dimanche 23 août 2009

HOMMAGE AU Pr PEPE ANDRIANOMANANA :LA POLITIQUE DE CHANGE DE MADAGASCAR DANS LE CADRE DE L 'AJUSTEMENT STRUCTUREL

Il y a à peine une semaine , le 17 Aout 2009 ,le Pr Pépé ANDRIANOMANANA vient de nous quitter à l' age de 64 ans suite à une grande maladie .Faisant parti de ses anciens étudiants , c'était avec grande tristesse que j'ai pu lire cettez mauvaise nouvelle pour la première fois le mardi 18 aout en surfant sur le site de Wanadoo Madagascar . C'est la vie , tout le monde va partir tot ou tard , il nous a juste devancé . On ne peut pas réécrire l'histoire dit -on ,Pépé et Parti mais ses oeuvres et enseignement demeurent sans oublier les fruits de plusieurs generations passés sous sa direction ou des simples étudiants .
Pour rendre hommage à ce grand Professeur Pépé ANDRIANOMANANA , un spécialiste reconnu de l' économie monétaire à Madagascar mais aussi en Afrique , dans le cercle trés fermé du FMI et de la Banque Mondiale , c'est avec plaisir que je vous livre mes humbles reflexions sur la politique de change de Madagascar depuis la période d'ajustement.C'est juste l'hommage d'un jeune économiste ( moi ),qui a eu l'occasion et le privilège de faire son memoire de maitrise ( LE SECTEUR FINANCIER ET LE SECTEUR REEL DE L 'ECONOMIE MALGACHE A L 'AUBE DU XXI ème SIECLE )avec cet économiste hors paire qu'est PEPE ( comme on l'appelait toujours , ).Il est évident , les reflexions qui ressortent de cet article n'engagent en rien celles du Pr PEPE , c'est une variante en quelque sorte du domaine de l' Economie monétaire dans lequel le Pr Pépé a brillé par la rigeur de ses analyses .En somme , le Pr Pépé part , ses oeuvres , ses écrits et sa pensée vont encore guider bon nombres d'économistes malgaches , politiciens dans les decennies à venir . .Une chose est sûre , le cafeteria du Motel d' Anosy ( là où il se rendait regulièrement tous les jours papoter avec ses amis et surtout faire le point sur l'avancement de ses étudiants dans leurs memoires ou leurs thèses ) a perdu quelqu'un qui a marqué le lieu , mais c'est c'est l' Université d'Antananarivo , en particulier le Département Economie qui perdu son pillier .Esperons que les jeunes rélèves ( sans oublier la compétence des autres professeurs encore vivants ) dont Mamy Ravelomanana ,les jeunes profs (que je connaissent pas personnelllement ) ,et évidemment SHADOW ( celui du tafatafa )seront à la hauteur du vide que Pépé nous a laissé et que Madagascar puisse arriver à appliquer une politique monétaire responsable et souveraine- un combat qu'il a toujours mené avec acharnement et rigeur.ALORS PARTEZ EN PAIX MONSIEUR LE PROFESSEUR PEPE , ON PENSE A VOUS


BONNE LECTURE A VOUS TOUS ET BONNE CRITIQUE

LA POLITIQUE DE CHANGE DE MADAGASCAR DANS LE CADRE DE L’AJUSTEMENT STRUCTUREL :DU REGIME DE DEVALUATION SUCCESSIVES DES ANNEES 1980 AU FLOTTEMENT LIBRE D’APRES 1994
Introduction
Depuis des siècles et de nos jours, la sphère monétaire constitue une branche fondamentale de l’économie. Les crises financières récurrentes des pays émergents des années 1990 et des années subséquentes mais aussi la vulnérabilité financière des PMA montre à quel point le régime monétaire des PED constitue le noyau dur de leur système financier .Ce constat met en exergue la problématique de la souveraineté monétaire des PED dans une perspective historique mais aussi celle récente. Le Système Monétaire International (SMI) d’aujourd’hui comme celui d’après guerre est marqué par une forte domination du dollar américain. L’hégémonie du dollar est une évidence malgré les disfonctionnements qu’a traversés l’économie américaine. Les Etats-Unis avec sa monnaie restent le cœur du SMI , alors que de l’ autre coté , il y a la périphérie essentiellement constituée des PED (émergents , et PMA) et les autres pays industrialisés .Le régime de change des PED est de plus en plus disparate dans un monde fortement financiarisé [Allegret Jean , 2005] .La dollarisation (et l’ euroisation ) des PED (Colliac [2006 ], Sorocco [ 2005] ,Minda [ 2005] ,Salama [ 1988] ) ;les régimes de currency board (Ponsot [2004], Duburq [2006] ) ;le régime de zone franc en Afrique (Sandreto [ 1994] ,Benoit Claveranne [2005] ,Célestin Monga et Jean Claude Tcatchouang [1996] ,Michel Lelart [2003, 2007] ,Hakim Ben Hammouda [2001]) sont les preuves tangibles qui corroborent le fait que les PED sont condamnés d’avance à vivre dans une sorte de « soumission monétaire » malgré leur bonne volonté de mettre en place une politique monétaire et financière responsable .Le déséquilibre croissant des rapports financiers et monétaires au niveau mondial débouche régulièrement à une sorte d’asymétrie monétaire du SMI qui s’explique par la perte progressive ou totale de la souveraineté monétaire des PED .Devant une telle situation ,pour faire face au défi de développement et aux reformes qui s’ensuivent , bon nombre des PED ont essayé de mettre en place une politique financière responsable jugée apte à faire face au sous-développement de leur secteur financier. Si dans certains pays à l’instar des grands pays émergents asiatiques d’aujourd’hui ( Singapour ,Chine , Thaïlande , Indonésie , Malaisie ) ou de quelques pays de l’ Amérique latine ( le Brésil , Argentine , Mexique ) le résultat était presque au rendez-vous , dans bon nombre de pays constitué principalement des PMA ,la stagnation et la pauvreté constituent encore les deux maux qui les rongent .Fautes de ressources suffisantes et face à leur besoins de financement pour faire face à la crise d’endettement international des années 1980 , bon nombre des PED ont été obligés d’appliquer la Politique d’ Ajustement Structurel (PAS) imposées par les Institutions de Bretton Woods (IBW) . Cette politique a mis d’office ces pays sous tutelles financières des IBW avec les conditionnalités qui s’ensuivent .Comment un pays comme Madagascar a pu gérer sa politique monétaire durant la période d’ajustement structurel qui date du début des années 1980 ?Pour être précis cette étude sera consacrée particulièrement à la politique de change de Madagascar .D’une autre manière quelle était l’éffectivité de la politique de change de Madagascar durant la période d’ajustement ?Les éléments de réponses à cette question nous incite à voir successivement ci-dessous : i) un bref rappel de la relation entre les IBW et les PED en matière monétairer ;ii) la période de change fixe d’avant 1994 marquée par une dévaluation successives ;iii)la période de change flottant d’après 1994 marquée par une dépréciation en cascade de la monnaie malgache; iv)quelques pistes de réflexion pour une politique de change responsable
Développement
I-Bref rappel de la relation entre les PED et les IBