraineté monétaire. Dans cette étude, l’approche institutionnaliste (chartaliste) est mise en avant sans oublier l’apport de l’approche fonctionnaliste.<br />La dollarisation est un phénomène qui date déjà plus d’un siècle. En effet, jusqu’à une date récente, seul le Panama parmi les pays de taille significative avait opté dès 1904 pour une dollarisation officielle. Or, l’Equateur et le Timor oriental en 2000, le Salvador en 2001 ont choisi à leur tour la monnaie américaine comme moyen de paiement sur leur territoire, renonçant ainsi à toute souveraineté monétaire. Le Nicaragua et le Costa-Rica pourraient se laisser séduire dans un avenir plus ou moins proche. Si l’Argentine a hésité de franchir le pas à maintes hésitations, on notera qu’il existe une double circulation incluant le dollar au Guatemala [Minda ,2005] .Cette amplification de la dollarisation totale reflète le souci des dirigeants latino-américains à stabiliser leur monnaie après les fortes secousses financières qui caractérisent les années 1990 .L’adoption d’un régime de dollarisation totale est un choix lourd de conséquence. L’abandon d’une monnaie nationale au profit d’une monnaie étrangère est un choix presque irréversible sinon nécessite un long processus de dédollarisation. Comme le note Minda [2005] : « Combien de monnaie des pays indépendants ont retrouvé leur pouvoir libératoire après avoir perdu leur cours légal ? A part le Liberia dans la zone dollar, le Botswana et le Swaziland dans la zone rand, l’exemple ne sont pas légion ».<br />Si dans le passé, la plupart des études relatives à ce régime monétaire se sont orientés à la dollarisation partielle, le questionnement sur le régime de dollarisation intégrale commence à prendre de l’ampleur ces dernières années. Ce changement de cap a été opéré dans le cadre de la recherche des « solutions en coins » ou « corner solutions » qui commence à prendre de l’ampleur après les crises financières successives des années 1990 dans les pays émergents durant lesquelles l’Amérique latine et l’Asie du Sud Est ont été les principaux victimes .Bon nombre d’éminents économistes ont ainsi essayé de rompre avec les régimes dites intermédiaires. Entre le choix d’un flottement libre et d’un ancrage total, ils ont préféré adopté un autre régime qu’est la dollarisation totale ou intégrale supposée capable d’enrayer l’instabilité monétaire de ces pays.<br />Une question cruciale qui mérite d’être posée est ainsi de savoir si la dollarisation intégrale constitue un régime monétaire optimal pour la stabilité monétaire et le décollage économique des pays latino-américains en particulier et les PED dans l’ensemble ? <br />Peser le pour et le contre de la dollarisation n’est pas chose facile .Les partisans de la dollarisation mettent en avant les avantages suivants :crédibilité renforcée des gouvernements face aux crises de change d’où une baisse des taux d’intérêt par diminution de la prime de risque ;réduction de l’inflation et baisse des couts de transaction d’où une plus grande intégration commerciale , financière et fiscale ;abandon du financement par création monétaire ce qui favorise le secteur bancaire , meilleure prévention des crises d’endettement, approfondissement des systèmes financiers .En tout état de cause , la dollarisation est considérée comme source de stabilité monétaire et financière du pays dollarisé. Les pays qui entretiennent des relations commerciales et financières très étroites avec les Etats-unis sont le premier groupe de pays qui mérite d’être dollarisé totalement .Le Panama en est l’exemple concret. Le deuxième groupe concerne les pays qui souffrent d’un désordre politique de grande ampleur comme l’Equateur et le Salvador, le Timor et les pays en décomposition. <br /> Les opposants à la dollarisation totale tournent leur objection autour de cinq types d’arguments : la perte d’indépendance de la politique monétaire, abandon de la politique de change, perte du droit de seigneuriage, disparition du prêteur en dernier ressort et limitation des instruments contra-cycliques. Ici, c’est la perte de la souveraineté monétaire qui est en jeu. La dollarisation est percue ici comme symptômes de malaise profond, celui de la perte de la légitimité de la monnaie domestique. Elle est la crise de l’institution-monnaie et met mal la souveraineté monétaire. Comme l’a noté Théret [1998, p.27] : « La monnaie est un symbole fort d’appartenance à une même entité politique, économique et sociale » .Pour Anderson [1991] : « Elle est vecteur d’indentification au sein d’une communauté imaginaire au même titre que le drapeau, les emblèmes, les langues, l’hymne, etc ».La dimension symbolique et identitaire de la monnaie nécessite que celle-ci soit avant tout unité de compte et plus précisément unité de compte unique. Keynes [ 1930] et Knapp sont les deux auteurs de la première moitié du XXème siècle qui ont mis l’ accent sur « le primat de l’ unité de compte ».Cette conception est aujourd’hui largement développée par des auteurs postkeynésiens en particulier l’ approche néo-chartaliste de Wray ou celle qui privilégie les questions de souveraineté monétaire .Dès la première ligne de son traité sur la monnaie [ 1930] , Keynes explique que l’unité de compte ( money of account) ,c'est-à-dire dans laquelle les dettes , les prix ; le pouvoir d’achat général sont exprimés est le concept premier de la théorie de la monnaie [Keynes ,1971, p . 3] .La dollarisation entraine un détachement de l’unité de compte domestique par les agents économiques. Comme l’Affirme Aglietta <br />[2001] : « Un régime monétaire viable dépend de la persistance dans le temps de la confiance placée dans l’unité de compte et sa stabilité constitue le point essentiel de cette confiance ». En bref, suivant le cas (dollarisation partielle ou intégrale), la dollarisation prive les pays dollarisés de leur autonomie monétaire et /ou leur exclusivité monétaire qui sont les attributs essentiels de la souveraineté monétaire d’un Etat.<br />Dans un régime de dollarisation totale, ces situations évoquées doivent être alors vérifiées, tandis que dans un système de dollarisation partielle, elles seront accomplies partiellement suivant le cas qui se présente. Pour revenir à nos moutons, il convient de rappeler qu’il est extrêmement difficile de faire un bilan objectif des avantages et couts de la dollarisation intégrale .D’une part , le Panama est officiellement le seul pays qui a une longue expérience en matière de dollarisation ( depuis 1904) .En plus , le lien de plus en plus étroit entre ce pays et les Etats-unis biaise toute tentative d’analyse en termes de couts- avantages .D’autre part, l’expérience récente des pays officiellement dollarisés comme l’ Equateur [1999] ,le Salvador[ 2001] , le Timor [2000] ne permettent pas vraiment d’avoir une vision large pour une appréhension réelle de ce phénomène . En tout état de cause, l’évaluation des avantages et couts de la dollarisation intégrale nécessite la prise en compte des structures économiques, sociales et politiques des pays candidats .Toutefois, il importe de noter que malgré les avantages que procurent la dollarisation intégrale, ce régime monétaire ne doit pas être adopté qu’en dernier recours. L’utilisation du dollar pour les transactions réelles et financières est souvent une réaction des citoyens ou des pouvoirs publics d’un pays à l’instabilité de la monnaie nationale. Malgré la stabilité monétaire qu’elle apporte, la dollarisation peut rendre le système financier plus vulnérable aux crises de liquidités et de solvabilité et surtout source de la perte de la souveraineté monétaire du pays en question. Dans un pays dollarisé, la perte de la souveraineté monétaire prive les autorités monétaires à prendre des mesures alternatives aux chocs extérieurs sans oublier la perte de l’identité monétaire considérée comme un symbole fort d’un Etat souverain moderne [Théret, 2003].La dollarisation favorise alors la dépendance financière du pays concerné au pays émetteur de la xénomonnaie (le dollar).<br />En raison de son cout d’opportunité, l’abandon d’une monnaie nationale pour une devise étrangère constitue une solution de dernier recours à l’instabilité financière et monétaire des pays latino-américains. Malgré quelques avantages spécifiques, il est illusoire d’envisager ce régime monétaire comme un miracle pour réduire l’instabilité monétaire des pays émergents et de surcroit du SMI. La gestion passive du dollar par les autorités américaines corrobore ce constat. Une dollarisation partielle des PED en particulier des pays émergents ( ce qui est un fait pour bon nombre de pays) est alors inévitable vue l’hégémonie du dollar américain et la puissance économique des Etats-unis .La limite de la soutenabilité des déficits jumeaux américains (depuis 2000) est de l’autre coté un signe avant coureur des risques d’une dollarisation totale. La gestion du dollar par la FED avec les conséquences qui s’ensuivent ne vont pas suffir à limiter les dégâts d’une dollarisation intégrale dans les pays qui souhaitent l’appliquer. D’autant plus que la FED n’a jamais décidé de coopérer pour atténuer les effets désastreux de la dollarisation dans les pays dollarisés. Encore, la nouvelle configuration du SMI, résultat de la crise financière actuelle ne permet plus les Etats-unis à se comporter comme avant.<br /><br />2-2-Faits stylisés de la dollarisation :la dollarisation partielle<br /> L’appréhension de la dollarisation peut être analysée à deux niveaux :la dollarisation intégrale et la dollarisation partielle .Si dans la plupart des cas , la dollarisation intégrale est assimilée à la dollarisation officielle et de jure ,la dollarisation partielle quant à elle fait référence à la dollarisation officieuse et de facto. Dans le fait, cette délimitation peut être contrariée par des pratiques et des réalités tout à fait différentes de ce que l’on pense ou de ce que l’on croit. Dans ce qui suit, la dollarisation partielle sera mise en avant vue l’importance capitale de ce régime monétaire dans bon nombre des PED. La dollarisation intégrale sera laissée de coté dans la mesure où il n’y a qu’un nombre limité de pays dont le Panama, l’Equateur, le Salvador, le Guatemala, le Timor Oriental qui l’ont adopté. En plus, la souveraineté monétaire de ces pays est déjà entièrement bafouée par ce régime. On ne voit plus alors l’intérêt d’accorder trop d’importance à ce régime monétaire d’autant plus que cette question est déjà presque traitée auparavant.<br />La dollarisation partielle se réfère à une approche fonctionnaliste de la monnaie (Money is what money does) et invite à assimiler la dollarisation à un processus de substitution .Dans cette optique, la dollarisation ne décrit rien d’autre que la substitution par les résidents de la monnaie interne par une monnaie externe dans ses trois fonctions : unité de compte, intermédiaire des échanges (moyen de paiement), réserve de valeur. Ce régime de dollarisation privilégie le modèle de substitution qui se traduit par la volonté des agents de diversifier et de protéger leurs actifs contre les risques de dévaluation de la monnaie nationale. Il convient à cet égard de faire une distinction entre les deux motifs de la demande de monnaie étrangère : la substitution monétaire et la substitution d’actifs financiers. Les modèles de substitution monétaire (currency substitution) renvoient aux situations dans lesquelles existe une demande de monnaie étrangère pour assurer les fonctions d’unité de compte et de moyen de paiement. La xénomonnaie (le dollar) devient le principal instrument de la circulation monétaire. Ce cas de figure se manifeste dans une situation d’hyperinflation qui rend les couts d’utilisation de la monnaie nationale trop élevés pour réaliser les transactions et incitent les agents à trouver des instruments monétaires alternatifs [Balino, 1999, p.5] .Cette forme de dollarisation a connu un développement notable dans les pays d’Amérique latine et certains pays d’Asie après la stabilisation de l’inflation.<br />La substitution d’actifs financiers (assets substitution) quant à elle est une tendance qui découle de l’évaluation du risque et des possibilités de rendement des actifs libellés en monnaie nationale et en devise. Les actifs libellés en monnaie étrangère protègent leurs détenteurs des risques macroéconomiques à l’ exemple de l’instabilité des prix et des longues périodes de dépression qui ont ébranlé bon nombre des PED .Ce modèle fait ainsi l’ arbitrage entre la portefeuille des actifs domestiques et les actifs étrangers.<br />L’analyse en termes de substitution monétaire et de substitution d’actifs permet d’apprécier le degré de pénétration du dollar dans un pays donné. Jusqu’à une période récente, les mesures du degré de dollarisation se sont polarisées essentiellement sur les phénomènes de substitution d’actifs, plus particulièrement les dépôts dans les banques domestiques. Aujourd’hui, le principal indice utilisé pour mesurer la dollarisation est celui qui donne un aperçu de la dollarisation des dépôts (ratio foreign currency deposits /broad money) [Ponsot, 2003] .Il ressort de l' étude de Socorro [2006] sur la période 1996 à 2001 qu'à l’ exception des caraïbes et des pays développés , les autres régions assistent à une hausse notable du ratio relatif à la dollarisation en termes de dépôts .Cette hausse est manifeste que ce soit en Amérique du sud , dans l’ économie en transition ,au Moyen Orient , en Afrique ou en Asie .Une tendance à la dollarisation du monde est ainsi observée ces dernières années si on se réfère à cet indicateur. A titre d’illustration, en Amérique latine dans les pays comme l’Argentine, le Pérou et le Chili, les dépôts en dollars excédent même les dépôts en monnaie nationale (supérieure à 65%).Une des conséquences néfastes de la dollarisation partielle est le risque de liquidité et de solvabilité. La non- évaluation de ces risques peut être source des retraits massifs de dépôts bancaires et de crise financière .Comme l’a expliqué Socorro [2006], le risque de liquidité s’explique par la non-couverture des passifs en dollars des banques. Une augmentation supposée du risque-pays ou de risque bancaire pourrait pousser les déposants ou autre créanciers à convertir leurs dépôts ou ligne de crédit en dollars liquides ou à les transférer à l’étranger. Les passifs en dollars doivent être réglés au pair contre des monnaies étrangères. Cette situation peut déboucher à un épuisement total des réserves de change de la banque centrale dans le cas où les actifs liquides en dollars à l’étranger ne couvrent pas les passifs en dollars. C’est le cas de l’ Argentine et du Pérou où la dollarisation des dépôts est beaucoup plus faible que la dollarisation des prêts accordés par le système bancaire domestique .La tendance inverse est observée en Turquie et en Uruguay. Certains pays sont alors plus exposés et vulnérables en cas de dévaluation. La peur de la dévaluation (fear offloating) s’accentue ainsi au fur et à mesure que la dollarisation de la dette augmente [ Calvo ,Reinhart].Une détérioration de la situation économique peut provoquer aussi des ruées bancaires comme a été le cas du Mexique en 1982 ,l’ Argentine et l’ Uruguay en 2001 et la Bolivie en 2003 .<br />Dans les pays dollarisés, les risques de liquidité résultent d’un déséquilibre entre les actifs et les passifs en monnaies étrangères, ainsi que les effets d’une forte dépréciation de la monnaie nationale. Quand les passifs en monnaie étrangères d’une banque excédent ses actifs en ces monnaies, une dépréciation de la monnaie nationale réduira sa valeur nette et pourrait compromettre sa solvabilité. C’est ce se passe lorsqu’une banque accepte des dépôts en monnaies étrangers et accorde des prêts en monnaie nationale.<br />Orienter l’analyse de la dollarisation en termes de substitution d’actifs se traduit par une priorisation de la fonction de réserve de valeur de la monnaie aux détriments des deux autres fonctions de la monnaie (moyen de paiement, unité de compte).Des études récentes ont essayé de remédier à cette restriction donnant plus de priorité à la substitution monétaire c'est-à-dire le rôle relatif de la xénomonnaie par rapport à la circulation monétaire locale. Une des questions fondamentales qui mérite d’être élucidée ici est de savoir quel indicateur et quelle variable d’analyse utiliser ?Une considération de la monnaie au sens strict du terme revient à considérer l’agrégat monétaire M1 comme variable d’analyse. L’analyse du rapport de la monnaie étrangère ( xénomonnaie) au sens strict sur l’ensemble de cet agrégat monétaire donne le degré de dollarisation monétaire au sens strict d’un pays .L’extension de cette approche à l’ Agrégat M3-M1 permet de connaitre le degré de dollarisation financière d’un pays. L’analyse qui se réfère à l’ agrégat monétaire M3 c'est-à-dire la monnaie au sens large met en évidence la dollarisation monétaire au sens large du pays concerné .Dans cette analyse , l’agrégat M3 sera considéré comme la variable la plus apte à expliquer la dollarisation monétaire .De cet fait ,la dollarisation monétaire peut être appréhender en observant l’ évolution et la valeur de l’ indicateur dm3.<br /><br /> dm3= Billets et pièces dollarisés+ total des dépôts dollarisés/Masse monétaire en monnaies nationales et étrangère au sens de M3<br /> Tableau 22: La dollarisation monétaire de l’Amérique latine au sens de M3<br /><br /> Argentine 1993Q1-2001Q3 Bolivie 1992Q4-2005Q3 Brésil 1996Q4-2005Q3 Chili 1995Q4-2005Q4 Colombie 1995Q1-2005Q4 Costa Rica 1993Q1-2005Q3 Mexique 1992Q4-2005Q4 Pérou 1993Q4-2005Q3<br />Déb pério 0,39 0,84 0,1 0,26 0,06 0,52 0,07 0,76<br />Fin pério 0,6 0,77 0,1 0,2 0,06 0,61 0,07 0,63<br />Minimum 0,39 0,77 0,09 0,19 0,03 0,49 0,06 0,61<br />Maximum 0,6 0,88 0,14 0,27 0,06 0,62 0,23 0,77<br />Moyenne 0,48 0,85 0,1 0,23 0,04 0,57 0,08 0,71<br />EcartType 0,05 0,03 0,01 0,01 0,01 0,04 0,03 0,03<br /><br />Source :Colliac Stéphane [2006,p.133] .<br />Trois groupes de pays peuvent être formulés en matière de dollarisation monétaire au sens large en Amérique latine .Le premier groupe formé par les pays à faible dollarisation composé du Brésil ,de la Colombie et du Mexique .Dans ces trois pays ,l’ essentiel de la monnaie étrangère détenue l’est sous forme de billets et pièces .Ceci est normal au Brésil puisque les dépôts en monnaie étrangères sont proscrits. De fortes restrictions sur la détention de dépôts en monnaie étrangère explique également le résultat colombien .Le deuxième groupe est formé par des pays à dollarisation moyen dont fait parti l’Argentine et le Costa Rica .On remarque aussi que la dollarisation monétaire au sens de M3 est en augmentation dans ces deux pays. Le troisième groupe est formé par des pays à forte dollarisation monétaire. Il en est ainsi de la Bolivie et du Pérou. Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que ces deux pays connaissent une concurrence monétaire à tous les niveaux. Toutefois, on remarque que la dollarisation monétaire suit une tendance baissière dans ces deux pays. Au Pérou, cela s’explique par l’adoption d’une politique de dédollarisation progressive par voie incitative. Cette stratégie à plusieurs piliers a pour but d’ancrer des anticipations de faible inflation au travers d’un ciblage direct et de favoriser l’endogénéisation du risque de change dans le calcul économique [ Colliac ,2006] . <br />Si la dollarisation a permis la stabilisation économique de certains pays et les a amené au régime de dédollarisation, elle ne l’est point pour d’autres. La Bosnie-Herzégovine, l’Israël, le Mexique, la Pologne et la Slovénie ont dédollarisé leur économie après avoir appliqué une politique crédible de lutte contre l’inflation. Dans certains de ces pays, la dédollarisation a été soutenue par des règlementations et même par une conversion forcée en monnaie nationale des actifs ou passifs en dollars. La persistance de la dollarisation après la stabilisation de la monnaie nationale amène bon nombre d’économistes à s’interroger sur l’effectivité réelle de ce régime monétaire .Par contre , les pays tentés par la dédollarisation forcée ont été victimes de la fuite des capitaux considérable .En 1982 au Mexique , elle a été estimée à 6,5 milliards de dollars. La Bolivie en 1982 et le Pérou en 1985 emboitent le pas du Mexique. Dans la mesure. Alan Greenspan a avertit à plusieurs reprises les candidats à la dollarisation intégrale que la Réserve Fédérale (FED) ne prendra pas en compte leur situation spécifique dans la conduite de sa politique monétaire .Cette position de Greenspan confirme évidement la position hégémonique du dollar américain sur le plan international. La dollarisation (voulue ou subit) par les PED marque ainsi une sorte de « soumission monétaire » vis-à-vis des Etats-Unis .C’est la manifestation la plus concrète de la dépendance financière des PED vis-à-vis de l’extérieur, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis. <br /><br />La dollarisation est l’une des formes apparentes de la perte de souveraineté monétaire des PED .L’expérience des pays de la zone franc CFA l’est aussi mais s’explique par un régime de domination monétaire différent.<br />3-La zone franc remet en cause la souveraineté monétaire des pays membres<br /><br />Les pays dans la zone franc sont aussi concernés par le problème de souveraineté monétaire à travers l’accord de coopération monétaire avec la France. La zone Franc est le prolongement de l’accord de coopération entre la France et ses colonies intervenue en 1939 .Elle traduit la coopération entre quinze pays africains entre eux et la France , comprend huit pays d’Afrique de l’ Ouest ( Bénin , Burkina Faso , Cote d’Ivoire ,Guinée Bissau , Mali , Niger , Sénégal et Togo ) , six pays d’Afrique centrale ( Cameroun , Centrafrique, Congo ,Gabon ,Guinée équatoriale et Tchad) et les Comores .Comme le note Claveranne [ 2005, p .1] : « Simple union monétaire à l’origine , la zone franc s’est déployée depuis dans des nombreux autres domaines .Elle interpelle d’abord par son efficacité , celle d’avoir fait la stabilité monétaire une réalité vivace. Elle impressionne également par sa longévité , fruit de sa capacité d’adaptation , puisqu’elle est la seule de toutes les unions monétaires crées dans les années 1930 à avoir survécu ».Au delà de la coopération monétaire entre les Etas , la zone Franc reflète aussi une sorte de « tutelle monétaire » de la France à l’ égard des pays membres .Pour Certains [Samir Amin ,Mamadou Diara ,Kerlfalla Yanasé, Stanley Fisher ,Celestin Monga [1996] , etc] , elle constitue un frein au développement économique des pays de la zone , via l’ingérence monétaire de le France et leur perte de souveraineté monétaire .Pour d’autres , la stabilité monétaire , fruit de la zone franc reflète la nécessite de la pérennité de ce système .Une chose est sûre , la zone franc remet en cause la souveraineté monétaire des pays membres. Mais l’abandon de la zone franc comme le préconise certains économistes offre –t-il un avenir radieux aux pays de la zone franc ? Voilà la question qui mérite d’être posée et qui va attirer notre attention ici. Michel Lelart [ 2007] décrit la zone franc comme un Système Monétaire Franco-Africain (SMFA) . Pour Michel Lelart [Ibid , p .105-107] , le SMFA ( la zone Franc) est régit par trois principes :i)c’est un système de changes ; ii) c’est un système de règlements ;iii) c’est un système de crédits .En sa qualité de système de change , la zone franc assure la stabilité monétaire des membres des deux Banques centrales de la zone ( la BEAC et la BCEAO).La pérennité de la stabilité du CFA est assurée par la zone franc malgré la dévaluation de 50% de 1994 .La zone franc est aussi un système de règlements qui repose sur la convertibilité totale du franc CFA .Cette convertibilité est assurée par le compte d’opérations détenu par le trésor français. Par ce mécanisme de compte d’opérations ,les excédents et les déficits en position extérieure des pays de la zone sont assurés par la le Trésor français .Comme le note Michel Lelart [ Ibid, p.106] :« Cette convertibilité n’est pas limitée aux soldes d’interventions puisque les banques centrales n’interviennent pas sur les marchés mais à l’ensemble des opérations » . La zone franc est aussi un système de crédits dans la mesure où le compte d’opérations n’est pas ouvert à chaque Etat mais à chaque Banque centrale. Son solde reflète alors les positions excédentaires ou déficitaires des pays membres. Ils se financement mutuellement alors .Une position extérieure nette de l’ensemble de la zone se traduit par un compte d’opération créditeur qui va alimenter les réserves de changes de la France et non pas celles des pays membres (puisque, c’est la France qui détient ces réserves). Dans le cas contraire, si le solde du compte d’opérations est déficitaire (débiteur), c’est la France qui doit alimenter les devises nécessaires pour financer le trou et le financement de ce solde est illimité. Le découvert permanent et illimité est complété par des prêts à long terme accordés par la Caisse Française de Développement qui consent plus de 60% de ses crédits aux pays de la zone [ Ibid ,p ;107].Se référant aux trois principes de la zone franc évoqués par Michel Lelart ,la stabilité de la monnaie et la convertibilité de la zone franc doivent être considérés comme les deux arguments essentiels qui confortent encore le maintien de la zone franc .<br />Mais, la zone franc remet en cause aussi la souveraineté monétaire des pays membres, alors que la souveraineté monétaire est considérée comme un attribut essentiel d’un Etat souverain. La souveraineté est définie comme : « la qualité de l'État de n'être obligé ou déterminé que par sa propre volonté dans les limites du principe supérieur du droit et conformément au but collectif qu'il est appelé à réaliser » . La souveraineté monétaire comme nous l’ avons définie précédemment se traduit par : « la capacité de l’autorité monétaire à gérer sa politique monétaire sans avoir eu l’influence d’une autre entité au système monétaire en question ».Même si par leur statut ,les pays de la zone franc sont libres de choisir la parité de leur monnaie , dans la pratique , la France ne va pas les laisser prendre des mesures à son encontre car elle aussi tire profit de cet accord de coopération monétaire via les relations commerciales et financières entretenues avec les pays de la zone .Il serait alors , complètement utopique de penser que les pays de la zone franc pourraient prendre des mesures monétaires qui ne cadrent pas avec l’intérêt du pays sur lequel le franc CFA est gagée (la France ).Encore et pas la moindre , certes la stabilité est une bonne chose pour ces pays mais la durée et la pérennité de l’accord monétaire avec la France peut prendre fin à un certains moments. Jusque là , cette situation a été toujours évitée mais l’avenir n’assure pas forcement la pérennité de ce modèle de coopération monétaire .Si un jour pour des causes diverses : politique , économique , et ou financière , la France décide de mettre fin l’accord relatif à la zone franc , les pays membres seront dans une situation délicate .Encore , la responsabilité politique , économique et financière de ces pays doit être mise en avant .On se demande ainsi pourquoi des pays qui ont eu leur indépendance depuis près de cinquante ans n’arrivent pas encore à assurer leur propre destin et confiant une grande partie de leur gestion monétaire à l’ancienne puissance coloniale ? Cette situation se traduit évidement pas une sorte d’irresponsabilité des pays africains .Enfin, la plupart des études économiques qui essaient d’évaluer la différence entre les pays membres de la zone franc et ceux non membres ne montent pas vraiment de différences fondamentales entre ces pays. En termes de croissance économique, de développement, ou du cadre institutionnel, jusque-là , les pays de la zone franc malgré la stabilité de leur monnaie ne se détachent pas des autres pays africains comparables ( mis à part l’ Afrique du Sud et l’ Ile Maurice qui sont déjà au dessus du lot ).Cette situation trouve son fondement dans le fait que les pays de la zone franc ne disposent pas de marge de manœuvre d’ajustement de la politique économique <br />(politique monétaire) en cas de besoin. Les cadres règlementaires qui régissent l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain ( UEMOA) et de la Communauté Economique et Monétaire de l’ Afrique Centrale ( CEMAC) ne permettent pas aux autorités monétaires d’accorder plus de crédit aux gouvernements même en cas de besoin ( limité à 20 % des recettes de l’année précédente) .Les modèles de l’UEMOA et de la CEMAC sont largement inspirés du traité de Maastricht de 1992 .Dans ce sens Michel Lelart [1994] avance que : « c’est l’ expérience communautaire européenne qui a servit de base à l’ établissement de ces deux traités ( UEMOA et CEMAC ) ». Dans le cadre de la zone franc , les pays membres n’ont plus alors la prérogative de flexibilité de la politique monétaire ni budgétaire car ils sont contraints à respecter les critères de convergences qui conditionnent la pérennité de leur union . Pour toutes ces raisons évoquées, l'on peut se poser la question de savoir si les pays de la zone franc sont des pays souverains monétairement puisqu'ils n'ont pas le pouvoir de battre monnaie, un acte politique qui détruit les fondements de cette souveraineté. En plus, ces pays ont en commun une monnaie imposée depuis la période coloniale. Une chose est sûre, cette tutelle monétaire assure le contrôle des économies de la zone et garantit les bénéfices des capitaux français en assurant la convertibilité illimitée, la parité fixe avec l’euro (avec le franc français avant 1999) et surtout la liberté des transferts. Dans un système économique mondial guidé par la recherche de profit ,et des intérêts stratégiques ,c’est pas la faute de la France de perpétuer la zone franc quitte à intervenir même dans la gestion monétaire de ces pays via ses administrateurs au niveau de chaque banque centrale de la zone ( BEAC et BCEAO ).Aux pays de la zone alors d’affranchir ce système de « servitude monétaire » s’ils veulent vraiment prendre en main leur propre développement par leurs propres moyens.<br /><br />Voilà telle est l’effectivité de la souveraineté monétaire des PED dans un monde de plus en plus financiarisé où le risque de crise est de plus en plus grand. A chacun, décideur, chercheur et citoyen alors de prendre en compte cette réalité là pour un monde future et harmonieux des PED.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-59948805183985011862008-02-13T12:49:00.007+00:002008-02-19T15:53:14.983+00:00L'ABOLITION DES FRONTIERES : UN GRAND PAS DE L'HUMANITE ?On va traiter cet article comme si on est entrain de manger ( un peu d'humour !!!! avec plaisir)<br /><br /> 1-Entrée <br />L'article 13 de la declaration universelle des droits de l'homme ( ONU ).<br />1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat. <br /><br />2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. <br /><br />2- Plat de résistance<br /><br />Je sort un peu ici d'un domaine sur lequel je me suis toujours penché regulièrement : l' économie .Cet article est juste lancé pour reflechir sur un sujet d'actualité , qui reste et fera partie des préoccupations majeures du monde du 21 ème siècle : c 'est l'ABOLTITION DES FRONTIERES.Victime d'une insomnie passagère ( qui peut arriver à tout le monde ) ,En zappant sur la chaine de television Arte ( France chaine n 7 ) aujourd'hui 13 fevrier 2008 vers 4h 30 , je suis tombé sur une émission intitulée :"L 'Abolition des frontières... ".C'est une fausse emission car en fait c'est pas vrai c 'est une sorte d' " emission spectacle ".Les présentateurs ont essayé tout au long de l' émission de montrer qu'on est en direct , on est entrain d'attendre la validation ou non par l ' Assemblée Generale de l' ONU reunie aux Etats-Unis l' ABOLITION DES FRONTIERES A L 'ECHELLE PLANETAIRE.En attendant le vote effectif des delegués qui representent leur pays respectif , il y a eu des courts reportages de par le monde pour voir comment les professionnelles ( tourismes , sociétés speccialisées , etc ) voient -ils cette nouvelle qui est entrain de marquer le 21 ème siècle si elle sera validée .Il y a eu aussi les reportages dans des pays comme l' Inde , le Japon , Afrique , etc.C'est l' ancien Directeur General de l' ONU KOFFI ANNAN lui meme qui est à la tete de la commission des nations unis chargée de perfectionner ce projet .Il y eu ainsi des visites de part le monde ( par Koffi Annan ) , mais c'est en Europe qu'il a terminé ses voyages y rellatifs .Le moment venu , Koffi Annan a fait un petit discours de quelque minute devant l' Assemblée Generale de l' ONU et le vote commence.Dommage l' abolition des frontières n' était pas validée par les delegués , reportée plus tard .L'histoire , est terminée , ce n'est qu'un jeu qui cache des verités bien établies sur lesquelles tout etre humain qu'il soit intelo ou non , noir ou blanc , croyant ou athé doit ( et peut ) reflechir.<br /><br />Voilà on est là ,on se demande pourquoi pas abolir les frontières ?Oui , j' accepte quelle absurdité , quelle connerie ce type là il est entrain de dire .Avant d'entrer dans un débat polémique qui s'annonce rude , ce serait un grand plaisir pour moi (avec modestie ) de presenter les conséquences directes d'une abolition des frontières<br />Une abolition des frontières veut dire :<br /> i)-Suppression des limites geographiques qui delimites un pays à un autre ( un Etat à un autre : dans le langage juridique et geographique il y a prfois une différence entre un Etat et un pays , c est pas notre problème principal ici ....);<br /> ii)-Libre circulation des personnes qui veulent entrer ou sortir dans un territoire ( un pays ) donc suppression des visas ( pas plus besoin de passeport ) Il suffira juste de faire une formalité administrative pour enter dans un pays;<br /> iii)-Quasi disparition du concept et du fondement meme de citoyenneté ( à part les avantages sociaux accordés aux citoyens comme dans le cas des pays à forte protection sociale : France , pays scandinave ) <br /> iv)-Risque de Submerssion Démographique ( la population du pays d'acceuil est submergée par les immigrés qui la depasse en nombre : par exemple en France il y aura plus d'immigrés que des francais , Madagascar plus des africains que des malgaches. Là la chine et l' Inde ont quelque chose à dire .<br /> v)-Assouplissement des barrièrres tarrifaires et les formalités d'instalation des investisseurs là où ils veulent travailler.<br />Voilà de ma part les 5 principales conséquences de la suppression des frontières.Parmi ces 5 conséquences ce sont la 2 ème ( libre circulation des personnes ) et la 4 ème ( risque de submerssion demographique ) qui meritent une attention particulière.<br /><br /> A-Les souverainistes ( les nationalistes ) en Afrique , Asie , Europe , Etats-unis , Amerique latine évidement ne vont jamais accepter ce genre de mesure.Ils vont dire , nous on est fier de notre situation .Là les valeurs culturelles ,le patriotisme , l'amour de la patrie viennent surmonter les arguments économiques .<br /><br /> B-Les moderés vont dire , oui c 'est faisable mais ne l' appliquaons pas betement .Il vaut mieux prendre le temps et prendre les mesures qui conviennent progressivement.<br /><br /> C-Les mondialistes ( pour eviter le terme liberal) vont dire oui, c 'est sera un grand pas de l' humanité .Il y aura le transfert de savoir faire , transfert des pouvoirs d'achats , une grande complementarité entre les hommes , en tout ce sera presque le monde partfait... c'est sera le grand defi du 21 èeme siècle ....POUR UN VRAI GRAND PAS DE L 'HUMANITE .<br /><br />Je ferme la prenthèse là et je vous laisse chacun de reflechir là dessus .<br />Moi , ma position si vous voulez savoir je suis dans la position B.<br /><br /> 3-Dessert<br /><br /> ALAIN : La liberté commence là où s'arrete celle des autres<br /> PASCAL:La pensée fait la grandeur de l'homme<br /> KEYNES: Le libre échange marche droit à la lumière du jour parlant à tous les passants tandis que le protectionnisme grogne dans son coin.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-18006821475406910582008-02-06T12:03:00.000+00:002008-02-06T12:58:06.925+00:00LE SECTEUR FINANCIER DES PED A L’AUBE DU XXIème SIECLE : ETAT DE LIEU DES TENDENCES RECENTESLE SECTEUR FINANCIER DES PED A L’AUBE DU XXIème SIECLE : ETAT DE LIEU DES TENDENCES RECENTES<br /><br />Introduction<br />L’accession à l’indépendance et la prise en main par des nationaux du contrôle de la machine politique constitue la première étape de la décolonisation des PED .Avant de songer à l’indépendance économique, la principale préoccupation financière du nouvel Etat a été d’équilibrer le budget dont la partie fonctionnement est lourdement obérée par la création de services indispensable à sa souveraineté. La faiblesse des ressources propres dont disposent les PED à l’aube de leur indépendance les a contraint de recourir auprès de leur ancienne puissance coloniale. Mais face aux défis de développement inspirés par des programmes de développement national très ambitieux, le mécanisme de financement de ces pays n’a cessé de changer durant la période postérieure .La faiblesse de leurs ressources intérieures (financement par fonds propres) les a obligé de recourir auprès des organismes internationaux ou des Etats pour obtenir des aides ou des emprunts, emprunter auprès des banques pour financer leur économie. Le recours prolongé aux fonds extérieurs a conduit bon nombre des PED dans un système de néocolonialisme dans toutes ses formes remettant même en cause leur souveraineté nationale.<br />Après leur indépendance politique respective, les PED ont chacun essayé de faire face aux défis de développement longtemps bafoués par le système colonial. Cet article essaie de decortiquer d'une manière synthètique les tendances récentes du secteur financier des Pays en Développement( PED ) dont l'objectif principal est d'apprehender l'Etat , le niveau et la tendance de leur indépendance financière-objet d'un ( des ) autres articles ultérieurs. <br /> <br />1-1- Vue d’ensemble du secteur financier des PED<br /> 1-1-Le dualisme financier dans les PED<br /><br />L’analyse du niveau et de l’évolution de l’indépendance financière nécessite une connaissance approfondie des paramètres jugés indispensables dans le fonctionnement de l’économie d’un pays tout comme pour l’ensemble des PED. C’est l’objet de notre étude ici.<br />Depuis l’indépendance, des multitudes de reformes se sont succédées dans les PED, pour faire face au défi de développement longtemps revendiqué par la population locale mais aussi et surtout en vue de réduire les risques de vulnérabilité financière qui les secouent régulièrement (crise de la dette, crise financière, etc.) .Ces reformes ont débouché à quelques changements majeurs de leur secteur financier.<br />On note ainsi :<br />- des changements dans le secteur bancaire (création de banque de développement, Institutions financières publiques) ;<br />- l’instauration de marchés des valeurs mobilières ;<br />- l’apparition des marchés de la dette intérieure<br />- la dollarisation de l’économie ;<br />- le développement des institutions de micro finance.<br /><br />Comme le note Hugon [2006] :« les pays en développement en particulier connaissent un « sous développement économique lié au sous développement financier .Dans ces pays les marchés monétaires sont peu nombreux et peu actifs , les marchés financiers sont embryonnaires ou inexistants (à l’ exception de quelques pays émergents ) ,les filiales étrangères utilisent pour l’ essentiel des circuits « off shore » liés à leurs maisons mères , les petites entreprises locales ont peu accès aux mécanismes de financement , seuls l’ Etat et les entreprises publiques et les emprunteurs à court terme ( crédit de campagne , import export) sont les principaux bénéficiaires des systèmes financiers ». <br />Malgré les reformes successives entreprises (libéralisation, assainissement), le secteur financier des PED reste toujours fortement segmenté et dans l’incapacité de financer le développement. <br />Mais qu’en est –il vraiment du secteur financier des PED ? Quels sont les traits marquant du secteur financier des PED depuis l’indépendance ?<br />Si le dualisme financier caractérise le système financier des PED dans son ensemble, son niveau d’intermédiation en constitue le noyau dur. <br /><br /> Dans la plupart des PED, les systèmes financiers se caractérisent par la coexistence et le fonctionnement parallèle de deux secteurs financiers, l’un formel et l’autre informel. Ce caractère hétérogène des systèmes financiers, plus couramment appelé « le dualisme financier » est l’un des traits distinctifs des économies en développement. Le secteur financier informel est largement marqué par l’absence de règle réglementaire, l’importance des liens interpersonnels et la souplesse des opérations. Le secteur formel par contre est très réglementé, souvent hérité du système colonial. <br />Les systèmes financiers des PED font apparaître un important dualisme financier, le marché des fonds prêtables étant partitionné .D’un coté, on trouve les banques, très spécialisées dans le financement d’activités formelles, dont les risques doivent être compensés par l’existence de garanties réelles. De l’autre, on trouve un secteur formel qui finance toutes sortes d’activités tant formelles que souterraines, par l’ allocution de N crédits personnels , davantage fondés sur la confiance vis-à-vis du débiteur que sur la base d’estimations du rendement et risque associés aux créances [C . Eboue, 1990, p.27] .Cette vision de <br />C. Eboué malgré les changements qui se sont opérés dans le secteur financier des PED depuis 1990 reste de nos jours valable. <br />Grossomodo , si le secteur formel se réfère à un système institutionnel organisé, axé sur les zones urbaines et répondant aux besoins financiers du secteur moderne monétisé, le secteur informel moins institutionnalisé et moins réglementé s’intéresse de plus en plus aux zones rurales et aux sphères de subsistances de l’ économie. Cependant, cette délimitation informel / formel n’est pas toujours évident car la réalité est de plus en plus complexe et il est difficile de tracer avec précision une ligne de partage entre les deux secteurs.<br />Comme le note Dimitri Germidis et al [1991, p .12] : « Il est devenu traditionnel d’opposer le secteur financier formel au secteur financier informel . Mais il est également important de reconnaître que chacun des deux secteurs est lui –même très diversifié. Il semble difficile de tracer avec précision une ligne de partage entre ces deux sous-ensembles aux contours flous ( « fuzzy sets » ) ».<br />Il est évident que la structure et le fonctionnement du secteur financier formel déterminent et influencent la nature et l’importance du secteur financier informel, ce qui n’empêche pas ce dernier d’avoir sa propre dynamique. Suivant le pays et le contexte , ce secteur peut ainsi enregistré 30 % à 60% voir plus du total des crédits ruraux, etc. Les circuits de la finance informelle sont caractérisés par plusieurs traits: prédominance des transactions en espèces, faiblesse ou absence des enregistrements et des règlementations, échelle restreinte des opérations, échanges d'actifs hors des cadres juridiques, rôle des relations personnelles et communautaires d’appartenance ou d’adhésion [Lelart ,2005] ;l’argent chaud créateur de lien l’emporte sur l’ argent froid non créateur d’obligation [Bédart ,1986] .Ces circuits informels permettent de différer la consommation et de réaliser une épargne forcée.<br /> Deux thèses principales sont généralement avancées quant aux causes du dualisme financier .La première considère que le secteur financier informel s’explique par les carences du secteur financier formel lesquelles résultent de la répression financière c'est-à-dire la réglementation stricte du système financier et des diverses contraintes imposées par les autorités publiques sur l’activité des institutions financières. La seconde thèse avance que le dualisme monétaire et financier s’explique par le dualisme intrinsèque des structures économiques et sociales et par l’attachement des populations rurales aux valeurs et coutumes traditionnelles [Ibid, p.14]. Autrement dit, le dualisme peut être imputé aussi bien à la répression financière qu’à l’attachement de la population à des comportements traditionnels.<br />Le regain d’intérêt pour la micro finance dans les années 1990, suite au succès de la Gramen Bank au Bangladesh comme une alternative efficace contre la pauvreté [Soulama , 2002] a transformé d’une manière radicale les systèmes de financement de certaines catégories de population dans bon nombre des PED .Soulama [2002] argumente ainsi : « A l’alternative de l’ aide improductive, la microfinance substitue l’aide efficace, une aide par l’ intermédiaire de petits prêts adaptés aux besoins de la population, qui leur permet de créer de microentreprises viables ».Mais cette émergence de la micro finance a fait apparaître deux changements majeurs dans ces pays [Michel Lelart, 2002]. C’est d’abord l’ apparition d’un secteur financier intermédiaire entre le secteur financier formel et le secteur financier informel , un système financier officiellement reconnu et qu’il faut réglementer . C’est ensuite l’importance du crédit en lieu et place de l’épargne, brisant du même coup le cercle dit vicieux de la pauvreté, le remplaçant avec succès par le cercle vertueux du microcrédit» . Dans certains PED (en particulier dans les pays de l’ UEMOA), il existe désormais à coté des systèmes financiers formels et informels, un Système dit Financier Décentralisé (SFD) .La BCEAO distingue principalement trois types de structures : les coopératives ou mutuelles d’épargne et de crédit, les institutions de crédit solidaire et les projet à volet crédit. Parmi les évolutions récentes , on peut constater qu’il y a une tendance au rapprochement entre les institutions de microfinance classiques et les banques commerciales classiques (et inversement ).Cette tendance s’explique par le phénomène de « downgrading » ( descente de certaines banques classiques dans le champ de la microfinance ) ou du « upgradind » (remontée de certaines institutions classique de micro finance vers des formes bancaires traditionnelles).Cette évolution est loin d’être achevée en Afrique subsaharienne tout comme dans la plupart des PED mais les tendances récentes sont prometteuses .<br />Quelles qu’en soient les causes, le dualisme financier peut avoir un impact positif et négatif dans les PED. Mais le développement spectaculaire du système de microfinance dans bon nombre des PED ces dernières années, conjuguées aux reformes successives du secteur financier formel nous incitent à avancer que :i) ces deux secteurs peuvent coexister, ii) sont complémentaires, iii) nécessitent des mesures spécifiques pour être viables dans les PED. <br /><br />Mais qu’en est –il de l’intermédiation financière des PED ?<br /> <br /> 1-2-L’intermediation financière dans les PED<br /><br />Dans un article fondateur intitulé : « The crisis in Keynesian Economics », J.R .Hicks [1974] en inventant la notion d’ Economie d’endettement (Economie de Fonds Propres) et l’ Economie de marché financier a ouvert la voie dans l’analyse des différents mécanismes et phénomènes qui se rapportent à l’intermédiation financière . Conformément à l’analyse de Hicks, une économie d’endettement est une économie dans laquelle les agents économiques à besoin de financement (normalement les entreprises, parfois l’Etat) financent leurs déficits en s’adressant principalement aux intermédiaires financiers ( les banques ).A l’inverse, dans une économie de marché financier, les agents à besoins de financement font plus appel aux émissions de titres sur les marchés financiers.<br /> Il est crucial de rappeler que les intervenants financiers formels dans les PED sont composés principalement par : <br /> - la Banque centrale ;<br /> -les Banques et intermédiaires financiers (Banques commerciales, Banques d’affaires , Caisse d’épargne ,Organismes de crédit immobilier , Réseau d’épargne postale , Banques de développement , autres institutions financières , Compagnies d’assurance , etc ) ;<br /> -marchés financiers (valeurs mobilières).<br /> Malgré le développement spectaculaire de la finance informelle et de la microfinance dans certains pays, la dualité financement bancaire / financement par les marchés financiers occupe toujours une place centrale dans l’analyse du structure et de l’évolution du système financier des PED tout comme dans certains pays riches du nord vers les années 1980 et 1990.<br />D’une manière générale, une distinction fondamentale peut être établie dans les systèmes financiers des PED surtout depuis les années 1990 :<br /> -ceux où les banques et les autres intermédiaires financiers jouent un rôle dominant ;<br /> -ceux où les marchés financiers occupent une place centrale dans le financement de l’économie.<br />Quoi qu’il en soit, contrairement aux pays riches où le marché boursier est déjà largement développé, le secteur financier des PED reste encore fortement dominé par le secteur bancaire .L’explosion et le développement spectaculaire de l’activité boursière et les marchés financiers dans certains pays émergents<br />(Pays émergents d’Asie et d’Amérique latine) durant ces dernières décennies, avoisinant même les places financières des pays riches, ne les empêchent pas de figurer parmi les pays à « Economie d’endettement ».<br />Mais il est extrêmement difficile de faire une délimitation formelle que tel groupe de pays fait parti d’une économie d’endettement et tel groupe des pays à économie de marché financier. Frederic Poulon [2002, p.33] analysant la transition d’une économie d’endettement vers une économie de marchés financiers et prenant comme exemple le cas de la France (1981-1999) a constaté que l’ économie française était dans un état d’économie d’endettement jusqu’en 1990 .Se referant au taux d’intermédiation financière en termes d’offre ( au sens strict , c'est-à-dire le financement bancaire ) par les établissement de crédit , cet auteur a trouvé que l’ économie française a enregistré un taux d’intermédiation supérieure à la valeur critique 1 /2 jusqu’en 1990 .Ce taux a passé ainsi de 78% en 1981 à 65% en 1985 et est descendu à 45% en 1986 pour finir à 58% en 1990 date après laquelle il sera au dessous du niveau critique de 50% ( 45 % en 1991 , 2 % en 1993 et respectivement 32% et 37% en 1997 et 1999) .Toutefois F.Poulon , n’a pas manqué de noter que la transition de l’ économie française vers l’état d’économies de marchés financiers a commencé en 1983 .Une situation qui s’explique par le phénomène de désintermédiation financière au niveau mondial suite à l’ éclatement de la crise international de la dette en 1982 qui a profondément touché le fonctionnement des marches financiers internationaux mais aussi et surtout celui nationaux. Mais le résultat de l’ étude de Nicole Poulon Lafaye [2002, p .63-82] semble contredire la conclusion de F.Poulon selon laquelle la France est passée à l’ Etat d’économie d’endettement depuis 1990 .En effet ,Nicole Poulon Lafaye [Ibid , p.69] a pris en compte l’ indicateur d’intermédiation non plus en termes d’offres au sens strict mais au sens large .Le Conseil National de Crédit ( France ) a décidé depuis 1998 de calculer un nouveau indicateur d’intermédiation financière au sens large . Cet indicateur, contrairement à l’autre (en termes d’offres au sens strict) intègre non seulement les établissements de crédits (banques) mais aussi les sociétés d’assurances, les OPCVM (Organismes Public en Placement des Valeurs Mobilières) vue l’importance de ces institutions dans l’intermédiation. L’examen relatif à l’ évolution de ce taux d’intermédiation financière au sens large lui a permis de constater qu’en fait, l’ économie française est toujours dans un état d’économie d’endettement depuis 1990 .Ce taux a passé ainsi de 78% en 1981 à 64 % en 1985 avant de baisser à 58% en 1990 ,71% en 1993 et 70 % en 1995 .Les valeurs frontières de 40 % et de 48% enregistrées respectivement en 1986 et 1987 ne permettent pas de conclure que l’ économie française était dans un état d’économies de marchés financiers .Parallèlement, la Tunisie pressentant un taux d’intermédiation financière au sens large élevé avec un rythme de croissance soutenue ( 57 % en 1988 ; 67%en 1990 ; 71 % en 1993 et 70 % en 1995 ) est sans aucun doute une économie d’endettement. <br />Les résultats de l’étude de M Boutiller et J .C Bricongne [2006] qui couvre la période ( 1994 -2004 ) confirment la conclusion de F.Poulon selon laquelle l’ économie française est passée en état d’économie de marchés financiers si l’on se réfère au taux d’intermédiation au sens strict (y compris les crédits des sociétés d’assurance et des OPCVM ) .L’ analyse en termes d’intermédiation au sens large ( tient compte des placements en titres des institutions de crédits , les assurances et les OPCVM) ne corrobore pas ce constat. D ‘après Boutiller et Bricongne [2006] , en France, le taux d’intermédiation financière au sens strict (hors crédits des OPCVM et des sociétés d’assurasse) a passé de 54% à 39 ,5% de 1994 à 2004. Ce taux a passé de 55,4% à 40 ,4 % respectivement en 1994 et 2004 si on tient compte des crédits des OPCVM et des sociétés d’assurance. Le taux d’intermédiation au sens large quant à lui a passé de 76 ,2% en 1994 à 58 ,8% en 2004 .L’économie française est donc une économie de marchés financier si on se réfère au taux d’intermédiation au sens strict mais elle est une économie d’endettement si on tient compte du taux au sens large.<br />La situation des quatre autres pays riches (Etats –Unis, Royaume Uni, Allemagne, Espagne) mérite d’être mentionnée .Limitant l’analyse au taux d’intermédiation au sens strict, les Etats-Unis et le Royaume Uni sont déjà classés dans l’économie de marché financier, toutefois, cette affirmation est à relativiser car ils ne sont pas vraiment loin de la valeur frontière de 1/2 qui délimite notre classification En effet , le taux d’intermédiation financière des Etats-Unis et du Royaume Uni ont passé respectivement de 33,6% , 33 ,8% en 1994 à 42,9% et 38,9% en 2000 . En 2004, ce taux a été respectivement 47,7 % et 46,2% .L’Allemagne et l’Espagne par contre sont des pays qui méritent de figurer dans les pays à « Economie d’endettement» .Un taux d’intermédiation financière de 69,6% en 1994 ; 73,4% en 2000 et 68 ,6% en 2004 a fait de l’Allemagne le premier pays le plus intermédié parmi les pays les plus riches. L’Espagne avec un taux de 46,1% en 1994 ; 50,6 % en 2000 et 60,2% en 2004 n’en reste pas loin.<br />Les PED sont des pays à « Economie d’endettement » du fait de la prédominance du secteur bancaire et des intermédiaires financiers traditionnels dans le financement de leur économie. Nous verrons plus tard une analyse détaillée là dessus. Pour l’instant contentons nous d’un aperçu général relatif à leur niveau d’intermédiation financière tiré des travaux de certains auteurs qui ont analysé ce problème. <br />Dimitri Germidis et alii [1991, p.126-128] effectuant une étude spécifique sur quelques PED ont pu analyser le niveau d’intermédiation financière et l’état d’avancement de quelques PED. En effet, l’analyse de la répartition de l’épargne financière de quelques PED en 1985 ( en pourcentage du total des engagements bruts du système financier ) montre la prédominance du secteur bancaire .Il ressortait de cette étude que les banques commerciales représentent la part la plus importante du total des engagements bruts du système financier, soit en moyenne 50% .Ce ratio va de 31% au Brésil à 40% au Philippines, 45% en Malaisie ,54% en Corée du Sud 59 % en Thaïlande ,57% au Nigeria et 63% au Chili. Les banques centrales viennent au second rang avec des pourcentages qui vont de 10% en Malaisie et en Corée, 20% au Chili et 35% au Brésil et aux Philippines. Cette part reflète le degré d’intervention des autorités publiques dans l’activité économique. La part des établissements de crédits spécialisés correspond en grande partie à celles des banques de développement ; leur poids varie de 2% au Chili et au Nigeria à 8 % en Inde ,16 en Corée du sud et au Philippines et au 18% en Malaisie. Les systèmes de sécurité sociale et les compagnies d’assurance ne représentent qu’une fraction limitée du total des engagements du système financier. Ils n’occupent une place importante qu’en Malaisie et au Chili , grâce notamment au rôle des prévoyance dans ces pays . Les caisses d’épargnent représentent lorsqu’elles existent une part limitée du total des engagements bruts , qui va de zéro au Chili et au Nigeria à 4% au Philippines et 11% au Brésil. Le poids relatif des fonds mutualistes, des trusts et des banques d’investissement est du même ordre, c'est-à-dire entre 1% et 11% du total des engagements bruts .Ce ratio va de 0% au Thaïlande ,1% en Inde et au Chili ,5% au Brésil ,9% au Nigeria et11% en Corée du sud.<br />En ce qui concerne les marchés financiers, cette étude montre que la part des valeurs mobilières à long terme à revenu fixe et à revenu variable va de 11% en Corée , 20% en Thaïlande , 24% au Nigeria , 30% au Brésil à 48 % en Malaisie.<br />Chose curieuse, contrairement à l’apparence bon nombres des pays riches réputés par le développement spectaculaire de leur marché financier restent encore fortement dominés par la prédominance du secteur bancaire et le financement intermédié. <br />Les pays à économies d’endettement (surtout les PED) ont un fonctionnement spécifique par rapport aux pays à « économies de marchés financiers ».<br />Dans les pays à « économies d’endettement », les agents à capacité de financement préfèrent les placements dans les banques aux titres émis sur les marchés financiers .Généralement, cette préférence pour la liquidité des épargnants conduit les intermédiaires financiers à transformer les liquidités en prêts à moyen et à long termes. Par contre, dans une économie de marché financier, les intermédiaires financiers peuvent plus aisément financer leurs prêts à moyen ou à long terme par des ressources de même échéance grâce à des émissions sur les marchés financiers [SG Jeanneney, 1998, p.53-54] .<br />Comme l’a remarqué SG Jeanneney [Ibid, p.56-57], dans une économie d’endettement :<br /> i)-la création monétaire peut accroître l’investissement et à travers le multiplicateur keynésien d’investissement l’épargne globale ;<br /> ii)-le taux d’intérêt significatif du point de vue de l’investissement est le taux des crédits bancaires ;<br /> iii)-Il est possible de pratiquer une politique dirigiste du crédit (avec encadrement quantitatif du crédit bancaire et administration des taux d’intérêt. Les taux pratiqués par les banques peuvent être des taux de déséquilibre (la demande de crédit étant supérieure à l’offre) ;<br /> iv)-les banques sont généralement très dépendantes du refinancement de la Banque centrale, d’autant plus que dans les économies peu développées, la monnaie manuelle (émise par la banque centrale) constitue une part importante de la masse monétaire.<br />Dans ces conditions, il est difficile pour la banque centrale de pratiquer une politique de limitation quantitative stricte de l’offre de monnaie (politique de base monétaire). Il lui reste néanmoins la possibilité d’agir sur la demande de la monnaie centrale par une variation de son taux d’intérêt.<br /><br />La connaissance de l’état et du niveau d’intermédiation financière est une notion capitale pour appréhender le niveau d’indépendance financière des PED, mais l’analyse des indicateurs spécifiques relatifs au niveau de développement financier en constitue le pilier fondamental.<br /> <br />2- Indicateurs de développement financier des PED<br />2-1-Breve revue de littérature <br />Se questionner sur le niveau de développement du secteur financier d’un pays n’est pas chose facile. Quelle approche ? Quelles variables d’analyse à utiliser ? <br />Le FMI [2006] à travers sa publication de : « Indicateurs de Solidité <br />Financière » a déjà recensé plusieurs indicateurs permettant d’évaluer la solidité et la santé financière d’un pays .On peut lire à travers cette publication<br /> [FMI, 2006, p.23] : « Les indicateurs de solidité Financière sont calculés pour aider à évaluer et à surveiller les forces et les faiblesses des systèmes financiers. De telles évaluations doivent tenir compte de la situation spécifique du pays concerné, en particulier de la structure de son système financier .Pour simplifier, il importe de savoir si une économie est composée d’un petit ou d’un grand nombre de banques,si elle dispose ou non d’intermédiaires financiers diversifiés, si son marché boursier est complexe et liquide ou non et si les intermédiaires financiers opèrent au niveau international » .S’il est une évidence de reconnaître la portée scientifique et méthodologique de ces indicateurs , fruit même de plusieurs années de recherche de la Division Institutions Financières II du Département des Statistiques ( avec la collaboration des autres Départements ) , la délimitation et l’interaction entre les secteurs financiers domestique et étranger a été presque négligée . Cette délimitation entre les secteurs domestique /étranger via l’approfondissement des déterminants de cette indépendance financière nous permettra par la suite de proposer des indicateurs d’Indépendance Financière qui eux aussi ne sont pas exempt de critique.<br />Depuis les travaux novateurs de Keynes [1936] qui a révolutionné la macroéconomie contemporaine, de nombreux auteurs ont essayé de chercher des indicateurs permettant d’évaluer le niveau de développement et la solidité du secteur financier d’un pays. <br />Avant d’entrer dans le cœur du débat, il est crucial de rappeler brièvement les débats relatifs à l’interaction croissance économique / développement du secteur financier (ou développement du secteur réel /développement financier).<br />L’analyse de l’interaction du développement du secteur réel (à travers la croissance économique) et celui financier est un débat vieux de plus d’un siècle. La question posée est alors de savoir: « Est-ce que le secteur financier qui tire et influence le développement du secteur réel ou c’est l’inverse qui se produit ? ».<br />Walter Bagehot [1873] et Shumpeter [1911] ont été les premiers à mettre en évidence l’existence d’un lien entre la croissance économique et le développement financier. Trois positions marquent le lien entre le système financier et croissance économique.<br /><br />i)-Le secteur financier influe positivement sur la croissance économique <br />Ce premier groupe d’auteurs pense que le système financier a un impact positif sur la croissance économique. Il s’agit des auteurs comme Walter Bagehot [1873] et John Hicks [1969] qui ont montré le rôle critique qu’a joué le système financier dans l’essor de l’industrialisation en Angleterre en facilitant la mobilisation du capital .Schumpeter [1911] soulignant l’importance des banques via l’innovation technologique et le financement des entrepreneurs s’inscrit aussi dans le même ordre d’idée que Bagehot. <br />Les travaux de Gurley et Shaw [1960] (en approfondissant le rôle du secteur financier dans le processus de croissance économique) et Gerschenkron [1962] (qui a focalisé ses recherches dans l’analyse des écarts de développement par les différences du système bancaire) ont éclairé la voie dans recherche de l’existence du lien entre le secteur financier et la croissance économique. Mais les travaux ultérieurs de Goldsmith [1969] reste une référence .Dans ses travaux, Goldsmith [1969], s’appuie sur des données en coupe international sur la période 1860 à 1963 pour régresser la croissance moyenne sur le développement financier défini par la taille du secteur d’intermédiation financière (mesurée par la valeur de ses actifs sur le PIB).<br />Plus tard, Shaw et Mac Kinnon [1973] insistant beaucoup sur la théorie de la répression financière , Diamong .D et Dybvig.P [1983], Bencivenga et Smith [1991] mettant en avant le rôle du secteur bancaire ont permis de renouveler cette approche .Bencivenga, Smith et Starr [1996] ,Greenwood et Smith [1997], Rousseau et Wachtel [2000] quant à eux ont montré que la liquidité du marché boursier est importante pour la croissance économique.<br />Récemment , les travaux de Levine et King[1993] , Levine [1997 ,2000, 2004 , 2005] font autorité et constituent même les bases de références fondamentales en matière de l’analyse de l’ interaction entre le développement financier et croissance économique .Ross Levine [1997] s’intéressant sur un échantillon de 77 pays sur la période 1960-1989 a essayé de prouvé l’existence de lien formel entre le développement de la sphère réelle et la sphère financière . Même si son résultat n’est pas vraiment concluant , l’auteur trouve des corrélations substantielles entre certains indicateurs de la croissance économique et quatre indices de la maturité du secteur financier :i)- le ratio des passifs liquides du secteur ( monnaie en circulation et dépôts à vue ) par rapport au PIB , ii)- le rôle des banques primaires par rapport à la banque centrale ,iii)-la part du secteur privé dans le crédit intérieur ,iv)-les encours de crédit chez les entreprises privés par rapport au PIB. Levine constate également que pour 57 pays, le niveau initial (1960) du premier indice –passifs liquides/PIB prédit de façon significative les indicateurs de la croissance du PIB pendant les 30 années suivantes. On peut déduire aussi de l’étude de Levine qu’il n’est pas possible de prédire si le taux de croissance économique pourrait augmenter et le cas échéant de combien du fait de reformes financières entraînant certains changements spécifiques pour les principaux indices sectoriels. Mais les crises financières des pays émergents des années 1990 et des années subséquentes qui ont largement déstabilisés le secteur réel sont les preuves formelles de l’existence de lien de causalité entre le secteur financier et le secteur réel.<br />ii)-La croissance économique influe positivement le secteur financier<br />Le deuxième groupe d’auteurs au premier rang desquels figurent la Keynésienne Joan Robinson pense plutôt que c’est la croissance qui mène le système financier. Pour Robinson [1952] , le développement économique créerait des demandes de type particulier auxquelles répond le système financier en se développant . Le développement du secteur financier peut être donc interprété comme le résultat des demandes exprimées par le secteur productif. La causalité vu précédemment est alors inversée : le processus de croissance exige de nouveaux modes de financements, ce qui provoque le développement du secteur financier. Cette vision keynésienne de Robinson (qui s’oppose à la vision de Schumpeter qui accorde un rôle capital des banques) s’appuie sur le postulat selon lequel : « La où l’entreprise conduit, la finance suit ».La finance et les banques apparaissent alors comme étant des réponses endogènes à la demande exprimée par les agents économiques. Cependant, dans sa contribution de 1979, elle semble nuancer sa position qui se rapproche de la notion de pouvoir d’achat de Schumpeter. Elle reconnaît ainsi que la croissance peut être entravée par une insuffisance de crédit .Pour Robinson[1979] , une économie qui a atteint un certain degré de complexité a besoin de monnaie qui est la représentation abstraite du pouvoir d’achat à partir duquel des transactions peuvent avoir lieu. La vision de Robinson conduit en réalité à une causalité à double sens .Dans un premier temps, l’entreprise emprunte à une banque, puis lorsque le projet a porté ses fruits et accru les gains de l’entreprise, elle commence à émettre des actions ou des obligations et à rembourser l’emprunt à la banque, reconstituant ainsi son crédit pour pouvoir emprunter de nouveau. Le deuxième sens de la causalité se manifeste lorsqu’une proportion plus ou moins constante de l’investissement est financée, l’accroissement du taux d’investissement conduit à une augmentation des prêts bancaires. Ainsi, les crédits bancaires causent en premier lieu l’investissement lequel se traduit en retour par un accroissement du revenu national qui accompagne l’élévation du niveau d’investissement. Cette vision à double sens entre finance et développement réel conduit à considérer que Schumpeter avait partiellement raison.<br />iii)-Pas de causalité formelle entre le secteur financier et la croissance économique<br />Ce dernier groupe d’auteurs ne croit pas qu’il y ait une corrélation formelle entre système financier et croissance économique .Robert Lucas [1988] pense ainsi que le rôle des facteurs financiers dans la croissance est exagéré. Mayer [1988] quant à lui avance qu’un marché boursier développé n’est pas important pour le financement de l’entreprise. Stiglitz [1985,1999] corrobore ce constat affirmant que la liquidité des marchés financiers n’a pas d’impact sur le comportement des gestionnaires de compagnies et donc n’exerce pas un certain contrôle corporatif .La plupart des économistes du développement sont également sceptiques quant au rôle du système financier dans la croissance économique. Mais compte tenu du développement spectaculaire de la littérature sur la croissance endogène, certains auteurs comme Berthelemy et Varoudakis [1996] ont mis en évidence l’ambivalence de la relation entre développement financier et croissance. Le résultat de l’étude de ces deux auteurs débouche sur la non-linéarité entre un indicateur de développement financier et la croissance. Ils ont déterminé l’existence d’un seuil minimum de développement financier au-delà duquel il pourrait exister une causalité dans le sens finance vers croissance (ce pays passe ainsi d’un club de convergence à un autre).Cette corrélation peut être inversée ou négative dans le stade de maturité du secteur financier.<br /><br />Dans le but de mieux appréhender notre étude, se referant à la littérature dominante, l’approche développée par Levine [1993, 1997] sera adoptée ici. Dans une certaine mesure nous adoptons déjà alors la position de Levine et ses collègues selon laquelle : « Le secteur financier exerce une influence positive sur la croissance ».Mais cette position n’est pas formelle. Levine lui-même dans ces travaux a émis des doutes quant à la l’universalité de ce lien de causalité. Cette position nous permettra de proposer les indicateurs clefs de développement financier indispensable à notre analyse.<br /><br />2-2-Indicateurs de maturité financière<br /><br />Comme le note Aghion [2007, p.80] : « Dans son excellent revue de littérature dans le Handbook of Economic Growth, Ross Levine [2005] résume ainsi la recherche actuelle sur la finance et la croissance. Globalement ,l’ensemble des recherches actuelles suggère que les pays dont les banques et les marchés fonctionnent mieux se développent plus rapidement , les biais de simultanéité ne semblent pas affecter ces conclusions , une efficacité accru des systèmes financiers réduit les contraintes qui pèsent sur le financement externe des entreprises indiquent qu’il s’agit là d’un des mécanismes par lesquels le développement des marchés financiers influencent la croissance ».Levine à travers cette affirmation confirme l’ existence d’un lien de causalité formelle entre développement financier et croissance. Son article fondateur de 1997 a permis de tirer les indicateurs relatifs au développement financier.<br />Dans un article de 1997, le Professeur Levine Ross [1997] dans le but d’étudier la relation existante entre le développement de la sphère financière et la sphère réelle de l’économie a relevé quatre indices permettant d’évaluer le niveau de développement financier d’un pays. Ces indicateurs reflètent l’état de maturité financière d’un pays.<br /><br /> i)-La PROFONDEUR FINANCIERE : une mesure de la taille du secteur financier, donne le ratio des passifs liquides du secteur de la monnaie en circulation, plus des dépôts à vue et des passifs porteurs d’intérêts des banques et des intermédiaires financiers non bancaire sur le PIB (M2 /PIB).<br /> ii)-La BANQUE :une mesure du rôle des banques primaires vis-à-vis de la banque centrale , donne la part des banques primaires dans le crédit intérieur total , c'est-à-dire la créance des banques primaires , plus les actifs internes de la banque centrale.<br /> iii)-Le PRIVE :une mesure de la part du secteur privé dans le crédit intérieur, donne le ratio du crédit alloué aux entreprises privées, à l’ exclusion des entreprises d’Etat, par rapport au crédit intérieur total net du crédit octroyé aux banques .La Banque mondiale à travers ses interventions et les différents rapports accorde une importance particulière au développement du secteur privé .On peut lire ainsi dans le rapport annuel de la Banque mondiale [2007,p.21 ] : « Des marchés diversifiés efficaces et bien réglementés, ainsi qu’un cadre juridique et réglementaire favorable au secteur privé, permettant aux entreprises des microentreprises aux multinationales d’investir de manière productive , de créer des emplois et de se développer ». <br /> iv)-Le PRIVY :une mesure de l’ importance du crédit au secteur privé dans l’ économie dans son ensemble , donne le ratio du crédit aux entreprises privées (comme dans iii) par rapport au PIB .<br />A ces quatre indices relevés par Levine, nous allons en ajouter un relatif aux banques que nous appellerons « Banceco ».<br /> v)-Le BANCECO : C’ est le ratio des crédits bancaires par rapport au PIB .Cet indice est très important car il permet d’évaluer l’importance des banques dans le financement de l’ économie d’un pays donné.<br /><br />Au sens de Levine, l’hypothèse sous jacente des indices est que,plus chacun d’entre eux est grand au temps t ,plus rapide est la future croissance d’une économie .En d’autres termes ,plus le secteur financier est profond ( c’est à dire plus sa profondeur est grande ), plus le rôle la part su secteur privé dans le crédit intérieur est grande , plus le rôle des banques primaires est grand en comparaison de celui de la banque centrale , et plus le crédit en circulation dans les entreprises privés est grand par rapport à l’ économie globale , et plus le taux de croissance de l’ économie est élevé . <br />Il est crucial de rappeler que ces indicateurs cernent des caractéristiques spécifiques du secteur financier et reflètent le niveau global de sa taille .Ils ne disent rien de certains détails structurels et institutionnels jugés significatifs .<br /><br />1-2-2-1-Analyse globale des maturités financières des PED<br />Le tableau 1 ci-après nous retrace l’état global du secteur financier des PED conformément aux critères d’évaluation proposés précédemment. Le tableau 2 tiré de l’étude de King et Levine [1993] nous permet de faire une comparaison relative à notre résultat.<br /><br />Tableau 1 : Indicateurs de développement financier des PED (1) <br /><br /> 1980 1985 1990 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />M2/PIB 0,29 0,31 0,33 0,38 0,38 0,41 0,44 0,47 0,48<br />PRIVE 0,79 0,73 0,73 0,74 0,75 0,71 0,69 0,69 0,69<br />PRIVY 0,27 0,30 0,32 0,32 0,32 0,35 0,35 0,34 0,34<br />BANQUE 0,65 0,65 0,76 0,79 0,78 0,77 0,76 0,78<br />BANCECO 0,37 0,37 0,37 0,38 0,41 0,4 0,44 0,43<br />(1) PED : L’échantillon est composé de 17 pays en développement dont Afrique : Algérie, Bénin, Cameroun, Madagascar ; Amérique latine :Argentine , Brésil , Equateur ,Mexique ; Asie :Chine ,Inde , Indonésie ,Thaïlande , Corée du sud.<br />Source : Calcul de l’auteur à partir du Statistiques Financières Internationales, FMI, 2002.<br /><br />Tableau 2: Indicateurs de développement financier de King et Levine pour l’année 1985<br /><br /> Très Riche Riches Pauvre Très Pauvres<br />M2/PIB 0,67 0,51 0,39 0,26<br />PRIVE 0,71 0,58 0,47 0,37<br />PRIVY 0,53 0,31 0,20 0,13<br />BANQUE 0,91 0,73 0,57 0,52<br />Nb : Echantillon 29 pays<br />Source : King et Levine [1993].<br /><br />Il ressort du tableau 1 que le secteur financier des PED dans l’ensemble est encore dans un état embryonnaire. <br />i)-Le degré de monétisation de l’économie (M2/PIB) n’a cessé de s’amplifier tout au long de la période d’étude (1980-2000) passant respectivement de 0,29 à 0,31 en 1980 et 1985 et respectivement de 0,38 et 0,48 en 1995 et 2000 .Il est important de noter que le niveau moyen de cet indicateur (pour l’année 1985) trouvé par Levine [1993] pour les pays très riches est de 0, 67 et 0,51 pour les riches, respectivement 0,39 et 0,26 pour les pauvres et les pays très pauvres <br />( Tableau 2). A partir de 1995, le niveau moyen de la profondeur financière des PED a dépassé le seuil critique de 0,365 (avancé par Varoudakis et Berthelemy [1998] au-delà duquel un pays est jugé avoir affranchi le premier stade du développement financier. Mais quoi qu’il en soit ce faible niveau d’approfondissement financier (profondeur financière) des PED reflète la faible taille de leur secteur financier qui malgré le développement du secteur bancaire reste encore fragile. L’hypothèse selon laquelle le taux de liquidité (M2/PIB) est un indicateur crucial du niveau de développement financier reste quand même critiquable [Fry ,1997] .Selon Fry, cet indicateur est une estimation correcte du développement de la finance dans des pays aux premiers stade de leur développement, du fait notamment du poids prédominant des banques dans le financement des entreprises et par le sous-développement des marchés financiers, ce qui n’est plus le cas des pays où les marchés financiers sont déjà largement avancés . En fait, dans des économies financièrement développées, il est probable que la vitesse de circulation monétaire tende à augmenter plus vite que la masse monétaire. Dans ce cas, le taux de liquidité pourrait négativement corrélé avec les évolutions du PIB, contrairement à ce que prévaut Levine .L’utilisation de cet indicateur pour les PED est à notre sens justifié par le fait qu’ils sont tous (même les pays émergents) des pays à « Economie d’endettement » où la monnaie et la quasi –monnaie occupent une part non négligeable de la masse monétaire et où les Banques prédominent. <br />ii)-L’indicateur PRIVE (Crédit au secteur privé /Crédit intérieur) montre une importance capitale du secteur privé. En effet, le secteur privé accapare presque deux tiers ou plus des crédits intérieurs dans les PED passant de 0,79 en 1980 à 0,73 de 1985 à 1990 et 0,69 en 2000.Notre résultat ne cadre pas vraiment avec les résultats de King et Levine [1993], qui montrent que les pays pauvres et très pauvres censés représentés les PED ont eu un indice PRIVE respectivement de 0,47 et 0,37 en 1985 .Dans notre cas, cet indice est 0,73 en 1985 .Cette différence est attribuée d’une part à la faiblesse de notre échantillon,d’autre part aux pays qui composent l’ échantillon. <br />iii)-L’analyse de la variable PRIVY (Crédit privé /PIB) montre une tendance croissante tout au long de la période considérée passant de 0,27 à 0,30 entre 1980 et 1985 et respectivement de 0,32 à 0,34 entre 1990 et 2000 .A titre de comparaison, dans l’étude de King et Levine [1993], cet indice est de l’ordre de 0,20 et 0,13 respectivement pour les pays pauvres et très pauvres en 1985 et respectivement 0,53 et 0,31 pour les pays très riches et les pays riches.<br />iv)-La variable BANQUE (Crédit bancaire/ Crédit bancaire plus créances internes de la Banque centrale) a enregistré une quasi-stabilité à partir de 1996 après la tendance croissante amorcée depuis 1985 .Les Banques ont assuré ainsi 65% des actifs financiers internes des PED en 1985 et respectivement 76 % et 0,78% en 1995 et 2000.Ce fait corrobore bien le fait que ces pays sont des pays à « Economie d’endettement ».Le fait que les Banques assurent presque deux tiers des actifs internes des PED est un signal fort de l’importance du secteur bancaire dans les PED , ce qui ne réduit pas forcement la marge de manœuvre de la Banque centrale . Dans une « Economie d’endettement », la maîtrise des variables de contrôle de la politique monétaire par la Banque centrale est de plus en plus certain (on ne tient pas compte des autres paramètres exogènes).<br />v)-La variable BANCECO (Crédit bancaire /PIB) a suivi une tendance à la hausse 1985 à 1998 passant de 0,37 à 0,4 avant de se stabiliser à 0,44 et 0,43 respectivement en 1999 et 2000 . <br /><br />A noter que ces chiffres sont à interpréter avec précaution car les disparités du niveau de développement financier, les structures économiques et les cadres institutionnels ne sont pas les mêmes dans l’ensemble des PED .Ce qui nous amène à une analyse régionale de l’évolution de ces indicateurs.<br /><br />1-2-2-2-Analyse régionale des maturités financières des PED <br />L’analyse globale du niveau de développement financier des PED ne nous permet pas vraiment d’avoir une vision claire et nette de chaque région .Il importe ainsi de prolonger l’analyse en termes régionale. Les tableaux 3-4-5 ci- après nous retracent l’évolution de ces indicateurs pour trois groupes de régions à savoir l’Afrique, l’Amérique latine, l’Asie qui constituent les principales délimitations régionales de notre étude.<br /><br />Afrique <br />Le secteur financier de l’Afrique, d’après ce qu’on entend partout dans les études et différents rapports des organismes internationaux, gouvernementaux et paragouvernementaux est déficient, mal -organisé et très segmenté. La Banque mondiale [Ibid,p.21] note ainsi : « Des marchés efficaces sont particulièrement nécessaires en Afrique où le développement du secteur financier est inégal, la réglementation commerciale excessive, l’accès au crédit limité surtout dans les zones rurales et l’intermédiation financière moins répandue que dans n’importe quelle région du monde ».<br />En nous référant au tableau 3 ci-après, ce constat semble être confirmé rien qu’en comparant l’indice d’approfondissement financier à ceux des autres PED.<br /><br /><br />Tableau 3: Indicateurs de développement financier de l’Afrique (1) <br /><br /> 1980 1985 1990 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />M2/PIB 0, 32 0,34 0,26 0,24 0,22 0,24 0,24 0,26 0,26<br />PRIVE 0,86 0,79 0,75 0,47 0,52 0,50 0,55 0,69 0,69<br />PRIVY 0,32 0,33 0,23 0,08 0,08 0,06 0,07 0,08 0,08<br />BANQUE 0,70 0,63 0,62 0,65 0,64 0,65 0,67 0,70<br />BANCECO 0,35 0,27 0,18 0,17 0,16 0,18 0,19 0,17<br />(1) : Algérie, Bénin, Cameroun, Madagascar.<br />Source : Calcul de l’auteur à partir du Statistiques Financières Internationales, FMI, 2002.<br /><br />En effet, l’indice de la profondeur financière ( M2 /PIB) de l’Afrique a passé de 0,32 en 1980 à 0,34 en 1985 et respectivement 0,24 et 0,26 en 1995 et 2000.<br />Parallèlement, l’indice PRIVE a passé de 0,86 en 1980 à 0,79 en 1985 et 0,69 en 2000.<br />La variable PRIVY a enregistré une forte régression durant la période d’étude passant de 0,32 en 1980 à 0,08 en 1995 et 2000. La forte baisse de cette variable est attribuée à l’importance grandissante du secteur public (gouvernemental) dans ce continent. <br />La variable BANQUE mérite une attention particulière. L’examen relatif à l’évolution de cette variable montre une grande importance des banques vis-à-vis da la banque centrale. Les banques ont assuré environ 70 % des actifs financiers internes en Afrique (l’échantillon) en 1985 et respectivement 62% et 70% de ces actifs en 1995 et 2000. Paradoxalement, cette valeur (surtout en 1985 et depuis 1998) est très proche du niveau trouvé par King et Levine [1993] pour les pays riches (0,73) en 1985 (voir tableau 9) et loin du niveau correspondant aux pays pauvres et les pays très pauvres qui a été respectivement de 0,57 et 0,52. Dans notre cas, cette valeur est de 0,70<br /> (en 1985 ), largement supérieure à celle de King et Levine pour les pays pauvres et très pauvres en 1985.Cette différence est justifiée par l’importance des Banques d’ Etat dans les pays qui composent notre échantillon pendant les années 1980 et le début des années 1990. Dans les pays comme le Cameroun, Madagascar, Bénin et Algérie, l’Etat a toujours occupé une place capitale dans le secteur bancaire .Les nationalisations successives des années 1970 et 1980, ont fait que l’Etat était devenue acteur principal du secteur bancaire comme résultat explosion des crédits bancaires et des financements des grands programmes d’investissement à outrance (Comme le cas de Madagascar vers la fin des années 1970 et début 1980). Le niveau élevé de l’indice Banque (Environ 0,65 ou plus) enregistré depuis 1996 reflète l’assainissement et la bonne santé du secteur bancaire du continent à cause de la privatisation du secteur qui a fait explosé les crédits intérieurs mais aussi et surtout la maîtrise des crédits de la Banque centrale dans l’économie (financement du déficit). <br />La baisse tendancielle de l’indice BANCECO (passant de 0,35 en 1985 à 0,18 en 1995 et 0,17 en 2000) confirme la diminution relative du rôle des banques dans l’économie.<br /><br />Amérique latine<br />Les pays de l’ Amérique Latine sont réputés pour l’instabilité de leur secteur financier. La crise d’endettement international des années 1980 a fait sa gestion en Mexique avant de faire une tache d’huile dans les autres PED de la région, de l’Afrique et de l’Asie. Les crises successives des années subséquentes : crise Mexicaine de 1994, crise brésilienne de 1998, crise de la dette souveraine de l’équateur de 1998, crise de l’Argentine de 2002 reflètent la fragilité financière permanente de ces pays qui évidement nous renvoie à l’analyse du niveau de développement de leur secteur financier (Tableau 4).<br /><br /><br />Tableau 4 : Indicateurs de développement financier de l’Amérique latine (1) <br /><br /> 1980 1985 1990 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />M2/PIB 0,22 0,17 0,19 0,26 0,26 0,28 0,28 0,28 0,27<br />PRIVE 0,73 0,52 0,55 0,86 0,83 0,74 0,70 0,65 0,68<br />PRIVY 0,19 0,15 0,18 0,25 0,21 0,23 0,24 0,24 0,23<br />BANQUE 0,55 0,55 0,79 0,85 0,89 0,84 0,81 0,81<br />BANCECO 0,18 0,24 0,28 0,26 0,29 0,29 0,30 0,29<br />(1) : Argentine, Equateur, Brésil, Mexique<br />Source : Calcul de l’auteur à partir du Statistiques Financières Internationales, FMI, 2002.<br />A priori, l’examen rapide relatif au tableau 4 indique un faible niveau de monétisation de l’économie, une forte implication du secteur privé et du secteur bancaire dans l’économie.<br />L’indice relatif à la profondeur financière (M2 /PIB) est faible, avoisine même le niveau de l’Afrique .Cet indice passe ainsi de 0,22 en 1980 à 0,26 en 1995 et 0,27 en 2000.Les pays d’Amérique latine sont alors des pays à faible niveau de monétisation .Ce faible niveau de monétisation reflète la réticence de la population à détenir des actifs liquides vue l’hyperinflation et les désordres monétaires qui caractérisent ces pays. Les gens ont tendance ainsi à détenir des actifs moins liquides et les transformer en actifs liquide en cas de crise comme a été le cas en 2002 en Argentine. A titre d’illustration, cet indice a été de 0,24 en 1980 en Argentine, 0,11 en 1990 et 0,31 en 2000 .Dans la même période, il a été respectivement 0,11 et 0,25 en 1980 et 1985 au Brésil et 0,28 en 2000.<br />L’indice PRIVE ( Crédit au secteur privé / Crédit intérieur) montre une importance capitale du secteur privé malgré une forte régression enregistrée entre 1980 et 1990 .Cet indice a passé de 0,73 en 1980 à 0,55 en 1990 et 0,67 en 2000 .<br />Parallèlement, la variable PRIVY (Crédit privé /PIB) a enregistré un résultat médiocre (en déca de la moyenne des PED et légèrement au dessus de l’Afrique). Cet indice a passé ainsi de 0,19 à 0,15 en 1980 et 1985 et de 0,25 à 0,23 en 1995 et 2000 alors que la valeur moyenne de l’ étude de King et Levine [1993] a été respectivement 0,20 et 0,13 pour les pays pauvres et très pauvres en 1985 . <br />La variable BANQUE montre le rôle capital du secteur bancaire vis-à-vis de la Banque centrale. Cette variable a passé de 0,55 à 0,79 de 1985 à 1995 et 0,81 en 2000.La stagnation de cette variable observée entre 1985 et 1990 est attribuée à la réticence des banques à financer les activités économiques dans les PED suite à la crise d’endettement international qui a fait naître des créances douteuses dans la majorité des PED surtout en Amérique latine (dont les pays de l’échantillon).<br />La faible valeur de la variable BANCECO reflète le fait que les secteurs bancaires de ces pays ne sont pas vraiment dynamiques.<br /><br />Asie<br />Ces deux dernières décennies, le continent asiatique (surtout les pays émergents ) se différencie de d’Afrique et de l’Amérique latine par le dynamisme spectaculaire de leur secteur financier conjugué au développement spectaculaire du secteur réel. Ces pays ont dégagé un taux de croissance moyen de plus de 6% et plus de 10 % pour la chine durant la dernière décennie et de nos jours .Mais la crise asiatique de 1997 est un signal fort de la fragilité financière de ces pays. Crise attribuée souvent au phénomène de Péché Originel d’Eichengreen et Hausmann [1999,2003] et l’Arrêt Brutal (Sudden Stopps) de Calvo [1998, 2004] , elle trouve avant tout sa source dans l’ état d’avancement de leur secteur financier ( Tableau 5).<br /><br />Tableau 5 : Indicateurs de développement financier de l’Asie (1) <br /><br /> 1980 1985 1990 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />M2/PIB 0,32 0,42 0,54 0,63 0,66 0,72 0,80 0,86 0,90<br />PRIVE 0,77 0,87 0,88 0,90 0,90 0,88 0,83 0,72 0,70<br />PRIVY 0,31 0,41 0,56 0,63 0,67 0,75 0,75 0,71 0,70<br />BANQUE 0,71 0,78 0,86 0,87 0,82 0,81 0,81 0,84<br />BANCECO 0,46 0,59 0,66 0,70 0,78 0,81 0,82 0,83<br />(1) : Inde, Chine, Indonésie, Corée du Sud, Thaïlande.<br />Source : Calcul de l’auteur à partir du Statistiques Financières Internationales, FMI, 2002.<br />En nous referant au Tableau 4, on constate que la profondeur financière (M2/PIB) de l’Asie (l’échantillon) est déjà largement avancé .Ce qui signifie un niveau de monétisation élevé de l’économie .Cette variable a presque triplé de valeur en 20 ans passant de 0,32 en 1980 à 0,63 en 1995 et 0,90 en 2000.Ce niveau elévé de l’indice approfondissement financier met en lumière l’ état d’avancement et la dynamique considérable du secteur financier de l’ Asie <br />( pays émergents de l’ Asie ).Le niveau d’après 1996 ( 0,66 et plus ) avoisine ou dépasse même le niveau de profondeur financière des pays riches ( 0,51 ) et des pays très riches ( 0,67 ) relatif à l’ année 1985 [King et Levine ,1993] .<br />A titre d’illustration, à noter que cet indice a passé de 0,37 à 0,42 de 1980 à 1990 en Inde et 0,56 en 2000 .En chine , il a passé de 0,36 à 0,80 de 1980 à 1990 et 1,52 en 2000 .En Indonésie ,Corée du Sud et Thaïlande , il est passé respectivement de 0,16 ; 0,33 et 0,38 en 1980 à 0,40 ; 0,38 et 0,70 en 1990 , enfin 0,57 ; 0,79 et 1,05 en 2000.Se referant à ces valeurs , on peut déduire que la chine et la Thaïlande sont des pays largement monétisé par rapport à la Corée du sud , l’ Indonésie et l’Inde. Toutefois, ils représentent tous un indice jugé significatif largement au dessus du seuil minimal de développement financier de 0,365 avancé par Varoudakis et Berthelemy [1998].<br />L’analyse des variables PRIVE et PRIVY font ressortir une importance capitale et une forte implication du secteur privé dans l’économie. L’indice PRIVE passe ainsi de 0,77 à 0,88 de 1980 à 1990 et 0,70 en 2000. Ce secteur englobe alors presque deux tiers ou plus même des crédits intérieurs. On voit bien la dynamique du secteur privé dans ce continent .L’indice PRIVY a aussi enregistré une performance remarquable passant de 0,31 à 0,56 de 1980 à 1990 et 0,70 en 2000.<br />En ce qui concerne la variable BANQUE ,la dynamique du secteur bancaire est remarquable .Cet indice a passé de 0,71 à 0,86 de 1980 à 1995 et 0,84 .La crise asiatique de 19997 a affecté d’une manière moins significative le secteur bancaire car l’indice Banque a passé de 0,87 en 1996 avant la crise à 0,81 en 1997 pendant la crise et s’est stabilisé à 0,81 pendant les deux années qui ont suivi la crise c'est-à-dire en 1998 et 1999 .La valeur élevée de cet indice Banque ( supérieure à 0,70 ) pendant la période d’étude reflète bien la forte implication du secteur bancaire dans ces pays et son rôle capital vis-à-vis de la Banque centrale.<br />La dynamique du secteur bancaire est confirmée si on analyse l’évolution de la variable BANCECO .Cet indice a passée ainsi de 0,46 à 0,66 de 1985 à 1995 et 0,83 en 2000 .<br /><br /><br />En bref , en nous référant aux tableaux 3-4-5, parmi les PED ,les pays de l’ Asie mènent la cadence en matière de développement financier , suivi de l’ Amérique latine et de l’Afrique qui comme toujours termine la marche. L’indicateur relatif à la profondeur financière ( M2/PIB ) ,les indices BANQUE et BANCECO corroborent ce constat. La supériorité asiatique est nette devant les résultats moyens de l’Amérique latine et la performance médiocre de l’Afrique. Si les indicateurs directs de développement financier montrent une nette différence entre ces trois régions, l’analyse des deux autres indicateurs indirects à savoir le PRIVE (Crédit privé / Crédit intérieur) et le PRIVY (Crédit privé / PIB) ne nous permet pas de faire une conclusion nette. Une analyse approfondie de l’évolution de ces deux variables nous permet quand même de confirmer la classification précédemment.<br /><br /> <br />1-2-3-Indicateurs relatifs au marché boursier<br /><br />Compte de tenu de l’importance du développement spectaculaire des marchés boursiers dans certains PED (quelques pays émergents d’Asie et d’Amérique latine, quelques pays d’Afrique) il s’avère capital d’intégrer dans notre analyse deux nouvelles variables : la capitalisation boursière et le turnover. Ces variables permettent d’évaluer la taille et la liquidité du marché. Levine et zervos [1996] ont été les premiers à avoir développé suffisamment cette approche.<br /> i)- Le Ratio de capitalisation boursière sur le PIB ( CapBour/PIB ) permet d’évaluer la taille du marché .La capitalisation boursière est égale à la valeur totale de tous les titres inscrits . Pour Levine et Zervos , la taille du marché boursier est positivement corrélée avec l’ habilité à mobiliser le capital et à diversifier le risque.<br /> ii)-Le Turnover (TURN) est le taux de rotation en volume c'est-à-dire le rapport des transactions en volume sur la capitalisation boursière en volume. Cette mesure complète aussi la mesure concernant la taille car un marché peut être important mais inactif.<br />Constatant l’importance de la libéralisation financière dans les pays émergents, et faute de données statistiques suffisantes permettant de calculer ces indicateurs, nous nous limiterons ici aux données de Levine et Zervos de 1996.<br />Le tableau 6 ci-après met en évidence l’évolution de ces indicateurs pour certains pays émergents.<br /><br />Tableau 6 : Indicateurs du marché boursier des pays émergents<br /><br /> CapBour/PIB Turnover<br /> Avant Après Avant Après<br />Argentine 0,0115 0,0658 1,167 3,395<br />Brésil 0,0565 0,3268 4,361 3,790<br />Mexique 0,0762 0,2894 7,477 3,561<br />Philippines0,0712 0,2457 4,513 2,015<br />Thaïlande 0,0682 0,4172 6,213 0,8561<br />Inde 0,0749 0,2397 5,059 3,343<br />Pakistan 0,0581 0,1620 0,720 1,474<br />Jordanie 0,4205 0,5714 0,607 2,026<br />Source :Levine et Zervos ,1996.<br />Ce tableau montre que l’intégration financière a permis d’augmenter la capitalisation boursière des marchés émergents surtout dans des pays comme la Thaïlande, la Jordanie et le Brésil où elle (la capitalisation boursière) a déjà enregistré un score significatif .Toutefois, l’évolution de l’indicateur TURNOVER dans des pays comme le Brésil, le Mexique, le Philippines, la Thaïlande et l’Inde reflète le manque de dynamisme de ces marchés. Certains pays émergents n’ont pas pu alors dynamiser les transactions au sein de leurs bourses de valeur mobilières de façon à ce que les taux de transactions suivent le rythme de croissance de la capitalisation. Ce fait s’explique par le faible pouvoir de financement du marché financier. Une étude de la Banque Européenne de l’Investissement [2006] a pu montrer la situation globale des PED mettant en exergue les indicateurs relatifs au Turnover et à la capitalisation boursière comme le montre le tableau 7 .<br /><br />Tableau 7 : Indicateurs du marché boursier des PED et des autres pays (en % )<br /><br /><br /> Afrique Asie Amq lat PaysMed UE 25 UE8 EU<br />TURNOVER<br /> 36,1 90,4 23,7 107,4 93,3 41,7 169,1<br />CapBour <br />Privé/PIB 9,7 11,4 6,7 nd 39,4 4,9 106,8<br />CapBour <br />Publiq <br />/PIB 36,4 16,9 25,9 42,5 47,1 29,3 44,1<br />Note : Amq lat : Amérique latine, PaysMed : Pays de la Mediterannée, UE : les 25 pays membres de l’ Union Européenne, U8 : Les huit pays de l’Europe centrale et orientale qui ont adhéré l’Union Européenne en 2004, EU : Etats-Unis.<br />Source : Banque Européenne d’Investissement ,2006 , Tendance économique dans les pays partenaires (p.19).<br />L’examen relatif à ce tableau montre une forte dynamique du marché boursier des pays de la Mediterannée et asiatique présentant un taux de rotation respectif de 107,4% et 90,4% avoisinant ou dépassant même la performance des 25 pays de l’Union Européenne .Chose surprenante, l’ Afrique dépasse même l’Amérique latine en matière de capitalisation boursière ( privée ou publique ) mais aussi en matière de rotation des valeurs mobilières (Turnover).La performance globale des PED ( Asie, Amérique latine , Afrique , Pays de la Mediterannée ) est comparable à celle des huit nouveaux membre de l’ Union Européenne ( UE8).Il est quand même important de noter que ces indicateurs reflètent largement la situation des pays émergents parmi les PED mais non pas de l’ensemble des PED .Le résultat significatif de l’ Afrique est alors biaisé par la performance de l’Afrique du Sud. La dynamique de l’Asie et de l’Amérique latine est attribuée aux pays émergents de ces deux continents.<br /><br />Si les indicateurs relatifs au secteur financier présentés jusqu’ici permettent d’avoir une vision d’ensemble de son état d’avancement, ils ne fournissent pas des informations fiables quant à sa solidité .<br /><br />1-2-3-Indicateurs de solidité du secteur financier des PED<br />Les indicateurs proposés précédemment ne permettent pas d’évaluer la solidité du secteur financier. Ce sont des indicateurs relatifs à la taille et à la liquidité réelle de l’économie. N’est-il pas alors capital de proposer d’autres indicateurs permettant d’évaluer la solidité du secteur financier du pays en question ? Trois indicateurs à savoir le rendement de l’ actif , le Ratio prêts non productifs sur le total des prêts , le capital réglementaire rapporté à l’ actif pondéré en fonction des risques permettent d’évaluer cette solidité du secteur financier comme le montre le tableau 8 ci- dessous .<br /><br />Tableau 8 : Indicateurs de solidité du secteur bancaire des PED ( en %)<br /><br /> Rendement de l’actif Prêts non productifs sur total des prêts Capital réglementaire sur actif pondéré en fonction des risques<br /> 2002 2003 2004 2002 2003 2004 2002 2003 2004<br />PaysEmerg Asie 0,8 0,9 1,3 15,5 13,1 10,8 13,8 14,31 14,3<br />Amérique latine -1,3 1,3 1,6 12 9,6 6,9 13,7 14,7 16,1<br />Moyen Orient 1,2 1,2 1,5 14,7 14,3 13,4 15,2 14,9 14,6<br />Afrq Subsahar 2,1 3,1 3,1 16,9 14,6 13,3 17,7 16,6 16,9<br />Source : FMI , Global Stabilty Reviw [ 2005 ].<br /><br />L’examen relatif au tableau 8 montre que le secteur bancaire des PED affiche des indicateurs agrégés de performance modeste. Ce fait reflète bien les conditions d’activité difficile et l’insuffisance de la pratique de gestion des risques. La faiblesse du rendement de l’ actif ,conjugué à l’importance des taux de prêts non productifs, malgré le résultat encourageant au niveau du ratio d’adéquation du capital ( capital réglementaire / actif pondéré en fonction des risques ) illustre la fragilité du secteur bancaire des PED .Une analyse approfondie de ce tableau permet d’avancer que le Moyen Orient et l’ Afrique Subsaharienne sont fortement exposés si on se réfère à l’indicateur relatif au prêts non productifs alors que l’ Amérique latine et les pays émergents d’Asie affichent une certaine stabilité .La tendance se renverse si on s’intéresse au rendement de l’ actif, une situation paradoxale car ces deux sous-régions <br />(Afrique subsaharienne et le Moyen orient) sont largement marginalisées par les créanciers privés pour des causes diverses.<br />Si on prolonge l’analyse dans le cadre des marchés financiers (tableau 9), on aperçoit que l’indicateur relatif à la volatilité des rendements boursiers affiche une performance notable dans tous les pays de l’échantillon à l’exception du Brésil et de l’Argentine qui ont connu une hausse de cet indicateur au cours de la période considérée (avant et après la libéralisation financière).<br /> <br />Tableau 9 : Volatilité des rendements boursiers des pays émergents<br /><br /> Volatilité des Rendements boursiers<br /> Avant Après<br />Argentine 0,281 0,428<br />Brésil 0,184 0,428<br />Mexique 0,107 0,103<br />Philippines 0,070 0,069<br />Thaïlande 0,056 0,068<br />Inde 0,036 0,070<br />Pakistan 0,030 0,060<br />Jordanie 0,044 0,042<br />Source :Levine et Zervos , 1996 .<br /><br />Tel qu'on a pu constater à travers les différents données et tableaux de cet article , le defi du secteur financier reste de mise dans les PED.Si la suprematie asiatique est une évidence , le reveil de l' Amérique latine et de l' Afrique se dessine à l' horizon .Mais le fossé qui separe les pays émergents et les PMA restent encore une évidence dans les trois régions des PED ( Afrique , Asie et l' Amérique latine ).RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-38733084905351471232008-01-31T08:12:00.001+00:002008-01-31T08:12:52.843+00:00KEYNES IS BACK IN STATES : ARTICLE A VENIRA TRES BIENTOTRJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-47653166172355407152008-01-25T09:34:00.000+00:002008-01-25T11:01:51.708+00:00HOLD UP A LA SOCIETE GENERALE:VENT DE PANIQUE QUI EBRANLE LA TROISIEME BANQUE FRANCAISEHOLD UP A LA SOCIETE GENERALE : VENT DE PANIQUE QUI EBRANLE LA TROISIEME BANQUE FRANCAISE<br />Alors que les tempêtes et l’ouragan de la crise des Subprimes continuent de faire ravage partout aux Etats-Unis ,en Europe et l’ Asie , voilà un autre séisme vient ébranler la société générale .On apprend depuis hier ( 24 janvier 2008 ) que la Société Générale a été victime d’une fraude dissimulée d’un de ses Golden Boys ( courtier) en la Personne de Jérôme Kerviel ( formé à l’Université de Lyon 2 Master Finance ).Jerom Kerviel , d’après les dires de la Direction Générale , c’est un courtier de 31 ans qui entre dans la Boite ( Banque ) en 2000 . Il a travaillé pendant 5 ans dans l’organe de contrôle de la Banque (Back office ) avant d’être affecté à la salle de marché – organe qui assure la vente et les titres de la Banque .Notre intention n’est pas ici de faire un procès d’intention à ce jeune courtier hors paire mais de s’interroger sur l’ effectivité de cette accusation qu’on lui a fait subir ces derniers jours .<br /> La société générale affirme avoir enregistrée une perte de dépréciation d’actif causée par la crise de supprime de l’ordre de 2 milliards d’euros , à cela s’ajoute les 4,9 milliards de perte relative aux fraudes orchestrées par ce courtier ( Jérôme Kerviel) depuis presque un an .Si la plupart des spécialistes s’accordent à dire qu’il est peu probable qu’il a pu agir seul ( au moins il y en a un ou des complices ) .La vraie question est de se demander comment serait il possible qu’un simple courtier de premier rang ( qui touche à peine 100000 euros par an avec commission ) arrive –t-il à dissimuler une somme astronomique de l’ordre de 50 milliards d’euros via la création d’une société fictive dans une grande banque comme la Société Générale. Etant spécialiste et un jeune doué de l’informatique qui a déjà travaillé pendant 5ans dans l’organe de contrôle de la Banque, ce jeune courtier a pu déjouer les rouages de contrôle de la Banque. Mais un problème surgit, effectivement Jérôme Kerviel a engagé une somme astronomique de l’ordre de 50 milliards d’euros arrivée à échéance le 19 janvier dernier. Découvrant la fraude, les responsables de la Société Générale ont décidé de liquider toutes les opérations relatives à cet engagement en vendant ces actions .Et voilà le problème, ça tombe mal puisque dans un contexte marqué par la crise des subprimes qui fait ravage partout, la défiance est de mise, il est normal alors de vendre à perte. Et c’est ce qui se produit, la Soc Gen a été obligée de vendre des actions qui valaient 50 milliards d’Euros (une somme qui dépasse même le fonds propre de la Banque !!!! ) à un Prix de 45 milliards d’euros dans une ambiance morose de marché financier et du secteur bancaire. Précisons que si elle a ( Société Générale ) vendu ces actions dans un contexte de stabilité des marchés , la Banque aurait pu gagner des plus values de l’ordre de 5 milliards d’euros ou plus même .5 milliards d’Euros , c’est presque le bénéfice annuel de la Société Générale , presque la moitié du Budget de l’ enseignement supérieur en France ( 12 milliards d’euros en 2008 ) , 1/ 8 du déficit budgétaire de la France en 2008 ( 43 milliards d’euros ) , donc c’est de l’ argent qui peut faire quelque chose .Malheur alors à ce jeune courtier très doué qui manque évidement de rigueur professionnel ( il ne s’est pas enrichi dit-on de cette manipulation juste le plaisir de déjouer et contourner le système de contrôle de la Banque ).Tel qu’on l’a vu, les systèmes de contrôle et le système de sécurité des grandes banques ne sont pas alors infaillibles .Il y a encore des failles quelques part .C’est l’affaire des riches dit-on du coté des pauvres et c’est vrai .Rappelons que les petits clients de la Banque n’auront rien à craindre à cause de ce vent de panique. En France en vertu de la loi de 1999 , les dépôts bancaires sont assurés jusqu’à hauteur de 70000 euros et en cas de force majeur , la Banque de France est là pour sauver la mise.<br />Quoi que l’on dise, on sait que ces courtiers ( Golden Boys ) ont été formés et se réfèrent régulièrement à la Théorie de choix de portefeuille de Harry Markowitz ( Prix Nobel de l’ économie 1990 ).Cette théorie stipule que le choix d’un titre dépend moins de l’ analyse fondamentale de l’entreprise émettrice que de la structure du portefeuille de l’ acheteur .Une théorie en tant que telle , elle n’est pas infaillible , surtout dans le monde de la finance moderne où l’incertitude est de mise ( là le traité de probabilité de Keynes est encore d’actualité ). C’est pas étonnant qu’on a pu constater les suicides des Golden Boys ou les Gestionnaires des Hedgs Funds ( investissurs institutionnels-fonds d'investissements) quand les choses vont mal .On espère que ce jeune courtier ne va pas passer à quelque chose de tragique de ce genre .<br />C’est le risque du métier, c’est vrai que la Société Générale va dégager seulement 600 ou 700 millions d’ Euros de Bénéfice durant l’exercice 2007 au lieu de 5 milliards et plus qu’elle a eu l’habitude de rafler .Un des grands soucis des dirigeants de la Banque (Société Générale) est d’etre rachetée par une autre. Le plan de sauvetage d’augmentation de capital de l’ordre de 5, 5 milliards d’euros évoqué hier ( jeudi 24 janvier 2008 ) montre bel et bien qu’elle tient le coup , jusqu’à preuve du contraire .Dans le monde de la finance , la théorie de Lavoisier : « Rien ne se perd , rien ne se crée ,tout se transforme » est presque vérifiée .Les pertes de 7 milliards d’ Euros de la Banque Société Générale et celles de 300 milliards de dollars ( 214 milliards d’euros alors que le budget de la France est estimé à 276 milliards d'euros en 2008) au niveau mondial à cause de la crise des Subprimes 5 ( et qui continuent encore de faire ravage)ne disparaissent pas , cette somme a juste changé de portefeuille . C’est la loi en la matière : « il faut un gagnant, il faut un perdant » comme dans la vie de tous les jours.<br />Alors on attend le prochain séisme du marché financier et du secteur bancaire. A qui le tour ?Ce sera pas en Afrique ni à Madagascar mais en Europe , aux Etats – Unis et l’ Asie .Comme d’habitude , l’ Afrique reste encore spectateur du monde de la finance en pleine mutation qui reste encore l’ affaire des GRANDS !!!!QUI PEUVENT DEVENIR PETIT OU DISPARAITRE D’UN COUP .RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-31804424075310536972008-01-23T10:05:00.000+00:002008-01-28T13:59:54.551+00:00CRISE DIT-ON !CRISE DIT-ON ! <br />1-Crise financière inévitable<br />Les événements et les tempéraments des marchés financiers, les places financières , les secteurs bancaires aux Etats-Unis, en Europe et dans les principales places financières asiatiques montrent qu’une crise financière est entrain d’ébranler l’économie mondiale. Si pour certains, il est encore trop tot de confirmer qu’une crise se profile, pour les autres elle est déjà là. Rappelons qu’à la différence des crises financières récentes (crise mexicaine de 1994, asiatique de 1997, russe de 1998 , Argentine de 2001 , la crise de LTCM de 2000-2001 , la crise d’aujourd’hui touche principalement les Etats-Unis –la première puissance économique mondiale .La contagion de la crise dans les autres régions du monde ( Europe , pays émergents d’Asie ) est déjà une évidence. Les turbulences et la nervosité ressenties au niveau des principaux marchés financiers européens ( Londres, Paris ) et asiatique ( Hong kong , Shangai ,Bombay) avant-hier ( 21 janvier ) qui se sont calmées un peu hier (22 janvier )font preuve de l’interdépendance accrue de l’ économie mondiale. Comment serait-il possible qu’une crise des Supprimes (crédit immobilier aux Etats-Unis ) affecte-t-elle les marchés financiers des autres pays et régions à des milliers de kilomètre du foyer de la crise ?Rappelons que le plan de relance ( crédit d’impôt et dons gouvernementaux ) de l’ordre de 140 milliards de dollars US proposé par le Président Georges Bush ,jugé insuffisant par les analystes financiers ( donc du marché financier ) qui a déclenché ce vent de panique de ces derniers jours. La décision de la FED de réduire de trois quart de points de base son principal taux (taux directeur dans le langage courant) a calmé un peu la nervosité des marchés financiers, mais la suite ( le future) reste incertain.En Grande Bretagne ,le crédit de 30 milliards d'Euros de la Banque d'Angleterre pour sauver la faillite du Nothern Bank est dejà la preuve tangible de la gravité de cette crise.Au niveau mondial , on estime qu'environ 300 milliards de dollars ( 214 milliards d'euros soit environ 77,5% du budget annuel de la France : 276 milliards d'euros en 2008) se sont dejà évaporées suite à cette crise dont la portée reste encore inconnue jusqu'à ce jour. Une chose est sure , l’ économie américaine entre en récession ,mais le problème est justement de savoir l’ ampleur de cette récession .Cette récession américaine va affecter l’économie mondiale tout entier , l’ Europe , l’Asie ,l’ Afrique mais ce sont les pays qui entretiennent une relation économique privilégiée avec les Etats-Unis( lien commerciale , et financier : zone dollar ) qui seront les plus touchés.<br />L’analyse de l’importance de cette crise dans les pays développés peut être appréhendée via l’examen du taux d’intermédiation financière (rapport entre le crédit bancaire / crédit intérieur total). D ‘après Boutiller et Bricongne [2006] , en France, le taux d’intermédiation financière au sens strict (hors crédits des OPCVM et des sociétés d’assurasse) est passé de 54% à 39 ,5% de 1994 à 2004. Ce taux est passé de 55,4% à 40 ,4 % respectivement en 1994 et 2004 si on tient compte des crédits des OPCVM et des sociétés d’assurance. Le taux d’intermédiation au sens large quant à lui est passé de 76 ,2% en 1994 à 58 ,8% en 2004 .L’économie française est donc une économie de marchés financier si on se réfère au taux d’intermédiation au sens strict (intermédiation bancaire) mais elle est une économie d’endettement si on tient compte du taux au sens large.<br />La situation des quatre autres pays riches (Etats –Unis, Royaume Uni, Allemagne, Espagne) mérite d’être mentionnée .Limitant l’analyse au taux d’intermédiation au sens strict ( intermédiation bancaire ), les Etats-Unis et le Royaume Uni sont déjà classés dans l’économie de marché financier, toutefois, cette affirmation est à relativiser car ils ne sont pas vraiment loin de la valeur frontière de 1/2 qui délimite notre classification En effet , le taux d’intermédiation financière des Etats-Unis et du Royaume Uni ont passé respectivement de 33,6% , 33 ,8% en 1994 à 42,9% et 38,9% en 2000 . En 2004, ce taux a été respectivement 47,7 % et 46,2% .L’Allemagne et l’Espagne par contre sont des pays qui méritent de figurer dans les pays à « Economie d’endettement» .Un taux d’intermédiation financière de 69,6% en 1994 ; 73,4% en 2000 et 68 ,6% en 2004 a fait de l’Allemagne le premier pays le plus intermédié parmi les pays les plus riches. L’Espagne avec un taux de 46,1% en 1994 ; 50,6 % en 2000 et 60,2% en 2004 n’en reste pas loin. Les pays qui affichent un taux d’intermédiation financière au sens strict (intermédiation bancaire ) important sont les pays qui risquent de subir le plus de désordre de la crise actuelle.<br /><br />La question qui nous préoccupe ici alors, c’est de savoir le lien existant entre le secteur financier et le secteur réel de l’économie ? Comment le secteur financier influe-t-il le secteur réel de l’économie ?Y- a-il une relation univoque entre ces deux secteurs ?Limitant l’ analyse au niveau théorique , notre démarche essaie juste d’avancer les principaux débats existants sur ce sujet dont le but principal reste l’éclaircissement d’un sujet peu évoqué dans les cercles de discussion et de réflexion comme les notres , mais qui occupe une place centrale dans le fonctionnement de notre société de plus en plus financiarisée qu’on le veule ou non. Les économistes sont partagés quant à l’existence ou non d’un lien de causalité ou de corrélation entre le secteur financier et le secteur réel de l’économie.<br />2-Secteur financier et secteur réel : Quelle relation ?<br /><br />L’analyse de l’interaction du développement du secteur réel (à travers la croissance économique) et celui financier est un débat vieux de plus d’un siècle. La question posée est alors de savoir: « Est-ce que le secteur financier qui tire et influence le développement du secteur réel ou c’est l’inverse qui se produit ? ».<br />Walter Bagehot [1873] et Shumpeter [1911] ont été les premiers à mettre en évidence l’existence d’un lien entre la croissance économique et le développement financier. Trois positions marquent le lien entre le système financier et croissance économique.<br /><br />i)-Le secteur financier influe positivement sur la croissance économique <br />Ce premier groupe d’auteurs pense que le système financier a un impact positif sur la croissance économique. Il s’agit des auteurs comme Walter Bagehot [1873] et John Hicks [1969] qui ont montré le rôle critique qu’a joué le système financier dans l’essor de l’industrialisation en Angleterre en facilitant la mobilisation du capital .Schumpeter [1911] soulignant l’importance des banques via l’innovation technologique et le financement des entrepreneurs s’inscrit aussi dans le même ordre d’idée que Bagehot. <br />Les travaux de Gurley et Shaw [1960] (en approfondissant le rôle du secteur financier dans le processus de croissance économique) et Gerschenkron [1962] (qui a focalisé ses recherches dans l’analyse des écarts de développement par les différences du système bancaire) ont éclairé la voie dans recherche de l’existence du lien entre le secteur financier et la croissance économique. Mais les travaux ultérieurs de Goldsmith [1969] reste une référence .Dans ses travaux, Goldsmith [1969], s’appuie sur des données en coupe international sur la période 1860 à 1963 pour régresser la croissance moyenne sur le développement financier défini par la taille du secteur d’intermédiation financière (mesurée par la valeur de ses actifs sur le PIB).<br />Plus tard, Shaw et Mac Kinnon [1973] insistant beaucoup sur la théorie de la répression financière , Diamong .D et Dybvig.P [1983], Bencivenga et Smith [1991] mettant en avant le rôle du secteur bancaire ont permis de renouveler cette approche .Bencivenga, Smith et Starr [1996] ,Greenwood et Smith [1997], Rousseau et Wachtel [2000] quant à eux ont montré que la liquidité du marché boursier est importante pour la croissance économique.<br />Récemment , les travaux de Levine et King[1993] , Levine [1997 ,2000, 2004 , 2005] font autorité et constituent même les bases de références fondamentales en matière de l’analyse de l’ interaction entre le développement financier et croissance économique .Ross Levine [1997] s’intéressant sur un échantillon de 77 pays sur la période 1960-1989 a essayé de prouver l’existence de lien formel entre le développement de la sphère réelle et la sphère financière . Même si son résultat n’est pas vraiment concluant , l’auteur trouve des corrélations substantielles entre certains indicateurs de la croissance économique et quatre indices de la maturité du secteur financier :i)- le ratio des passifs liquides du secteur ( monnaie en circulation et dépôts à vue ) par rapport au PIB , ii)- le rôle des banques primaires par rapport à la banque centrale ;iii)-la part du secteur privé dans le crédit intérieur ;iv)-les encours de crédit chez les entreprises privés par rapport au PIB. Levine constate également que pour 57 pays, le niveau initial (1960) du premier indice –passifs liquides/PIB prédit de façon significative les indicateurs de la croissance du PIB pendant les 30 années suivantes. On peut déduire aussi de l’étude de Levine qu’il n’est pas possible de prédire si le taux de croissance économique pourrait augmenter et le cas échéant de combien du fait des reformes financières entraînant certains changements spécifiques pour les principaux indices sectoriels. Mais les crises financières des pays émergents des années 1990 et des années subséquentes qui ont largement déstabilisé le secteur réel sont les preuves formelles de l’existence de lien de causalité entre le secteur financier et le secteur réel.<br />ii)-La croissance économique influe positivement le secteur financier<br />Le deuxième groupe d’auteurs au premier rang desquels figurent la Keynésienne Joan Robinson pense plutôt que c’est la croissance qui mène le système financier. Pour Robinson [1952] , le développement économique créerait des demandes de type particulier auxquelles répond le système financier en se développant . Le développement du secteur financier peut être donc interprété comme le résultat des demandes exprimées par le secteur productif. La causalité vu précédemment est alors inversée : le processus de croissance exige de nouveaux modes de financements, ce qui provoque le développement du secteur financier. Cette vision keynésienne de Robinson (qui s’oppose à la vision de Schumpeter qui accorde un rôle capital des banques) s’appuie sur le postulat selon lequel : « La où l’entreprise conduit, la finance suit ».La finance et les banques apparaissent alors comme étant des réponses endogènes à la demande exprimée par les agents économiques. Cependant, dans sa contribution de 1979, elle semble nuancer sa position qui se rapproche de la notion de pouvoir d’achat de Schumpeter. Elle reconnaît ainsi que la croissance peut être entravée par une insuffisance de crédit .Pour Robinson[1979] , une économie qui a atteint un certain degré de complexité a besoin de monnaie qui est la représentation abstraite du pouvoir d’achat à partir duquel des transactions peuvent avoir lieu. La vision de Robinson conduit en réalité à une causalité à double sens .Dans un premier temps, l’entreprise emprunte à une banque, puis lorsque le projet a porté ses fruits et accru les gains de l’entreprise, elle commence à émettre des actions ou des obligations et à rembourser l’emprunt à la banque, reconstituant ainsi son crédit pour pouvoir emprunter de nouveau. Le deuxième sens de la causalité se manifeste lorsqu’une proportion plus ou moins constante de l’investissement est financée, l’accroissement du taux d’investissement conduit à une augmentation des prêts bancaires. Ainsi, les crédits bancaires causent en premier lieu l’investissement lequel se traduit en retour par un accroissement du revenu national qui accompagne l’élévation du niveau d’investissement. Cette vision à double sens entre finance et développement réel conduit à considérer que Schumpeter avait partiellement raison.<br />iii)-Pas de causalité formelle entre le secteur financier et la croissance économique<br />Ce dernier groupe d’auteurs ne croit pas qu’il y ait une corrélation formelle entre système financier et croissance économique .Robert Lucas [1988] pense ainsi que le rôle des facteurs financiers dans la croissance est exagéré. Mayer [1988] quant à lui avance qu’un marché boursier développé n’est pas important pour le financement de l’entreprise. Stiglitz [1985,1999] corrobore ce constat affirmant que la liquidité des marchés financiers n’a pas d’impact sur le comportement des gestionnaires de compagnies et donc n’exerce pas un certain contrôle corporatif .La plupart des économistes du développement sont également sceptiques quant au rôle du système financier dans la croissance économique. Mais compte tenu du développement spectaculaire de la littérature sur la croissance endogène, certains auteurs comme Berthelemy et Varoudakis [1996] ont mis en évidence l’ambivalence de la relation entre développement financier et croissance. Le résultat de l’étude de ces deux auteurs débouche sur la non-linéarité entre un indicateur de développement financier et la croissance. Ils ont déterminé l’existence d’un seuil minimum de développement financier au-delà duquel il pourrait exister une causalité dans le sens finance vers croissance (ce pays passe ainsi d’un club de convergence à un autre).Cette corrélation peut être inversée ou négative dans le stade de maturité du secteur financier.<br /><br />Dans le but de mieux appréhender notre analyse, se referant à la littérature dominante, l’approche développée par Levine [1993, 1997] sera adoptée ici. Dans une certaine mesure nous adoptons déjà alors la position de Levine et ses collègues selon laquelle : « Le secteur financier exerce une influence positive sur la croissance ».Mais cette position n’est pas formelle. Levine lui-même dans ces travaux a émis des doutes quant à la l’universalité de ce lien de causalité. Cette position nous permettra de proposer les indicateurs clefs de développement financier indispensable à notre analyse.<br /><br /><br />1-2-2-Indicateurs de maturité financière<br /><br />Comme le note Aghion [2007, p.80] : « Dans son excellent revue de littérature dans le Handbook of Economic Growth, Ross Levine [2005] résume ainsi la recherche actuelle sur la finance et la croissance. Globalement ,l’ensemble des recherches actuelles suggère que les pays dont les banques et les marchés fonctionnent mieux se développent plus rapidement , les biais de simultanéité ne semblent pas affecter ces conclusions , une efficacité accru des systèmes financiers réduit les contraintes qui pèsent sur le financement externe des entreprises indiquent qu’il s’agit là d’un des mécanismes par lesquels le développement des marchés financiers influencent la croissance ».Levine à travers cette affirmation confirme l’ existence d’un lien de causalité formelle entre développement financier et croissance. Son article fondateur de 1997 a permis de tirer les indicateurs relatifs au développement financier.<br />Dans un article de 1997, le Professeur Levine Ross [1997] dans le but d’étudier la relation existante entre le développement de la sphère financière et la sphère réelle de l’économie a relevé quatre indices permettant d’évaluer le niveau de développement financier d’un pays. Ces indicateurs reflètent l’état de maturité financière d’un pays.<br /><br /> i)-La PROFONDEUR FINANCIERE : une mesure de la taille du secteur financier, donne le ratio des passifs liquides du secteur de la monnaie en circulation, plus des dépôts à vue et des passifs porteurs d’intérêts des banques et des intermédiaires financiers non bancaire sur le PIB (M2 /PIB).<br /> ii)-La BANQUE :une mesure du rôle des banques primaires vis-à-vis de la banque centrale , donne la part des banques primaires dans le crédit intérieur total , c'est-à-dire la créance des banques primaires , plus les actifs internes de la banque centrale.<br /> iii)-Le PRIVE :une mesure de la part du secteur privé dans le crédit intérieur, donne le ratio du crédit alloué aux entreprises privées, à l’ exclusion des entreprises d’Etat, par rapport au crédit intérieur total net du crédit octroyé aux banques .La Banque mondiale à travers ses interventions et les différents rapports accorde une importance particulière au développement du secteur privé .On peut lire ainsi dans le rapport annuel de la Banque mondiale [2007,p.21 ] : « Des marchés diversifiés efficaces et bien réglementés, ainsi qu’un cadre juridique et réglementaire favorable au secteur privé, permettant aux entreprises des microentreprises aux multinationales d’investir de manière productive , de créer des emplois et de se développer ». <br /> iv)-Le PRIVY :une mesure de l’ importance du crédit au secteur privé dans l’ économie dans son ensemble , donne le ratio du crédit aux entreprises privées (comme dans iii) par rapport au PIB .<br />A ces quatre indices relevés par Levine, nous allons en ajouter un relatif aux banques que nous appellerons « Banceco ».<br /> v)-Le BANCECO : C’ est le ratio des crédits bancaires par rapport au PIB .Cet indice est très important car il permet d’évaluer l’importance des banques dans le financement de l’ économie d’un pays donné.<br /><br />Au sens de Levine, l’hypothèse sous jacente des indices est que,plus chacun d’entre eux est grand au temps t ,plus rapide est la future croissance d’une économie .En d’autres termes ,plus le secteur financier est profond ( c’est à dire plus sa profondeur est grande ), plus le rôle la part su secteur privé dans le crédit intérieur est grande , plus le rôle des banques primaires est grand en comparaison de celui de la banque centrale , et plus le crédit en circulation dans les entreprises privés est grand par rapport à l’ économie globale , et plus le taux de croissance de l’ économie est élevé .<br /><br />Faute de données statistiques suffisantes et faute de temps , on n'a pas pu vraiment focaliser l' analyse dans le cadre pratique.Notre demarche a été justement d'avancer ce débat.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-67941595759226106712008-01-16T10:38:00.000+00:002008-01-28T14:29:02.546+00:00LE FINANCEMENT DES INSTITUTIONS DES BRETTON WOODS DANS LES PED:TENDANCE RECENTEBonjour chers (es)amis(es),Bonne année à vous tous .Je vous adresse d'abord mes meilleurs voeux pour 2008.<br />Je publie là un sujet jugé important vue la mainmise et l'implication des Institutions des Bretton Woods ( IBW) dans les PED.Simple reflexion basée sur les faits cet article est loin d'etre parfait .Alors je m'excuse d'avance sur les imperfections .Bonne lecture et encore BONNE ANNEE E !<br /><br />LE FINANCEMENT DES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS ET LA POLITIQUE D’AJUSTEMENT STRUCTUREL DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT : TENDANCE RECENTE<br />Pour faire face aux défis de développement , la fragilité financière de toute sorte ( crises de la dette , crises financières ) , et fautes de solutions alternatives viables caractérisées par le sous développement du secteur financier et l’insuffisance ( manque de mobilisation ) des ressources intérieures , bon nombre des PED font appels régulièrement aux institutions des Bretton Woods-IBW (FMI ,IBW ) à défaut d’accès aux marchés financiers principalement réservés à quelques pays émergents et les pays riches .Si pour certains , les concours financiers des IBW sont incontournables et à l’origine même du décollage économique de certains pays ( émergents et quelques pays pauvres ) via l’assainissement des finances publiques et les différentes reformes de la Politique d’ Ajustement Structurel ( PAS ) , pour d’autres ces concours financiers n’ont rien apporté aux PED ,au contraire ils ( ces concours financiers des IBW) ont mis la plupart des PED sous tutelle financière de ces deux institutions et les ont mis dans une sorte d’assistanat financier à l’égard des IBW comme conséquence la perte quasi-intégrale de leur autonomie financière ( rigueur budgétaire ) et leur souveraineté monétaire ( dévaluations , mesures de politique de rigueur monétaires ).Notre intention n’est pas ici de refaire un débat connu de tous sur la faisabilité ou non des PAS ( Ajustement structurel de première génération des années 1980 et Ajustement Structurel de la deuxième génération : le Consensus de Washington depuis 1990) ni de refaire le bilan de la Politique d’Ajustement Structurel ( PAS ) mais de focaliser un peu l’analyse sur l’effectivité réelle des apports financiers des IBW. Cette approche nous permettra d’avoir une vision claire et nette de la situation des PED vis-à-vis des IBW mettant de coté les aprioris, les visions sectaires (moi je suis keynésien, l’autre (lui) il est libéral, etc.) et le fanatisme idéologique, ce qui n’empêche pas tout le monde d’avoir ses propres points de vue.<br /><br /><br /> 1-Les IBW et la politique d’Ajustement Structurel dans les PED <br /> <br /><br />La majorité des Pays en Développement a été contraint de demander l’ assistance financière des IBW pour faire face à la crise d’endettement qui les ont secoué et pour assouplir leur situation financière . Pour faire face à la crise d’endettement des années 1980 et les années subsequentes qui, non seulement ont menacé la stabilité financière internationale, mais ont aussi menacé l’économie réelle, les Institutions de Bretton Woods (IBW) ont adopté une nouvelle politique qualifiée d’ajustement structurel. Cette politique d’ajustement structurel d’inspiration libérale prône, l’économie de marché, la rigueur budgétaire et monétaire. Dans leur intervention (stipulé par leur statut), si la Banque mondiale est tenue à intervenir dans le financement du développement et promouvoir la croissance, le FMI intervient dans le cadre de stabilisation macroéconomique. La Banque mondiale s’est beaucoup inspirée du modèle à double déficit ( RMSM ) dont l’objectif final est de maximiser la croissance potentielle du pays dans lequel elle intervient. Le FMI quant à lui, dans ses interventions s’est toujours inspiré ( globalement ) du modèle de l’Approche Monétaire de la Balance des Paiements (AMPB) de POLAK .<br />Mais les différents accords de partenariat et programmes qui se sont succédés ont mis la majorité des PED sous tutelle financière de ces deux institutions. Leurs politiques financières sont régulièrement cadrées par les conditionnalités des IBW. L’intervention chronique des IBW dans le cadrage macroéconomique et financier de la politique économique appliquée via la PAS en vigueur a réduit considérablement l’autonomie financière de ces pays. La tutelle financière des IBW sur les PED s’exerce à travers les conditionnalités .<br />Comme le note Shadow ( Voir Shadow Buon Governo-Shadow tafatafa ) : " Les conditionnalités sont les bases essentielles de toute négociation avec les IBW .Ces conditionnalités ont déjà existé depuis les années 1950 mais elles ont été renforcées dans les années 1980 dans le cadre de la Politique d’Ajustement Structurel. L'ère de l’Ajustement Structurel des années 1980 et 1990 a été marquée par un durcissement des conditionnalités. Le nombre moyen des conditionnalités a considérablement augmenté surtout avec la multiplication des conditions structurelles dont les Structural benchmarks , présentés de fait par les gouvernements des pays sous-programmes et les personnels des IBW comme critères de conditionnalités sans en avoir le statut .Pour le cas du FMI , en moyenne dans un programme , les conditionnalités structurelles sont passées de 3 au début des années 1980 à 15 à la fin des années 1990 [M Khan ,S Sharma , 2002,p.29] .Cette évolution qui fait sortir le FMI de son champ traditionnel est expliquée comme le résultat de la faiblesse de la Banque dans les programmes sectoriels censés être appuyés par cette dernière [ C Chavagneux ,2001, p .165] ".Durant ces deux dernières décennies, la doctrine idéologique des IBW est influencée par deux courants de pensées à savoir la Nouvelle Economie Classique –NEC (New Classical Economics) et la Nouvelle Economie Politique –NEP (New Political Economics) .La Nouvelle Economie Classique est fortement influencée par le spécialiste de l’ « Anticipation rationnelle » R Lucas [1995] ( prix nobel 1995) ,Barro [1983] , Kydland et Prescott ( macroéconomie dynamique ) [1977] ( Prix Nobel 2004) est s’appuie principalement sur une approche d’ensemble de l’ économie adoptant une vision macroéconomique globale . La Nouvelle Economie Politique –NEP quant à elle se penche beaucoup dans le cadre institutionnel de l’environnement politique dans les pays où interviennent les IBW. Ce courant de pensée est fortement dominé par l’Ecole du Public Choice de Buchanan [1980], l’Ancienne Directrice Générale Adjointe du FMI Ann Krueger [1993,2002]. <br />La PAS a été au sens des IBW la seule solution pour résoudre la crise d’endettement des PED. La PAS repose sur le mécanisme autorégulateur du marché- doctrine fondamentale de l’économie libérale. Dans tous les pays sous ajustement, la libéralisation et les rigueurs budgétaire et monétaire ont été imposées. La crise d'endettement des années a été une opportunité pour les IBW (surtout le FMI) de rejouer leur rôle au niveau international, cette fois-ci principalement dans les PED .Les IBW ont joué une place capitale dans la détermination des politiques économiques mises en œuvres dans les PED via leurs assistances financières mais s'affirment aussi comme des interlocuteurs incontournables (FMI) dans la gestion de la crise de la dette qui a éclaté en 1982 ( 13 aout 1982 au Mexique )et qui sévit encore. Le Plan Baker de 1985, le Plan Brady de 1989, les accords relatifs au club de Paris (qui demande l’aval du FMI) en sont les exemples concrets. Il est crucial de rappeler que derrière la pratique du PAS se trouve une véritable philosophie ou doctrine économique .Le modèle de politique économique imposé par les IBW est unique, à quelques variantes près, quelle que soit la situation locale ou la spécificité du pays concerné. L'objectif du PAS est clairement identifiable. Il s’agit, à travers des politiques de stabilisations et des reformes structurelles, de rendre le pays débiteur capable de dégager des revenus d'exportations suffisants, et donc d'engranger des réserves en devises importantes qui lui permettent d’assumer annuellement le paiement du service de la dette .Le déséquilibre interne des pays endettés doit être ajusté en vertu de la croyance selon laquelle ce sont les déséquilibres internes qui créent des déséquilibres externes. Ce postulat se trouve invariablement dans tous les modelés économiques qui sous-tendent aux politiques préconisées par les IBW. Le point crucial, au-delà de l'objectif qui est de faire en sorte que le débiteur puisse dégager un surplus exportable, est le postulat selon lequel : « Ce sont les déséquilibres d'ordre internes (déficit budgétaire, inflation) qui affectent l’équilibre extérieur c'est à dire la balance des paiements ». A cela, s'ajoute une vision de l’économie où seule l'initiative privée est à la fois efficace et garante d'une certaine équité. La référence à ce propos reste la notion d' « Etat malveillant » développée notamment par A Krueger qui stigmatise l’intervention étatique et lui oppose l'extension de la sphère marchande comme gage d’efficacité et d’équité. Ces considérations constituent le socle monétariste qui sous-tend la panoplie des mesures de stabilisation et de reformes structurelles qui sont synthétisées dans ce qu'on appelle le Consensus de Washington à partir du début des années 1990.<br />En bref, l'ajustement structurel est subdivisé en deux phases distinctes .La stabilisation macro-économique à court terme (comprenant la dévaluation, la libéralisation des prix et l’austérité fiscale) est suivie par la mise en oeuvre d'un certain nombre de reformes structurelles plus fondamentales. Souvent, cependant, ces reformes structurelles sont exécutées en parallèle avec le processus de stabilisation économique [Eric Toussaint, 2004, p.310].<br />Mais l'application des plans d'ajustement structurel n'a pas réussi à résoudre le problème de stagnation économique des PED, ni leur problème d'endettement. Devant les critiques de plus en plus virulents de la part de ses détracteurs, le FMI et la Banque mondiale ont essayé de rectifier leur pratique. Un économiste très connu dans le domaine de l’économie internationale, John Williamson- non moins économiste de Banque mondiale a concrétisé cette stratégie en 1990. En effet, afin d'arriver à une solution optimale dans la gestion des crises économiques et financières des PED, Williamson a formulé quelques recommandations à suivre. C' est le « Consensus de Washington ».Dans cette expression Williamson définit « Washington » comme « le Washington politique du congrès , les hauts fonctionnaires internationales , des agences économiques du gouvernement , de la Fédéral Resserve Board , et les groupes de réflexion » . <br />Voilà la manière dont se dévoilent, en résumé les différentes mesures que doivent prendre les pays débiteurs qui veulent restructurer leur dette. On constate que ces mesures figuraient déjà dans les fondements théoriques de l'ajustement structurel vus précédemment. Il n'y a rien de spécial qui fait que ce consensus de Washington va apporter des miracles dans les problèmes d'endettement et le décollage économique des PED. La force du marché a été toujours mis en avant voir renforcé. Certains économistes Néolibéraux donc en faveur du FMI et de la Banque mondiale avancent même que l'échec des PAS durant les années 1980 et 1990, l’échec de la gestion de la crise d'endettement était dû à la réticence de ces pays à appliquer intégralement les politiques préconisées par ces deux institutions. Le degré d'application des PAS n’était pas suffisant alors. Est-ce le bon argument?<br />Eric Berr et François Combarnous [2004] , après avoir travaillé sur les dix variables du consensus de Washington, à travers la technique d’analyse des données arrivent à cette constatation suivante : « D’abord le rythme général d’application des préceptes du consensus n’est pas homogène au cours du temps. La progression relativement lente du processus de mise en œuvre du consensus entre 1980 et 1985 a été suivie de deux périodes de forte accélération entre 1985 et 19990 et 1995, puis d’une période de très fort ralentissement entre 1995 et 2000. D’autre part, il apparaît que le consensus de Washington a également été appliqué de façon très différenciée dans l’espace ». <br />Un nouveau apport du consensus de Washington est qu'on y voit clairement les deux volets de l'ajustement, ce n’est pas flou comme dans le modèle d'ajustement précèdent .Le premier volet, la stabilisation macroéconomique sur le court terme comprenant la dévaluation de la monnaie nationale, l'austérité budgétaire et monétaire, la réduction des subventions, la reforme fiscale,est suivit de volet de réformes structurelles incluant la libéralisation commerciale et des mouvements de capitaux,la privatisation, les reformes des droits de propriétés . <br />La gestion des crises financières des pays émergents qui se sont succédées depuis la crise mexicaine de 1994, l’assistance financière aux pays pauvres ont renforcé encore la tutelle financière des IBW sur les PED avec des résultats qui tranchent largement avec les objectifs escomptés. Mais qu’est ce qu’on peut dire des apports financiers des IBW ?<br /><br /><br /> 2-Analyse des apports financiers des Bretton woods<br /><br /><br />Les apports financiers des IBW ont évolué dans le temps suivant le contexte économique de chaque pays. Si le FMI a beaucoup intervenu dans la stabilisation macroéconomique, le financement de la balance des paiements, et la restructuration du secteur financier, la Banque mondiale s’est beaucoup optée vers le financement des programmes structurels afin de promouvoir le développement.<br /><br /> 2-1-Les apports financiers du FMI<br /><br />L’assistance financière du FMI en faveur des pays qui demandent son aide a évolué au cours du temps suivant les programmes en vigueur .Dans les pays pauvres, la FAS et la FASR des années 1980 ont été remplacées par le FRPC à partir de 1999 alors que les pays émergents ont bénéficié de financement via l’accord Stand By ou les Accords de Confirmation. L ‘ évolution et le volume de financement accordés ont évolué suivant le niveau de développement, des besoins financiers du pays assisté mais surtout de la qualité relationnelle avec ce pays. Jusqu'en 1986, le FMI fournit un soutien aux pays les plus pauvres à travers ses instruments traditionnels .Entre 1974 et 1979, en réponse au premier choc pétrolier seulement huit accords de confirmation et facilités élargies sont approuvés. Entre 1980 et 1984, suite au second choc pétrolier et aux difficultés d'endettement extérieur des PED, le FMI approuve 27 accords de confirmation et facilités élargies. Les instruments traditionnels du FMI ne parviennent toutefois pas à résorber les déséquilibres de ces pays. Le recours aux accords de confirmation, dont la durée est normalement de un an, est critiqué pour leur courte durée. Pour y faire face, le FMI introduit une nouvelle facilite de crédit pour les pays les plus pauvres en mars 1986, appelée Facilite d'Ajustement Structurel (FAS) pour soutenir des programmes d'une durée de trois ans. Ce sont les pays éligibles aux crédits de l'Agence Internationale de Développement (IDA, une filiale de la Banque mondiale) qui peuvent bénéficier de ces prêts. Ces crédits sont remboursables sur dix ans et leur taux d’intérêt n'est que de 0,5%. Au milieu de 1987, Le F.M.I. introduit les FAS Renforcées (FASR), pour des montants cinq fois supérieurs à ceux des FAS, avec des financements budgétaires de la France, du Japon et d'autres pays industrialises [Patrick Lenain, 2004].Ce programme sera poursuivi jusqu'en septembre 1999 avec la mise en place de la Facilite pour la Réduction de la Pauvreté et de la Croissance (FRPC).Le FMI a déboursé pas mal de financement pour soutenir la FAS et la FASR. Ainsi au 30avril 1998, 6,4 milliards de DTS (soit 8,6 milliards de dollars) ont été décaissés en application des 71 accords FASR dont ont bénéficié 48 pays et 1,8 milliards de DTS (2,4 milliards de dollars) au titre d’accords FAS. Contrairement aux pays pauvres les pays émergents ont bénéficié de traitement spécial de la part du FMI et la Banque mondiale dans la gestion de la crise d'endettement. Non seulement ces pays constituent l'essentiel des pays en cessation de paiement, mais ils occupent une place importante dans la mise en marche de l’économie mondiale. Le FMI en particulier face à cette crise a créé le crédit stand by pour eux. Le crédit stand by est un guichet spécial du FMI destiné principalement aux pays émergents afin qu'ils puissent résoudre leur problème de balance de paiement mais aussi alléger le remboursement de leur dette. En plus de ce crédit, ils peuvent encore bénéficier de crédit de l'accord de confirmation (mécanisme habituel) ou de l'accord élargi (en cas de grand problème financier).A titre d’exemple, en 1982 le Mexique obtient un accord élargi sur trois ans pour un montant total de 3,6 milliards de DTS ; en 1983, l'Argentine obtient un accord de confirmation et un financement compensatoire pour un montant total de 2 milliards de DTS ; le Brésil obtient un accord élargi pour un total de 5 milliards de DTS. En général, le financement net du FMI en faveur des PED, n’était pas aussi stable qu’on le pense. Le volume de financement net du FMI en faveur des PED est passé de 14,1 à -10,7 milliards de dollars US de 1998 à 2000 et respectivement de 14 à -25,1 milliards de dollars US de 2002 à 2006 (Tableau1).<br />Tableau 1: Financement net du FMI en faveur des PED (en milliards <br />de dollars US)<br /><br /><br /> 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006<br />AFRIQUE SUBSAHARIENNE -0,3 0 0,1 0,1 0,5 -0,1 -0,1 -0,4 0,1<br />M.O ET AF DU NORD 0 0 -0,2 -0,1 -0,3 -0,6 -0,5 -0,7 -0,1<br /><br />ASIE DU SUD -0,4 -0,1 -0,3 0,3 0,1 -0,1 -0,3 0 -0,1<br />AM LATINE ET CARAIBES 2,5 -0,9 -10,7 15,6 11,9 5,6 -6,3 -27,6 -10,9<br />EUROPE ET ASIE CENTRAL 5,3 -3,1 -0,7 6,1 4,6 -2 -5,9 -9,8 -5,6<br />ASIE DE L'EST-PACIFIQUE 7 1,9 1,2 -2,5 -2,7 -0,5 -1,6 -1,6 -8,4<br />PED 14,1 -2,2 -10,7 19,5 14 2,4 -14,7 -40,2 -25,1<br />Note :Le signe – signifie que le remboursement du prêt a excédé le volume de prêt accordé pour l’année considérée.<br />Source : Banque Mondiale, Global Development Finance 2007.<br />La tendance baissière (voir même négatif) enregistrée depuis 2004 est attribuée aux remboursements de prêt précoce des pays émergents. L’analyse régionale reflète la faible part de l’ Afrique Subsaharienne, du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, de l’Asie du Sud dans l’activité du FMI .La faiblesse du volume de financement net (positif ou négatif) corrobore ce constat. Par contre, sa présence dans les régions d’Amérique latine et Caraïbes, l’Europe et l’Asie Centrale, l’Asie de l’Est et Pacifique est remarquable. Le signe négatif du volume de financement net enregistré dans ces régions depuis 2004 reflète le fait que les PED n’ont pas bénéficié du financement net du FMI. Au contraire, les remboursements des créances ( dettes ) du FMI excèdent largement les prets accordés, ce qui est à l’origine de ce flux net négatif enregistré depuis 2004.<br />En bref, le financement net du FMI a été remarquable en 1998 , 2001 ,2002 , par contre il a été faible en 1999 , 2003 , négatif depuis 2004 .Ce constat tranche largement l’idée fortement développée par les économistes néo-libéraux selon laquelle le FMI joue un rôle capital dans le financement des PED .Au contraire, comme a été le cas depuis 2004 , ce sont les PED qui financent le FMI qu’ils soient pauvres ou non ( Tableau 1 ).<br />Mais la solidité financière future du FMI a été remis en cause ces derniers temps. La réticence des grands pays émergents comme le Brésil, l’Argentine, la prudence des pays asiatiques suite à la crise de 1997, les désordres socio- économiques causés par la PAS appliquée sont les principaux paramètres qui expliquent cette probable crise future du FMI . En mai 2006 l’ancien Directeur General du FMI, Monsieur Rodrigo de Rato a chargé un comité de personnalités éminentes d’étudier le mode de financement du FMI. Le rapport de ce comité, remis au conseil d’administration et publié en janvier 2007 concluait que le mode de financement actuel du FMI, selon lequel le revenu de l’institution provient essentiellement des intérêts qu’elle perçoit sur ses prêts, n’était pas adapté compte tenu de la grande diversité de ses fonctions et attributions. Le comité recommandait un nouvel ensemble de mesures, notamment le développement des activités d’investissement et l’assouplissement des règles en la matière, la création d’une dotation au moyen de la vente d’une quantité limitée du stock d’or du FMI, et la facturation des services fournis aux pays membres. Lors de sa réunion d’avril 2007, le CMFI a indiqué que le rapport du comité offrait «un point de départ solide pour la poursuite des travaux en vue de la mise au point d’un nouveau modèle visant à élargir la base de revenu». Le Conseil d’administration a engagé la réflexion sur un mode de financement pouvant recueillir un large soutien parmi les pays membres du FMI [FMI, 2007, p18]. A la fin de l’ exercice 2007 ( 30 Avril 2007) , l’encours des crédits du FMI était tombé à 7,3 milliards de DTS, contre 19,2 milliards en avril 2006 (Ce encours de crédit était 100 milliards de dollar US en 2003), en raison de la poursuite des remboursements anticipés et de la faible ampleur des nouveaux décaissements .Les nouveaux engagements du FMI ont fortement baissé : ils sont descendus à 237 millions de DTS durant l’exercice 2007, contre 8,3 milliards de DTS pendant l’exercice précédent (2006), deux nouveaux accords de confirmation ayant été approuvés en faveur du Paraguay et du Pérou. Sept accords de confirmation ou accords élargis étaient en vigueur en fin d’exercice, dont quatre sont considérés comme ayant été conclus à titre de précaution, les emprunteurs ayant fait part de leur intention de ne pas les utiliser. Fin avril 2007, le montant non tiré au titre des accords de confirmation ou des accords élargis en vigueur était de 3,9 milliards de DTS [FMI , 2007 ,p39] .<br />Ces dernières années, bon nombre des PED surtout les pays émergents bénéficiant de la bonne santé de leur économie mais aussi jugeant les conditionnalités du FMI trop dures ont essayé de contourner cette institution via le remboursement précoce de leur dette vis-à-vis de cette institution. Le remboursement total des prêts de ces pays vis-à-vis du FMI a atteint la somme astronomique de 28 milliards de dollars US en 2006 contre 44 milliards de dollars en 2005. A titre d’exemple, en 2006 l’Argentine a remboursé 9 milliards de dollars US de sa dette à l’égard du FMI 8 milliards de dollars US pour l’Indonésie, 7,5 milliards de dollars Us pour la Turquie, 2,5 milliards pour l’Uruguay. Ces paiements précoces du remboursement et /ou le remboursement intégral de la dette de ces pays (Venezuela) vis-à-vis du FMI leur redonne une certaine autonomie dans la conduite de leur politique financière et donc de reconquérir avec fierté leur indépendance financière longtemps bafouée par les conditionnalités des IBW. Par contre, les pays pauvres prisonniers de la stagnation de leur économie et faute de solution alternative viable restent fortement dépendant du financement du FMI à travers les différents mécanismes relatifs aux accords FRPC et les conditionnalités relatives à l’ initiative PPTE et l’IADM conjointement menées avec la Banque mondiale .<br /> 4-2-2-Les apports financiers de la Banque mondiale<br />La Banque mondiale est l’organisme international sur lequel repose le financement de bon nombre des PED .Dans le cadre du PAS des années 1980, et jusqu’à la fin des années 1990 , les pays pauvres ont pu recourir au financement du Crédit d’Ajustement Structurel ( CAS ) via le financement de l’ IDA ( filiale de la Banque mondiale ).A partir de 1999- 2000 ,ils ont eu recours au crédit relatif au DSRP toujours financé par l’ IDA . Les pays émergents quant à eux ont bénéficié du financement du BIRD (Filiale de la Banque mondiale).Les deux groupes de pays peuvent recourir aussi au financement de la SFI (Société Financière Internationale) et de la Agence Multilatérale de la Garantie des Investissement (AMGI).Forte de ses ressources ,la Banque mondiale dispose d’une certaine souplesse financière par rapport au FMI .Régulièrement son volume de financement est largement au dessus du volume de crédit accordé par le FMI surtout dans les pays pauvres .Le tableau 2 retrace l’ évolution récente des prêts de la banque mondiale en faveur des PED .<br /><br />Tableau 2 : Les Prêts de la Banque mondiale en faveur des PED (en millions de dollars US)t<br /><br /> 2002 2003 2004 2005 2006 2007<br /><br />AFRIQUE SUBSAHARIENNE 3793,5 3737,2 4115,9 3887,5 4786,6 5796,9<br />M.OET AFRIQUE DU NORD 554,5 1056 1091 1283,6 1700,6 907,9<br /><br />ASIE DU SUD 3508,4 2918,7 3421,6 4993,3 3797,2 5631,6<br /><br />AM LATINE ER CARAIBES 4365,8 5820,5 5319,5 5165,7 5910,5 4053,3<br /><br />EUROPE ET ASIE CENTRALE 5523,6 22670 3559,1 4093,5 4044,6 3762,2<br /><br />ASIEC DE L’EST ET PACIFI 1773,6 2310,8 2572,7 2883,3 3401,6 4043,9<br />PED 19519,4 38513,2 20079,8 22306,9 23641,1 24195,8<br />Source : Banque Mondiale, Rapport annuel 2007.<br />Dans l’ensemble, les prêts de la Banque mondiale en faveur des PED ont enregistré une tendance à la hausse à partir de 2004 après une période d’accalmie observée entre 2003 et 2004 .Ces prêts ont passé ainsi de 19519,5 à 20079,8 millions de dollars US de 2002 à 2004 et 24195,8 millions de dollars US en 2007 .En Afrique Subsaharienne , ces prêts sont passés de 3793,5 à 4115,9 milliards de dollars US de 2002 à 2004 et 5796,9 milliards en 2007 . Cette hausse significative enregistrée depuis 2005 marque la forte présente de la Banque mondiale dans cette sous région de l’Afrique .Au Moyen Orient et en Afrique du Nord la forte hausse des prêts enregistrée jusqu’en 2006 pour a été interrompu en 2007. Par contre, contrairement à l’Afrique Les autres régions sont marquées par une période d’instabilité des prêts (Tableau 2).<br />La répartition régionale des prêts de la Banque mondiale est marquée par une prédominance et un quasi stabilité de l’Afrique Subsaharienne, de l’Amérique latine et Caraïbes, de l’Asie de l’Est. La prédominance de l’Europe et de l’Asie centrale qui marque la période 2002- 2003 s’est renversée à partir de 2004 en faveur de l’Afrique Subsaharienne, l’Amérique latine et Caraïbes. Enfin, il est une évidence que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord n’occupent qu’ une faible part des prêts de la Banque mondiale.<br />Il est important de rappeler que le principal financement de la Banque mondiale se fait soit par le financement de l’ IDA principalement destiné aux pays pauvres, soit par le financement du BIRD prérogative des pays émergents et / ou des pays à revenu moyen ( revenu intermédiaire ).<br />Le financement de l’ IDA est marqué par la prépondérance de l’ Afrique qui a absorbé un volume de prêt de l’ ordre de 5,8 de dollars pour l’ exercice 2007 , soit 49% du total des engagements de l’ IDA .L’Asie du Sud avec un volume de financement estimé à 4milliards de dollars US ( 34% ) arrive en seconde position , suivie de L’Asie de l’ Est et Pacifique qui bénéficie 1,2 milliards de dollars US de financement ( 10% du total ). Le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, L’Amérique latine et Caraïbes ont absorbé chacune 2% du financement de l’IDA en 2007 [Banque mondiale, 2007].Il est aussi important de noter que les principaux bénéficiaires des financements ont été l’Inde (2,3 milliards de dollars), le Pakistan (0,9 milliard de dollars) et le Nigeria (0,8 milliard de dollars). Les engagements de la BIRD sont marqués par la domination une prédominance des pays émergents .La majeure partie des prêts de la BIRD est allée à la Région Amérique latine et Caraïbes, avec 4,4 milliards de dollars(soit 34 % du volume des engagements de la BIRD). D’après la Banque mondiale [ 2007] ,la Région Europe et Asie centrale s’est classée en deuxième position avec 3,3 milliards de dollars de financements (26 %), suivie en troisième position par la Région Asie de l’Est et Pacifique, avec 2,8 milliards de dollars (22 %). Alors que les cinq plus gros Emprunteurs de la BIRD, à savoir l’Argentine, la Chine, l’Inde, la Turquie et la Colombie, ont reçu 52 % du volume global des prêts accordés par l’institution durant l’exercice 06, ils ont absorbé 56 % du montant total des engagements de la BIRD pendant l’exercice 07.<br />Mais cette analyse basée sur l’évolution des prêts bruts de la Banque mondiale masque une vérité qui tranche largement avec les discours habituels des IBW. En effet, ces flux de prêts bruts ne tiennent pas compte des remboursements des prêts des PED. Il est tout à fait normal alors d’intégrer ces remboursements si l’on veut vraiment comprendre l’effectivité des financements réels (financement net) de la Banque mondiale dans les PED. <br />En termes globale, le financement net de la Banque mondiale en faveur des PED a été plus importante de 1998 à 2001 passant respectivement de 8,7 à 7,5 milliards de dollars US .Ce qui signifie que durant cette période, la Banque mondiale a accordé plus de financement que de remboursement de sa dette de la part des PED. Cette tendance s’inverse à partir de 2002 avec un volume de financement net négatif qui se poursuit jusqu’en 2006 .Ainsi , le financement net de la Banque mondiale en faveur des PED a passé de -0,2 à -2,4 milliards de dollars US de 2002 à 2006 ( Tableau 3).<br />Tableau 3: Financement net de la Banque mondiale en faveur des PED (en milliards de dollars US)<br /><br /><br /> 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006<br />AFRIQUE SUBSAHARIENNE 1,3 1,1 1,5 1,8 2,2 2,2 2,5 2,4 1,8<br />M.ORIENT ET AFRI DU NORD -0,2 0,2 -0,3 -0,1 -0,3 -0,3 -0,6 0 -0,9<br />ASIE DU SUD 0,8 1 0,7 1,5 -1 -0,2 2 2,2 1,8<br />AM LATINE ET CARAIBES 2,4 2,1 2 1,3 -0,3 -0,4 -1 -0,8 -4,4<br />EUROPE ET ASIE CENTRALE 1,5 1,9 2,1 2,1 1 -0,6 0,4 -0,7 0,3<br />ASIE DE L'EST ET PACIFIQUE 2,8 2,4 1,8 0,9 -1,7 -1,5 -1,9 -0,6 -1<br />PED 8,7 8,8 7,9 7,5 -0,2 -0,8 1,4 2,5 -2,4<br />Note :Le signe – signifie que le remboursement du prêt a excédé le volume de prêt accordé pour l’année considérée.<br />Source : Banque Mondiale, Global Development Finance 2007.<br />L’analyse sur le plan régional montre que l’ Afrique bénéficie un volume de financement net positif tout au long de la période considérée, passant respectivement de 1,3 à 2,2 milliards de dollars US de 1998 à 2002 et 1,8 milliards de dollars Us en 2006 .Par contre ,au Moyen Orient et en Afrique du Nord , le flux de financement net de la Banque mondiale a été toujours négatif <br />(ou nul en 2005 ) pour passer de -0,2 à -0,9 milliards de dollars US de 1998 à 2006 .Dans les autres régions des PED de n’affichent pas une tendance claire et remarquable de l’ activité de la Banque mondiale .On peut constater quand même qu’en général jusqu’en 2001, elles ont affiché un flux de financement net positif, une situation qui se détériore à partir de 2002 (Tableau3).<br />Ce graphique 16 montre que le financement net de la Banque mondiale suit une tendance baissière en terme global, c'est-à-dire pour l’ensemble des PED .Durant la période 1998- 2001, on remarque une recrudescence de l’activité de la Banque dans l’ensemble des sous régions des PED .La période postérieure est marquée par une période d’instabilité du financement net.<br />Contrairement au FMI, la Banque mondiale n’affiche pas encore un signe de problème de liquidité.La largesse de ces ressources et la bonne santé financière de ses filiales ( au détriment des PED ) constituent les causes principales de la solidité financière de la Banque mondiale En 2006, emboîtant le pas des autres grands pays émergents, le Mexique a décidé de rembourser 9 milliards de sa dette vis-à-vis de la Banque mondiale. En effectuant ce remboursement précoce, le Mexique à l’instar des autres pays émergents veut aussi prendre une certaine distance vis-à-vis de la Banque Mondiale et du FMI.<br /><br /> 4-2-3-Les apports financiers des IBW dans l’ensemble<br /><br />L’Analyse précédente nous a permis d’appréhender les apports financiers des IBW (FMI et Banque mondiale) séparément .Cette analyse a été capitale dans la mesure où elle nous a permis d’évaluer les apports individuels de ces deux institutions .Mais la complexité et la coopération existante entre ces deux institutions nous incitent à les insérer dans le même caniveau.<br />Ce referant au tableau 4, on peut constater que le financement net des IBW en faveur des PED dans l’ensemble a été négatif depuis 2004. L’Afrique Subsaharienne affiche un flux de financement net positif pendant la période considérée passant respectivement de 1 à 2,7 milliards de dollars US de 1998 à 2002 et 1,9 milliards de dollars US en 2006 .Le Moyen Orient (sauf en 1999) a toujours enregistré un flux de financement net négatif passant respectivement de -0,2 à -1 milliards de dollars US de 1998 à 2006. En Asie du Sud , ce financement net des IBW est passé respectivement de 0,4 à 1,7 milliards de dollars Us en 1998 et 2006 .En Amérique latine et Caraibes, il est passé de 4,9 milliards de dollars US en 1998 à -15,3 milliards en 2006 .En Europe et Asie centrale c’était 6,8 milliards de dollars US en 1998 et -5,3 en 2006 . Enfin en Asie de l’ Est et Pacifique ce flux net a passé respectivement 9,8 0 -9,4 milliards de dollars US de 1998 à 2006 ( Tableau 4).<br />Tableau 4: Financement net des IBW (Banque mondiale et FMI) en faveur des PED (milliards de dollars US)<br /><br /> 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006<br />AFRIQUE SUBSAHARIENNE 1 1,1 1,6 1,9 2,7 2,1 2,4 2 1,9<br />M.ORIENT ET AF DU NORD -0,2 0,2 -0,5 -0,2 -0,6 -0,9 -1,1 -0,7 -1<br />ASIE DU SUD 0,4 0,9 0,4 1,8 -0,9 -0,3 1,7 2,2 1,7<br />AM LATINE ET CARAIBES 4,9 1,2 -8,7 16,9 11,6 5,2 -7,3 -28,4 -15,3<br />EUROPE ET ASIE CENTRALE 6,8 -1,2 1,4 8,2 5,6 -2,6 -5,5 -10,5 -5,3<br />ASIE DE L'EST ET PACIFI 9,8 4,3 3 -1,6 -4,4 -2 -3,5 -2,2 -9,4<br />PED 22,8 6,6 -2,8 27 13,8 1,6 -13,3 -37,7 -27,5<br />Source : Banque Mondiale, Global Development Finance 2007.<br />Jusqu’en 2001 pour l’ensemble des PED , le financement net des IBW a été toujours positive. Cette tendance se renverse à partir de 2004 affichant un flux négatif jusqu’en 2007 .L’Afrique Subsaharienne a toujours enregistré un flux de financement net positif. On constate qu’ à partir de l’ année 2004 la plupart de ces sous-régions des PED ont affiché un flux de financement négatif des IBW .C’est le cas de l’ Amérique latine, de l’ Europe et Asie Centrale, de l’Asie de l’ Est et Pacifique. L’Asie du Sud a toujours affiché un flux de financement net positif (sauf en 2003) .Par contre, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a enregistré un financement net négatif (sauf 1999).<br />Le flux de financement net négatif ( et inversement) reflète le fait que le montant de remboursement du prêt des ces pays vis-à-vis des IBW a excédé le volume de prêt accordé par ces deux institutions pour un période donnée ( année ici ).Cette situation reflète une certaine indépendance financière de ces pays vis-à-vis des IBW. En assurant le remboursement de leurs dettes vis-à-vis des IBW, les PED qui dégagent un flux de financement net négatif sont considérés comme des pays qui affichent déjà une certaine forme d’indépendance financière vis-à-vis des IBW.<br />Ces dernières années ( depuis 2004) , les PED dans son ensemble , l’Amérique latine, l’ Europe et Asie Centrale , l’Asie de l’ Est et Pacifique , le Moyen- Orient et l’ Afrique du Nord, en affichant un flux de financement net négatif des IBW peuvent être considérés comme des régions moins indépendant financièrement des IBW .Par contre , l’ Afrique Subsaharienne et l’ Asie du Sud avec un flux de financement net positif de 1998 à 2006 affichent une certaine forme dépendance financière vis à vis des IBW.<br /><br />Malgré cette tendance vers une certaine indépendance financière de quelques régions (pays) des PED, l’expérience passée montre que la plupart d’entre eux ont demandé d’une façon prolongée l’assistance financière des IBW. On part ici de l’assistance financière à l’assistanat financier.<br /><br /> 4-3-Controverse entre assistanat ou assistance financière<br /><br />Les recours prolongés aux prêts des IBW sont sans aucun doute la forme la plus simple qui caractérise la dépendance financière d’un pays vis-à-vis des IBW .En demandant régulièrement l’assistance financière des IBW, le pays en question n’est plus dans une situation d’ assistance financière passagère (conjoncturelle) mais passe dans un stade d’assistant financier ( Structurelle) .Le déséquilibre chronique de son secteur financier ( finances publiques) et de sa position extérieure ( Balance des paiements , endettement extérieur ) et la stagnation de son économie incite ces pays à demander régulièrement assistance des IBW faute de solution alternative viable. Ces recours prolongés aux prêts des IBW s’expliquent principalement par le sous-développement du secteur financier domestique, le problème institutionnel, l’inexistence d’autres sources de financement extérieurs.<br />Pendant la période 1971–2000, 51 des 128 pays emprunteurs ont été des utilisateurs persistants du prêt du FMI. <br /> Les recours prolongés aux programmes appuyés par les IBW soulèvent des questions qui sont au centre de récentes controverses concernant le rôle de ces institutions dans les pays qui ont besoin d’une plus longue période d’ajustement. Dans le cas du FMI,certains détracteurs estiment que cette utilisation prolongée constitue une entorse à la mission traditionnelle du FMI qui est de soutenir temporairement la balance des paiements et conduit à penser que les programmes appuyés par le FMI ne sont pas efficaces. D’autres observateurs jugent que le recours fréquent aux crédits du FMI peut se justifier dans des pays dont les problèmes d’ajustement sont profondément endémiques et qu’il est totalement compatible avec la mission du FMI. <br />Un pays comme Madagascar par exemple est essentiellement et régulièrement financé par l’ extérieure .En effet ,depuis 1997 , le budget d’investissement de ce pays a été financé à 70% par l’ extérieur ( Banque mondiale , FMI ,BAD, Union Européenne) sans tenir compte des flux publics et privés relatifs aux ONGs , actions humanitaires , etc. Les recettes fiscales servent seulement alors à financer le budget de fonctionnement ( environ 45 % du budget total) et une partie du budget d’investissement ( 30 % du budget total) alors même que le pays a besoin de financement pour doper son économie et pour éradiquer la pauvreté qui touche encore 75 % de la population en 2006 [Banque mondiale, 2006].Les promesses du MAP ( Madagascar Action Plan ) qui cadre grosso modo les feuilles de route du deuxième mandat ( 2007-2012) de Ravalomanana Marc offre un espoir de développement à la population longtemps marquée par le désespoir total même si son financement reste encore à trouver auprès des partenaires habituels (pays riches , les IBW ,Union Européenne).Les trois phases de l’ ajustement structurel en vigueur i) le FAS du FMI et le CAS de la Banque mondiale des années 1980 ;ii) le DCPE I (1996-1999) et le DCPE II (1999-2001) ; iii) le FRPC du FMI de 2001 à nos jours (avec le nouvel accord de juillet 2006) et le DSRP de la Banque mondiale( 1999-2006), n’ont presque rien apporté à Madagascar en matière de développement et de performance économique malgré la croissance économique soutenue de l’ ordre de 4,5% du PIB de 1997 à 2006 (à l’exception de l’année 2002 caractérisée par la crise postélectorale qui a causé une régression de -10% du PIB ).Pepe Andrianomanana [2000] dans son étude en collaboration avec l’Université de Harvard sur le compte de l’ USAID-Madagascar a pu décortiquer d’une manière synthétique les forces et faiblesses du secteur financier de ce pays . Les recommandations formulées dans cette étude ont pu reformer le système financier malgache avec des résultants plus mitigés vue la réticence des dirigeants à adopter des mesures qui pourront les déstabiliser , les obstacles institutionnels et la mainmise des IBW .Les différents programmes successifs en partenariat avec les IBW n’ont pas empêché la Grande ile d’être classée 146 ème sur 177 en 2005 au niveau mondial en matière de développement humain affichant un indice de développement de l’ordre de 0,49et un PNB par habitant de l’ordre de 280 dollar pour une année [PNUD, Rapport sur le développement humain 2005].Est ce qu’une manière de dire que Madagascar n’ a jamais eu besoin ( n’aura jamais besoin ) des IBW ?Ce qu’on peut avancer ,dans les contextes actuels , l’ abandon des IBW n’est pas une bonne chose pour Madagascar car elle aura toujours besoin de ces deux institutions rien que pour son image vis-à-vis des créanciers ( s’il y en a vraiment qui vont s’intéresser à part les industriels de la zone franche attirés par la faiblesse du cout de la main d’œuvre local). L’Union Européenne à travers le FED (Fonds Européen de Développement) reste le deuxième bailleurs de fonds de ce pays (après la Banque mondiale) avec une contribution moyenne annuelle de 80 millions d’Euros de 1999à 2006 .Le 10 ème FED , un programme de financement estimé à hauteur de 462 Millions d’ Euros pour la période 2008-2013 reflète la satisfaction de l’ Union Européenne en matière de performance économique. C’est donc un prolongement logique du 9 ème FED (terminé cette année 2007) dont le décaissement effectif est estimé à 447 millions d’euros. La banque mondiale (premier bailleur de fonds) quant à elle intervient à hauteur de 140 Millions d’Euros annuellement depuis 1997. La mobilisation des ressources intérieures reste toujours une alternative prometteuse face aux échecs des politiques économiques passées sous l’égide des IBW. En effet, la Banque mondiale [2005] lui-même estime que rien que les ressources minières (pierre précieuses, or,), environ 150 millions de dollars US échappent chaque année à la caisse de l’Etat alors que le FRPC (2001-2005) du FMI (déjà repartie en trois tranches) n’a été seulement que de l’ordre de 100 millions de dollars US. L’annulation de la dette dans le cadre de l’initiative PPTE dont ce pays a bénéficié a fait régresser sa dette de 4,3 milliards de dollars US avant le point de décision (Vers 2001) à 1,3 milliards de dollars (soit environ 72 dollars par citoyen malgache) après les mesures successives d’annulation relatives au point d’achèvement (vers fin 2005).Ces mesures d’annulation de la dette vu leur caractère purement comptable n’ont pas pu influencer d’une manière significative les conditions de vie de la population à qui elles ont été destiné. La situation s’est même empirée car, elles ont entraîné une réduction drastique des transferts effectifs des IBW et des pays riches .La majorité des pays de l’ Afrique subsaharienne ( à part l’ Afrique du Sud , Botswana, Maurice , Seychelles ,Gabon) affichent la même configuration que Madagascar. Toutefois ils se différencient les uns des autres par leur structure économique, leur système politique et les cadres institutionnels en vigueur.<br />Généralement, il s’avère que l’utilisation prolongée des ressources des IBW tend à devenir un problème chronique, car peu de pays parviennent à y renoncer.<br />Ceci s’explique par le fait que les utilisateurs persistants font généralement face à des déséquilibres plus marqués et à des problèmes plus profondément enracinés que les autres pays qui reçoivent concours des IBW. Cependant, ces caractéristiques n’aboutissent pas nécessairement à une utilisation prolongée, surtout si elles sont bien prises en compte dans la conception des programmes d’ajustement.<br /><br /><br />La faiblesse des ressources intérieures et un secteur financier sous-développé sont les principales sources de la dépendance financière des PED à l’égard des IBW. Une tendance se dessine quand même. Si la plupart des PMA à défaut d’une solution alternative viable n‘arrivent même pas à financer l’essentiel de leur budget et comptent beaucoup sur le financement multilatéral et bilatéral, les pays émergents dans leur globalité affichent une indépendance relative à l’égard des IBW. Mais malgré le développement spectaculaire du secteur financier (surtout bancaire) des pays émergents ces dernières années et l'explosion du secteur boursier ( de ceratains pays ), cette indépendance est passagère car ils tournent régulièrement vers l’extérieur (IBW) en cas de crise. Les tendances récentes montrent quant même la volonté de ces pays de s’affranchir de la tutelle financière des IBW à l’instar des pays comme le Brésil, l’Argentine, la Turquie, l’Uruguay qui ont fait un remboursement précoce de leur dette vis-à-vis du FMI, le Mexique a fait pareil vis-à-vis de la Banque mondiale.<br />En tout état de cause, les pays exposés à une forte dépendance financière à l’égard des Institutions des Bretton Woods ( IBW ) sont ceux où le bilan financier du secteur public est encore médiocre, le déficit extérieur courant et l’endettement extérieur élevé.<br /><br />Voilà telle est la realité du financement effectif des IBW en faveur des PED .Dit-on les chiffres parlent d'eux-meme , se referant aux 4 tableaux de cet article , il est crucial d'avancer que les PED dans l'ensemble ne sont pas vraiment des pays largement sous perfusion financière nette des IBW .Un prolongement de l' analyse qui consiste à construire des indicateurs ( comparativement à l' économie des PED : Budget , dette ,PIB , etc ) relatifs à ce voulme de financement ( flux financiers , etc ) s'avère capital pour percer encore plus loin l'analyse.Ce sera l'objet d'un autre article ultérieur , mais pour le moment on se contentait de voir les choses tel qu'elles sont en termes de volume ( flux )financier , ce qui a été notre demarche ici.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-49159331622592062442007-08-23T14:30:00.000+00:002007-08-23T14:35:14.343+00:00Salut les amisPour cause la vacance et d'autres occupations personnelles , ce blog n' a pas été alimenté depuis presque trois mois .J'espère que d'ici peu , on trouvera des sujets ou thèmes interessants qui méritent d'etre mentionnés .<br />A BIENTOT ALORS ET ENCORE BONNE VACANCE.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-6415489263548435452007-05-09T07:08:00.000+00:002007-05-09T12:47:21.221+00:00SARKOZY PRESIDENT : LE SAUVEUR CONTESTE QUI ALIMENTE LA POLEMIQUEBonjour à tous.<br />Voilà chose faite , Sarkozy est devenu le nouveau président de la France et succedera officielement le pésident sexagenaire Jacques Chirac le 16 mai procain.Fellicitons- le , et bonne chance Monsieur le Président.Fellicitons aussi ses partisans sans lesquels il n'aura pas pu gagner cette bataille electorale de plus en plus rude.Une victoire à gout amer dans la mesure où le differentiel qui l'a separé de la candidate socialiste Segolène Royal n' a été que de l'ordre de 6%( soit seulement 2 millions et quelques de voies).Examinons quelques points forts de cette election qui meritent d'etre discutées.<br /><br /> 1-Le pourqoui de la victoire de Sarkozy et le pourqoui de la defaite de Segolène ?<br /> <br /> 1-1-Le sondage en faveur de qui ?<br />Depuis quelques mois , les sondages ( SOFRES, IPSOS , etc ) étaient toujours en faveur de Sarkozy qui était tojours en tete ,malgré les mouvements en dent de sie qui s'ensuivent ( ça monte un peu ça decent un peu et ...).Un sondage en tant que tel ne doit pas influencer le vote effectif le jour J mais ça reflète un peu la tendance .A chacun ( les candidats ) et leurs etats majors respectifs alors de rectifier les tirs en fonction de ces sondages , mais toujours en concordance avec leurs programmes presidentiels .Sarkozy a pu profiter de ces sondages et a influéncé l'electorat ( fortement influencé par les medias ) à sa cause , ce qui n' a pas été le cas de Segolène qui à un certains moments ( entre le premier et le second tour l'a fortement critiqué et a mis en doute sa crédibilité ( sondage )).<br /> 1-2-Le programme Economiquement <br /> Le programme fare de Sarkozy peut etre resumé en trois rubriques<br /> -Travailler plus pour gagner plus<br /> -Le bouclier fiscal qui favorise les riches ( aucune imposition qui depasse le 50% des revenus )<br /> -La reforme des retraites ( loi fillon son future pemier ministre )<br />Le plus interessant de ces trois rubriques c 'est le pemier : " travailler plus pour gagner plus ".Il est évident que cette initiative touche la majorité des classes moyennes françaises qui depuis des decennies ont confronté au problème de pouvoir d'achat .D'un coté les salaires stagnent mais les couts de la vie augmentent progressivement et ne cadrent pas vraiment aux chiffres d'inflation publiés regulièrement par l' INSEE.Ces gens là veulent gagner plus en travaillant plus d'autant plus que les avantages fiscaux relatifs à ces heures supplementaires seront consequents pour eux mais aussi pour les employeurs .Une strategie de donnant donnant alors pour les deux parties patrons et employés .Une part non negligeable des 17% des travailleurs français smicards ( ideologiquement et histotiquement à gauche )sont évidemment attirés par cette mesure .<br />En termes d'electorat , les deux autres rubriques su cités n'apportent pas des voies conséquents à Sarkozy , mais ça peut faire la différence quand on regarde le resultat final ( 53% contre 47%).<br />De l'autre coté de la pendule Segolène table beaucoup sur :<br /> -La defense du 35 heures ( avec une discussuion avec les syndicats et branches par bracnhes )<br /> -Le maintien au niveau actuel du système fiscal mais une exoneration des PME qui créent de l'emplois<br /> -Une augmentation des raitraites et maintien des regimes de retraites speciaux ( agents RATP ,SNCF , EDF, GZF )<br />Son programme fare ne se demarque par vraiment des programmes historiques des socialistes mais elle a essayé d' apporter des renouveaux dans ses discours avec des precisions de plus en plus flous quand on entre dans le chiffrage de ses programmes et leur financement .Voilà ces manques de precisions qui a été l'un des points faibles de Segolène durant la campagne.Ce qui ne veut pas dire qu'elle a été flou dans tous les sens , elle a été flou et imprecise sur quelques points cruciaux ( financement des retraites , la dette , les mesures fiscales , etc ).<br />Sur les plans sociaux , elle a devancé largement Sarkozy qui (lui meme l' a repeté maintes fois ) a focalisé ses discours sur la fin progressive de l' assistanat et la mise en avant de la valeur travail .Des acquis sociaux qui font de la France le premier pays développé où l'assistanat reste une valeur universelle .<br /><br />2-L'imigration et la securité<br /><br />Voilà le deuxième point qui a propulsé Sarkozy à la tete de cette élection .Immigration , un cheval de bataille de le PEN avant mais a été incorporé par Sarkozy dans ses programmes presidentiels pour seduire l' electorat de le PEN largement suffisant pour faire la différence avec les partisants de la droite historique et la gauche republicaine ( socialiste ).Tout le monde s'accorde à dire que sans ces discours sans cesse sur l'imigration et ces attaques verbales violentes sur les immigrés , Sarkozy ne serait jamais elu président de la France , lui meme fils d'immigré hongrois (son père militaire deserté hongrois en 1949 qui parait-il était SDF sous le pont de paris à un certain moment avant de rencotrer sa mère) et d'une mère Francaise d'origine juive , mariée ( Cecilia Sarkozy )avec une française d'origine espagnole et russe ).Il a compris et il a ces haines des immigrés dans sa tete , depuis longtemps mais il ne s'est jamais montré ouvertement comme le PEN ou De villiers.Il n' a cessé de repeter indirectement ou directement que ce sont les immigrés ou les français d'origines immigrés qui sont à l'origine de l'insecurité en France , ce qui est largement faux et archi -faux .Les différentes manifestations des extremes gauches ( Bovier , les anti OGM , les grèves sur les CPE,etc) ne sont pas l'oeuvre des immigrés.<br />Segolène de l'autre coté avec ses valeurs humanistes n'a jamais integré ces discours et haines des immigrés dans son programmes ,ce qui lui a valu la defaite face à un français d'origine immigré.En outre la gueguere interne des élephants socialistes , le problème de leadersheap ,la jalousie , le style trop personnelle de sèglolène ont tourné en faveur de Sarkozy , ce qui ne devait jamais se passer s'ils ( les équipes de segolène ) ont mis de coté leurs ambisions personnelles .C'est une leçon du future et come l'a dit le Président JF kennedy :" UNE ERREUR NE DEVIENT UNE FAUTE QUE SI L 'ON REFUGE DE LA CORRIGER ".Il est temps alors à la reflexion pour la gauche pour éviter une seconde defaite aux élections legislativs du 10 et 17 juin prochain ,qui ne sera plus reparée qu'en 2012 , voir 2017 meme ( car Sarkozy à l' allure actuelle des choses va vaire 2 mandats ).Dit -on "reconnaitre une defaite c'est une sorte de victoire " , je ne pense pas que les socialistes vont se consoler avec ce genre de dicton qui n'est qu'une sorte d'auto-consolation .En plus un grand parti comme le parti socialiste n'a pas interet à perdre sur tous les fronts , sinon ils n'honorent plus la figure emblematique de JAURES ( dirigeant et fondateur de premier plan du parti socialiste vers le debut du XX ème siècle) à qui Sarkozy lui meme a fait reference lors de sa campagne de premier tour de cette élection. Cette Strategie de Sarkozy et cette pratique a provoqué la grogne des soient disant vrais socialistes mais qui commencent dejà à cultiver l'attitude de contre -offensive au détriment de la culture offensive sur laquelle Sarkozy a mené sa bataille electorale depuis des années.<br /><br />3-L'après 16 mai 2007<br /><br />L' après 16 mai on verra, on ne manquera pas de decortiquer ( étant simple obseravateur) les contextes dans lesquels le nouveau prèsident va executer et faire executer son programme .Mais cette vacance dorée de trois jours à Maltes pour un cout exorbitant de l'ordre de 240000 euros ( 200000 euros pour le yacht ( paquebot ) et 40000 pour le jet privé qui l'a amené la bàs ) doit faire reflechir dejà les français qui ont voté pour lui .On voit bien le decallge entre le discours politicien en faveur de la France qui se leve tot , qui souffre et les actes du nouveau Président qui n' hesite pas à montrer aux yeux de tout le monde qu'il peut depenser en trois jours ( lundi 07 mai à mercredi 09 mai 2007 ) presque deux fois de son salaire annuel quant il était ministre des finances et de l' économie ( il a gagné 11000 euros par mois ).<br />Voilà l'absurdité du pouvoir de Sarkozy commence dejà et le cadeau ou l' acte de charité de Monsieur Bolloré ( le proprietaire de ce paquebot ) , je crois fort n'est pas gratuit , ca va se traduire par une faveur fiscale de tout genre , ou des traitement de faveurs dans les passassions de marchés publics quelque part , évidement les autres lobbies industriels membre ou non du CAC 40 bailleurs de sa campagne ne seront pas oubliés.<br />A la manière de notre président Malgache( Ravalomanana MARC) qui fait réference à Saint Marc de l' évangile ( Crois seulement , versé:....) :CROIX SEULEMENT A SARKOZY ET TOUT VA BIEN .Voilà le nouveau slogan sur lequel les français doivent s'habituer.<br />Bonne chance à lui ,bon courage pour les decus , et bon courage à tous .RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-27382736510876567872007-04-28T08:25:00.000+00:002007-04-28T10:30:48.040+00:00TROUBLE ETHNO-POLITIQUE A MADAGASCAR : LE PIRE EST A CRAINDRE?Juste un bref passage pour la situation preoccupante de notre cher Dago ces derniers jours.<br />Voilà , après les differends , les affrontements ideologiques ,les pratiques orchestrées par le Regime De Ravalomanana qui deplaisent bon nombre des gens exclus du cercle fermé de la classe dirigeante et consorts , le Pire est à craindre à Mada.Toliary , ces derniers jours constitue le hepicentre des troubles ethno-politique qui ont secoué ( et vont secouer Mada) dans un avenir proche au scenario actuel des choses.<br />Je n' accredite jamais l'idée de guerre tribale ( quel que soir leurs causes ) mais je suis partisan de l'equité du pouvoir et l'egalité des traitements de tous les malgaches d'où il vient ( politiquement , geographiquement , culturellement , spirituellement , etc ).<br />Moi meme , j"ai dejà vecu à Toliary vers les années 1980 et on était aussi victime ( étant originaire des hauts plateaux )du trouble qui a touché les Karana et indo pakistanais le 06 mars 1987 . Le soir de ce jour maudit pour les Karana de TOLIARY des groups d'individus ont semés la rumeurs que ce sont les tours des hauts -plataux ( merina , betsileo) , et evidement on fait parti de ces groups là. J'imagine le mal qu'ils endurent les gens originaires des hauts plateaux ces derniers jours car j'ai vecu aussi ça mais à notre epoque ( j'étais encore gamin mais pleain de souvenir dejà )ils ne se sont pas passé aux actes , contrairement au cas d'aujourd'hui.<br />Le vrai problème ce que ces gens là ( les hauts plateaux ) ne sont que des simples citoyens , ils sont là pour leur activité ( commercant , fonctionnaires , etc ) mitady ravinahitra e!!! La majorité d'entre eux n'ont rie à voir avec la politique et les pratiques du pouvoir ( de nos jour entre les mains des merina ).ILS sont alors victime de leur appartenance ethnique.Et par prolongement LES COTIERS QUI VIVENT A TANA OU FIANARANTSOA aussi ne sont là que par leur activité .....Le pire est à craindre , je repete sans cesse car imaginons nous les tananariviens vont sacager aussi les biens des cotiers , les fianarois ( pas vraiment ciblé mais victimes toujours étant hauts plateaux dit -on et amis -alliés des merinas) .... les autres provinces vont faire pareil comme Toliary ( Tamatave , Majunga , Diego ) ce sera le chaos à Mada et la guerre civile est à craindre. J'espere et je crois que le bon sens du Président ( meme s'il n'en a pas vraiment l'air d'en avoir pendant la période calme - là il est obligé ) va apaiser ce risque appelant les forces vives de tous bords pour eviter les desordres de grand ampleur qui vont laisser des empreintes indelebiles à l'histoire et tacher notre image de pays pacifique de l' AFRIQUE.<br />Alors la balle est dans votre camp Monsieur le PRESIDENT , les politiciens de kl'opposition aussi ne doivent pas profiter cette situation car ça peut retourner contre eux .Mada est à nous TOUS et Mada est unique ...jusque là......on ne sait jamais l'avenir si incertain .<br />UN PETIT MESSAGE POUR LES FRERES ET SOEURS GASY A TOLIARY UNISSEZ VOUS ET N'ENTRE PAS DANS LES PIEGES DE GUERRES TRIBALES.<br />Bye à tous .<br />Je suis un peu occupé ces derniers temps et pas beacoup d'articles à publier.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-25054786499505412382007-04-20T12:58:00.000+00:002007-04-20T13:36:37.063+00:00LE REGIME AUTOCRATIQUE DE RAVALOMANANA:UN NOUVEAU MODELE POLITIQUE DE MADAGASCAR?Bonjour à tous. <br />Ca fait longtemps que je ne me suis pas exprimé dans mon blog.D'abord par mon emploi du temps un peu chargé , mais aussi le temps de prendre quelque recul afin d'eviter des jugements un peu subjectif qui nous arrivent de temps à temps. <br />Je vais m'exprimer dans deux faits majueurs qui se sont intervenus ces derniers temps à la Grande ile :i) l'adoption d'une nouvelle constitution par le peuple malgache le 04 avril dernier à 74% de oui; ii)l'emprisonnement de Roland Ratsiraka Maire de Tamatave ( deuxième ville de Madagascar )hier 19 avril et les questions y relatives . <br /><br />1-Referendum :Le oui à 74 % l' a emporté sur le non <br /><br />Je ne vais pas revenir sur le bien fondé ou non de l'organisation de ce projet de constitution .Pour ma part, les grandes lignes de cette nouvelle constitution <br />sont la disparition des provinces autonomes au profit des regions , le changement relatif au mandat du president ( qui aura encore l'opportunité de briguer un 3 ème mandat ).Les autres rubriques ne sont que des bla bla institutionnel pour se demarquer de l' ancien régime.Je ne remets pas en cause les compétencezs des neufs membres chargés d'elaborer ce projet de constitution meme si leur imparlialité reste une évidence.Le oui l'a emporté sur le non à 74 % avec une defaite cuisante à Tamatave , Diego ?A mon sens la victoire du oui à été biaisé ceci à deux egards :i) les moyens financiers et les dispositifs institutionnels des partisans du oui sont plus consequents que ceux du non .Dans tous les pays du monde que ce soit developpés ou non , rares sont les referendums qui se soldent par un refus du projet presenté par le regime en place ( ex le non du referendum relatif au projet de constitution de l' union européenne en France en mai 2004).Dans le cas du referendum du 04 avril dernier c 'est évident l'opposition dans sa majorité qui a appelé à votér non n' a pas eu les moyens financiers de contrebalancer l'offensive des partisans du oui dirigé par le President autocratique Ravalomanana.C'était dejà une bataille perdu d'avance . <br />ii)les manouvres frauduleuses de toutes sortes perpetrées par le régime ( via l'impartialité du HCC et le ministère de l'intérieur ). <br />A l'instar des deux referendum de la decenie 90 ( celui de 1993 et celui de 1998) , le referendum du 04 avril ne va pas apporter rien de nouveau ni quelque chose de magique au développement de Madagascar.Celui -ci va renoforcer encore le pouvoir quasi- tyranique de Ravalo qui s'est profilé depuis 2005.Heureusement ...et qu'il fasse attention les 6 ex province de Mada ne sont pas tous de son coté.... je crois que Ravalo et sont equipe ne sont pas aveugles ... Toliary , Tamatave ,Diego et dans une certaine mesure Fianarantsoa ne sont pas de leur coté.Seulement Tanà pour des raisons diverses ( la première de laquelle le fait que Ravalo vient de Tanà , etc ) et Majunga sont acquis à leur cause.Meme si 6 les provinces constitutionnellement et en termes juridictionnel ont disparu elles restest et resteront toujours dans la tete , la conscience de chacun ... eux meme cargés d'elaborer cette nouvelle consitution qui ont baigné dans le système provincial de leur enfance jusqu'à nos jours .ON NE CHANGE PAS UN SYSTEME D'UN COUP : il faut un temps pour s'adapter et dans notre cas ca va prendre du temps .Les regions fortement favorisés par Ravalo et sont dejà en vigueur pourront apporter leurs fruits à conditions que le régime en place respecte le principe de PEREQUATION DES RESSOURCES ( equité dans le partage du gateau c 'est à dire les rssources de l' Etat - ts misy tombo sy hala ) , ce qui ne pas le cas et ne sera jamais le cas. Il y a des regions qui ont acquis le feu vert ou le coeur du president , les autres oubliées pour des raisons diverses ( il n'y a pas gagné assez de voix , regions où l'opposition est forte , etc ). <br />Bref , l'adoption de la nouvelle constitution est une bonne chose pour ses partisans , inutile pour les partisans du non , mais on ne peut plus faire marche arrière , que nous reserve-t-il l' avenir ?.. Reponse ... à chacun de rever à sa manière. <br /><br />2-L'emprisonnement de Roland Ratsiraka Maire de Tamatave ( deuxième ville de Madagascar ) et les questions y relatives <br /><br />Roland Ratsiraka par son Statut Maire du deuxème ville de Mada (, le plus grand port de Madagascar) , candidat malheureux de la dernière election presidentielle ( 03 decembre 2006) affichant un scorre de l'ordre de 10% des suffregés exprimés , neveu de l' ancien president l'Amiral Didier Ratsiraka , etc reste une figure à abattre pour le regime en place .Ca m'etone un peu car de ma connaissance , moi qui a tojours essayé ( comme j'ai pu ) de suivre l'actualité politique malgache , Roland Ratsiraka est un jeune politicien peu bavard et un peu discret par rapports aux autres figures de l' opposition.Je ne suis pas là pour le defendre , ni son avocat , ...j'exprime mes points de vues c 'est tout!!! <br />Parait -il , il est accusé de detournement de fonds de l'odre de 400 millions de fmg ( 80 millions ariary).Dejà suspendu de sa fonction de maire en 2003 et encore cette année 2007 pour une durée de trois mois , ce pauvre Roland est obligé de passer qulques mois ( on verra des années ) de sa vie à la prison d' Ambalatavoahangy , conformemement à l'ordre du President JE SAIS TOUT RAVALOMANANA , qui après ses doubles victoires successifs du 03 decembre 2006 et du 04 avril 2007 cherchent toujours par tous les moyens de neutraliser un à un les grandes figures de l'opposition ( Pety , voninahitsy , Roland , etc).A la lumière des evenements recents et des pratiques du pouvoir et regime en place de nos jours , il est évident de dire qu'on est dejà dans un nouveau regime politique à Madagascar .C 'est le REGIME AUTOCRATIQUE DE RAVALOMANANA qui va cadrer grosso modo les pratiques politiques à Mada pendant son mandat ( 2007-2012) car je crois que l' après 2012 sera une ere NOUVELLE POUR LA POPULATION MALGACHE LONGTEMPS VICTIME DE LA POLITIQUE POLITICIENNE DES DIRIGEANTS QUI SE SONT SUCCEDES.Je ne dis jamais que Ravalo est nul dans tous le sens , je denonce juste sa manière de gouverner car Mada est pour tous les malgaches pas seulement pou une poignée d'hommes et de femmes ou quelques groupes d'individus ou de partis politiques. A qoui ca sert d'etre croyant si tu n'arrive meme pas à unifier tes adminisrés et tes opposants!!!!Alors qu'il est non seulement chretien pratiquant parait-il ,comme moi ( catholique )!!!!hihihiiii mais democrate .... ohhhhhh j'ai failli oublié dictateur ...En somme AUTOCRATIQUE.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-53119040190741414812007-04-06T16:27:00.000+00:002007-04-06T19:22:26.082+00:00L'INDEPENDANCE FINANCIERE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT: ANALYSE EN TERMES DES FLUXCet article ne comportera pas ni des tableaux ni des graphiques.Je pense que ca ne va pas changer globalement le message meme si ça nuit un peu à sa clarité.C'est juste un partage du savoir et des connaissances meme si minimes soient-ils pour un future harmonieux des PED et de Madagascar.Chers lecteurs et lectrices , je m'excuse d'avance sur les imperfections.RJB TSINJO.<br /><br />L’INDEPENDANCE FINANCIERE DES PED :<br />ANALYSE EN TERMES DES FLUX<br /> Article présenté par<br /> RJB TSINJO<br />Résumé : La connaissance de la nature, de l’évolution et de l’ Etat de l’indépendance financière des PED est un outil d’analyse permettant d’orienter les politiques économiques futures et de projeter les différents axes d’orientation économiques en phase avec les contextes locaux et internationaux existants. Comment et dans quelle mesure cette indépendance financière existe-t-elle ? Peut-on dresser une typologie globale des PED suivant leur niveau d’indépendance financière ? L’objet de cet article a été d’appréhender ces questions mettant en exergue la configuration des rapports financiers entre Etats- nation et les autres acteurs de l’économie des PED focalisant l’analyse sur trois critères fondamentaux à savoir l’équilibre épargne –investissement ; la dynamique de la balance des paiements en particulier les flux financiers net et la dynamique de l’endettement extérieur. Notre base de données sera tirée essentiellement du World Economic Outlook, database du FMI (septembre 2006).<br />Mots clés : Relation Epargne-Investissement, Mouvement des capitaux, Dette, Croissance économique.<br />Classification JEL : E20, E44, F34, O40.<br /> THE FINANCIAL INDEPENDENCE OF THE DEVELOPING COUNTRIES: FLOW APPROACH ANALYSIS<br />Abstract: The knowledge of the nature, the evolution and the financial independence statement of the developing countries constitute an analysis tool to project the future economic policies and to plan the various axes of economic orientation in sync with the existing local and international context. How and in what measure does the financial independence exist? Can we draw up a global typology of the developing countries by their financial independence level? The object of this article is to treat these questions by highlighting the configuration of financial reports between United Nations and the other actors of the economy of the developing countries focusing the analysis on three fundamental criteria which are the balance savings-investment; the dynamics of the balance of payments in particular the net financial flow and the dynamics of the foreign debt. Our database will be essentially based on IMF Database (September 2006), The World Economic Outlook.<br />Keywords: Relationship saving-investment; Capital movement; Debt, Economic growth.<br />JEL Classification: E20, E44, F34, O40.<br /><br />INTRODUCTION<br />Si les pays développés d’aujourd’hui via l’essor et la vitalité de leur système financier ont pu développer leur économie, les PED pour des causes diverses n’ont pas eu l’opportunité de s’émerger et comptent toujours sur l’extérieur et la bienveillance des riches pour stimuler leur économie. Les différentes crises d’endettement et financières successives des années 1980 -1990 et les années subséquentes, la fracture sociale, la persistance de la pauvreté sont encore des preuves tangibles de la fragilité financière de ces pays. A priori, ce constat nous amène à dire que toutes les politiques de développement mises en œuvre depuis l’indépendance politique des PED principalement anciennes colonies ont été vouées à l’échec. A qui incombe la responsabilité d’un tel échec ? Aux PED dans leur ensemble ? Aux partenaires économiques et financiers de ces pays guidés chacun par leurs intérêts respectifs ? A la population accusée souvent d’immobilisme populaire ? L ‘examen des réponses relatives à ces questions sans négliger la dimension institutionnelle et humaine nécessite avant tout un questionnement méthodologique et d’ensemble sur le degré d’autonomie financière de ces pays et l’interdépendance de leur économie vis-à-vis du reste du monde .Faut-il rappeler ici que le développement du capitalisme financier occidental a été principalement fondé sur cette interdépendance financière des Etats –nations qui par leurs opérations commerciales et financières se sont soldés par un équilibrage financier. Devant les défis multidimensionnels des objectifs du millénaire, le degré d’autonomie financière des PED qui nous renvoie à la notion d’indépendance financière mérite une attention particulière. Pour être précis, notre cadre d’étude sera intitulé ici : « L’INDEPENDANCE FINANCIERE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT : ANALYSE EN TERMES DES FLUX» . Tout au long de l’étude, on s’efforcera de répondre à ces questions : Dans quelles mesures et comment l’indépendance financière des PED existe-t-elle ? Comment évalue-t-on cette indépendance financière ? Quelles sont les principales caractéristiques et mécanismes qui régissent l’indépendance financière des PED ? Pour ce faire l’étude portera beaucoup sur les perspectives d’autonomie financière des <br />PED .Après avoir présenté dans la première section un cadre d’analyse générale focalisé sur les critères d’évaluations et les principaux déterminants de cette indépendance financière, l’étude se penchera beaucoup dans la deuxième section sur sa dynamique, suivie des principaux faits marquants qui la caractérisent, objet de la troisième section.<br /><br /><br /><br />I-CADRAGE GENERAL DE L’INDEPENDENCE FINANCIERE<br /><br />1-Définition et revue de littérature économique<br /><br />1-1-Définition<br />L’indépendance financière est la capacité d’un pays dans un cadre spatio –temporel à faire face à ses besoins financiers et garantir sa souveraineté monétaire afin de faciliter une répartition jugée optimale des ressources et financer le développement du pays sur tous les plans. C’est une notion qui intègre alors à la fois la capacité de financement d’un pays donné par rapport à ses besoins financiers jugés indispensables pour l’accomplissement des projets déjà prescrits dans la ligne directrice ou le programme général de l’Etat mais aussi sa souveraineté monétaire indice précurseur de la souveraineté nationale .<br />1-2-Revue de littératures économiques<br />L’indépendance financière comme nous l’avons définie précédemment intègre à la fois la notion d’autofinancement et la souveraineté monétaire d’un pays. Dans quelle grille de lecture, de pensée peut-on attribuer cette notion? La réponse à cette question n’est pas aussi simple qu’elle parait. Après les travaux novateurs de Keynes [1936] qui a révolutionné la macroéconomie contemporaine ,les auteurs comme Gurley et Shaw [1960] (en approfondissant le rôle du secteur financier dans le processus de croissance économique) et Gerschenkron [1962] (qui a focalisé ses recherches dans l’ analyse des écarts de développement par les différences du système bancaire) ont ouvert la voie dans l’analyse des interactions entre la sphère financière et la sphère réelle de l’ économie .Mais les travaux ultérieurs de Shaw et Mac Kinnon [1973] insistant beaucoup sur la théorie de la répression financière , Diamong .D et Dybvig.P [1983] , Bencivenga et Smith [1991] mettant en avant le rôle du secteur bancaire ont permis de renouveler cette approche .Plus tard ,les travaux de Levine et King[1992] , Levine [1997,2000, 2004] ont fait école et constituent même les bases de références incontournables en la matière. L’analyse de la théorie de la fragilité financière de Minsky [1986] à l’origine de la récente théorie des péchés originels d’Eichengreen et Hausmann [1999,2003] a permis aussi d’appréhender cette problématique . Par le fait que notre cadre d’analyse vise à la fois le national et l’international, s’ajoutent les rapports de forces entre les différents acteurs qui interviennent dans l’économie de ces pays, l’approche en termes d’Economie Politique Internationale (EPI) mérite aussi une attention particulière. Un des grands penseurs de cette approche ,Gérard Kebadjian définit l’EPI comme « une approche pluridisciplinaire dont l’objet est l’ étude de l’économie mondiale dans ses dimensions à la fois économiques et politiques » [P.Berthaud, G.Kebadjian(dir.),2006p.9] .En articulant quatre dimensions : l’économie , le politique ,le national et l’international, l’ EPI offre une grille d’analyse extrêmement riche . Chavagneux [1998] insistant beaucoup sur le rôle de l’économie politique qui met en exergue la relation entre politique, ordre institutionnel et économie reste aussi une figure emblématique de l’EPI dans le monde académique francophone devant l’essor spectaculaire de ce genre d’analyse dans les pays anglosaxons. La liberté conceptuelle de l’ approche adoptée constitue aussi un avantage considérable de l’ EPI .Le clivage habituel existant entre keynésiens et classiques , hétérodoxes et orthodoxes peuvent être ainsi laissé de coté .Ce genre de remarque précisons le ne remet pas en cause forcement la pertinence de ces différents groupes de pensées .Encore même si les Pionniers de l' économie du développement à l'exemple des structuralistes Rodan [1943], Hirshman [1958] du pionnier de l’économie duale Lewis[1954] ,du penseur de la théorie linéaire du développement Rostow ,du théoricien du termes de l’ échange Prebisch [1950], les économistes d’inspirations marxistes théoriciens de la domination et de l’ échange inégal Arghiri Emmanuel [1969],Samir Amin et les théoriciens récent à la lumière d’ Amartya Sen [1993] et Mahbub , etc ont beaucoup contribué au développement de l’ économie du développement qui concerne principalement ces PED, les résultats sur le terrain restent encore mitigés. Mais pourquoi tant d'échec ? A qui la faute ? La spécificité de chaque camp : structuraliste, néo- marxiste, keynésiens, libéraux joue -elle une place importante en la matière ? Le but de cet article a été de susciter les débats et d'enrichir les réflexions sur ces points mais d’une autre manière évitant les démarches méthodologiques habituelles. <br />L’intention n’est pas ici d’envisager une autarcie financière ou économique dans les PED mais de voir comment leur économie dépend-elle financièrement de l’ extérieur .Dans un monde fortement marqué par la globalisation financière de ces deux dernières décennies où la fluidité des capitaux est de règle ,y a-t-il encore raison de se demander de l’ Etat d’indépendance financière d’un pays ?La réponse est évidement oui dans la mesure où la connaissance des natures , de l’ évolution des rapports financiers entre un pays et le reste du monde peut servir d’outil dans la projection des politiques financières et économiques futures et de rectifier les erreurs du passé.<br /><br /><br /><br />2-Critères d’évaluation de l’indépendance financière<br /><br />De nombreux critères peuvent être proposés ici mais le ciblage macroéconomique sera priorisé. Par ciblage macroéconomique, on compte prioriser les variables jugées agrégées ou d’ensemble de l’économie nationale .Ce qui doit intégrer prioritairement les indicateurs clés de l’économie réelle mais aussi et surtout les indicateur monétaires et financiers. L’équilibre épargne-investissement, la balance des paiements, la viabilité de la dette extérieure, seront les variables clés de notre étude ici compte tenu de leur importance dans le fonctionnement de l’économie des PED mais aussi leur lien de causalité avec le degré d’indépendance financière. Evidement, le niveau du déficit budgétaire, le niveau de développement du secteur financier, les structures économiques de chaque pays, le degré d’ouverture économique, le cadre institutionnel et politique constituent les principaux déterminants de l’indépendance financière des PED.<br /><br />II-LA DYNAMIQUE DE L’INDEPENDANCE FINANCIERE DES PED<br /><br />Dit- on les chiffres parlent d’eux même. En effet, si l’on sait qu’actuellement les Etats-Unis accaparent 80 % de l’épargne mondiale soit 2 ,5 milliards de dollars US par jour ouvrable ; le dollar, l’euro, assurent respectivement environ 65 % et <br />20 % des transactions financières internationales, et que ces PED n ‘absorbent qu’environ 20% des IDE mondiaux [Banque mondiale 2006], il est normal de s’interroger sur les perspectives d’autonomie financière de ces pays. Grosso modo , pendant les deux dernières décennies, on sait que les pays dits émergents ont pu compter sur les financements privés ou les financements par les marchés financiers, les pays dits PMA ou les pays pauvres de l’autre coté ont été principalement sous perfusion financière des IBW ou d’aides bilatérales avec les conditionnalités y relatives .Cette remarque ne suffit pas pour autant à décrire la dynamique de l’indépendance financière de ces pays .De l‘après guerre à nos jours, si dans l’ensemble, le financement intérieur des PED n’a pas enregistré des changements significatifs, le financement extérieur a subi un mouvement spectaculaire qui reflète le cotexte politico-économique international d’un coté, les changements internes qui se sont opérés dans ces pays de l’autre. Si l’arbitrage entre l’investissement et l’épargne nationale constitue l’écorce de l’analyse de l’indépendance financière des PED, l’analyse de la dynamique de leur balance des Paiements et de leur endettement extérieur en constitue le noyau dur.<br /><br />1-La dynamique de l’investissement et l’épargne intérieure<br /><br />L’équilibre ou le déséquilibre épargne-investissement (ou l’inverse) et les questions y relatives constituent un axe majeur de l’analyse économique, à la source même des débats virulents entre groupes de pensées. Les keynésiens , suite à l’enseignement du père fondateur J.M.Keynes [1936] avancent que c’est l’investissement qui finance l’épargne. Ils avancent le postulat selon lequel « la où la finance mène les entreprises suivent » .Les classiques avancent de leur coté que c’est l’épargne qui finance l’investissement et que : « là où les entreprises mènent, la finance suit ». L’objet de l’analyse n’est pas ici de focaliser l’intention sur la pertinence de ces deux postulats contradictoires mais de se questionner sur l’effectivité de l’équilibre existant entre l’épargne et l’investissement (ou l’inverse). La théorie du circuit fortement développée par Poulon [2001,2004] nous permet de faire un arbitrage entre les besoins de financement F et le financement I d’un pays donné. Cette approche qui avance la condition de crise selon la quelle un pays est en crise si les besoins de financement F pour une période donnée (année ici) excédent l’investissement I relatif (I-F<0). D’après Poulon l’inégalité I < F signifie que la richesse accumulée par les entreprises dans la période est inférieure à leur endettement net de la période .Cette richesse est désormais aux yeux des banquiers un gage insuffisant pour le remboursement <br />de F. C’est précisément pour cela que les banquiers vont exiger ce remboursement. Et comme celui-ci ne peut plus être effectué sur le revenu de la période, il devra l’être sur tout le patrimoine accumulé dans les périodes antérieures. En d’autres termes, les entreprises déficitaires sont mises en liquidation. Si l’inégalité I < F est globale, c’est l’économie dans son ensemble qui est virtuellement en faillite, ou du moins des secteurs entiers de celle-ci. C’est pourquoi cette inégalité traduit réellement un état de crise .Dans notre cas , à raison de problème statistique , il est extrêmement difficile de trouver pour l’ensemble des PED ( dans l’ ensemble et pour chaque région ) les valeurs relatives aux besoins de financement F , c’est pourquoi on va se contenter ici de faire l’ arbitrage habituel entre l’ épargne et l’investissement.<br />Dans quelle mesure et comment l’épargne finance-t-elle l’investissement dans les PED et inversement ? Quel arbitrage peut-on faire entre ces deux variables fondamentales de l’économie ? Le paradoxe de Feldstein-Horioka [1980] reste toujours la base de référence moderne en matière d’arbitrage épargne-investissement, qui trouve sa source dans la théorie wicksellienne des fonds prêtables de 1905.En effet ces deux auteurs ont essayé de mesurer et d’analyser la corrélation existant entre l’épargne et l’investissement. L’approche de Feldstein-Horioka stipule qu’une forte intégration économique doit impliquer, ceteris paribus, une faible corrélation épargne –investissement. Ils avancent ainsi le « coefficient de rétention d’épargne » qui n’est autre que la part de l’épargne nationale incorporée dans l’investissement. Plus ce coefficient est faible, plus la corrélation entre les deux variables est faible. Evidement à priori, un fort déséquilibre épargne –investissement entraine une forte dépendance financière du pays en question vis-à-vis du reste du monde .Qu’en est –il de cette différence dans les PED ? <br />Les PED ont enregistré un solde négatif de la différence entre l’épargne et l’investissement de 1985 à 1995 (jusqu’en 2000 pour l’Amérique latine). Il est logique alors de s’attendre à une forte dépendance financière des PED vis-à-vis du reste du monde avant 1995 (avant 2000 pour l’Amérique latine) et l’inverse après. Dans l’ensemble, ce solde a passé de -1,6 % de leur PIB en 1985 à -1,7 % en 1995 et 4,7 % en 2007.L’ Afrique et l’Asie se démarquent de l’Amérique latine à partir de l’année 2000. Mais les comportements des propriétaires des capitaux, le degré d’intégration économique des PED dans l’ensemble et individuellement vont biaiser l’hypothèse selon la quelle ils seront moins dépendant financièrement de l’extérieur si le solde épargne-investissement est positif (le cas de l’après 2000) et inversement.<br />L’analyse de la balance des paiements, des flux financiers y relatifs et l’endettement extérieur constitue un outil riche en enseignement quant à l’effectivité de l’indépendance financière des PED vis-à-vis du reste du monde.<br /><br />2- La dynamique de la balance des paiements des PED : reflet du degré d’indépendance financière <br /><br />La balance des paiements est l’un des instruments fondamentaux permettant de décrire la dynamique de l ‘échange commercial et financier du pays en question avec le reste du monde. Si le concept relatif à la balance des paiements a été largement développé par des économistes d’inspiration libérale comme Polak (1957) connu sous l’appellation : « Approche Monétaire de la Balance des Paiements (AMBP) », son prolongement et l’œuvre pionnier de Mundell - Fleming va faire école pendant la période postérieure.<br />Le déficit de la balance des paiements reste toujours une menace permanente pour les PED à cause de la fragilité de leur économie et leur forte dépendance aux enjeux politico-économiques mondiaux. Contrairement aux pays développés qui ont les moyens de faire face aux déficits de leur balance des paiements faisant appel aux marchés financiers internationaux et d’autres multitudes de financement, les PED surtout les PMA font appel régulièrement au FMI pour atténuer les dégâts .La balance des paiements des PED a été toujours majoritairement déficitaire à part quelques pays rares comme les pays pétroliers du moyen et proche orient et les pays de l’ OPEP. Toutefois, il y a des années exceptionnelles où quelques uns d’entre eux dégagent un solde positif de leur balance des paiements .Ce qui n’enlève pas pour autant les contraintes qui pèsent sur leur économie. Beaucoup d’études relatives à la balance des paiements des PED ont été déjà effectué mais il est rare de trouver des études qui essaient d’englober les PED dans l’ ensemble pour avoir un panorama global permettant de faire une typologie d’ensemble et de les stratifier. <br />Si le solde final de la balance des paiements doit être toujours nul, le problème qui se pose est de savoir comment financer le déficit? Cette question nous amène à s’interroger sur la structure et le degré d’indépendance financière de ces pays vis-à-vis du reste du monde globalement mais aussi vis-à-vis de chaque unité institutionnelle .Comment le reste du monde finance–t-il l’économie des PED ? Quel est le degré d’indépendance financière des PED vis à vis de l’extérieur ? En tant que document statistique qui enregistre les flux financiers entre un pays et le reste du monde, la balance des paiements est un outil d’analyse simple mais efficace permettant de savoir le degré d’indépendance financière d’un pays. <br />L’examen relatif aux balances des paiements des PED( 1980-2007) nous permet d’avancer quartes choses<br />i)-Les PED dégagent une balance courante excédentaire ces dernières années après des résultats négatifs de 1985 à 1995.Une forte dynamique a été enregistrée à partir de 2005 avec un solde positif de balance courante plus de 4% du PIB jusqu’en 2007.<br />ii)-Les flux net de capitaux privés (à part les autres capitaux privés) ont été toujours positifs à l’exception de l’année 1985 qui reflète le scepticisme des banques et créanciers privés sur la solvabilité des PED pendant la crise de la dette. L’investissement de portefeuille représente une faible part par rapport à l’IDE mais dégage toujours un solde positif jusqu’en 2005.<br />iii)-Les flux officiels net ont enregistré un solde positif jusqu’en 2000 année depuis laquelle ils ont enregistré un solde négatif.<br />iv)-Les réserves de change ont enregistré un solde négatif (à part 1985).Ce qui signifie une augmentation de leurs réserves de changes tout au long de la période d’étude pour s’établir respectivement à 666 ,333 milliards de dollar US et 747 ,94 milliards de dollar US en 2006 et 2007 ,de quoi à alimenter les déficits jumeaux américains.<br />Dans l’ensemble, on a pu remarquer une amélioration nette de la situation de leur balance des paiements à partir de l’année 2000 .L’analyse spécifique de chaque pays ne va pas toujours corroborer cette tendance. Il est crucial ainsi ici de noter l’importance des pays émergents, la chine, l’Inde et les pays pétroliers qui pèsent beaucoup dans l’indexation. Il est aussi important de rappeler qu’au fil des années qui se sont succédées, malgré la pertinence du modèle de Polak et l'insistance du FMI, bon nombre des PED n'arrivent pas à équilibrer leur balance des paiements et dépendant toujours de l'aide et du prêt du FMI. Le pire était même arrivé car ils s’enfonçaient dans une grande crise d'endettement international mettant en jeu leur crédibilité et qui sera même la source de blocage de leur économie pendant la période postérieure. Cette crise ne tarde pas à menacer la stabilité financière internationale raison pour la quelle le FMI va faire son mieux à partir de 1982 pour résorber cette crise .La politique d'ajustement structurel qui va cadrer grosso-modo la politique économique et financière de ces pays depuis cette année était née dans ce contexte. La pertinence de notre étude nécessite avant tout une étude approfondie à travers l’analyse des indicateurs relatifs au financement extérieur des PED. Ce qu’on va essayer de voir ci-après.<br /><br />3-Indicateurs des flux relatifs au financement extérieur des PED<br /><br />3-1-Analyse globale des flux financiers net vers les PED<br />S’il est courant d’entendre, de voir des chiffres relatifs aux multitudes de financements extérieurs des PED, il est rare de trouver des travaux qui font référence à l’importance relative de ces chiffres par rapports à l’économie de ces pays. Les X milliards de dollars qu’on voit partout (dans les rapports, divers articles) n’ont pas de sens si on ne tient pas compte de la taille économique du pays en question. Si l’on sait que l’ensemble des flux financiers net (IDE, investissement de portefeuille, capitaux privés, flux officiels) à destination des PED était 31,8 milliards de dollar US en 1980 respectivement 120 milliards ,72 milliards et 190 milliards en 2000 et 2007,ça suffit –il pour dire qu’ils sont fortement dépendant financièrement de l’extérieur? Evidement non, la construction des indicateurs relatifs à ces flux financiers en termes globales, institutionnels, dans un cadre spatio –temporel élargi constitue une démarche fondamentale permettant d’appréhender cette question. N’est-il pas capital alors de se référer au PIB qui reste un indicateur clé de la dynamique économique et financière d’un pays ?<br />Le ratio des flux financiers net sur le PIB vers les PED a suivi une tendance à la hausse de 1980 à 1990 pour s’établir à un pic de 6 ,72 % du PIB en 1995 avant de chuter à 1,42 % en 2007.En termes régional ,la dynamique de l’ Afrique ( sauf 2000) a été suivi d’une chute spectaculaire de ce ratio en Amérique latine et une quasi-stagnation de l’ Asie après le pic de 10,87 % de 1995 qui va chuter brusquement suite à la crise financière des pays de l’ Asie du Sud Est en 1997. A titre de référence, pour l’ensemble de l’Asie, ce ratio a passé respectivement de 11,21 % du PIB à 5,3 % en 1996 et 1997 .La chute a été spectaculaire en 1998 pour s’établir à -4,46 % du PIB et 0,088 % du PIB en 1999 [Calcul de l’auteur, FMI, 2006].<br />Le financement extérieur n’occupe alors qu’une faible part par rapport au PIB des PED. Force est ainsi de constater que ce constat ne cadre pas forcement avec ce qu’on entend habituellement selon lequel les flux financiers de l’extérieur occupent une part non négligeable par rapport à l’économie des PED. Est ce qu’une manière de conclure qu’ils sont moins dépendant financièrement de l’extérieur ? Une ventilation institutionnelle de ces flux financiers nous permettra encore d’approfondir cette analyse.<br /><br />3-2-Ventilation des compositions des flux financiers net vers les PED<br />L’analyse globale des flux financiers net vers les PED n’est pas vraiment riche en enseignement. Une ventilation institutionnelle de ces flux permettra de connaitre l’importance relative de chaque flux par rapport à l’économie de ces pays. On peut dire que les flux financiers net à destination des PED dans l’ensemble n’ont pas enregistré des changements significatifs en termes réel c'est-à-dire par rapport à leur PIB .Grosso modo, pendant la période considérée (1980-2007), les flux non officiels ont devancé largement les flux officiels. La dynamique moyenne des ratios relatifs aux capitaux privés et à l’IDE a été contrecarrée par une quasi -stagnation des autres ratios.<br />i) Les flux non officiels<br />-Les capitaux privés net :<br />Par rapport au PIB, ces flux n’arrivent pas à dépasser le seuil de 1% de 1980 à 1995 année pendant laquelle un pic de 3,15% du PIB a été enregistré pour revenir à 2,28 % en 2005 et 1,36% en 2007.On voit bien ici la réticence des principaux créanciers privés vis-à-vis des PED pendant les années 1980 suite à la crise de la dette qui les ont touchés.<br />-IDE net : Aux yeux des observateurs avertis et de la plupart des économistes, l’IDE constitue ( et va constituer pendant les années à venir comme il a été le cas dans certains pays) la pierre angulaire du décollage économique des PED via son effet d’entrainement sur la croissance économique .Les concurrences internes entre ces PED d’un coté et les obstacles institutionnels et structurels de l’autre sont quand même des blocages majeures qui freinent son décollage dans certains PED surtout les PMA un groupe souvent marginalisé au profit des pays émergents de l’ Amérique latine et de l’ Asie. Ce graphique 3 nous montre bien que l’IDE en terme réel est toujours minime dans les PED surtout avant 1995 pour atteindre la barre de 1,81 % du PIB.Le pic de 2,65 % de 2000 s’est régressé un peu à 2,45 % en 2005 et sera 1 ,84 % en 2007.<br />-Investissement de portefeuille net : Cette variable ne représente qu’une faible part par rapport au PIB des PED .Le pic de 0,72 % du PIB atteint en 1995 va chuter à 0,03 % en 2005 et estimé à -0,034% en 2007.Sa faible part reflète les soucis des principaux détenteurs d’actifs financiers à placer leur avoir dans les PED, des pays jugés souvent à risque à la lumière des crises financières (Crises de changes et bancaires) qui menacent leur économie.<br />-Autres capitaux privés net: Les autres capitaux privés net à destination des PED ont presque enregistré un solde négatif ou négligeable. Leur ratio par rapport au PIB a été de -0,06% en 1980 pour atteindre le pic de 0,6% en 1995 et sera évalué à -0,44% en 2007.<br /><br />ii) Les flux officiels net<br />Ces flux englobent les flux des organismes multilatéraux et bilatéraux dans l’ensemble. Ils englobent alors tous ce qui touche le FMI, la Banque mondiale, les Banques régionaux comme la Banque Africaine de Développement, la Banque Interaméricaine de Développement, la Banque Asiatique de Développement, mais aussi les APD et les autres flux bilatéraux de la part des pays riches. Le tableau 2 de l’annexe nous montre bien que depuis 1980, ces flux n’ont même pas atteint la barre symbolique de 1% du PIB des PED. Après avoir fluctué autour de 0,5% du PIB entre 1980 et 1985, et tourné autour de 0,4% entre 1900 et 1995, le ratio Flux officiels net sur le PIB à destination des PED a enregistré un solde négatif de 2000 à 2007 passant respectivement de-0,69 % à -1,30 % .La promesse de la communauté internationale à financer les PED et à éradiquer la pauvreté via l’objectif de développement du millénaire n’est autre alors que des discours politique sans engagement réel si on se réfère à ces chiffres.<br /><br />Contrairement à ce qu’on entend habituellement , et preuve à l’appui à travers le graphique 3 ci-haut, la faible part des flux financiers à destination des PED que ce soit les capitaux privés , les IDE , les flux officiels par rapport à leur PIB nous permet d’avancer qu’ils ne peuvent pas compter vraiment sur le financement extérieur pour doper leur économie .<br /><br />3-3-Analyse régionale des flux financiers net vers les PED<br />L’analyse en termes régional des flux financiers net vers les PED nous permettra d’avoir une vision détaillée de l’indépendance financière de chaque groupe de pays par rapport à l’extérieur. Quelle spécificité chaque région nous réserve –telle ? Y a-t-il des différences fondamentales entre ces pays A premier vu, on peut avancer qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre les trois régions étudiées ce qui n’exclut pas la spécificité de chaque région. Dans l’ensemble ,la quasi stagnation ou la régression des ratios relatifs aux flux officiels est évident .Une hausse spectaculaire du ratio relatif à l’ IDE a été enregistré dans les trois sous régions de 1980 à 2000 avant de régresser à partir de l’ année 2005.On remarque aussi une dynamique moyenne du ratio relatif aux capitaux privés en Afrique et en Asie devant un résultat médiocre de l’ Amérique latine. Enfin, l’investissement de portefeuille et les autres capitaux privés n’ont pas enregistré des changements significatifs dans les trois régions concernées.<br />Au vu des examens relatifs aux flux financiers net à leur destination, les PED dans l’ ensemble mais aussi individuellement (par région), contrairement à ce qu’on entend habituellement sont moins dépendant financièrement de l’extérieur. Que nous réserve-t-il l’examen de leur endettement extérieur ?<br /><br />4-L’endettement extérieur analysé comme indicateur d’indépendance financière des PED<br />4-1-La dette extérieure des PED dans l’ensemble<br />Le niveau de l’ endettement extérieur des PED peut être aussi analysé comme indicateur clé de leur niveau d’indépendance financière .Contrairement aux Pays développés qui jusque là arrivent à éviter les désordres de grand ampleur que pourront provoquer la non maitrise de leur endettement et en particulier leur finances publiques , les PED à la lumière des crises d’endettement international des années 1980 , les crises de la dette obligataire des années 1990 ont été confrontés à des grands problèmes de la gestion de leur dette extérieure .Ces crises les ont mis sous tutelle des IBW à travers l’ ajustement structurel d’abord et le consensus de Washington après avec des résultats plus que mitigés comme le montre le tableau 3. En termes nominal, dans l’ensemble la dette extérieure des PED a connu une croissance exponentielle de 1980 à 2007 pour passer respectivement de 617,8 milliards de dollars US à 3352, 1 milliards de dollars après avoir passé de 2366,9 milliards de dollars US en 2000. Pour l’Afrique, l’Amérique latine, le pic a été atteint en 2005et 2006 faisant un endettement extérieur respectif estimé à 289,4 milliards de dollars et 892,9 milliards de dollar US, l’Asie l’a atteint en 2007 avec un encours estimé à 954,6 milliards de dollars.<br /><br />4-2-La viabilité de la dette extérieure des PED en question<br />La viabilité de la dette extérieure est un thème qui intéresse bon nombre d’économistes ces dernières années après le lancement de l’initiative PPTE par les IBW en 1996 (renforcée en 1999) mais aussi les crises financières et les crises de la dette souveraine qui ont touché quelques pays émergents depuis le milieu des années 1990. Un terme qui reste flou et encore peu modélisé malgré les différentes approches qui ont été présentés par les spécialistes en la matière. Si des auteurs comme Krugman [1988], Krueger [2002], ont toujours avancés les approches en termes de solvabilité qui privilégient les points de vue des créanciers, Sachs [1989], Raffinot [1999], Berr et Combarnous [2006] avancent de leur coté l’approche en termes de soutenabilité qui met en exergue les points de vue des débiteurs en intégrant les effets désastreux de la dette sur les débiteurs. Dans ce même ordre d’idée, si les multitudes d’études économiques relatives à la soutenabilité de la dette , à la solvabilité d’un pays , ont été conçu dans un précepte néolibérale sous l’influence des IBW, le paradigme keynésien à travers la théorie du circuit largement développée par le circuitiste Fréderic Poulon [2001,2004] et la théorie de transfert qui avance le concept de capacité d’endettement élargi offre un cadre d’analyse solide et efficace permettant vraiment de percer ce problème .Mais il est tout à fait évident que le ratio Dette / PIB et le Ratio Dette / exportation seront privilégiés dans notre cadre d’analyse, ce qui n’exclut pas la pertinence d’autres ratios et les autres approches su -citées. Ce qui est sur, le surendettement de ces pays comme le montrent les tableaux 3 et 4 les ont amenés régulièrement dans un Etat d’insolvabilité financière chronique ou temporaire qui caractérise même leur niveau d’indépendance financière.<br /> Concernant le ratio dette extérieur /PIB on a pu remarquer que l’endettement extérieur des PED n’a cessé de s’accroitre jusqu’en 2000 atteignant le niveau maximal de 37,4% du PIB soit un endettement extérieur de l’ordre de 2366,9 milliards de dollar US. La tendance baissière enregistrée jusqu’en 2007 (25,1% du PIB pour un encours estimé à 3352 milliards de dollars US) a été attribué à la performance de l’Asie et de l’Amérique latine conjuguée aux effets de l’annulation de la dette des pays PPTE composés essentiellement du continent africain. Mais ce niveau reste toujours au dessus du niveau jugé souhaitable par le FMI situé à 25% du PIB [FMI, 2003].<br />En ce qui concerne le ratio dette extérieure/ Exportations on assiste à une amélioration du résultat aussi bien en termes global qu’en termes régional. Le Pic de 165,2 % a été enregistré en 1990 pour l’ensemble des PED avant de régresser à un peu plus 60% en 2006 et 2007.Ce ratio trouve son apogée en 1995 en Afrique et en 1985 pour s’établir à 247,6 %. L’Amérique latine et l’Asie ont enregistré le pic en 1985 faisant respectivement un ratio de 322,3 % et 185,2% des exportations avant de poursuivre une tendance baissière jusqu’en 2007.<br />Force est aussi de constater que seul le continent Africain a pu enregistrer un ratio d’endettement extérieur /PIB supérieur à 60% de 1995 à 2000.L ‘endettement intérieur de ces pays ( les PED ) ont alors pris une place importante , pour amener ce ratio total ( extérieur et intérieur ) à un niveau plus de 60% ,seuil critique maximal avancé par les spécialistes , surtout les IBW comme critère décisif de soutenabilité de la dette d’un pays .Le ratio dette extérieure / Exportations est aussi loin du seuil maximal avancé régulièrement qui est de 150% pour les pays candidats à l’initiative PPTE ces dernières années. Les critères retenus dans le cadre de l’IPPTE mais aussi ceux relatifs aux autres pays non membre (pays émergents et non) méritent-ils alors une reforme objective pour une projection optimale d’un niveau d’endettement extérieur viable mais aussi un endettement intérieur acceptable de ces pays ? L’insistance des IBW à faire régner les règles d’ajustement à la lumière de la gestion des crises financières et de la dette souveraine des pays émergents des années 1990 et les années subséquentes nous laisse encore perplexe là dessus.<br /><br />Les thérapeutiques libéraux intervenues vers le début des années 1980 après la crise du système keynésien des années 1970 n’ont pas réussi alors à résoudre les problèmes majeures des PED tels sont la stagnation de leur économie et les crises d’endettement international. Seulement une poignée des pays qui n’ont pas adhéré à la politique d’ajustement structurel des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et FMI) ou ceux qui ne l’ont pas appliqué intégralement ont pu décoller leur économie . La baisse notable des ratios relatifs à l’Afrique depuis 2005, suite aux différentes mesures d’annulation de la dette proposées par les IBW et le Club de paris [2005] dans le cadre de l’initiative PPTE et l’Initiative d’ Annulation de la Dette Multilatérale (IADM) mérite quand même d’être notée.<br />Quoi que l’on dise, la persistance du problème d’endettement des PED reflète l’inefficacité des mesures mises en œuvre par les IBW d’un coté et la gabegie des finances publiques des PED de l’autre coté. Cette situation se répercute évidement sur leur solvabilité financière qui détermine l’Etat de leur indépendance financière. Dans ce sens, depuis la fin des années 1990 et pendant les années récentes, suite aux multiples crises qui ont touché les pays émergents, la gestion du problème de l’endettement des PED reste toujours un sujet qui préoccupe bon nombre d’économistes. Si le mécanisme de restructuration de la dette souveraine<br /> (MRDS) de Krueger [2002] largement soutenu par le FMI a été définitivement enterré depuis 2005, le CAC (Clauses d’Actions Collectives) de Taylor [2002] véhiculée par le trésor américain a connu un écho favorable auprès des créanciers mais aussi les débiteurs. Toutefois la mise en pratique et l’effectivité réelle de cette approche reste à vérifier.<br /><br />III-L’INDEPENDANCE FINANCIERE DES PED A L’EPREUVE DES FAITS<br /><br />1-La gestion des crises financières des pays émergents reflète-t-elle l’indépendance financière de ces pays ?<br /><br />La gestion des crises financières qui ont touché les pays émergents d’Asie et d’Amérique latine n’a pas été facile .Ces crises reflètent la fragilité financière de ces pays qui depuis le début des années 1990 ont attiré des flux financiers privés très spéculatifs. Partant d’une analyse approfondie basée sur les fondamentaux de l’économie de ces pays, Patrick Artus [2006] relève diverses causes à savoir la surévaluation du taux de change, la dégradation du compte extérieur, l’envolée du déficit public, l’insoutenabilité de la dette extérieure en particulier la dette à court terme, etc. Quant au mécanisme déclencheur de ces crises, le phénomène de Sudden stopps (arrêt brutal) développé par Caballero et Panageas [2003], Calvo, Izquirodo et Mejia [2004] a eu un écho spectaculaire que ce soit dans les cercles académiques mais aussi dans les sphères institutionnelles de chaque pays ou des IBW. Ce phénomène d’arrêt brutal caractérise bien le caractère pro cyclique des flux de capitaux à destination des PED en particulier les pays émergents. Les crises jumelles qui ont déstabilisé ces pays vers la fin des années 1990 et les années récentes ; le phénomène du péché originel [ Eichengreen B et Hausmann, 1999, 2003] qui touchent l’ensemble des PED (les pays émergents mais aussi les PMA) sont encore des exemples tangibles qui montrent la fragilité financière de ces pays. Jérôme Sgard [2002] décortique bien avec force et rigueur l’étendue et la gravité de ces crises avec la gestion y relative proposée par les pays concernés mais aussi la communauté financière internationale dans laquelle le FMI joue un rôle capital en sa qualité du premier garant de la stabilité financière internationale (par son statut). Stiglitz [2002] pour sa part n’a pas du tout hésité à critiquer ouvertement le FMI dans la gestion de ces crises et avance que les mesures proposées par le FMI en l’occurrence la libéralisation intégrale des mouvements de capitaux, la rigueur budgétaire et monétaire ne sont pas adaptées aux contextes économiques dans lesquels ces pays se trouvaient. La taille financière de ces pays conjuguée à l’insuffisance des fonds du FMI ont fait que le FMI lui seul n’a pas pu résoudre ces crises comme le montre le tableau 5.<br />Il a fallu ainsi une forte intervention du Trésor Américain et de la Banque mondiale dans la gestion de ces crises surtout la crise mexicaine de 1994, les crises russe et brésilienne de 1998, la crise argentine de 2001.Toutefois ,en termes réel (% au PIB) l’intervention a été forte au Mexique (12,5% du PIB), et dans les pays asiatiques c‘est à dire en Thaïlande (9 ,4% du PIB), Indonésie (15 ,9%) et Corée du Sud (11,2%).Il est crucial aussi de noter que le FMI a beaucoup intervenu dans la gestion des crises Mexicaine, Indonésienne, Coréenne , Brésilienne si on se réfère à l’ ensemble des financement accordés à chaque pays. En termes de quote-part, l’intervention du FMI a été forte au Mexique en Thaïlande, Indonésie, Corée et Brésil. En tout état de cause, l’intervention de la communauté financière internationale a été capitale dans la gestion de ces crises. Cette intervention reflète bien la dépendance financière de ces pays vis à vis des IBW mais aussi des autres acteurs de leur économie. Une indépendance financière qui est différente d’un pays à un autre suivant leur lien avec les IBW mais aussi avec le trésor américain qui reste l’un des préteurs en dernier ressort si la situation est de plus en plus compliquée (C’est le cas du Mexique en 1994-1995 et la Russie en 1998).<br /><br />2-Tendance récente de l’indépendance financière des PED<br /><br />2-1-Les grands de l’Amérique latine se démarquent<br />Récemment ,la décision du Brésil et de l’Argentine ( mi-décembre 2005) d’anticiper le remboursement de leur dette vis-à-vis du FMI d’abord , les autres créanciers après reflète bien l’intention des PED de se disposer d’eux même .En effet , le Brésil et l’ Argentine ont remboursé respectivement 15,5 milliards et 9,8 milliards de dollars US de leur dette vis-à-vis du FMI vers le début 2006 et respectivement 2,6 milliards de dollars et 135 millions de dollars auprès du club de Paris et de l’organisation des Etas-Unis (pour le Brésil ).Pour ce faire , ils devaient puiser dans les réserves de leur banque centrale estimées à 50 milliards de dollars pour le Brésil et 27 milliards de dollars pour l’ Argentine à l’ époque. Cette politique de désendettement se traduit d’abord par une amélioration des résultats macroéconomiques (maitrise du déficit budgétaire et de l’inflation, amélioration des comptes extérieurs, etc.) .Elle est en même temps signe de la volonté de ces pays d’avoir une certaine autonomie vis-à-vis des institutions des Bretton woods (IBW) qui ont cadré leur politique économique dans le cadre des politiques d’ajustement structurel en vigueur depuis le début des années 1980. <br /><br />2-2-L’Afrique : de l’assistance financière à l’assistanat financier<br /><br />Parallèlement, les pays africains et les PMA dans la plupart des cas comptent toujours sur la baguette magique de ces institutions (PPTE) et les APD des pays riches .Un pays comme Madagascar par exemple est essentiellement financé par l’ extérieure .En effet ,depuis 1997 , le budget d’investissement de ce pays a été financé à 70% par l’ extérieur ( Banque mondiale , FMI , BAD ,Union Européenne) sans tenir compte des flux publics et privés relatifs aux ONGs , actions humanitaires , etc. Les recettes fiscales servent seulement alors à financer le budget de fonctionnement ( environ 45 % du budget total) et une partie du budget d’investissement ( 30 % du budget total) alors même que le pays a besoin de financement pour doper son économie et pour éradiquer la pauvreté qui touche encore 75 % de la population en 2006 [Banque mondiale ,2006].Les promesses du MAP ( Madagascar Action Plan ) qui cadre grosso modo les feuilles de route du deuxième mandat ( 2007-2012) de Ravalomanana Marc offrent un espoir de développement à la population longtemps marquée par le désespoir total même si son financement reste encore à trouver auprès des partenaires habituels (pays riches , les IBW ,Union Européenne).Les trois phases de l’ ajustement structurel en vigueur i) le FAS du FMI et le CAS de la Banque mondiale des années 1980 ;ii) le DCPE I (1996-1999) et le DCPE II (1999-2001) ; iii) le FRPC du FMI de 2001 à nos jours (avec le nouvel accord de juillet 2006) et le DSRP de la Banque mondiale( 1999-2006), n’ont presque rien apporté à Madagascar en matière de développement et de performance économique malgré la croissance économique soutenue de l’ ordre de 4,5% du PIB de 1997 à 2006 (à l’exception de l’année 2002 caractérisée par la crise postélectorale qui a causé une régression de -10% du PIB ).Pepe Andrianomanana [2000] dans son étude en collaboration avec l’Université de Harvard sur le compte de l’ USAID-Madagascar a pu décortiquer d’une manière synthétique les forces et faiblesses du secteur financier de ce pays . Les recommandations formulées dans cette étude ont pu reformer le système financier malgache avec des résultats plus mitigés vue la réticence des dirigeants à adopter des mesures qui pourront les déstabiliser , les obstacles institutionnels et la mainmise des IBW .Les différents programmes successifs en partenariat avec les IBW n’ont pas empêché la Grande ile d’être classée 146 ème sur 177 en 2005 au niveau mondial en matière de développement humain affichant un indice de développement de l’ordre de 0,49 et un PNB par habitant de l’ordre de 280 dollar pour une année [PNUD, Rapport sur le développement humain 2006].Est ce qu’une manière de dire que Madagascar n’ a jamais eu besoin ( n’aura jamais besoin ) des IBW ?Ce qu’on peut avancer ,dans les contextes actuels , l’ abandon des IBW n’est pas une bonne chose pour Madagascar car elle aura toujours besoin de ces deux institutions rien que pour son image vis-à-vis des créanciers ( s’il y en a vraiment qui vont s’intéresser à part les industriels de la zone franche attirés par la faiblesse du cout de la main d’œuvre local). L’Union Européenne à travers le FED ( Fonds Européen de Développement ) reste le premier bailleurs de fonds de ce pays avec une contribution moyenne annuelle de 80 millions d’Euros de 1999 à 2006 .Le 10 ème FED , un programme de financement estimé à hauteur de 462 Millions d’ Euros pour la période 2008-2013 reflète la satisfaction de l’ Union Europénne en matière de performance économique .C’est donc un prolongement logique du 9 ème FED (terminé cette année 2007) dont le décaissement effectif est estimé à 447 millions d’euros. La banque mondiale (le deuxième bailleur de fonds) quant à elle intervient à hauteur de 60 Millions d’Euros annuellement depuis 1997. La mobilisation des ressources intérieures reste toujours une alternative prometteuse face aux échecs des politiques économiques passées sous l’égide des IBW. En effet, la Banque mondiale [2005] lui-même estime que rien que les ressources minières (pierre précieuses, or ,etc.), environ 150 millions de dollars US échappent chaque année à la caisse de l’Etat alors que le FRPC (2001-2005) du FMI (déjà repartie en trois tranches) n’a été seulement que de l’ordre de 100 millions de dollars US.L’annulation de la dette dans le cadre de l’initiative PPTE dont ce pays a bénéficié a fait régresser sa dette de 4,3 milliards de dollars US avant le point de décision (Vers 2001) à 1,3 milliards de dollars (soit environ 72 dollars par citoyen malgache) après les mesures successives d’annulation relatives au point d’achèvement (vers fin 2005).Ces mesures d’annulation de la dette vu leur caractère purement comptable n’ont pas pu influencer d’une manière significative les conditions de vie de la population à qui elles ont été destiné. La situation s’est même empirée car, elles ont entrainé une réduction drastique des transferts effectifs des IBW et des pays riches .La majorité des pays de l’ Afrique subsaharienne ( à part l’ Afrique du Sud , Botswana, Maurice , Seychelles ,Gabon) affichent la même configuration que Madagascar. Toutefois ils se différencient les uns des autres par leur structure économique, leur système politique et les cadres institutionnels en vigueur.<br /><br />2-3-L’Asie forte de sa prudence<br /><br />Les pays émergents d’Asie de l’autre coté font preuve de prudence accumulant des sommes astronomiques de réserves de changes pour faire face aux crises financières futures. Ces pays financent même l’essentiel des déficits jumeaux américains qui dans son rythme de progression récente ne vont pas tarder à déstabiliser l’ économie américaine mais aussi l’ économie mondiale dans l’ensemble vu le rôle capital joué par les Etats-Unis sur le plan international .En effet d’après Bourguinat [2006, p.105-106] , le déficit du compte courant et du budget fédéral ( déficit budgétaire ) des Etats-Unis ont passé respectivement de 503 milliards de dollars US ,159 milliards en 2002 à 636 milliards (5,7% du PIB) et 499,5 milliards de dollars en 2004.Dans le scenario actuel, un déficit de l’ ordre de 13% du PIB et un excès de dette extérieure sur les créances d’environ 5000 milliards de dollars est probable à l’horizon 2010 .La Co-dépendance Asie-Etats-Unis ( c'est-à-dire la dépendance mutuelle entre les deux ) est une évidence ces derniers temps. Les États-Unis ont pu ainsi ponctionner l’excédent des réserves de change des pays asiatiques, en même temps le taux d’intérêt ( taux directeur de la FED ) a été maitrisé à un niveau tolérable ( taux jugé extrêmement bas ) de 2% de 2001à 2004 et a augmenté un peu après sans avoir dépassé le 3% entre 2004 et 2005 ( mai 2005).Sans ce financement des pays asiatiques , les Etats-Unis n’auraient pas pu offrir un taux suffisamment bas pouvant doper son économie car une stimulation de l’ épargne interne nécessite un taux d’intérêt élevé. De l’autre coté, les pays asiatiques ont pu écouler leur production vers les Etats-Unis, grand consommateur par sa taille et la forte dynamique de son économie. Cette dynamique commerciale leur a permis d’avoir une balance commerciale excédentaire vis-à-vis des Etats-Unis estimée respectivement à 162 milliards de dollars US et 71 milliards de dollars US pour la Chine et le Japon en 2004 [Bourguinnat, 2006, p.119].<br /><br />3-Les Institutions des Bretton Woods : tendance récente et enjeux<br /> <br />La mainmise des IBW dans l’économie des PED via les différents programmes d’ajustement en vigueur sont encore des preuves tangibles de leur tutelle financière envers ces pays. L’inadéquation des actions menées par les IBW, conjuguées aux obligations des résultats ont aboutit à la proposition du Commission Meltzer [2000] diligentée par le Congrès Américain. La recommandation du rapport de la commission Meltzer a proposé que FMI s’occupe seulement de la stabilité financière internationale et la gestion des crises futures et que la Banque mondiale se focalise sur le développement et les projets y relatifs .Cette proposition n’a pas été toujours suivie vue la superposition perpétuelle de leurs actions dans la plupart des PED. Si le dernier mot appartient toujours au FMI en matière de bouclage des projections macroéconomiques et les critères de performance y relatifs, la Banque mondiale essaie de son coté de faire valoir son point de vue sur le plan macroéconomique et ne se contente plus de son domaine de prédilection qu’est le développement En sa qualité de principal bailleurs des PED via les différents accords de crédits suivant le pays concerné (IDA pour les pays pauvres, SFI pour les pays émergents, etc.) , la Banque mondiale voulait ainsi apporter son point de vue dans la rubrique macroéconomique , qui à priori est une prérogative du FMI . De l’autre coté, ce denier, depuis 1999 avec l’initiative FRPC s’est lancé aussi dans un domaine de prédilection de la Banque mondiale c'est-à-dire la réduction de pauvreté. En tout Etat des causes les PED, surtout les PMA qui n’ont pas accès aux financements des marchés financiers restent toujours sous leur tutelle financière. Faut-t-il encore rappeler que les faveurs du Club de Paris en matière d’annulation de la dette des PPTE nécessitent toujours le feu vert de ces institutions .Le Sommet de Glasgow du G7 [juillet 2005] , consacré à l’annulation de la dette des 38 pays PPTE ( essentiellement africains ) a été l’un des exemples récents qui corrobore ce constat. <br />Mais comment les flux extérieurs influencent –ils la croissance économique de ces pays ?<br /><br />4-Prolongement : Arbitrage entre flux financiers net et la croissance économique<br /><br />Le prolongement de notre cadre d’analyse nous incite à faire un arbitrage entre la croissance économique et les ratios relatifs aux flux financiers net vers les PED qui caractérisent leur degré d’indépendance financière. A titre d’illustration, la prédominance de l’Amérique latine et de l’Asie dans l’économie des PED merite d'etre mentionnée. En effet,si l’Afrique n’arrive même pas à faire 10% du PIB des PED, l’Amérique latine et l’Asie affichent respectivement un PIB de l’ordre de 20% et 30% du PIB des PED dans l’ensemble.<br />Dans l’ensemblesans entrer dans des études économétriques approfondies, on peut déduire que les IDE net ont influé d’une manière significative la croissance économique alors que les autres flux ne le sont pas. En effet, on observe une tendance de corrélation presque claire entre le ratio IDE net sur le PIB et la Croissance économique pendant toute la période de l’étude. Ce ratio a passé de 0,2% de 1980 à 1,81% en 1995 et respectivement 2,19 % et 1,84 % en 2006 et 2007.En même temps , le PIB a enregistré une croissance économique de l’ordre de 4,1% ; 5 ,1% ;7 ,3% et 7,2%. De l’autre coté, les autres ratios (capitaux privés net, investissement de portefeuille, autres ratios et les flux officiels n’enregistrent pas une tendance de corrélation visible avec la croissance économique. A titre d’illustration, les ratios négatifs des flux officiels net de l’ordre de 0,69% ; 1,98% et 1,3% respectivement en 2000, 2006 et 2007 n’ont pas pu empêcher les PED d’enregistré une forte croissance économique et soutenue de 6,17%, 7,3% et 7,3% pendant cette période.<br /><br />Analyse régionale<br />L’analyse en termes régional des interactions entre les différents ratios financiers nets sur le PIB vers les PED et leur croissance économique ne montrent pas une spécificité par rapport à la tendance globale. Il est quand même capital de remarquer une spécificité relative à chaque région. Ainsi dans les trois sous régions, l’IDE reste un pilier fondamental de la croissance. On observe encore une tendance visible de l’influence de l’IDE sur la croissance économique. <br />L’Afrique<br />La dynamique de l’IDE et des capitaux privés enregistré depuis 2000 a contrebalancé la stagnation et la régression des autres flux surtout les flux officiels . La baisse observée au niveau du ratio relatif aux flux officiels à partir de l’année 2000. Le ratio relatif aux capitaux privés net a presque régressé de moitié de 1980 à 2000 passant de 0,8% du PIB à 0,387% et s’est stabilisé à 3,643% en 2005 pour finir à 2,05% en 2007.De l’autre coté , le Ratio relatif à l’ IDE a passé de 0,22% à 1,7% du PIB de 1980 à 2000 avant de s’envoler à 3,53% et 2,63% respectivement en 2005 et 2007.En même temps son PIB s’est accru respectivement de 3,5% ;3,1%;5,4% et 5,9% durant cette période. <br />L’Amérique latine<br />La forte baisse des ratios relatifs au capitaux privés ( exception 2000) et les autres capitaux privés de 1980 à 2007 a influencé d’une manière significative la croissance économique qui a passé respectivement de 6,6% à 3,9% et 4,2 % en 1980 ;2000 et 2007.La quasi stagnation des ratios relatifs à l’ IDE et aux flux officiels net enregistré depuis 2000 , la stagnation du ratio relatif à l’investissement de portefeuille n’ ont pas empêché ce sous continent d’avoir un sentier de croissance viable<br />Asie<br />La quasi -stabilité des ratios relatifs aux capitaux privés net et la dynamique du ratio relatif à l’IDE à partir de 1985 ont contrecarré la stagnation des autres ratios. Les ratios relatifs aux capitaux privés net sur le PIB et à l’IDE ont passé respectivement ainsi de 2,57% et 0,39%de 1980 et 5 ,58% et 2,82% en 1995 et vont régresser à 1 ,37% et 1,9 % en 2007.La croissance économique de l’autre coté a passé de 5 ,9% à 9 ,1% respectivement de 1980 à 1995 et 8,6% en 2007<br /><br />5 -Les objectifs de développement du millénaire : utopie versus réalité?<br /><br />Dans le contexte actuel, les Objectifs de Développement du Millénaire restent encore utopique .Non seulement, les apports financiers (APD) y relatifs sont insuffisants mais ils stagnent en même temps. Les flux d’APD qui avoisinent les 100 milliards de dollars [OCDE, 2006] suffisent-ils à réduire de moitié la pauvreté au niveau mondial à l’horizon 2015.Dans la mesure où il y a encore 2,8 milliards des pauvres, qui ne touchent pas plus que 2 dollars par jours [Banque mondiale 2006], on aura besoin 2,8 milliards x2x365=2044 milliards de dollars US<br />(L’équivalent du PIB de la France en 2006) pour éliminer la pauvreté mondiale pour une année .On voit bien le décalage entre cette somme et les flux annuel d’APD qui dépassent à peine les 100 milliards de dollars US ces dernières années. Sans entrer dans des calculs compliqués, il est évident d’avancer que la réalisation des objectifs de développement du millénaire nécessite une dynamique spectaculaire de l’économie des PED d’une part, l’envolée des flux d’APD et des autres flux privés d’autre part , ce qui accentue encore leur dépendance vis-à-vis des pays riches , les IBW et l’extérieur. La réalisation des objectifs de développement du millénaire dans lesquels la croissance économique occupe une place centrale nécessite une redistribution optimale des ressources .Le développement récent du questionnement sur l’interaction entre croissance économique et pauvreté [Dollar et Kraay ,2002] , la triptyque croissance économique , inégalité et pauvreté [ Bourguinon , 2001] et le concept de croissance pro-pauvre [ Lachaud , 2006] , est un outil d’analyse efficace permettant de maximiser les taux de réussite des objectifs de développement du millénaire et de projeter un développement harmonieux de la population des PED condamnée à vivre dans une misère extrême. François Perroux, le père de l’Economie du Développement en France avance dans ce sens : « Toute politique économique doit prendre en compte les couts sociaux … dès lors, il s’agit d’une économie de tout homme et de tout l’homme dans laquelle la croissance est un moyen mais non pas une fin ».<br /><br />-CONCLUSION<br />Cet article a essayé d ‘avoir une vision d’ensemble de l’ état d’indépendance financière des PED via l’ approche par les flux qui évidemment laisse de coté l’approche monétaire .A travers ce qui précède , on a pu faire un panorama global de cette indépendance financière même si elle a été un peu vague .On peut déduire que les PED dans l’ensemble , contrairement à ce qu’on entend habituellement ne sont pas vraiment des pays dépendant financièrement de l’extérieur. Le solde positif entre l’épargne et l’investissement enregistré depuis 2000, conjuguée à l’envolée de leur réserves de changes qui s’est profilée depuis 1995 font qu’ils sont au contraire financeurs nets du reste du monde. Les ratios financiers nets à leur destination par rapport à leur PIB sont minimes même les flux officiels (qui ont été négatifs ces dernières années). Si les capitaux privés et l’IDE ont joué un rôle capital dans l’ensemble et ont influencé d’une manière significative la croissance économique, les autres flux à savoir l’investissement de portefeuille, les autres capitaux privés et les flux officiels net ont presque stagné. Cependant, la problématique de la dette extérieure constitue toujours une menace permanente qui plane sur l’économie de ces pays. Une des finalités de l’analyse a été de dégager une stratification des PED suivant l’état de leur indépendance financière .Sans vouloir faire une déduction simpliste des choses, on peut dire qu’ils peuvent être subdivisés en trois groupes de pays suivant le niveau de leur indépendance financière.<br />Le premier groupe qui englobe i) les pays à faible degré d’indépendance financière constitués essentiellement par les PMA ; les pays de l’ASS, et quelques pays d’Amérique latine et d’Asie. Ce sont des pays qui comptent beaucoup sur les institutions financières internationales (FMI et Banque mondiale), l’APD pour le financement de leur économie. Le deuxième groupe qui compte ii) les pays à niveau d’indépendance financière moyen sont très divers. Il en est ainsi principalement des pays d ‘Asie et d’Amérique latine qui combinent de temps à temps leurs exportations agricoles avec des produits manufacturiers et des produits de bases à forts rendement .Les grands pays émergents de l’ Amérique latine comme le Brésil , l’ Argentine ,le Mexique , et ceux d’Asie à part les NPI d’Asie , l’Afrique du Sud , l’Ile Maurice peuvent être cités ici. Ces pays là n’éprouvent pas vraiment de dépendance totale envers l’extérieur .Leur stabilité sont quand même relatives car ils ne sont pas à l’abri des troubles politico-économiques qui peuvent secouer leur économie .Les crises des pays émergents des années 1990 et les années subséquentes illustrent parfaitement ce genre de figure. Le troisième groupe concerne iii) les pays à niveau d’indépendance financière élevé et qui peuvent même rivaliser avec les pays riches du nord en matière de souplesse financière. Ce sont principalement les pays pétroliers et les NPI d’Asie qui ces dernières années ,malgré les secousses des crises des années 1997-1998 ont pu stabiliser leur économie. La solidité de leur recettes pétrolières, s’ajoutent les flambées des prix du pétrole de ces dernières années (et qui encore vont perdurer) font des pays pétroliers avec quelques pays asiatiques ( Chine , Malaisie, Corée du sud , Singapour ,etc. ) soucieux de la stabilité de leur secteur financier, des principaux bailleurs des déficits jumeaux américains. Par prolongement peut-on déduire que les Etats- Unis est aussi un Pays dépendant financièrement du reste du monde ? Evidemment non, vue l’hégémonie du dollar et sa puissance économique. Le mimétisme via l’ingérence des grands pays , les Institutions de Bretton woods , ou les dogmes idéologiques est un handicap majeur pour le décollage de certains PED.Faut-il encore rappeler que la CHINE a pu développer son économie en combinant protectionnisme et libéralisme à sa faveur , pareil cas pour la Corée du Sud .Les pays d'Amérique Latine d'aujourd'hui avec Kirchner en Argentine et Lula au Brésil , Chavez au Venezuela ,Moralès en Bolivie ont tous l'intention de mettre fin à la domination du modèle Néolibéral dans leur pays , mais jusqu'où et quand pourront - ils aller ? Les pays d 'Afrique subsaharienne dans ce contexte sont essentiellement hors jeux et ne savent pas encore quoi faire malgré la bonne intention de quelques dirigeants, et l’aspiration de la population au changement. Le NEPAD une des initiatives prometteuses du continent Africain d’une période récente et son mode financement reste encore flou et dans un stade embryonnaire. L’avenir semble toujours difficile pour ces pays dans le scénario actuel .Comment les PED vont- ils doper leur économie comptant sur l’annulation de leur dette, la santé financière des pays riches sans oser affranchir ce système de " TUTORAT " longtemps ancré dans les rapports Nord - Sud? Notre approche a été principalement focalisée sur l’analyse positive de l’indépendance financière qui fait référence aux contextes économique et financier des PED .L’ analyse normative qui débouche sur la recherche d’un niveau d’indépendance financière optimal et les questions y relatives ont été presque écarté, ce qui ne nous empêche pas de proposer quelques pistes de réflexions pour le future proche de ces pays. Dans un monde en perpétuel turbulence financière, économique et sociale de nos jours, les PED doivent faire preuve de responsabilité et de volonté pour mener à bien leur développement. Telle ambition nécessite avant tout des reformes fondamentales de leur secteur financier, de l’institution et surtout le changement de mentalité de chacun sans oublier une mobilisation maximale de leurs ressources intérieures .Aux PED alors de chercher par tous les moyens (évidemment avec le concours des partenaires internationaux habituels), la potion magique qui effacera les maux qui les ont rongés depuis des siècles et qui menacent encore les générations futures .C’est du rêve mais c ‘est du possible !!!Sinon ils seront toujours en stade de « sous développement sur tous les plans ».<br /><br />REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br /><br />-Andrianomanana, Pepe et al. 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Notre intention n'est pas ici de s'interesser sur la pertinence ou non de ces deux groupes de pensées mais de se questionner sur l'effectivité réelle de la politique monétaire des PED suivant leurs régimes monétaires à savoir i)les pays qui ont leur propre monnaies , ii)les pays d'une zone monétaire et iii) les pays dollarisés.L' Effectivité de la politique monétaire de ces pays nous renvoie à l'analyse de leur souveraineté monetaire.<br />La souveraineté monétaire est un concept très large et difficile à appréhender. Malgré les multitudes d’études relatives à la monnaie effectuées par des économistes théoriciens<a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a> et / ou praticiens, ce concept reste toujours mal exploité même si ces études là dans la plupart des cas traitent le sujet d’une manière ou d’une autre. Quoi que l’on dise, on doit beaucoup ce concept à Jean Bodin qui a été le premier à le développer et le défendre<a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>. Il en est ainsi des études relatives au régime de change, la zone monétaire, la dollarisation, les currency board. Ces variantes multifacettes de l ‘économie monétaire font toujours intervenir le concept de souveraineté monétaire mais de degré différent.<br />ii)-Définition<br />Pour simplifier dans cet article, la souveraineté monétaire sera définie comme la capacité d’ un pays à mener à bien sa politique monétaire sans avoir eu d’une manière ou d’une autre l’ingérence d’autre pays ou organisation extérieure au système monétaire en question et qui ne remet pas en cause la souveraineté de la nation. A travers cette définition et par extension trois cas de figure méritent d’être analysées.<br /><br />2-Faits stylisés<br />2-1-Pays qui a sa propre monnaie<br />Le fait d’avoir sa propre monnaie veut – il dire qu’un pays est souverain monétairement? A priori oui , mais les expériences passées et récentes des PED surtout les pays pauvres nous invitent encore à réfléchir là dessus .Ces pays dans la plupart des cas entretiennent des collaborations étroites ou non avec les institutions de Brertton Woods donc la Banque mondiale et le FMI. Globalement si la Banque mondiale est tenue à faire respecter les reformes structurelles et favorise la croissance à travers son model RMSM ou model à double déficit , le FMI quant à lui agit sur les reformes conjoncturelles qui favorisent la stabilisation macroéconomique et la stabilité monétaire . A travers ses directives suivant l’ accord avec les pays membres (stand by ,accord de confirmation , FAS ou FASR , FRPC ) , le fonds agit indirectement sur la gestion monétaire de ces pays .Le pays en question n’ a plus la liberté de mener à sa manière sa politique monétaire . Tel a été le cas des dévaluations successives des années 1980 et 1990 en Afrique et en Amérique latine .Tout est presque formulé d’avance par les techniciens du fonds. Mais ces politiques de dévaluations successives contrairement aux arguments du FMI n’ont pas pu apporter leur fruit.A Madagascar la forte depreciation de la monnaie nationale (de l'ordre de 4000% de 1973 (date à la quelle Madagascar a quitté la zone franc) à 2006 ) reflète bien le derapage de la politique monétaire appliquée par les dirigeants qui se sont succedés mais aussi les devaluations successives du FMG suite aux exigences du FMI( Shadow programme de 1994 par exemple).<br />2-2-Les pays dans la zone monétaire<br />Les pays dans la zone monétaire sont aussi concernés par ce concept de souveraineté monétaire .Ces pays globalement ont décidé de mener ensemble leur politique monétaire souvent dicté par une décision collégiale des gouverneurs des pays membres mais sous la direction d’un gouverneur ou président de la zone monétaire en question élu ou désigné suivant les dispositions juridiques et institutionnelles en vigueur .Il en est ainsi des pays membres de la zone Euro actuellement qui étaient uni dans le Système Monétaire Européen de 1979 à 1999.C ‘est le cas aussi de la CEMAC et l’UEMOA respectivement en Afrique centrale et en Afrique de l’ Ouest groupés dans la zone franc CFA . S’il est évident que la théorie de « la Zone Monétaire Optimale » de Mundell <a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>a beaucoup influencé les concepteurs de l’ Euro dans sa mise en marche et sa mise en pratique , les deux zones monétaires existantes en Afrique pour le moment sont de loin à remplir les hypothèses avancées par ce prix Nobel de l’ économie [1999] il y a une quarantaine d’année .Sa mise en marche et sa conception reflètent toujours l’héritage colonial et l’impérialisme financier de la France qui reste toujours un partenaire privilégié sur le plan financier , commercial mais aussi stratégique .Même si le niveau de développement et l’ état d’avancement du système financier de ces deux zone monétaires sont différents , la conduite et les objectifs de leur politique monétaire restent presque les mêmes à savoir la stabilité des prix, la stabilité monétaire et la maitrise de l’ évolution de la masse monétaire .Deux observations sont à faire ici<br />i)-La disparition de la monnaie nationale<br />La décision de faire parti d’une zone monétaire veut dire à priori renoncement à la monnaie nationale qui par la suite entraine sa disparition. En effet, contrairement aux anciennes colonies françaises d’ Asie , des Caraïbes , d’ Afrique qui ont décidé de s’envoler de leur propre ailes après l’ indépendance en réattribuant leur propre monnaie , les pays membres de la zone franc groupés dans la zone CFA ont décidé de renoncer à cet attribut monétaire en acceptant de faire partie d’une zone monétaire .La monnaie nationale n’ a plus court légal dans cette zone que pendant un certains moments dit période de transition pour les nouveaux membres .C ‘est la monnaie de la zone avec le cour légal en vigueur qui la remplace . Une monnaie qui pour le cas du CFA reste toujours convertible au franc français avant la création de l’Euro et est convertible en Euro actuellement .<br />Si tel a été le cas des pays africains du CEMAC et de l’UEMOA, les pays européens membres de la zone Euro restent typique. Ces pays vu, leur importance dans l’économie mondiale constituent des exemples et contre exemple concrets de ce concept de souveraineté monétaire .Il est évident que l’Euro est avant tout l’ aboutissement du projet de construction européenne qui a débuté avec le marché commun de 1957 ,mais elle est aussi un signe d’abandon de la monnaie nationale longtemps considérée comme un des attributs majeurs d’un Etat souverain avec son armée , son drapeau et ses valeurs républicaines. Avec l’arrivée de l’Euro, le Franc Français, le Deutsch Mark Allemand, la Lire Italienne, etc des monnaies qui ont existé depuis plusieurs siècles (voir même depuis plus de milles ans) et ont traversé des grandes périodes de stabilité et d’instabilité de chaque pays suivant le contexte existant ont disparu .Pourquoi ? Disent les Europhiles, pour faire face à l’hégémonie du Dollar Américain et à la montée en puissance des pays émergents d’Asie et d’Amérique latine. Ces pays ont –ils raisons d’abandonner leur propre monnaie et la remplacer par une autre monnaie qui sera gérée par une instance supranationale regroupant les gouverneurs de chaque pays membre ? Il est tout à fait difficile de répondre à cette question mais ce qu’on peut avancer les pays qui font parti des zones monétaires que ce soit en Afrique ou en Europe n’ont pas pu jusque là se démarquer visiblement des autres pays non membres d’une zone monétaire. Les multitudes d’études relatives aux pays de la zone CFA, les études relatives aux pays membres et / ou non membres de la zone euro de ces dernières années corroborent bien avec ce constat .Il appartient ainsi à chaque pays de chercher l’option qui lui convient le plus.<br />ii)-La conduite collégiale de la politique monétaire<br />Un des grands problèmes de la zone monétaire est l’hétérogénéité des pays membres .Une hétérogénéité économique mais aussi culturelle.qui d’une façon ou d’une autre vont influencer les objectifs, la conduite de la politique monétaire à mettre en œuvre et les grands axes qui la cadre. Deux questions méritent d’être posées pour mieux appréhender ce problème .Comment serait –il possible que quelques pays ayant chacun leur spécificité, leur préoccupation économique adoptent une politique monétaire qui les cadre dans l’ ensemble ? La décision collégiale des gouverneurs reflète –t-elle vraiment la priorité de chaque pays, la zone toute entière ou les grands pays de la zone ? Les expériences de l’ histoire et les événements économiques récents nous invitent à dire qu’il est extrêmement difficile d’adopter cette décision collégiale sans nuire aux intérêts des autres membres non influant ou négligeables donc remettre en cause leur souveraineté monétaire .Examinons un cas de figure fréquent qui suscite toujours des débats politico –économiques virulents dans ces pays : la relance économique . Il est tout à fait difficile pour les pays membres d’une zone monétaire d’adopter une politique de relance monétaire en cas de récession. Parfois la relance budgétaire est abandonnée ou négligée à force de déstabiliser les prévisions monétaires .Tout est dicté d’avance par une direction collégiale des gouverneurs de la banque centrale et parfois c’est la loi de la jungle qui prévaut car ce sont les plus forts qui l’emportent toujours au détriment des petits pays .Si on se place dans un scenario classique comme le cas qui préfigure et cadre la politique monétaire des pays membres de la zone CEMAC , UEMOA , la Zone Euro , l’objectif de stabilité des prix par la maitrise de l’ évolution de la masse monétaire restent une priorité .Il est important de noter que les hypothèses avancées par Mundell à propos de « la zone monétaire optimale » restent encore à vérifier dans ces pays et si sa mise en pratique apportera les objectifs voulus .Si pour certains , la zone Euro est un exemple concret de la concrétisation de cette théorie les autres avancent que l’ Euro n’a rien à voir avec Mundell , ce qui nous laisse perplexe en se demandant d’où vient la base de conception théorique de l’ euro ? .La différence existant par rapport au niveau de développement financier de chaque pays peut être aussi considéré comme handicap majeur à l’ instauration de ce genre de système monétaire .Tous ça nous amène à dire que la direction collégiale n’offre pas beaucoup de souplesse à la conduite de la politique monétaire et peut remettre en cause les reformes économiques à mettre en œuvre comptant seulement sur les reformes budgétaires . Dans le scenario actuel des choses ,la création d'une zone monétaire en Afrique prevue vers 2018 n'est qu'une utopie vues les obstacles institutionnels , politiques mais surtout économiques qui rongent encore ce contient .<br />A titre illustratif, les pays membre des zones Dollar, zone Sterling à un certain moment peuvent être aussi intégrés dans ce groupe de pays mais d’une intensité inégale par rapports aux zone monétaires effectives .Il en est aussi des pays de la zone Rand <a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>en Afrique australe ces derniers temps<br />Si l’un des arguments avancés par les défenseurs de cette option est la stabilité monétaire de la zone en question vis-à-vis des paramètres exogènes pouvant déstabiliser le système économique et / ou financier tout entier, d’autres pays ont opté pour le régime dit de dollarisation comptant beaucoup sur l’importance économique du pays émetteur de la devise en question principalement le Dollar ou l’Euro.<br />2-3-Les pays dollarisés<br />La dollarisation est un instrument de politique monétaire très en vogue en Amérique latine vers le début des années 1980 et y a pris de l’ampleur vers les années 1990 avant de s’élargir par la suite vers d’autres pays d’Asie et d’Afrique .Sans vouloir commencer vraiment à discuter le cœur du débat , il importe de définir ce terme devenu familier dans les cercles des économistes ces derniers temps.<br />La dollarisation au sens large du terme est un système monétaire dans le quel un pays s’engage à rattacher sa monnaie à une devise à un cour légal fixé d’avance avec ou sans marge de fluctuation .Cette devise a cour légal dans le pays en question. A la lumière des littératures économiques et conformément aux recommandations du FMI, on distingue la dollarisation intégrale de la dollarisation partielle suivant les degrés d’applications de cette politique.<br />Le fait d’ être dollarisé veut dire alors pour un pays de renoncer partiellement à certaines prérogatives de la banque centrale dont la conduite de la politique de change un des grands attributs de chaque banque centrale .La banque centrale n’ a plus beaucoup d’option pour faire face aux fluctuations du marché monétaire et de change .Le pays est presque considéré comme dans un change fixe et sa marge de manœuvre est réduite en cas de crise . Ces pays ont adopté ce système de change pour faire face aux enjeux politico-économiques internationaux pouvant influencer leur économie .Pour ce faire, ils adoptent comme monnaie de référence la devise du pays avec lequel ils entretiennent une relation économique privilégiée ou celui qui offre une stabilité permanente de leur économie vue son influence dans l’ économie mondiale .C ‘est le cas du Dollar américain en Amérique latine et l’ Euro en Afrique de la zone franc et l’ Europe de l’ Est .La stabilité relative et l’ hégémonie du dollar américain sont considérées comme une gage de stabilité de leur monnaie adoptant un cour légal fixé d’avance , mais il appartient aux autorités monétaires de poursuivre ou non cette option suivant les contextes existants. Quoi que ce système n’est pas infaillible à l’exemple des crises financières successives des pays émergents d’Amérique latine et d’Asie des années 1990 et les années subséquentes. Des crises qui ont conduits certains pays dollarisés à reconquérir leur souveraineté monétaire. Le concept de peché originel développé par des auteurs comme Eichengreen et Hausmann [1999 ,2003] fondée sur la théorie de fragilité financière de Minsky Hymann[1986,1996], et le développemet récent de l' analyse de Levy-Yeyati [2005] constituent les bases de references incontournables de l' analyse de la problematique de dollarisation et des crises financières.<br /><br />3-Souveraineté monétaire et crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale : quelle relation ?<br />A travers ce sous titre, on peut se demander est ce que la souveraineté monétaire qui précède et influence la crédibilité de la banque centrale ou c’est l’inverse ? Le premier cas, amène à dire que l’efficience de la politique monétaire résulte avant tout de l’existence d’une certaine souveraineté monétaire jugée indispensable pour la conduite de toutes reformes monétaires et financières envisagées afin de garantir l’indépendance financière. Dans ce sens , les conditions précitées qui cadrent la souveraineté monétaire doivent être remplies entièrement ou partiellement .Des conditions qui stipulent l’indépendance de la banque centrale et ses attributs en matière de frappe et création de monnaie .Ce cas de figure , peut être envisagé dans le cas des grands pays industrialisés comme les Etats-Unis , les grands pays Européens membre actuellement de la zone Euro , la Grande Bretagne , le Japon et quelques pays pétroliers du moyen orient. Ces pays là ont eu tous leur souveraineté monétaire au sens large du terme qui les ont permis malgré les tensions qui ont pesé sur leur économie à un certains moment de mener à bien leur politique monétaire par l’intermédiaire de leur banque centrale respective. Par contre, le second cas montre que la crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale est une condition sin qua non pour arriver à la souveraineté monétaire .Aucune souveraineté monétaire ne peut être alors envisagée sans cette crédibilité. Mais de quelle crédibilité s’agit –elle ici ? La crédibilité de la politique monétaire de la banque centrale est généralement définie comme la faculté des autorités monétaires à imposer sa politique monétaire vis-à-vis des objectifs tenus dans le cadrage général de la politique monétaire à un moment donné. D’une autre manière c’est la faculté de la banque centrale à respecter et faire respecter ses objectifs .Des questions se succèdent pour éclairer ce débat .La Banque centrale peut –elle influencer le marché monétaire comme le stipule son statut ? Arrive-t-elle vraiment à maitriser les variables clés de l’économie ?-Dans quelle mesure une détente du taux de base de la banque centrale peut –elle influencer les taux primaires des banques de second rang ? La manipulation des réserves obligatoires peut –elle vraiment influencer les comportements des banques par rapport à leur politique de crédit ? Les réponses à ces questions peuvent être trouvées en analysant les mécanismes de transmission de la politique monétaire mais la crédibilité de la banque centrale est un paramètre à ne pas négliger dans l’analyse. Une crédibilité qui résulte de la combinaison de deux facteurs à savoir le bien fondé de la politique monétaire et la compétence des autorités monétaires. Ce sont principalement le cas des pays émergents d’Asie et d’Amérique latine, les pays Africains. Quelques uns d’entre eux ont pu reformer leur secteur financier et monétaire avec ou sans assistance des institutions de Bretton woods .Il en ainsi des pays comme , la Malaisie , la Corée du sud , Afrique du Sud ,la chine .Les autres pays émergents ou non sont toujours à la recherche de la potion magique les permettant de renforcer la crédibilité de leur banque centrale dans la conduite de leur politique monétaire .<br />Il est tout à fait difficile alors de se prononcer sur cette question souveraineté monétaire amène-t-elle la crédibilité de la banque centrale ou l’inverse ? Ce qu’on peut avancer, la finalité de toute reforme monétaire et financière est le décollage économique et l’amélioration du sort de la population qui nécessairement vont passer par la croissance économique sans négliger les autres dimensions humaines de l’ économie. Logiquement , souveraineté et crédibilité peuvent aller de paire mais il est capital que souveraineté précède crédibilité car, la crédibilité de la banque centrale peut être passagère si le pays en question n’ a pas vraiment sa propre souveraineté monétaire .Les pays émergents d’Amérique latine et d’Asie victime des crises financières des années 1990 et des années récentes sont des exemples concrets en la matière .<br />La souveraineté monétaire pour la plupart des PED reste encore une utopie Qu’ils commencent alors à entreprendre les reformes monétaires adéquates pour arriver à ce stade là en vue de faire valoir leur indépendance financière. Des reformes qui nécessite avant tout des projections solides et cohérentes dans l’ensemble mais non pas des reformes à l’aveuglette qui ont prédominé depuis les années 1980 dans ces pays.<br />Les travaux novateurs de C.Prescott et E.Kydland (1977) <a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>qui ont traité cette question dans le cadre de la macroéconomie dynamique insistant sur le thème de « l’incohérence temporelles des politiques discrétionnaires méritent une attention particulière ici .Ils ont beaucoup travaillé dans les processus de cycle économiques et la politique monétaire mettant en jeux le rôle des institutions. Par ailleurs ,ces deux auteurs ont montré que dans la plupart des cas, il y a des divergences, des incohérences plus ou moins graves de la politique macroéconomique d’un pays du moins à moyen terme. Ces travaux ont été à la source de la reforme de la banque centrale de nombreux pays en développement mais aussi quelques pays développés. Des travaux qui les ont valu le prix Nobel de l’économie en 2004.Les recherches menées par Robert J Barro et David B.Gordon (1983)<a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a>.ont par la suite peaufiné cette analyse dans le cadre de la politique monétaire. Malgré la pertinence de ces travaux, le bilan en était un autre souvent désastreux pour les PED.<br />Depuis lors et de nos jours , les ripostes et théories proposées par les keynésiens principalement les post -keynésiens et les néo-keynésiens restent toujours des alternatives prometteuses pour remédier ce genre de problème .<br />En guise de conclusion<br />La recherche d'un régime monétaire optimal des PED dépend de deux choses :i) la volonté ou non de ces pays de s'approprier leur souvernaité monétaire ,ii) les contexes économiques , les structures économiques de chaque pays.L'essentiel n'est pas alors d'avoir la fierté d'avoir sa propore monnaie ( comme Madagascar) mais de maitriser les defis relatifs à la stabilisation de cette monnaie ( ce qui n'est pas toujours le cas ).L'union monétaire ou la dollarisation peut etre l'une des options alternatives des desordres monétairs des pays qui ont leur propre monnaie mais les faits récents et les examens comparatifs vis à vis de ces pays( pays dans la zone monétaire et les pays dollarisés) n'accreditent pas forcement cette thèse.<br />Alors à chacun de trouver ce qui bon lui semble!!! VIVE L' ARIARY MALAGASY QUAND MEME.<br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Aglietta . M; (Sous la dir. avec André Orléans) ; Souveraineté, Légitimité de la Monnaie, ed Cahiers finance, Ethique, Confiance [1995].<br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> Jean Bodin en 1576 dans le chap3 de son œuvre principal intitulé « Les six livres de la République » a été le premier à défendre ce concept.<br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> R. Mundell, "A Theory of Optimum Currency Areas," American Economic Review, November 1961.<br />Hypothèse de base de la théorie de zone monétaire optimale : Absence des chocs asymétriques fréquents er de grande ampleur et mobilités des facteurs travail et capital. A ces deux critères, il convient d'ajouter la diversification des exportations (qui réduit l'impact sur l'économie de chocs affectant une catégorie étroite de produits d'exportation) et, pour les pays candidats à l'union, le degré d'ouverture de leur économie.<br /><br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a> Zone Rand : Zone Monétaire non effective sous influence de l’ Afrique du Sud qui regroupe quatre autres pays dont Botswana , Lesotho ,Namibie , Swaziland comme monnaie respective Pula ,Maloti ,Dollar namibien ,Lilangeni.<br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a> Kydland Finn E.Prescott Edward C.(1977),Rules Rather Than Discretion :The inconsistency of optimal Plans,Journal of Political Economy, vol .85 , June , pp.473-492..<br /><br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref6" name="_ftn6">[6]</a> Barro Robet J. Gordon David B.(1983), “Rules , Discretion and Reputation in a Model of Monetary Policy “, Journal of Monetary Economics ,Vol.12,July,pp.. 101-121.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-70092959269779618862007-03-14T11:39:00.000+00:002007-03-25T11:49:22.502+00:00SUITE 3 :SURVOL HISTORIQUE DES RAPPORTS FINANCIERSII-La logique financière des puissances coloniales<br /><br />La logique financière des puissances coloniales est évidemment d’apporter par tous les moyens le maximum d’apports financiers et économiques à l’empire. Les calculs et intérêts économiques passent avant toute autres considérations de tout ordre (moral ou éthique).L ‘impérialisme a été l’un des moyens largement utilisé pour y parvenir.<br />L’impérialisme financier des puissances coloniales a toujours déterminé et influencé d’une manière ou d’une autre le système économique et financier des colonies. Les auteurs en la personne de l’ Anglais J Hobson en 1902 , de l’ autrichien R. Hilferding (le capital financier , 1912 ) et du Russe Vladmir Lénine ( l’impérialisme stade suprême du capitalisme, 1917 ) ont été les trois précurseurs de la théorie sur l’impérialisme .Les œuvres fondateurs de ces auteurs constituent toujours les bases de référence fondamentales de l’analyse des rapports de forces existant entre les Etats- nations pendant l’ère coloniale mais aussi pendant la période postérieure. Grosso modo, l’impérialisme est défini comme la domination sans consentement, d’un peuple faible par un peuple fort, que se soit par la force ou par l’influence .Comment les puissances coloniales se sont appropriées de ce système dans leurs colonies? Evidemment avec la logique coloniale, les colons ont cherché à tirer profit des colonies. Qu’en sont-ils vraiment des rapports financiers entre les colons en l’occurrence la France et la Grande Bretagne et leurs colonies. N’est-il pas capital de faire recours à la statistique malgré la défaillance des récoltes des données?<br /><br />1-L’impérialisme colonial français<br /><br />L’impérialisme colonial français a été marqué principalement par la domination des systèmes productifs et financiers des colonies et l’établissement des rapports commerciaux et financiers pouvant favoriser les transactions de toute sorte. En 1913 [Lenine ,1917], à l’aube de la première guerre mondiale, les colonies représentaient seulement 10 % des investissements extérieurs de la France (soit environ 4 milliards sur les 45 milliards de francs investis à l’extérieur) et n’assurent qu’environ 12 % du commerce global de la France. Ces chiffres suffisent-ils pour conclure d’avance sur l’effectivité des rapports financiers entre la France et les pays d’outre-mer ? Evidemment non. L’analyse de la balance des paiements entre la France et l’outre-mer constitue un outil d’analyse efficace permettant de décortiquer avec rigueur notre problématique ici. Cette analyse offre deux avantages considérables. D’abord , elle permet de dégager les bénéfices et les coûts que la France a retirés de cette domination ,ensuite les avantages et les inconvénients de ce système pour les colonies .L’analyse de Jacques Marseille (1996)<a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a> constitue une base de référence cohérente et complète la dessus .Dans son article intitulé : « La balance des paiements de l’outre –mer sur un siècle , problème méthodologiques » , il a bien explicité les mécanismes qui régissent les rapports financiers entre la France et ses colonies .Faute de données statistiques de la balance des paiements des pays d’outre mer qui n’existe qu’à partir de 1950, l’analyse serra beaucoup focalisée sur la balance commerciale et sera prolongée vers la construction de quelques indicateurs jugés pertinents . Il est important d’abord de rappeler que contrairement aux pays indépendant, le déficit de la balance commerciale des pays dépendant d’outre-mer doit être financé entièrement par la France. Du point de vue métropolitain alors, il est avantageux d’avoir une balance commerciale débitrice avec les pays d’outre-mer et de voir ces derniers avoir une balance commerciale créditrice avec les tiers (Jacques Marseille, 1996, p.5).<br />Dans l’ensemble, depuis le début du XX ème siècle, la balance commerciale des pays d’outre-mer n’a été excédentaire vis à vis de la France qu’en 1910 et 1911, de 1914 à 1919, en 1921, de 1932 à 1944 et en 1947.Vis à vis de l’étranger, elle n’a été excédentaire qu’en 1926. Le cumul de ces soldes qui doivent être financés par la France n’est autre alors qu’une sorte d’aide accordée par la France à ses colonies .A titre de référence , convertis en francs constant de 1914 , ces déficits s’élèvent de 1900 à 1971 à 50,7 milliards de francs , soit plus que quatre fois le montant des emprunts russe , soit plus que les placements extérieurs de la France en 1913 , évalué le plus souvent à 45 milliards de francs, soit plus de trois fois les aides américaines à la France de 1945 à 1955 ( Jacques Marseille ,1996 , p.7).<br /><br />A partir des années 1950 , ce système de financement sans cesse des déficits commerciaux des colonies a suscité beaucoup de débat dans les milieux académiques , mais aussi dans les ministères concernés .On peut lire ainsi dans la revue n°5 Etudes et conjoncture de mai 1954 de l’INSSE : «Les pays d’outre-mer constituent toujours un débouché très important pour les objets fabriqués , mais l’opération n’est pas , au moins financièrement bénéficiaire pour la France : non seulement ce sont les capitaux français qui permettent seuls l’excédent d’exportations vers ces pays , mais encore les objets vendus par la France sont souvent, comme dans le cas des tissus de coton, fabriqué à partir d’une matière première payée en grande partie en devises fortes».<br />Par prolongement, le coût de financement des déficits commerciaux (qui se traduit par un besoin net de financement) des colonies comparées aux recettes budgétaire de la France et au pourcentage de son PIB mérite une attention particulière .Dit-on un chiffre ne vaut rien sans référence, n’est il pas logique alors de se référer aux deux indicateurs su-cités tels que le PIB et les recettes budgétaires.<br />Le ratio financement du déficit des pays d’outre-mer/ recette budgétaire de la France a passé de 8% dans les années 1920 à 9% de 1945 à 1962 et encore plus en 1949, en 1951, 1952 et 1955.Encore le ratio financement du déficit des outre-mer/ PIB a presque avoisiné ou dépassé le seuil de 0,7% d’aide au développement avancé par le comité Pearson de 1969.<br />Via les statistiques, on remarque que les besoins financiers de ces pays excèdent même ceux de la France à une certaine période comme en 1905, 1920, 1930, mais aussi en 1945 et 1950.<br />Si dans l’ensemble , les pays de l’outre-mer ont globalement présenté un solde négatif de balance commerciale et sont devenus des charges aux yeux de la France , quelques pays lui offrent des avantages considérables et allègent même ses charges .Les comptoirs de l’Inde , et l’Indochine font parti de ces pays .En effet , en 1913 le solde positif de la balance commerciale des comptoirs de l’ Inde estimé à 32, 9 millions de francs a permis de financer un cinquième du déficit de l’ Algérie ( 166,2 millions de francs) . Encore était estimé à 192, 3 millions de francs en 1929 et couvrait presque le déficit de l’ensemble des territoires de l’Afrique occidentale française (204 ,2 millions de francs).<br />De l’autre coté les pays comme la Tunisie , le Maroc , la Syrie et le Liban ont toujours accumulés des déficits tout au long de la période coloniale sauf exception comme pendant la grande dépression des années trente .Force est de noter aussi que l’ Algérie était le pays le plus coûteux car son déficit représentait 86 % des besoins de financement globaux en 1913 , 38% en 1929 et 82 % en 1961.<br />Les controverses suscités par ce système de financement des déficits des colonies a beaucoup relancé le débat sur le bien fondé et les avantages effectifs de la colonisation en France .François Bloch –Laine<a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>(1956, p.44) a été affirmatif disant:«Le système colonial s’est presque renversé au bénéfice des pays d’outre-mer .Désormais, ceux ci importent beaucoup plus en provenance de la métropole qu’ils n’exportent vers elle .Tout se passe comme si la métropole fournissait les francs métropolitains qui permettent à ses correspondants d’avoir une balance profondément déséquilibrés : ainsi s’opère aux frais de la métropole , le développement économique de tous les pays d’outre-mer sans exception».<br />La commission Jeanneney de 1963 chargé de définir une politique de coopération avec les pays en voie de développement en écrivant : en quoi ce régime de la zone franc est –il avantageux pour la France n ‘est pas de cette optique.<br />Le fait d’avoir un solde commercial négatif ne permet pas de déduire avec certitude que les colonies françaises d’outre-mer ont été dépendant financièrement de la Métropole à deux égards. D’abord, l’essentiel des opérations commerciales et financières effectuées pendant cette période ont été fait au service des colons et des entrepreneurs français, jamais aux services des colonies. Les colonies n’étaient alors juste que simples débouchés pour l’écoulement des produits de la métropole et bases de ressources de matières premières. Ensuite, les valeurs ajoutées dégagées par les principaux secteurs d’activité rentables dans ces pays ont été gagées entre les mains des colons et vont revenir en France. L’équilibrage financier largement discuté ci-haut a été alors fait au profit de la France de sorte qu’il n’était pas vraiment question de développer ces pays mais de renforcer les liens commerciaux et financiers. Les crédits offerts pendant les années de décolonisation estimés à 32 ,5 milliards de francs et les divers aides de la France de l’après guerre peuvent être considéré comme des indicateurs majeurs de la dépendance financière de ces pays .Mais à quel prix ils ont souffert pour en mériter?<br />Objectivement force est de reconnaître que la France a toujours usé de son pouvoir et de son système impérial pour maîtriser le système économique de ses colonies .L’équilibrage financier qui s’est opéré entre la France et les pays d’outres –mer s’est soldé en faveur de ces derniers , ce qui n’enlève pas pour autant les profits masqués générés par la colonisation dans chaque colonie.<br /><br />2-L’impérialisme colonial britannique:.<br />Par l’étendu et la durée de son empire colonial, l’impérialisme Britannique s’est beaucoup différencié de celui de la France .La Grande Bretagne a toujours usé de son force pour imposer son système impérial dans ses colonies mais aussi dans les autres pays du globe. L’histoire colonial de l’impérialisme britannique a été principalement marquée par deux grandes sous périodes .Rita Hinden ( 1949) dans son œuvre intitulé:«Empire and after: A Study of British Impérial Attitudes» a essayé de mettre en lumière les grandes tendances de l’histoire coloniale britannique .Si de la fin du XVI ème siècle à la fin du XIX ème siècle, le système colonial britannique a été fortement marqué par l’alternance entre profit et le paternalisme , la période postérieure jusqu’ à la décolonisation de l’ après guerre des années 1940 est attribué à l’émergence de l’impérialisme colonial. Jusqu’en 1776, avec la prédominance du système mercantile qui priorise l’appropriation des colonies et l’excèdent commercial, l’empire britannique a été toujours considéré comme un avantage considérable pour la Métropole .Les profits et les calculs économiques priment avant tout. Mais certains économistes , politiciens et même des simples citoyens ne sont pas toujours de cet avis .C ‘est ainsi qu’un économiste de renom Adam Smith dans son œuvre : «Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations » a dénoncé avec force l’absurdité du système colonial britannique qui selon lui constitue un frein au libre –échange , opprime la liberté des colonies mais encore coûte cher à la Grande Bretagne .Le Discours d’ Edmund Burke à la chambre des communes sur la conciliation avec les colonies( 1775), qui va mettre en place le paternalisme existant entre les colonies et la Métropole , a été un signe précurseur du changement de la politique coloniale britannique. Pendant les trois quarts du XIXème siècle, le colonialisme a été critiqué de tous fronts en tant que source d’exploitation des colons mais aussi frein au libre échange. Dés auteurs utilitaristes comme Jeremy Bentham, les réformateurs des années 1830 et plus tard John Stuart Mill se sont beaucoup mobilisés pour améliorer les conditions de vies des peuples colonisés. Avec le discours du Crystal Palace de Disraeli en 1972, l’impérialisme Britannique sera petit à petit à l’œuvre, chose faite vers 1899 avec Joseph Chamberlain. Avec le concours des Charles Dilke, John Seeley et Rudyard Kipling., Chamberlain a été le précurseur de l’impérialisme moderne britannique fondé sur la mission civilisatrice de la Grande Bretagne, sans oublier les rivalités existantes entre les grandes puissances impériales. A la lumière de J Hobson (1902), le système de domination coloniale doit être conforme à trois règles fondamentales pour être pertinent. Selon Hobson, les trois conditions qui légitimeraient une confiance entre un peuple dominant et un peuple dominé sont : premièrement, la domination doit être dirigée vers le bonheur de tous et pas seulement celui de la nation impérialiste ; deuxièmement, la domination doit conférer un avantage net à la nation ainsi dominée ; enfin, il doit exister une organisation qui représenterait les intérêts internationaux, et qui pourrait sanctionner tout abus de confiance ( Rita Hinden , 1949).Evidemment , le comité chargé d’orienter les politiques coloniales britanniques: le Fabian Colonial Bureau<a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a> présidé part Arthur Creech Jones (1940-6), puis par le géographe J.F. Horrabin (19469). Crée en 1940 n a pas pu influencer d’une manière significative le fonctionnement de l’empire colonial britannique qui était justement entrain de d’éteindre. Dans la réalité, la Grande Bretagne a toujours agit de sorte qu’elle puisse tirer profit de ses colonies. L’Angleterre s’est beaucoup investi dans les systèmes financiers et commerciaux des colonies pour faciliter sa domination .A titre de référence en 1904 et 1910, elle avait respectivement 50 banques coloniales avec 2279 succursales et 72 banques coloniales avec 5449 succursales (Lénine, p.124).<br />Cet impérialisme économique britannique peut être aussi attribué aux ponctions faites via l’excèdent commercial de ces derniers.<br />on a pu constater que la ponction britannique sur l’ Inde a été toujours évident , ce qui justifie l’avantage économique de la colonisation pour la Métropole au détriment de l’ épanouissement de ce pays .Dans la mesure où les PIB de l’Inde et de la Grande Bretagne étaient respectivement 118, 04 milliards de dollar et 76, 584 milliards en 1857; et respectivement 255,852 milliards et 314,969 milliards de dollar<a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a> en 1947 ,ce surplus commercial de l’ Inde qui n’est autre que la ponction britannique représente une somme considérable , de quoi à alimenter les machines coloniale et économique anglaises.<br />Les colonies représentaient des avantages considérables pour la Métropole. Force est quand même de constater qu’elles n’ont pas vraiment influencé son système commercial largement dominé par les pays Européens surtout depuis le premier quart du XIX siècle. Ca n’enlève pas pour autant sa mainmise sur ses colonies.<br /><br />3-Impérialisme colonial : source de stagnation des colonies<br /><br />Jusque là, on a essayé de focaliser l’analyse sur des aspects monétaires et financiers proprement dits. Une analyse globale qui met en lumière l’état d’avancement de leur économie tout en analysant celui des puissances coloniales nous permettra aussi de percer encore plus loin ce débat. Notre cadre d’étude a été très restreint si on ne s’intéresse pas, à la dynamique de l’économie des PED donc de leur PIB.<br />Se referant aux données de Madisson [2001] : l'économie mondiale une perspective millenaire,on a pu remarquer ainsi que:<br />i)-Les pays de l’Europe de l’ouest principalement des puissances coloniales ont eu une explosion spectaculaire de leur PIB par habitant pendant l’apogée de la période coloniale en Afrique et en Asie (1870 –1950).En même temps, leur part dans le PIB mondial n’ont cessé de diminuer.<br />Ce changement a été largement influencé par la performance économique de la Grande Bretagne et la France deux grandes puissances coloniales de l’époque (70 % des possessions coloniales).Les puissances coloniales espagnole et portugaise ont déjà perdu la majorité de leur colonies vers 1820. Les pays de l’Europe et l’Ex-URSS contrairement à l’Europe de l’ouest et des pays ‘immigration européenne (les Etats-Unis, Canada) n’ont pas pu vraiment s’imposer sur la scène économique mondiale ni en termes de PIB par habitant ni en termes de contribution au PIB mondial dans l’ensemble.<br />ii) Les colonies d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique n’ont pas enregistré un changement significatif de leur PIB par habitant pendant la période coloniale. En Amérique latine cet indicateur a passé de 416 à 667 dollars de 1500 à 1820.De l’autre coté , l’Asie a presque stagné passant de 575dollars en 1820 à 635 dollars par habitant en 1950 , année voisine de l’indépendance de la majorité des pays asiatiques .Force est aussi de constater la chute spectaculaire de la part de l’ Asie dans le PIB mondial passant de 62,1 % en 1500 à 21,9% en 1913 et 15 ,5% en 1950.Par contre l’ Afrique et l’Amérique latine ont presque stagné leur part dans le PIB mondial pendant l’ère coloniale.<br />iii) Les écarts interrégionaux n’ont cessé de s’intensifier pendant la période coloniale aux profits des puissance coloniales, des pays d’immigration européenne (Etats-Unis, Canada) et le Japon<br />Les agissements coloniaux dans les colonies ont largement profité aux colons au détriment des colonies. Le PIB par habitant de ces colonies ont stagné malgré les ressources inestimables dont ils disposaient .Toutes les politiques de développement et financières mises en œuvre pendant la période coloniale n’ont pas pu alors influencer d’une manière significative le niveau de développement de ces pays .Pire encore, dans certains pays la situation s’était même empirée. Ce fait résulte évidemment de l’impérialisme et l’oligarchie financière des puissances coloniales qui a remis en cause les perspectives d’évolution économique et financière des colonies.<br /><br />Conclusion<br /><br /><br />A travers ce qui précède, les colons par les différentes mesures monétaires, financières et politiques principalement formulées et inspirées en métropole ont pu influencer le système financier de ces pays et mener le jeu à leur manière Les empires coloniaux ont toujours utilisé leur supériorité économique via leur système impérial. Evidemment, la raison d’être des colonies est de rapporter aux puissances coloniales. Quoi que l’on dise, si la colonisation a octroyé aux puissances coloniales majoritairement européennes le privilège d’exploiter les ressources naturelles, financières et humaines des colonies, elle a été en même temps une opportunité pour ces derniers de s’offrir, des grandes infrastructures basées sur le modèle occidental tel que l’enseignement, les routes ou la justice. Cette remarque ne veut pas dire forcément que la colonisation a été bénéfique pour les colonies, juste une analyse objective. Dans pas mal des PED surtout en Afrique, force est ainsi de constater que les grandes infrastructures laissées par les colons figurent encore comme les infrastructures de base de ces pays malgré les efforts entrepris ultérieurement par les responsables locaux .Les trajectoires politico-économique des PED de l’indépendance à nos jours nous réservent encore bien des symptômes qui caractérisent la période coloniale et qui divisent toujours les spécialistes tout comme les simples citoyens.Si les PED vont mal aujourd'hui , ils ont aussi leur part de responsabilité .Il est temps peut etre de bouger , mais comment ?Avec quoi et avec qui ?Ces trois questions meritent une attention particulière dans l' analyse des trajectoires post-coloniales des PED.C'est l'objet d'un autre article qui ne va pas tarder.<br /><br />Bonne lecture alors à vous tous chers amis lecteurs.<br /><br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Jaques Marseille :«La balance des paiements de l’outre –mer sur un siècle» (p.3-25) dans: «La France et l’outre-mer , un siècle de relations monétaires et financières » ,,Comité pour l’histoire économique et financière de la France., colloque tenu à Bercy les 13,14 et 15 novembre 1996.<br /><br /><br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> François Bloch-Laine , La zone Franc , Paris , PUF, 1956 , p.44 –Cité par Jaques Marseille dans : «La France et l’outre-mer , un siècle de relations monétaires et financières ,1996,p.6.<br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> En 1931 G.D.H. Cole avait fondé le New Fabian Research Bureau, qui fusionna avec la Fabian Society en 1938. De cette union naquirent trois sous-bureaux de recherche, le Fabian Colonial Bureau en 1940, le Fabian International Bureau en 1941 et le Home Research Committee en 1943.<br /><a title="" style="" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a> Dollars américains internationaux de 1990, chiffres cités dans Madisson ,2001, tableau 2-30, p.120.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-798776161178237562007-03-14T11:37:00.000+00:002007-03-14T11:39:05.377+00:00SUITE 2 :SURVOL HISTORIQUE DES RAPPORTS FINANCIERS2-3-Etude de cas<br />2-3-1-L’ Afrique et la politique discriminatoire<br />Pendant l’année d’existence de la zone sterling, la politique discriminatoire a été l’un des aspects majeurs qui ont caractérisé les colonies britanniques en Afrique surtout en Afrique de l’ouest. Elle fut soutenue par des périodes de boom pour les matières premières en particulier pour le caoutchouc naturel du Malaya et le cacao de l’Afrique de l’ouest .les rapports financier entre les colonies et la Métropole s’est beaucoup manifestés par le mécanisme de stock monétaire et de la balance sterling qui ont influencé considérablement le rapport de coopération et de domination. Le surplus ou déficit commercial envers la zone dollar a joué aussi un rôle capital dans pendant la période considéré. En effet, durant la période 1947-1954, le surplus commercial de la cote d’or<br />(Devenu Ghana en 1957) envers la zone dollar était considérable .Ensemble la cote d’or et le Nigeria y exportaient en 1948 et 1949 trois fois et demi de la valeur de leurs importations de 1947, en 1950 six fois cette valeur, et dans les années 1951 à 1953 une moyenne égale à cinq fois la valeur des importations de 1947. Au cours des années 1950, les surplus commerciaux de l’Afrique de l’ouest et du Malaya devenaient un problème dans la gestion des paiements extérieurs britanniques (Gerorld Krozewski, 1996, p.604).Ces surplus commerciaux contrariaient l’objectif de réduction du stock monétaire pour prévenir les risques de retraits des états membres dans un système fortement dominé par le multilatéralisme. Après 1945 ; les pays tels que la Rhodésie et le Kenya ont largement bénéficié d’investissement privé de la Grande Bretagne .Le marginalisme a beaucoup marqué certains pays africains de la zone .Ainsi ,entre 1948-1953,en Afrique de l’ouest région de la zone sterling discriminatoire , les exportations de capitaux vers cette zone s’élevait seulement à 14 % des stocks monétaires accumulés jusqu’en 1953.Encore des pays comme la Cote d’or n’a jamais eu l’occasion de profiter aucun crédit du marché de Londres de 1948 à1958 et l’aide provenant du fonds du développement colonial était négligeable. Il est crucial enfin de noter que l’Afrique du sud a beaucoup contribué aux financements de compte sterling de la zone et aux balances des paiements britanniques via ses importantes productions d’or.<br />En tout état de cause que ce soit , pendant l’ère coloniale les clonies africaines ont subi d’une manière ou d’une autre la mainmise de l’empire britannique sur leur colonies . L’Inde constitue aussi un autre exemple qui va corroborer ce constat.<br /><br />2-3-2-Cas de l’Inde : ingérence monétaire britannique via l’étalon -or<br />L’inde un pays colonisé par l’empire pendant des siècles mérite une attention particulière. Par sa taille et les multitudes de ressources qu’il dispose, l’inde est considérée comme un pays qui disposa un lien économique et financier privilégié avec l’empire Britannique. John.M.Keynes après avoir passé d’octobre 1906 à juin 1908 au ministère de l’Inde, publia le 28 juin 1913 un ouvrage remarquable intitulé « La monnaie et la finance de l’Inde » .Il a été le premier économiste de renom à s’intéresser au système financier qui lia ce pays à l’empire britannique. C’est un ouvrage condensant dans lequel il a essayé de décortiquer explicitement comment fonctionne le système monétaire et financier de ce pays en insistant beaucoup sur l’aspect monétaire. L’objet de notre étude n’est pas ici de reprendre dans son intégralité les idées défendues par Keynes dans cet ouvrage mais de comprendre comment ce système a compromis l’intérêt de ce pays au profit de l’empire britannique.<br />Le système monétaire Indien à quelques différences près a été calqué sur le modèle britannique basé sur le monométallisme –or depuis 1844.Un système qui ne cadre pas vraiment avec l’intérêt de ce pays, réitère sans cesse Keynes dans son premier ouvrage su-cité. Comme le note Frédéric Poulon (1985, p.4)<a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>: « Ce qui est bon pour l’Angleterre ne l’est pas forcément pour l’ Inde, disait-il en substance .La critique était audacieuse , tant les vertus de l’étalon-or paraissaient universelles à la veille de la Première Guerre mondiale».Si ses expériences passées au ministère de l’ Inde a permis à Keynes de décortiquer avec force et rigueur l’inefficiente du système de l’étalon-or ,le gouvernement qui se succéda en a décida autrement ignorant ses propositions.<br />Robert Ferrandier <a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>(1985, p.159) a bien résumé ce fait affirmant: «Si J.M.Keynes a réussit à convaincre les membres de la commission Chamberlain, consacrée aux problèmes monétaires et financiers indiens, de l’absurdité de l’instauration de l’étalon-or, il fallut attendre 1934 pour qu’une réforme du système bancaire indien conforme à ses projets eut lieu ».<br />Le gouvernement britannique à travers la mise en place progressive du système de l’étalon or va compromettre la souveraineté monétaire et l’intérêt financier de l’ Inde .Un petit détour historique sans remonter à la nuit des temps est indispensable pour une meilleure appréhension de cette analyse .L’année 1893 marque un changement significatif du système monétaire indien .En effet c’est à partir de cette date que ce pays a décidé d’abandonner le monométallisme -argent en vigueur presque tout au long du XIX ème siècle .Après des multitudes de dispositifs juridiques face aux crises de convertibilité de la roupie à l’exemple de la loi 1861 qui fixait la modalité d’émission inspirée de celle de Bank Act de 1844,la loi du 06 septembre 1870 qui garantissait la frappe libre de la roupie à 165 grains d’argent pur, et compte tenu de ses relations commerciales avec l’Angleterre ,l’Inde a décidé d’arrêter la frappe libre de la roupie en 1893 et met fin au monométallisme –argent au profit du monométallisme –or déjà en vigueur en Métropole. Le 26 juin 1893, face à la forte dépréciation du cour de l’argent par rapport à l’or et aux transferts dus envers l’Angleterre, la commission royale présidé par Lord Herschell a décidé de rattacher la roupie à l’or au taux de 1 s 4 d la roupie. Cette parité qui sera en vigueur à partir de 1898<br />(Suite aux reformes inspirées de la commission Fowler) jusqu’ à 1913 .Les liens économiques et financiers entre l’Inde et la Grande Bretagne ont beaucoup influencé et facilité l’ingérence monétaire Britannique. Cette ingérence monétaire se traduisait entre autre par les mécanismes de Councils Bills et Exchange Bank .A la lumière de Robert Ferrandier<a title="" style="mso-footnote-id: ftn3" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>,(1985, p.162) : « Le secrétaire d’Etat aux Indes émettait donc de fonds en sterlings ( councils bills) , vendus à Londres contre sterling, et payables en roupies à Calcutta .Ces titres étaient achetés par des banques spécialisées dans des affaires de change ( exhange bank) puis transmis à leur agence aux Indes qui les convertissaient en roupies , les sommes disponibles étaient alors utilisées à l’escompte des effets tirés par les exportateurs indiens sur les marchands et industriels anglais, que les succursales indiennes transmettaient pour encaissement aux comptoirs londoniens ».<br />Il est crucial de rappeler que bien d’hommes politique et économistes influents de l’époque contrairement à Keynes se sont prononcés en faveur de ce système d’étalon-or .Ce sont le cas de Lord Rotcschild et Alfred Marshall qui s’y sont penchés devant la commission Fowler de 1898.A l’autre bout de la pendule , seulement M.Lindsay, qui n’est autre que le secrétaire adjoint de la Banque du Bengale qui se rallia à Keynes en soutenant le mécanisme de stabilisation de la roupie grâce à un système de réserves qu’il nommait «système de change-or ».<br />La suite lui donna raison car le gouvernement indien a toujours favorisé la stabilisation de la roupie par rapport au sterling.<br />Malgré le soutien de l’opinion publique à ce système d’étalon –or Keynes, va défendre avec brio ses attaques à l’encontre du dit système et propose avec rigueur le système qu’il envisage de mettre en place en l’occurrence le système de change –or .L’étalon –or , répète sans cesse Keynes n’a jamais fonctionné avec succès dans les pays développés .C ‘était un système de change –or masqué qui a été adopté et appliqué par la plupart des pays développés depuis le milieu du XIX ème siècle .D’abord ,il a fait un parallélisme entre les contextes de l’ adoption du monométallisme-or en Grande Bretagne et ceux d’avant guerre marqué par la suspension du système d’étalon-or .Ensuite il commença à décortiquer explicitement les mécanismes qui régissent le système monétaire des pays développés au cours du XIX ème siècle pour déboucher sur un analyse critique du système monétaire en vigueur en Inde .Le monométallisme –or en vigueur depuis 1816 en Grande Bretagne a été renforcé par le Bank Act de 1844 qui corrobore avec la thèse classique de currency school .Contrairement à Hume qui avance le mécanisme autorégulateur de l’équilibre de la balance des paiements , Keynes dans un système et contexte économique différent de celui de Hume réfute avec rigueur le bien fondé de ce mécanisme et avance d’autres arguments qui cadrent avec son refus du système d’étalon-or .Il avance que l’argument de Hume n’est valable que dans un pays à monnaie exclusivement métallique, car il écrit à un moment où le billet de banque et la monnaie sculpturale ne sont pas encore inventés ou ne jouent qu’un rôle restreint( Jean Marshall<a title="" style="mso-footnote-id: ftn4" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a> , 1985, p.156 ).En Angleterre , depuis le milieu du XIX ème siècle des changements significatifs se sont opérés dans le cadre monétaire et financiers .Ce sont l’explosion de la monnaie scripturale ,l’hégémonie de la place financière de Londres ,l’essor spectaculaire de la politique de taux d’escompte pour éviter l’hémorragie des capitaux et la sortie d’or ,le fait que la Grande Bretagne soit devenue prêteuse nette sur le marché internationaux des capitaux .Dans les autres pays développés , les tentatives d’imitation du système monétaire britannique se sont soldés tous en échec que ce choix la politique d’escompte ou la tentative de faire l’or comme principal instrument de circulation interne et ceux-ci au profit d’un système masqué de change-or .Selon lui : « Il existe dans tous les pays développés un système de change-or .Un tel système se présente lorsque l’or n’est pas un instrument d’échange interne important , lorsque la monnaie nationale n’est pas nécessairement remboursable en or, mais quand le gouvernement ou la banque centrale assure la fourniture d’or pour les paiements extérieurs à un taux maximum donné , les réserves nécessaires à cette fourniture étant détenues en grande partie à l’étranger ( Keynes,1913,p.21-22)<a title="" style="mso-footnote-id: ftn5" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>.<br />Keynes avance par la suite que le système monétaire indien est un système de change –or et ceci à deux égards :<br /> -La roupie est une monnaie interne, inconvertible et à cour légal illimité<br /> -Le souverain d’or a cour légal illimité et depuis 1893 est convertible au taux de 15 roupies par livre<br /> Le gouvernement indien agit alors pareillement que les banques centrales des pays développés pour soutenir sa monnaie , ce qui justifie l’inadaptation de l’ étalon –or dans ce pays .Pour cela il a préconisé quelques reformes allant d’une nouvelle gestion des réserves à la création d’une nouvelle banque centrale .Il est évident que la deuxième proposition peut inclure la première .Mais la réticence de la commission Chamberlain , l’hostilité du vice roi ,l’éclatement de la guerre et d’autres paramètres politiques ont fait que la proposition de Keynes ont été écarté et ne sera concrétisée qu’en 1934 avec une nouvelle donne qu’est le bloc sterling qui était déjà en place depuis 1932.<br />La transposition du système monétaire britannique en Inde a été fait seulement au profit de l’empire sans se soucier de celui de l’ Inde .Avec les différences de ces deux pays, l’un pays colonisé encore ancré dans le système de production féodal et où le système financier était encore dans un stade embryonnaire , l’autre considéré comme le centre du monde sur tous les plans, économique , financier et militaire, il est normal de voire le système échoué au grand dame de l’Inde .Les réformes successives en Inde ne cadrent pas vraiment alors avec les réalités et les contextes politico-économiques existants. Keynes à plusieurs reprises a dénoncé ce système dans son premier ouvrage qu’est la monnaie et les finances de l’Inde qui va lui ouvrir le pas pour ses recherches et œuvres ultérieurs .Un économiste qui aime la polémique mais qui a le sens de la rigueur ,tout au long de sa vie, comme le résume bien Frédéric Poulon <a title="" style="mso-footnote-id: ftn6" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a> (2004) dans son œuvre: «La pensée économique de Keynes », va accorder beaucoup d’importance à ces combats<a title="" style="mso-footnote-id: ftn7" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn7" name="_ftnref7">[7]</a> contre l’or , la réparation allemande , la crise et le chômage. L’indépendance de l’Inde en 1947 devait mettre fin officiellement ce cercle de dépendance monétaire et financier longtemps ancré dans le rapport Inde- Angleterre mais que nous réserve –t-il l’après indépendance?<br />En bref, la Grande Bretagne via le système d’étalon-or d’abord et le mécanisme de la zone sterling ensuite (Cf. I-1-2-2) a pu dominer le système financier et monétaire indien .Un mécanisme qui a mis ce pays sous dépendance monétaire britannique malgré les apports financiers qu’il apportait à l’empire.<br />2-3-4-Les autres colonies britannique<br />Grosso modo, les colonies britanniques d’Asie , d’Afrique ,d’Amérique latine et du moyen orient ont subi le mémé sort que l’Inde pendant la période coloniale en matière de gouvernance financière et monétaire. Ils se différenciaient quand même par leur structure économique d’une part, et par leur relation avec la Grande Bretagne d’autre part. En effet si presque tous les pays membre de la zone ont été contraints de suivre les mesures de contrôle de change et des mouvements de capitaux dans le cadre de la zone sterling, les pays comme Singapore, Hong Kong et Koweït. Ont bénéficié des traitements de faveur les permettant de s’ouvrir aux autres pays non membres.<br />1-3-Les autres pays d’Amérique latine et d’Asie<br />.<br />Les PED ne sont pas tous des anciennes colonies françaises ou britanniques. Qu’est ce qu’on peut dire des autres pays d’Asie et d’Amérique latine en matière d’indépendance financière ? Qu’est ce qui différencie ces pays des deux autres groupes su-cités ? Pour une meilleure représentation de l’échantillon de notre étude qui sera utile pour la suite, les pays dits émergents de ces deux continents seront priorisés. N’est-il pas normal alors de s’intéresser sur l’Argentine, le Brésil, le Mexique mais aussi la Malaisie, l’Indonésie, etc ? L’ingérence financière et monétaire des colons qui remettaient en cause l’indépendance financière de ces pays étaient toujours de règle pendant la période coloniale à quelques différences près suivant le mode de fonctionnement du système dans lequel ils appartenaient.<br />Après des siècles ou des décennies de forte domination portugaise et espagnoles, vers le premier quart du XIXème siècle, la plupart des pays d’Amérique Latine ont eu leur indépendance .Indépendance trop tôt par rapport aux autres pays d’Asie et d’Afrique. Ces pays représentaient 2,9 % du PIB mondial en 1500, et 2% en 1820 année où la plupart d’entre eux ont eu leur indépendance politique<br /> (8,7% en 1998 pour référence). En même temps pendant cette période de 1500-1820 le PIB par habitant dans ces pays a passé de 416 dollars (dollars internationaux de 1990) à 665 dollars, ce qui une croissance de l’ordre de 0,21% du PIB. Parallèlement, en 1500 le PIB par habitant du Portugal et de l’Espagne (principaux colons de ces pays) a été respectivement 632 et 698 dollars (dollars internationaux de 1990) et respectivement 963 et 1063 dollars (dollars de 1990) en 1820.Ces chiffres ne nous montrent bien l’étendu des fossés existant entre les puissances coloniales et les colonies d’Amérique latine, au détriment de ces derniers. latine Le cercle de domination mis en place dans ce sous continent a été fortement concentré dans les sphères commerciales, les questions monétaires et financiers n’ont pas été vraiment à l’ordre du jour .En tout état des causes, les monnaies des puissances coloniales ont eu cour forcé dans ces pays. En Amérique latine , si la colonisation a eu un effet dévastateur sur la population autochtone elle a aussi fortement contribué à leur potentiel économique durant les périodes postérieures .L’introduction de nouvelles cultures et de nouveaux animaux a permis à ces régions de nourrir une population plus importante ( Crosby, 1972).Ces nouvelles cultures étaient le blé , le riz , , la canne à sucre , la vigne , les légumes verts ,les olives , les bananes , le café .Les nouveaux animaux destinés à la consommation étaient les bovins , les porcs , les poulets , les moutons, et les chèvres. L ‘introduction d’animaux de transport et de trait-chevaux , bœufs , ânes et mulets ainsi que les véhicules à roues et les charrues ( qui ont remplacé les bêches ) ont également grandement contribué à l’ augmentation de la capacité productive.( Madisson , 2001,p.37).La migration des populations pendant la période coloniale ( avant 1820) venus de tout horizon principalement d’Afrique (estimé à 9, 5 millions de 1500 à 1870) , du Portugal ( 500000 personnes ) de l’ Espagne (moins de demi –millions de personnes) , de la France et de l’Angleterre va encore renforcer cette dynamique économique déjà en marche<a title="" style="mso-footnote-id: ftn8" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn8" name="_ftnref8">[8]</a>.Tout au long de la période coloniale marquée par la prédominance du système d’esclavage , le système économique des pays d’ Amérique latine a été structuré pour être à la fois débouché et source de matières premières pour les colons .<br />Le Brésil mérite une attention particulière ici. Le Brésil était portugaise du dé but 1500 jusqu’à 1822.Un pays essentiellement peuplé par les indiens au début, et était devenu pays multiracial suite à l’invasion européenne et les esclaves noire de l’Afrique. Jusqu’à la fin XVIIème siècle date de la découverte de l’or et des diamants, au sud dans le Minas Gerais .L’exportation principale du pays était principalement orienté au sucre qui est concentré entre les mains de petits nombre de colons. Cette production a trouvé son apogée vers 1650 avec la concurrence des Antilles. Comme le note Bethell (1984, vol I, p.286) , au XVIème siècle et au XVIIème siècle , les recettes officielles tirées du Brésil étaient modestes – environ 3 % des recettes publiques du Portugal en 1588 et 5% en 1619.La prospérité de la mine d’or et de diamants de Minas a entraîné une forte vague de migration interne Nord-Est .L ‘industrie de l’or connut son apogée vers 1750 avec une production de l’ordre de 15 tonnes par an, une performance qui n’a cessé de diminué ultérieurement .Les transferts liés aux profits des mines d’or portaient en moyenne sur 5,23 millions de milreis par an ( 1,4 million de livre sterling ) ,, les recettes royales identifiables se situant autour de 18% de ce moment (Alden , 1973 , p.331) Au XVIII siècle entre 800 et 850 tonnes d’or quittèrent le Brésil (Morineau, 1985).A l’indépendance en 1822, l ‘effondrement de la production de l’or a fait que le Brésil a de nouveau concentré ses exportations sur le coton , le sucre et le café, ceci au profits et sous inspiration de l’empire colonial portugais .<br />En Asie , l’Indonésie une ancienne colonie Hollandaise a été aussi un cas semblable marqué par la mainmise de l’empire colonial sur le système économique des colonies .Ainsi , entre 1868-1972 et de 1926-1930 l’excèdent commercial de l’Indonésie représente respectivement 5,5% et 8,9 % du PIB de l’empire hollandaise soit 7,4% et 10,3% de son PIB ( Indonésie )<a title="" style="mso-footnote-id: ftn9" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn9" name="_ftnref9">[9]</a>.Cet excèdent commercial montre bel et bien la ponction coloniale de l’empire au détriment de l’Indonésie.<br /><br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Frédéric Poulon et treize économistes, «Les écrits de Keynes », Dunod , 1985.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> In Frédéric Poulon et treize économistes, Ferrandier Robert, p.158-174.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn3" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> Ibid ,1985, p.162<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn4" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a> In Frédéric Poulon et treize économistes, les écrits de Keynes, Dunod , 1985.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn5" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a> Keynes JM. Indian currency and finace , The collected writtings of J.M.Keynes. Vol.I ,Macmillan , 1971; 1ère ed; 1913. Cité par Ferrandier Robert in Frédéric Poulon , 1985.,p.165.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn6" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref6" name="_ftn6">[6]</a> Frédéric Poulon , «La pensée économique de Keynes» ,2004 , Dunod.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn7" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref7" name="_ftn7">[7]</a> Voire aussi Gérard . M. Henry , Les combats de Keynes , 2005.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn8" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref8" name="_ftn8">[8]</a>Chiffres tirés in Madisson Angus , L’économie mondiale :une perspective millénaire , OCDE , 2001 , p.38.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn9" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref9" name="_ftn9">[9]</a> Chiffres tirés in Madisson , 2001,p.92.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-54032887788187426302007-03-14T11:27:00.000+00:002007-03-14T11:47:53.789+00:00SUITE 1: SURVOL HISTORIQUE DES RAPPORTS FINANCIERS1-1-2-Tutelle financière renforcée par la zone franc de 1939 à 1949<br />La création de la zone franc a renforcé encore la mainmise de la France sur ses colonies .Si pendant la période de la guerre 1939 -1945, la mise en marche de la zone franc n’était pas encore effective, la période 1946-1949 a été marquée par des reformes institutionnelles et administratives qui concrétisent son effectivité. En effet , la zone franc a été crée le 09 septembre 1939 c ‘est à dire quelques jours après le déclenchement de la deuxième guerre mondiale .A partir de cette date le contrôle des changes est instauré, une mesure qui officialise sur le plan économique la création d’une union monétaire .Cette union monétaire autorise la liberté des transferts au sein de la zone et installe le contrôle des changes en dehors .Ces mesures de contrôle de change obligent chaque individu à déclarer tout avoir à l’étranger et à céder les devises acquises lors des transactions avec des non résidents. Le gouvernement de Vichy de 1940 va encore renforcer ces mesures pendant la période de guerre. L’évolution de la guerre et ses répercussions vont beaucoup influencer le mécanisme de fonctionnement de la zone franc .Des changements d’ordres institutionnels, économiques et administratifs se sont succédés. La politique monétaire des membres a été commune s’ajoutent les contrôles exercés sur le commerce extérieure .Après la guerre, l’intégration monétaire fut consolidée suite à la conférence de Brazzaville<a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a> qui s’est tenue le 30/01 au 08/02/1944.L’emprise de la France sur son empire a été réaffirmé après la libération .Comme l’ Affirme Leduc (M.Leduc , 1965, p.41) le 26 décembre 1945, un communiqué du ministère des finances comprend une partie intitulée : « Constitution de la zone franc », ce sont bien des décisions monétaires qui provoquent la création officielle de la zone franc.<br />Les années qui suivent ont été marquée par des reformes en profondeur du système monétaire et financier qui lient la métropole avec les colonies. Quelques unes de ces reformes reflètent encore l’empreinte des mesures précédentes tandis que d’autres font preuve de ruptures. Les contrôles de changes et du commerce extérieure ont été ainsi maintenus .Les conditions de base de création d’une zone monétaire ont été de nouveau respectées telles sont la liberté des transferts (rétablie en juin 1646) ; les contrôles de changes, la gestion des ressources en devises par le fonds Français de stabilisation des changes, la fixité des parités des monnaies circulant dans la zone franc.<br />Mais quels sont les fondements politique et économique de la création de cette zone monétaire?Suite à la conférence de Brazzaville , pour faire face à la dévaluation du Franc français qui menace l’économie d’outre-mer, pour renforcer son tutelle financière et monétaire sur les colonies, la France a décidé de créer des zones monétaires dans son empire . Sur la base de deux rapports d’André Postel-Vinay<a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a> et de Brunet<a title="" style="mso-footnote-id: ftn3" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a> , adressés au ministre des finances le 20 décembre 1945, la zone franc a été crée. Le décret du 26 décembre 1945 a décidé de former deux Zones Monétaires <a title="" style="mso-footnote-id: ftn4" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a> basées sur le critère géographique. Ce sont les Colonies Françaises d’Afrique (CFA) et les Colonies Française du Pacifique (CFP).<br />La dévaluation du franc français du 26 décembre 1945 a beaucoup influencé la parité entre le franc français et le CFA.<br />Le CFA a cour légal dans les colonies d’Afrique subsaharienne. Sa parité est fixée à 1,7 FF en 1946 puis 2 FF en 1948 et 0,02 FF en 1960 (création du nouveau Franc Français). Dans une certaine mesure, la création des francs coloniaux peuvent être considérée comme une autonomie monétaire attribuée aux pays membres mais en réalité elle était un moyen de renforcer la maîtrise du système monétaire des colonies .En effet l’exécution de la politique monétaire de ces pays était toujours inspirée de la Métropole. Les avantages avancés par la conférence de Brazzaville n’étaient alors que des avantages superficiels pour ces pays .D ‘un coté, la parité des monnaies et son changement relèvent encore de la compétence de la métropole et de l’autre coté la personnalité monétaire de ces pays a été conçue dans un cadre régional hérité de la colonisation.. Le changement de parité a eu des conséquences diverses. Si en Afrique occidentale française, le Sénégal n’a été vraiment pas touché par ce changement de parité, dans les autres pays, ce changement a fortement secoué l’économie nationale en renchérissant les marchandises importées, et accentuant par là la pénurie inhérente au lendemain de la guerre. Ce qui a amené le gouverneur du Dahomey à conclure : « Force est de constater que le consommateur colonial ne profite en aucune manière de la différence de la valeur entre CFA et le franc métropolitain»<a title="" style="mso-footnote-id: ftn5" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>.Des évènements similaires ont été observés dans des colonies comme Madagascar, et l’essentiel des pays de l’Afrique centrale.<br />La dévaluation du CFA qui suivait celle du franc français du 26 janvier 1948 (sur la parité de 2franc CFA contre) n ‘est autre que le reflet de la mainmise de la France sur le système monétaire des pays membres. La dévaluation successive du CFA lui a accordé une valeur plus élevée qu’à celle de la France, malgré les forces économiques de cette dernière. Parallèlement, dans les colonies anglaises en Afrique de l’ouest, l’unité de monnaie coloniale valait la moitié de la livre sterling<a title="" style="mso-footnote-id: ftn6" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a> , ce qui tenait en compte des fondamentaux de l’économie.<br />Au sens de F. Bloch-Laine (1956, p.347) après quatre années d’ajustements monétaires (1945-1949), « l’unité de la zone franc était complètement rétablie, cependant les monnaie d’outre –mer ne sont plus que des multiples du franc métropolitain».La France a réussi d’affirmer son autorité monétaire sur ces pays au cours de cette période .Mais elle va étendre encore cette domination visant les instituts d’émission de ces pays.<br />1-1-3- Tutelle financière renforcée par l’emprise sur les instituts d’émissions de 1949 à 1960<br />Avant la guerre, la France n ‘a pris qu’une faible part de participation dans le capital des banques coloniales, ce qui n’était plus le cas après la guerre. Malgré les donnes politiques de l’ époque avec les mouvements de contestation indépendantistes dans la majorité des territoires colonisés ,la France va faire de tous ses moyens conserver leur emprise sur le système monétaire et financier de ces pays .La nationalisation a été l’une des principales mesures adoptées .Elle voulait mettre en œuvre une organisation mieux adaptée aux besoins de l’ économie, de telle sorte que la fonction d’émission ne corresponde plus à l’exercice d’un privilège mais représente un véritable service public(Ibid,p.65).<br />Les institutions monétaires nationales furent nationalisées, transformées en sociétés d’économie mixte ou remplacées par des organismes publics nouveaux (René Sandretto, 1994, p.35).<br />Des mesures fondamentales ont été prises dans les territoires français d’Afrique membre de la zone franc. Mais force est de signaler que jusqu’en 1955 les mesures prises n’ont été que des mesures superficielles ne permettant pas vraiment de réaménager d’une manière significative la zone franc.<br />La création des instituts d’émissions en Afrique centrale et en Afrique de l’ouest, puis dans la région de l’océan indien, la transformation de la banque d’Algérie en Banque d’Algérie et de la Tunisie sont les changements marquant de ce rapport monétaire entre la France et les pays membre de la zone CFA.<br />-En Afrique de l’ouest en 1955, l’Institut d’émission. de l’Afrique Occidentale Française (AOF) et du Togo a été crée pour devenir Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest(BCEAO) en 1959.<br />-En Afrique centrale la même année, l’Institut d’émission de l’Afrique centrale et du Cameroun été crée qui sera l’ancêtre du Banque Centrale des Etats de l’Afrique Centrale(BCEAC) crée en 1959.<br />Ces deux instituts ont le même statut du point de vue de leur mode de fonctionnement, leur statut juridique mais aussi de leur structure .Ils sont tous les deux établissement publics français ; siégés à paris avec un capital de 500 millions de francs métropolitains doté par l’ Etat ; le tiers des membres du conseil d’administration représentait la région concernée , ils disposent d’un directeur général et d’un président .Il est crucial de noter que ces instituts d’émissions n’ont pas eu le privilège d’exercer les opérations de banques de prêt ou d’escomptes .Ils disposaient quand même les principales attributions d’instituts d’émission( transferts extérieurs, opération de réescompte, avance sur effets publics, centralisation des risques bancaires).<br />-Dans l’Océan indien en 1950, la réorganisation de la Banque de Madagascar<br />(Crée en 1925) a transformé cette banque en société d’économie mixte et a pris l’appellation Banque de Madagascar et des Comores .L ‘augmentation du capital de cette banque a fait que les pouvoirs publics détenaient la majorité du capital et les deux pays concernés furent représentés dans le conseil d’administration.<br />-En Afrique du Nord, la Banque d’Algérie nationalisée en 1946 a été transformée en Banque d’Algérie et de la Tunisie en 1949 .Ces deux pays détenaient 50% du capital de cette banque.<br />Afin d’assurer une coordination monétaire adéquate dans les instituts d’émissions et de la zone, la France a pris quelques dispositifs d’ordre monétaire et administratifs .Ainsi en 1951, la première institution qui confère à la zone franc un caractère structuré a été crée. C’est également en 1951 qu’une loi du 24 mai prévoit l’ouverture dans les livres du Trésor français d’un compte de compensation des monnaies de la zone franc ou compte d’opérations(Célestin Monga et Jean claude Tchathhouang, 1996,p.21).Le décret du 05 février 1952 a transformé le « comité technique de coordination » en « Comité monétaire de la zone franc » qui regroupe des représentants des ministères des finances , des banques centrales et commerciales .Mais ce comité n‘a pas vraiment fonctionné comme prévue car la France l’a utilisé à sa manière au détriment des pays membres .A titre d’exemple la dévaluation du Franc français de 1958 a été décidé sans consultation de ce comité.<br />Les mouvements de contestation dans les colonies françaises d’Afrique vont beaucoup influencer la suite du fonctionnement de la zone franc mais aussi de la tutelle financière de la France sur ses colonies .Il est quand même important de rappeler que quelques pays de la zone franc ont déjà quitté la zone après leur indépendance. C’était le cas du Liban en 1948, la Syrie en 1949, le Maroc et la Tunisie en 1956, la Guinée en 1958, l’Algérie en 1962. Après l’indépendance politique, il n’y plus que quelques pays africains qui feront parti de la zone franc CFA. Ce qui nous ramène à la période post- coloniale qui n’est plus dans le cadre temporel de notre étude. Il est aussi capital de rappeler que la caisse centrale de la France d’outre-mer qui a remplacé la caisse centrale de la France d’outre –mer, le 02 février 1944 a beaucoup contribué au renforcement de la coopération entre la Métropole et ses colonies, avec des résultats plus que mitigés.<br />1-2-Les autres colonies françaises<br />Contrairement aux pays africains, la mainmise de la France dans le système financier et monétaire des autres colonies d’Asie et du pacifique n’ont pas duré. .Un constat qui s’explique à deux égards .D’abord ces pays là ont eu leur indépendance politique plus vite que les pays africains, ensuite ils ont quitté la zone franc après leur indépendance. Comme dans les autres colonies , la France a toujours exercé son tutelle financière dans ces pays mais la non appartenance à la zone franc ou son abandon précoce les distinguent des pays africains .Les autres colonies françaises d’outre-mer regroupent entre autre la Guadeloupe, la Guyane , la nouvelle Calédonie , l’ Indochine , la Polynésie française, Wallis et Futuna .Ces pays là n’ont pas échappé aux ingérences de la France .Le secteur bancaire et monétaire a été organisé de tel sorte que la France ou les entrepreneurs français puissent dégagent des avantages considérables. Ainsi les banques de Guadeloupe en 1851, de la Guyane en 1854, de la Nouvelle Calédonie en 1874, de l’Indochine en 1875 ont été crée dans le but de maximiser les apports financiers et commerciaux des colonies envers la Métropole. Des dispositifs juridiques et financiers ont été pris dans les années qui suivent pour renforcer cette tendance de domination .Ainsi depuis 1888, la banque d’Indochine exerça le plein pouvoir sur les autres banques de la Nouvelle Calédonie et l’Océanie. Mais une loi du 25 septembre 1948 devait modifier cette situation .Selon ses termes, la banque d'Indochine perdait le privilège de l'émission dans l'ensemble des territoires où il lui avait été confié, à des dates fixées pour chaque territoire par un décret particulier. En attendant ces décrets, elle continuerait toutefois à observer les règles statutaires prévues en 1931 dans ses rapports avec le Trésor et la nature de ses opérations. Le pouvoir de la banque d’Indochine était limité car ne pouvait pas exercer vraiment le rôle de la banque d’émission. La création du CFP(Colonie Française du Pacifique devenue Communauté Financière du Pacifique depuis le 26 décembre 1945) va encore confirmer cette sphère de domination déjà en place depuis des décennies.<br />Le CFP circula dans les colonies françaises des caraïbes et du Pacifique. Sa parité a été de 2,4 FF en 1946 et 5,5 FF en septembre 1949.<br />Suite à leur indépendance politique, les Etats de l’ancienne Indochine se dotaient de leur propre monnaie en décembre 1954 créant par là la piastre vietnamienne, le kip laotien et le riel cambodgien. Dans le territoire d’outre –mer du Pacifique, l'Institut d'émission d'outre-mer (IEOM) a été créé par l’art 30 de la loi de finance rectificative de 1966 pour succéder à la Banque de l'Indochine.<br />Dans l’ensemble, ces pays n’ont pas pu exercer ni leur souveraineté monétaire ni leur autonomie financière car ils étaient toujours sous le giron politique et financier de la France L’Indochine (Cambodge, Vietnam, Laos) a eu quand même une certaine souplesse par rapport aux pays africains dans la conduite de leur politique monétaire.<br /><br />Pendant l’ère coloniale la France a toujours essayé par tous les moyens de maîtriser le secteur financier et monétaire de ses colonies .Les dispositifs monétaires et financiers pris ont toujours renforcé sa tutelle financière sur ses colonies. Mais qu’en est –il de la Grande Bretagne et ses colonies<br />2-Les colonies Britanniques<br /><br />La grande Bretagne est sans aucun doute avec la France l’une des grandes puissances coloniales de la planète. La conquête coloniale n’a cessé de s’intensifier surtout depuis la dernière moitié du XIX siècle .En effet si en 1876 , l’empire colonial britannique comptait 25,9 millions d’habitants dans un espace de 22,5 millions km² , il va compter 393,5 millions d’habitants en 1914 pour un espace de 33,5 millions km².Sur le plan économique l’ hégémonie économique et financière de la Grande Bretagne a beaucoup facilité son tutelle financière sur ses colonies .La création de la zone Sterling en 1931 va encore renforcer cette tendance de domination des systèmes économiques et financier des colonies .<br /><br />2-1-Tutelle financière renforcée par l’hégémonie financière britannique<br />Depuis le XVIIème siècle jusqu’au tournant du XX ème siècle, l’Angleterre a été considéré comme la première puissance économique et militaire du monde. Une puissance qui trouve ses sources dans le modernisme du système économique et financier via la création de la banque d’Angleterre en 1694, l’attractivité de la place financière de Londres, l’étendu de son empire colonial, les reformes administratives, etc. Un pays qui a beaucoup opté pour le système économique mercantile et s’est orienté vers le libéralisme économique à partir du milieu du XVIIIème siècle, l’Angleterre est considéré comme le berceau de la finance moderne .Cette hégémonie économique et financière de la Grande Bretagne a conféré un statut de monnaie internationale à la Livre Sterling. Malgré alors les débats virulents entre les bullionistes qui favorisent la théorie de currency school (base de la théorie quantitative de la monnaie de Fisher) comme chef de file Ricardo et les anti-bullionistes qui optent vers la théorie de banking school ( base de la théorie monétaire keynésienne ) inspirée par T.Tooke et J.Fullarton<a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a> , la livre sterling a pu imposer ses forces dans le système monétaire international. Le système d’étalon-or en vigueur de 1870-1914 va beaucoup contribuer à la domination de la Livre Sterling dans les transactions financières internationales et lui confère par la suite le statut de monnaie internationale .Les autres grandes puissance vont officialiser ce fait vers 1870.Paraphrasons Jean Pierre Delas (1994, p.103) sur ce point : « L ‘étalon-or a été découvert par hasard. Lorsqu’aux environs de 1870, la France , l’ Allemagne qui vient de réaliser son unification, l’ Italie et l’ Espagne, se joignent à l’ Angleterre, aux pays de l’ Europe du Nord et aux Etats-Unis , pour adopter de jure ou de facto ce qu’on appelle le monométallisme-or( par opposition au bimétallisme or et argent) tous les pays développés se trouvent avoir une définition en un poids d’or de leur monnaie<a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a> .La puissance de la place financière de Londres et des banques britanniques vont faire la livre une monnaie aussi bonne que l’or .La balance sterling va corroborer encore cette tendance dans la mesure où les monnaies ont été gagées sur le livre non plus sur l’or .Meyer ,comme Brown ou Ragnar Nurkse insistent sur le fait que les nations commerçantes du XIX ème siècle étaient naturellement portées à maintenir la stabilité de leur change sur Londres .Aussi rattachèrent-elle leur monnaie à l’or car le Sterling était lié à ce métal . Les mésaventures de l’ Inde dont la devise fut liée à l’ argent jusqu’en 1893 et dont Keynes nous a conté l’ histoire montre combien cette précaution était justifiée<a title="" style="mso-footnote-id: ftn3" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>.La livre devint ainsi une monnaie de réserve que les opérateurs préfèrent plus que le métal jaune jusqu’en 1914 année pendant laquelle la convertibilité était suspendue par les belligérants pour entrer dans le système de gold exchange standard entre les deux guerre et le système de Bretton woods de 1944 à 1973.<br /><br />2-2-Tutelle financière qui s’exerce à travers la zone sterling<br /><br />Les désordres économiques causés par la crise de 1929 ne vont pas tarder à influencer et déstabiliser le système économique des grandes puissances et ses pays satellites .Pour l’Angleterre, la dévaluation de 1931 couplé avec l’abandon de l’étalon- or en vigueur depuis 1924 furent les principales mesures prises par le gouvernement en place .La Zone sterling fut crée dans ce contexte là.<br />En effet, en septembre 1931 la livre même si encore convertible en or cessa d’être convertible à parité fixe contre l’or, une situation qui va déboucher sur une dépréciation de l’ordre de 30% de sa valeur quelques mois plus tard. Cette évolution marque la fin d’une longue période d’hégémonie financière et monétaire de la l’Angleterre, sur le plan mondial. Cette situation catastrophique de l’économie britannique a beaucoup suscité des débats dans les sphères académique et politique. Dans ce sens Keynes (1972, p.109-110) <a title="" style="mso-footnote-id: ftn4" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>d’avancer : « A Londres, la City se considérait comme tenue d’honneur de faire tous les efforts possibles pour préserver la valeur de la monnaie telle qu’elle était lorsque furent acceptés les vastes dépôts effectués par les étrangers, et ce même le résultat devait en être une autre tension intolérable imposée à l’industrie britannique. A partir de quel seuil avions –nous le droit de donner priorité à nos propres intérêts ? ».Si de 1932 à 1945 la zone sterling (bloc sterling pour certains auteurs jusqu’en 1939) se met en place, de 1945 à 1972 elle va trouver son apogée avant de disparaître définitivement à la suite des crises du système de Bretton woods de 1971. Pendant cette époque l’empreinte de l’empire Britannique a été toujours visible au grand dame de ses colonies.<br />Au début, la zone sterling regroupe la grande Bretagne, les Pays du Commonwealth sauf Canada, et à différente époques Islande, Irlande Jordanie , Koweït, Libye , Pakistan .La création du Commonwealth lors de la conférence d’ Ottawa ( 1932) constitue la base fondamentale de la zone monétaire sterling. Une zone par laquelle l’Angleterre va renforcer son emprise financier et monétaire sur son empire colonial mais aussi prendre des mesures protectrices pour faire face à son déclin économique. En réalité, la zone sterling n ‘a pas été vraiment effective avant la deuxième guerre mondiale, c ‘est la période de l’après guerre qui marque un véritable changement effectif .La réticence des pays membres à soutenir la livre quelques mois avant la guerre vue la forte dépréciation de cette dernière, el la décision des autorités monétaires britanniques en septembre 1939 de suspendre la convertibilité-or de la livre vont transformer vraiment le bloc Sterling en Véritable zone sterling dans laquelle les contrôles des changes étaient devenu de règle.<br />Les errements de la deuxième guerre mondiale, la puissance économique et financière des Etats- Unis, les défis de l’après guerre vont contraindre le gouvernement Britannique à prendre des dispositifs de contrôle de change vis à vis de ses partenaires. Ces mesures ont été pris pour maîtriser l’hémorragie des capitaux dans les pays membre de la zone sterling .Mais l’accession à l’indépendance de certains pays membres vont déstabiliser la zone ce qui ne va pas influencer d’une manière significative son mode de fonctionnement. Ces pays indépendants vont quitter définitivement la zone. Il en est ainsi de le l’Egypte le 14fevrier 1947 et la Palestine le 22fevrier 1948.<br />Comme l’ affirme J.de Sailly (1957,p.14) : « De 1945 à 1965 , la zone sterling se définissait comme un système coopératif de contrôle des changes pratiqué par une association de pays divers sur la base d’une monnaie qui a cessé d’être librement convertible et avec la mise en commun des ressources en or et en devises.<br />Comme la zone franc son fonctionnement fut attribué à une zone monétaire organisée autour d’un pays dominant. Quelques règles fondamentales ont été ainsi mises en place à savoir :<br />-la liberté des transferts de capitaux entre les Etats membres<br />-le contrôle des changes<br />-la fixité de change avec la livre<br />La centralisation de la zone en métropole accentua encore la mainmise de l’Angleterre sur cette zone monétaire .Un avantage qui constitue la pierre angulaire de l’ingérence financière britannique sur ses colonies. Dans ce sens J P Dellas (1953, p.861) d’avancer « Les pays de la zone sterling utilisaient en outre la place financière de Londres et le marché monétaire britannique pour y effectuer une grande partie de leur placements : l’organisation de la Livre sterling tend, d’une part à développer au maximum l’usage de la livre dans le monde, d’autre part à réaliser une économie de devises aussi stricte que possible.<br />Mais force est de constater que même si la zone sterling conférait des pouvoirs étendus aux autorités monétaires et financières britanniques , la conduite de la politique monétaire et les grandes décisions y afférentes ont été un peu souple par rapport à la zone franc et s’inspiraient des conférences du Commonwealth lesquelles n’étaient pas périodiques .Cette zone monétaire a fonctionné alors avec moins de dirigisme qui conférait une certaine autonomie monétaire aux banques centrales des Etat membres jusqu’ à leur indépendance .<br />Dans les faits si la stabilité des changes et la convertibilité des monnaies pouvaient être considérées comme des avantages et des points forts de la zone pour les pays membres, la centralisation des réserves de change à Londres a été perçue comme un avantage majeur attribué à la Grande Bretagne. L’explosion de la balance sterling de 1932à 1937 du fait de la politique de « stock piling » des partenaires de la Grande Bretagne marque en tout état de cause l’implication des Etats membres dans ce système .Quoi que l’on dise, le but de la zone sterling était de faire régner à une échelle limitée la stabilité monétaire que le gold standard assurait mécaniquement à l’échelle quasi mondiale (Meyer, 1952).La convertibilité de la Livre qui se profilait à l’horizon après des crises de change successives des années 1947, 1949, 1957 constitua un grand tournant dans la conduite de la politique économique Britannique mais aussi sa relation avec les pays membres de la zone. En effet après la deuxième guerre mondiale, le gouvernement travailliste en place voulait instaurer un Etat providence pour assurer la reconstruction via une politique de faible taux d’intérêts .Mais l’ hésitation des Etats –Unis pays créditeur , la non convertibilité de la livre , la faiblesse des réserves extérieures de l’Angleterre seront des obstacles majeurs pour la réalisation de ce projet ce qui a amené presque à son abandon .Le marasme économique qui secoua l’ économie britannique de l’ après guerre a conduit le gouvernement à dévaluer la livre de 30% en 1949.Mais l’ accumulation et l’ explosion des stocks monétaires des pays membre de la zone de 1947-1953 seront un avantage considérable pour l’empire dans la mesure où ces réserves vont diminuer de moitié les déficits courants britannique .Gerold Krozewski (1996,p.600) précise ce fait : « Son stock monétaire a augmenté de façon exorbitante: il est passé de moins d’un quart du stock total de la zone à environ de moitié , ie de £ 400 millions à £ 1400 millions de 1947à 1953 »<a title="" style="mso-footnote-id: ftn5" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>.Il est crucial de préciser ici , dans un contexte mondial prédominé par le multilatéralisme que ce stock monétaire a suscité beaucoup de débat entre les économistes pendant la période ultérieure. .Les uns considéraient ces stocks comme une menace les autres comme un atout. Le premier souci était que la structure de liquidité des stocks ne permettrait pas d’honorer les retraits sollicités par les membres à un moment donné et que l’institution gérant les fonds, les « Crowns Agents » deviendraient insolvable. En fait les retraits étaient moins importants que prévus et les liquidités générées par les stocks (balance sterling) suffisaient pour satisfaire les demandes. Force est aussi de constater qu’après la crise de Suez, le gouvernement britannique n’était plus en mesure d’encourager les exportations des capitaux vers l’outre-mer et a pris des mesures qui concordent avec le contexte multilatéralisme de l’époque. Le retour à la convertibilité de la livre fut l’objectif principal du gouvernement conservateur depuis 1951, chose faite en 1958 lorsque la livre après des crises diverses d’ordre interne et externe comme la crise du canal de suez de 1956 a retrouvé son statut de monnaie internationale mais ne pouvait plus surpasser le statut international du dollar américain. Dans les années 1960, la réticence de la Grande Bretagne à poursuivre les accords passés avec les membres, l’attirance des propriétaires des capitaux à s’investir en Europe et aux Etats- Unis, couplé avec l’indépendance récente des colonies vont créer une nouvelle donne de la zone sterling qui va s’éclipser définitivement en 1972.Les crises de la Livre sterling qui se profilaient depuis 1966 , passées par sa dévaluation de 1968 conjuguées aux crises du système des Bretton woods de 1971 , mais aussi l’indépendance politique de quelques colonies vont déboucher à la dislocation de la zone sterling le 23 juin 1972<a title="" style="mso-footnote-id: ftn6" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a>.A partir de 1972 les contrôles des changes furent alors étendus à tous les pays sauf l'Irlande et, après 1973, à Gibraltar. La zone sterling a cessé d'exister quand le contrôle des changes a été établi en octobre 1979.La grande Bretagne a renforcé son mainmise sur le système financier et monétaire de ses colonies d’abord par son hégémonie économique jusqu’en 1914 mais aussi par la zone sterling de 1931 à l’indépendance<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Responsables de la Banques d’Angleterre<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> A rappeler que la Banque centrale des Etats-Unis ne verra le jour qu’en 1913.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn3" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> F Meyer ,Britain the sterling area and Europe, Cambridge , Bowes ans Bowes , 1952 , in 8° , p.150-William Adams Brown Jr ,The international gold standard reinterpreted- Ragnar Nurkse, l’ experience monétaire internationale , SDN.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn4" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a> Keynes J.M. , Essais sur la monnaie et l’économie, Les cris de cassandre, Payot, Paris, 1972.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn5" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a> Gerold Krozewski , La zone sterling dans les relations Grande Bretagne-Outre-mer ,p 599-614 , in La France et l’outre-mer : un siècle de relations monétaires et financières , Comité pour l’ histoire économique et financière de la France , colloque tenu à Bercy les 13,14 et 15 novembre 1996,Imprimerie nationale.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn6" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref6" name="_ftn6">[6]</a> Successivement ces pays ont quitté la zone sterling .le 08 avril 1957 pour le soudan,23 juin 1959 l p l’ Irak, le 31 décembre 1963 la fédération centrafricaine, le 29 octobre 1964 la Somalie ,le 11 novembre 1965 la Rhodésie, 17 octobre 1966 la Birmanie,06 janvier 1971 la Vanuatu,15 décembre 1971 la Libye, le 23 juin 1972 pour les pays suivants l’ Australie, Bahrain, Bangladesh, Botswana, Brunei, Chypre, Fiji, Gambie , Ghana, Hong Kong ,Inde ,Jordanie ,Kenya, Kiribati ,Koweït ,Lesotho Malawi , Malaisie, Maldives, Iles Maurice, Namibie , Nauru ,Népal ,Nouvelle Zélande, Nigeria, Oman, Pakistan ,Papouasie- Nouvelle guinée, Qatar, Samoa, Seychelles, Sierra Leone ,Singapore, Afrique du sud, Sri Lanka , Swaziland , Tanzanie , Ouganda, Emirat Arabes Unis, Zambie ,Ireland le 30 mars 1979.<br /><br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> La Conférence de Brazzaville a crée les bases de l’union française qui se substitua à l’empire colonial suite à la reconnaissance par le Général De Gaulle des rôles joués par les colonies dans la libération de la France.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> Directeur de la Caisse Centrale de la France d’Outre-mer (CCFOM).<br /><br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn3" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> Directeur du trésor.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn4" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a> Dans les autres territoires non membre de ces deux zones monétaires, la monnaie métropolitaine continua toujours à avoir cour légal.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn5" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a> CARAN, 200 Mi 1874 , rapport économique annuel du Dahomey , 1946 , p.3- Cité par Hélène d’Almeida-Topor , in La France et l’outre-mer ,1996, p.527.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn6" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref6" name="_ftn6">[6]</a> A.G.Hopkins , An Economic History of west Africa , Londres , Oxford University press , 1973.RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-53258213681113422522007-03-13T17:38:00.000+00:002007-03-14T11:22:56.677+00:00SURVOL HISTORIQUE DES RAPPORTS FINANCIERS ENTRE LES PUISSANCES COLONIALES ET LES COLONIES : UNE VERITE DANS LES FAITS<div align="justify">SURVOL HISTORIQUE DES RAPPORTS FINANCIERS ENTRE LES PUISSANCES COLONIALES ET LES COLONIES : UNE VERITE DANS LES FAITS<br /><br />Introduction<br /><br />Le bilan colonial de la colonisation est un sujet qui a toujours passionné pas mal d’économistes, historiens, politiciens mais aussi simples citoyens. Notre intention n’est pas ici d’apporter un jugement là dessus mais de se questionner sur l’effectivité des rapports financiers entre colons et les colonies pendant l’ère coloniale. Sans aucun doute se referant à l’histoire , les PED dans son ensemble ont été tous ( sauf quelques uns ) colonisés par les puissances coloniales essentiellement européennes à un moment ou à un autre .Une colonisation qui a duré pendant des siècles pour les uns quelques décennies pour les autres mais a toujours laissé des empruntes indélébiles mitigés .Quelles surprises nous réserve-t-elle l’histoire ?Les faits historiques corroborent-ils vraiment aux récits de l’ histoire ?Les réponses relatives à ces questions nécessitent l’analyse des mécanismes financier et monétaire par lesquels les puissances coloniales ont exercé leur pouvoir sur les colonies.<br /><br />I- La tutelle financière des puissances coloniales<br /><br />Comment les puissances coloniales ont-elles entrepris leur tutelle financière vis-à-vis de leurs colonies ? Quelles ont été les faits marquants de cette tutelle financière ? Voilà deux questions qui méritent d’être éclairées ici. Si les colonies françaises et britanniques d’Afrique ont été mis sous tutelle par un système financier centralisé en métropole et un mécanisme de zone monétaire non effective, les pays d’Amérique latine et d’Asie ont été dirigé avec des mécanismes plus ou moins souples qui priorisent toujours la plus value financière des puissances coloniales et surtout les rubriques commerciales. Une analyse rétrospective de l’histoire de la colonisation focalisée sur l’aspect économique constitue une démarche analytique cohérente et efficace pour appréhender ce problème .Ce qui ne veut pas dire forcement qu’on va refaire ici toute l’histoire économique de la colonisation qui est à la fois un domaine vaste et complexe pouvant faire même un sujet de recherche tout entier.<br /><br />1-Les colonies françaises<br />La France vers la deuxième moitié du XVIII ème siècle a essayé par tous les moyens de renforcer et élargir son empire colonial .La conquête coloniale a été plus ou moins dure suivant les pays à conquérir .Comme le note Jules Ferry <a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>: « Les colonies sont pour les pays riches , un placement de capitaux des plus avantageux .Au temps où nous sommes et dans la crise que traversent toutes les industries européennes , la fondation d’une colonie c’est la création d’un débouché».En effet<a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a> , si en 1876 l’empire colonial Français comptait 6 millions d’habitants pour une superficie de 0,9 millions km² , il comptait 55,5 millions d’habitants en 1913 pour un espace de 10,6 millions km². L’empire colonial a été presque multiplié par dix, la population par neuf en trente sept ans .De quoi à rentabiliser de toute sorte la machine coloniale française.<br />1-1-Les colonies françaises d’Afrique<a title="" style="mso-footnote-id: ftn3" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a><br />La France comme toutes puissances coloniales a ses propres raisons qui l’a incité dans cette aventure coloniale. Sans négliger les dimensions politiques et culturelles, la dimension économique mérite une attention particulière.<br />Cette dimension s’explique principalement par trois raisons :<br />-la recherche des matières premières à bon marché ;<br />-la recherche de main d’œuvre à bon marché ;<br />-la recherche de partenaire économique et commercial durable.<br /><br />1-1-1-Tutelle financière qui passe par la domination du système financier et bancaire des colonies<br />L’année 1848 marque une tournure importante dans la relation politique et économique de la France avec ses colonies et ses futures colonies.<br />C’est l’année de l’abolition de l’esclavage mais aussi l’année de création d’une banque coloniale. L’abolition de l’esclavage se traduit par l’arrêt des traites négrières qui pendant des siècles ont été considérés comme des fonds de commerces importants pour les trafiquants .L’Ile de Gorée en est un exemple parfait. Il s’ensuivait de ce fait la création d’une banque coloniale qui a été faite dans le but d’étendre le pouvoir économique et financier de la France vis-à-vis de ses colonies. Un fait qui se justifie à deux égards :<br />-Accroître les échanges avec les colonies<br />-Définir et appliquer une politique monétaire commune aux territoires colonisés .<br />Si pendant longtemps, la monnaie française a assuré les échanges dans ces territoires, ca n’a pas empêché les autres monnaie de circuler .L’introduction de la monnaie française et la création de la banque coloniale dans des économies peu monétarisées a beaucoup contribué au renforcement de la domination française dans ces pays et a renforcé leur dépendance vis-à-vis de la France. Progressivement, leur économie ont tourné vers l’ extérieur pour satisfaire les besoins de la Métropole. La fin de l’esclavage a contribué aussi dans une certaine mesure à la mise en marche de cette banque dans la mesure où une partie des indemnités des anciens propriétaires d’esclave y a été affecté. Plusieurs instituts d’émission ont été crée pour renforcer ce cercle de domination et faciliter une cohérence de la politique monétaire dans tous les territoires de l’empire. Ainsi en Afrique, on a assisté à la création de :<br />-de la Banque d’Algérie (étendue à la Tunisie en 1904),<br />- de la Banque de la Réunion en juillet 1851 ;<br />-de la Banque du Sénégal (qui deviendra en 1901 la Banque de l’Afrique Occidentale, ancêtre de la BAO) en 1853 ;<br />-de la Banque d’Etat du Maroc en 1907 ;<br />-de la Banque de Madagascar en 1925(devenue Banque de Madagascar et des Comores en mars 1950).<br />Si le système de fonctionnement et la structure de ces banques ont reflété l’empreinte du pouvoir public colonial, quelques une d’entres elles ont fonctionné avec un statu des banques privées (Banque du Sénégal, Banque d’Indochine) ou mixtes (Banque d’ Algérie).<br />En plus du monopole d’émission de la monnaie légale, elles assurent également des fonctions de banques de prêt, d’escompte et de crédit.<br />Dans l’ensemble, les différentes reformes monétaire et financières dans ces pays ont priorisé avant tout les intérêts financiers de la France mais aussi les entrepreneurs français qui ont investis dans les secteurs porteurs de l ‘économie des colonies.<br />Quelques notes relatives aux régimes financiers des colonies méritent une attention particulière ici .On peut citer :<br />-le décret du 20/11/1882 portant sur le régime financier des colonies et va s’étendre à l'exécution des budgets des colonies, les règles applicables au niveau de l'État métropolitain.<br />-la loi du 18/04/1900 dote chaque colonie ou chaque groupement de colonies, de la personnalité civile, tout en lui accordant une certaine autonomie administrative et financière<br />-la loi du 13/07/1911 institue les modalités du contrôle juridictionnel des comptables exerçant dans les colonies;<br />-le décret du 30 /12/1912 à propos du régime financier des colonies (1912-1945) dont les principaux axes sont : l’autonomie administrative et financière des colonies ;la cohabitation du système financier de l’ Etat colonial avec le système financier territorial local ; .la mise en œuvre effective de l’organisation du système financier territorial local.<br />Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885, suite à la conférence de Berlin organisée par le Chancelier Bismarck, entre les principaux Etats européens, relative au problème du commerce dans le bassin du Congo va renforcer encore cette sphère de domination financière et politique déjà en place .Ce discours de Jules Ferry devant les parlementaires français vise une expansion de -l’empire coloniale française.<br />Le 1 octobre 1936 la loi monétaire qui abolit la définition –or du Franc Poincaré et qui créa le fonds de stabilisation des changes a été décrété .Cette loi autorise les banques coloniales à considérer le franc français comme une devise étrangère dans les encaisses qu’elles étaient tenues de conserver, un système qualifié par L.Bourcier de Carbon (1959, p.20) de « Franc Exchange Standard », alors que le franc flottant tendait à devenir un franc sterling (R.Sedillot, 1953, p.318).<br /><br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Jules Ferry, Discours devant la chambre des députés 29 juillet 1885.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> Chiffres tirés in Lénine , 1917, p.145.<br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn3" href="http://www2.blogger.com/post-create.g?blogID=1466865750314467830#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> Les colonies françaises d’Afrique peuvent être décomposées en trois sous groupe. Ceux de l’Afrique occidentale qui regroupent le Benin, Burkina Faso, Cote d’Ivoire ,Guinée Bissau, Mali Niger Sénégal ,Togo ceux de l’Afrique centrale :Cameroun ,Congo , ,Gabon ,Guinée Equatoriale ,République centrafricaine, Tchad ; ceux de l’Afrique australe et de l’Océan Indien : Djibouti, Madagascar , Comores , La Réunion.<br />Asuivre</div>RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-81406442052398782192007-03-09T09:51:00.000+00:002007-03-25T16:58:38.218+00:00L'ELECTION PRESIDENTIELLE EN FRANCE: SUSPENS VERSUS REALITE<div align="justify"><br />Simple reflexion pas plus.<br /><br />A une quarantaine de jours du premier tour de l' election presidentielle en France ,d'après les derniers sondages à notre disposition , les tiercés de tete qui ont acquis l'intention de vote des français à savoir Sarkozy (26 % ° ) ;Segolene ( 25%) ;Bayrou ( 24%) ne menagent pas leur force , par tous les moyens pour succeder le président sexagenaire Chirac vers le moi de mai.Les débats sont toujours virulents entre ces trois trios de tete , mais l'extremiste le Pen affiche toujours sa forte determination malgré son probleme de recolte de parrainage des maires ( il lui manque encore environ 50 signatures ).Les petits candidats de tout bord allant de l' Altermondiliste Bové ,au LCR Besancenot, du vert Voynet, l'ultranationaliste MPF De villiers ,etc totalistent ensemble à peine 10% des intentions de vote , ce qui ne les exclut pas de participer activement dans cette pre-campagne electorale qui a dejà l'allure d'une quasi -campagne officielle.<br />L ' intention n'est pas ici de faire un procès d'intention à ces candidats mais d'expliquer, d'aprehender , de decortiquer les faits à notre manière.<br /><br />1-Quelles différences entre les programmes des trois candidats pelotons de tete ?<br /><br />En matière économique ,si le candidat Sarkozy avance une mesure globale de reduction d'impot et une nouvelle mesure qui va couter environ 60 milliards d' euros , Segolene emboite le pas avancant une mesure supplementaire estimée à 35 milliards d'euros ( à vrai dire plus de 50 milliards d'euros ).Le centriste Bayrou de son coté n'est pas du tout favorable à cette mesure de reduction d'impot et avance ce qu'il appelle " une interdiction de deficit de fonctionnement dans le budget " ,avec une mesure qui coute environ 25 miliards d'euros.<br />Profondement , on ne voit pas vraiment les différences qui distinguent ces cadidats , ils se demarquent l'un de l'autre par leur dicours de politique politicienne qui n'est pas du tout nouveau dans un pays reputé par sa superiorité democratique où la liberté est de règle.<br />Ce qui attire l'attention de chacun , c'est leur vision sur la maitrise de l'endettement public de la France estimé à 1260 milliards de dollars cette année 2007 soit environ 64 % de son PIB<br />(110 % du PIB pour le Japon ,120 % pour l' Italie, 65 % pour les Etats-Unis) qui fait un endettement individuel de 17000 euros pour chaque citoyen français.Parmi ces trois candidats seul Bayrou a avancé une idée claire la dessus .Projeter une maitrise de l'endettement n'est pas mal en soit , mais faire face à la realité est une autre vue les revendications de tout bord ( syndicats , étudiants , fonctionnaires ) qui caracterisent le système français ,et constituent meme l'un des blocages de toutes reformes en profondeur envisagées par les responsables compétants. Le déficit budgetaire chronique qui date dejà de quelques années en s'etablissant à 2,9% du PIB soit 38 milliards d'Euros en 2006 en est la preuve tangible .Les discussions von bon train quant aux reformes fiscales envisageables .Parmi les quelles les debats sur l' impot sur la fortune ( pour des gens qui ont une patrimoine excedant le seuil de 750000 euros ).Si Sarkozy ( depuis l' année dernière avec une patrimoine de 1,4 millions d'euros ) et Segolène (un peu plus de 800000 euros ) sont assujetis à l'impot sur la fortune , Bayrou ne l' est pas.Ce qu'on peut avancer l'ISF ne constitue qu'une infime part des recettes fiscales de l' Etat ( 1 , 2 % des recettes totales ).L'impot sur les revenus et l'impot sur les benefices des sociétés et taxes professionnels y contribuent respectivement à la hauteur de 17 % et 14 % chacun.Le TUPP , le TVA , l'impot indirect y contribuent respectivement à 6,4% ; 42% et 5% du totale.Ce qui fait en tout un total de 225 milliards d'euros de recettes fiscalles en 2006 ,soit environ 18 % du PIB.A la lumière de ces chiffres , on ne voit pas vraiment la portée d'une reforme en profondeur de l' ISF sur l'enveloppe financière totale des recettes fiscales .Les TVA ,TUPP, sont dejà presque intouchables , il ne reste plus que l'impot sur le revenu ( qui assure l'equivalent des charges de la dette chaque année ) ,ou l'impot sur les sociétés qui vont les penaliser encore .Il n'y a plus beaucoup de marge de manoeuvre à vrai dire d'autant plus que les dépenses salariales ( 45% du budget total ), , les dépenses d'investissement (5 %) , les dépenses de fonctionnement( 12 % du budget total) sont presque incompressibles .Les dépenses relatives à l' aide de tout genre ( allocation , securité sociale , RMI, etc ) qui constituent 23 % du budget total aussi à priori ne sont intouchables .Les differents rapports de la cours des comptes ( presidé par le Magistrat sevroné Philippe Seguin) avancent des recommandation d'une bonne gestion de l' argent des contribuables ,mais l'enveloppe financière y relative c'est à dire l' économie fait de cette rationalisation budgetaire n'est qu'une goutte d'eau par rapport aux besoins futures et actuels de la France.<br />Force est aussi de constater que ces trois candidats essaient d'attirer les salariés dans les différents secteurs industriels , les salons , les différentes organisations syndicales ou agricoles où ils se rendent , EN TOUT ,LE OUI JE VAIS FAIRE CA , D' ACCORDS JE VAIS REGLER CA prend le dessus devant des citoyens longtemps marqué par le desespoir total vues les concurrences accrus des pays asiatiques et les autres pays émergents qui minent leur stabilité .Les differends existant entre les dirigenats de l' Airbus et les salariés relatifs aux licenciments de 10000 salariés (dont environ 4000 en France) ces derniers temps sont des exemples palpables la dessus . Les uns après les autres viennent rencontrer les salariés ( des electeurs ) comme s'ils vont amèner une baguette magique à la restructuration financière de la dite compagnie.Oui , c'est leur role de veiller à l'inteter de tous : societés , salariés , etc par leur qualité de dirigeant ( je me suis trompé , future dirigeant !!! ).<br /><br />2-Les questions du pouvoir d'achat<br /><br />Les questions relatives au pouvoir d'achat reste aussi l'un des grands sujet polemique de cette pre-campagne presidentielle.Si Segolène avance un Smic brut à 1500 euros ( actuellement environ 1000 euros ) , Sarkozy insiste sur l'instauration d'un seul contrat à durée indeterminé qui selon lui constitue l'une des principales sources de la vulnarabilité des salariés français .Il prone la flexibilité du temps de travail donnant l'opportunité à ceux qui veulent travailler plus de gagner plus (On se souvient ici la fameuse théorie d' Adam Smith le père de l' Economie politique [1776] et et du liberalisme économique selon laquelle le travail constitue la veritable source de la richesse d'une nation .Par extention individuellement qui travail plus gagne plus).Bayrou quant à lui n'est pas du tout favorable à l'augmentation du Smic .Pour lui le veritable probleme du pouvoir d'achat réside dans la chereté de la vie mail il n'avance presque rien pour y remedier.<br />Pour ces trois candidats, la chereté de l'Euro pèse beacoup sur la dynamique de l' économie francaise et ils n'hesitent pas à leur manière de critiquer les pratiques orchestrées par la Banque centrale Européenne ( dirigée par le Français- ancien gouverneur de la banque de France- Jean Claude Trichet actuellement qui a remplacé Wim Deuisenberg vers 2004).<br />Ce qu'on peut avancer , la France n'est pas bien placé en matière de pouvoir d'achat en Europe.En effet , cette année 2007 elle est classée au 14 ème rang en termes de salaire moyen dans l' Europeet des 27 , faisant que le salaire median en France est estimé 1400 euros ( c'est à dire la moitié des francais ne touche pas plus que 1400 euros ).Dans la mesure où environ 17 % des français sont des smicards , un des grands defis qui attend le future prèsident sera la revalorisation de ce Smic qui constitue le cheval de bataille principal des candidats de l' extreme gauche ( LCR , Communiste ).<br /><br />-Quelles solutions envisageables ( de ma part )!!!<br /><br />A noter qu'une augamentation de l'ordre de 0,5% ( source ministère du budget et des finances de la France ) des salaires des fonctionnaires coute environ 800 millions d'Euros à l' Etat , une augmentation de l'ordre de 10 % va couter 16 milliards d'Euros ( 24% du budget de l' Education nationale -67 milliards d'euros ).Dans la mèsure oùil y a 5 millions des fonctionnaires en France et environ 16 millions des travailleurs privés, une transposition de cette mesure ( augmantation de salaires de 10% ) va couter environ 48 milliards d'Euros pour le secteur privés , ce fair en tout un cout supplementaire de 64 milliards d'euros.<br /><br />3-Autres programmes<br />Les autres rubriques des programmes des grands candidats ( éduction , securité , environnement , etc ) n'affichent pas vraiment des diffférences fondamentales entre eux ) à part la question de l'immigration surlaquelle ces derniers temps Sarkozy a fait preuve encore de sa determination en integrant la création d'un Ministère cargé de l' immigration dans son programme qui corrobore bien avec sa politique d'immigration choisit.<br /><br />4- Les Etrangers dans tous ca ?<br /><br />Le Pen lui meme le dit regulièrement : " la veritable cause du problème de la France , c'est l'ouveture des frontières aux immigrés et ces derniers temps à l' Europe ".Ce qui est sur , la France , à l'ère de la mondialisation de nos jours , n a pas interet à vivre enfermée sur elle meme . Peur etre envisage-t-il une autarcie à la Francaise dans un monde en perpetuel évolution?Keynes avancant dans sa théorie generale de 1936 ( théorie generale de la monnaie , de l' interet et de l' emploi ) :" Le libre échange marche droit à la lumière du jour , parlant à tous les passant tandis que le priotectionnisme grogne dans son coin"a été l'un des précepteurs modernes du patriotisme économique .Cet économiste de hors paire a incorporer dans son analyse l'idée d'un patriotisme économique stipulant la preference nationale par rapport à celle de l' étranger.Il n' y a pas de mal à celà , mail l'extremisme des gens comme Le Pen et De Villiers n'est pas du tout acceptable , ce qui ne veut pas dire forcement que la France doit ouvrir ses frontières à tout le monde. Heureusement qu'il y a des gens ( politiciens et simples citoyens ) qui n'entrent pas dans cet extremisme de tout genre qui accuse les étrangers de tous les maux de la France remettant meme en cause parfois leur dignité humaine. Ils se trompe largement car ce ne sont pas les étrangers qui ont causé les 7 millions des pauvres ( qui ne touchent pas plus que 670 euros par mois ) et les 14 millions des travailleurs pauvres en France.<br />Mais y t-il vraiment des différences fondamentales entre Sarkozy et Le PEN en matière d'immigration ? Je crois fort que non .Le propos de Sarkozy est juste masqué , il ne s'affiche pas ouvertement contre les étrangers alors qu'on sait qu'il a des idées precises dans sa tete, lui meme fils d'un immigré hongrois ...........<br /><br />5-En guise de conclusion<br /><br />Celui ou celle qui sera elu(e) président aura des grandes taches difficiles à reformer la France de l' Amont à l' Aval et de tout horizon.Sarkozy sera l'enfer pour les étrangers qui ne veulent pas renter( après leur études ) ou ceux qui ne sont pas en règle ,Bayrou et Segolène constituent un gage d ' espoir pour eux( ces deux ne vont pas prendre des mesures drastiques à leur encotre ) , mais dit-on , l'avenir nous reserve toujours des surprises.<br />Ce qui est fort probable ,Segolène -Sarkozy au Second tour va tourner en faveur de Segolène car Bayrou sera derrière elle , les extremes gauches évidement , les verts aussi .De l' autre coté Le Pen ( qui dispose d'au moins 12 % des intentions de vote ) ne va jamais ( lui meme l' a dejà dit) soutenir Sarkozy.<br />Etant citoyen malgache et fier de l' etre je ferme la prenthèse ici.J'ai éssayé de décortiquer à ma manière ici les enjeux de cette election qui influencera d'une manière ou d'une autre la condition de vie de chacun, étrangers tout comme les citoyens français.<br />Bonne chance à eux tous , le combat vient juste de commencer et comme le disait Machievel : " C 'est la fin qui justifie les moyens " . Rendez- vous 2012 pour les perdants.<br />Un petit message à tous les etrangers et Frères et soeurs malgaches : TANT QU'IL Y DE LA VIE IL Y A DE L'ESPOIR.</div>RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1466865750314467830.post-75842631676616882002007-02-27T10:01:00.000+00:002007-03-14T11:25:56.014+00:00VISION PLURIDIMENSIONNELLE DU DEVELOPPEMENT: DEMOCRATIE RIME -T -ELLE AVEC LE DEVELOPPEMENT ?<div align="justify">Développement et Démocratie , voilà deux termes qu 'on trouvent , qu'on entend partout surtout quand on parle des pays en développement ou pays pauvres .Au sens large du terme si Développement signifie " amelioration du bien etre " , Démocratie grosso modo veut dire" liberté de s'exprimer du peuple "( defintion exacte : pouvoir du peuple , par le peuple et pour le peuple ). Fermons la prenthèse , l'objet du sujet n 'est pas ici de discuter les vraies definitions de ces deux termes mais d'apprehender leur sens de causalité ou leur relation.Dans les regimes totalitaires ( ou à forte connotation totalitaire ), ou monarchiques, les sorts de la population n'ont pas vraiment préoccupé les dirigeants ( ou les souverains ), pauvreté et precarité s'ensuivent . Dans des regimes dits modernes où regnent la démocratie , l'emancipation du peuple commencait à prendre le dessus .Les mouvements de contestations populaires dans les PED qui ont fait sa gestion dans l' Amérique latine des années 1960 et 1970 , trouvent son apogée en Afrique et en Asie vers la fin des années 1980 et debut 1990 , et renforcées par les toubles politiques qui ont secoués les pays latino americains vers la fin des années 1990 et debut 2001 ( Bresil , Argentine) en sont les preuves , mis à part les différentes manifestations syndicales qui symbolisent les pays développés en particulier européens.Contrairement aux idées recues , le développement n'était pas au rendez- vous dans la plupart des ces PED ( les diféeerents rapports de la Banque mondiale le confirme ).Parfois la situation s'est meme empirée.Là pauvreté et le fardeau de la dette restent encore des menacent qui planent dans ces pays , malgré le régime dit democratique en place largement soutenue par la communauté internationale .On peut se demander alors :La democratie amène-t-ellle le développement ou c 'est l'inverse Quelle sens de causalité entre ces deux concepts ?Ces deux questions nous amènent à faire deux diagnostics des PED suivant l'hypothèse avancée.<br />1-Hypothèse A :Democratie amène le developpement<br />Cette hypothèse nous amène à dire que la démocratioe est une condition sin qua non du développement.Les pays développés de nos jours censés etre des pays democratiques arrivent d'un coup à l'esprit .Mais ces pays là ont traversé des moments difficiles et sanglant de leur histoire pour y arriver.Les autres PED democratique de l' Afrique , d'Asie , et de l' Amérique latine des années 1980 et 1990 sont rares à avoir remplie cette hypothèse qui reste encore à verifier pour la plupart d'entre eux .<br />2-Hypothèse B:Développement amène la démocratie :Cette hypothèse n'a pas vraiement un sens car à priori un pays ou un peuple développé aura toujours la faculté de faire face aux directives autoritaires (ou de tendances autoritaires ) des dirigeants.<br />On peut avancer alors que c'est la démocratie qui doit amèner le développement mais c 'est pas toujours le cas vu ce qui se passe dans la plupart des PED.Au contrire les pays qui ont pu mettre un régime mixte (qui n'est pas vraiment democratique et pas trop autoritaire ) qui ont pu vraiment se demarquer des autres .La corrée du sud , la Malaisie , la Thailande , sont des exemples concret en la matière.Des pays à regime autoritaire comme le Cuba , la Corée du Nord ,philippine et la plupart des pays africains ( congo , liberia ,nigeria , gabon ,lybie, tchad,soudan , algérie, tunisie etc ) ou du régime monarchique ( maroc , ) ont toujours stagné groso modo .L'Afrique du sud de l' après aparthaid merite quand une fellicitation . D'une tendance récente les efforts louables de la pluprts des dirigeants des PED à l' exemple de Lula au Brésil , Kirchner en Argentine ,Morales en Bolivie , Chavez au Venezuela , ou les Wade au Senegal , Thabo Mbeki en Afrique du sud ,offrent un vrai espoir de développement dans ces pays malgré les imperfections du système qui présente toujours les sequelles autoritaires du passé.<br />Ce qu'on peut avancer un regime democratique doit etre toujours accompagné d'une certaine fermeté des dirigeants ce qui remet en cause la nature meme de ce regime (Inversement ).<br />Les PED, pour s'ensortir de leur pauvreté ont besoin des dirigeants FORT - STABLE -RESOLU.<br />Fort : Des dirigeants qui pourront faire face à toutes manoeuvres destabilisatrices de l'opposition ou des groupuscules .<br />Stable : Stabilité politique et stablité intellectuelle ( abandon du politique à l'aveuglette sans fondement )<br />Resolu : Capable à resoudre les problemes politiques et économiques du pays .<br />Tel regime de pouvoir est difficile à mettre en place dans les pays PED en particulier à . Ces dernières années ,malgré les reformes entreprises superficciellement avec le concours de la communauté internationale avec le fameux principe de BONNE GOUVERNANCE qui stipule : i)La bonne gestion des affaires publiques,ii) le droit de l'homme et iii) la démocratie, le développement reste encore une utopie pour la majorité des PED . Ce qui est sure la question du développement est un processus de longue haleine necessitant meme des decennies de sacrifice et de reformes , via un système democratique viable.L 'Afrique du sud le grand leader du continent africain peut nous servir d'exemple qu'on peut concilier democratie et developpement mais comment ?La fracture sociale une des carateristiques de l' économie des PED surtout celle de l' Amerique latine montre encore la limite de tel système :DEMOCRATIE AU BENEFICE DES RICHES QUI PASSE PAR LA REVENDICATION DES PAUVRES .une chose à remarquer : Qu'on soit dans un pays développé ou en développement les VRAIS PAUVRES NE SE PLAINENT JAMAIS , ILS SE CONTENTENT DE LEUR SITUATION .....CE SONT LES CLASSES MOYENNES ET LES SYNDICATS QUI RECLAMENT DES REVENDICATIONS PARTOUT .<br />Je preconise alors et j 'insiste un regime fort sans exces de totalitarisme pour mener à bien tout projet de developpement.On ne peut pas developper un pays avec quatres ,trois logiques ou deux logiques mais une seule logique : "logique economique collectif sous auspice des responsbles comptents" .</div>RJB TSINJOhttp://www.blogger.com/profile/02764668100096515711noreply@blogger.com2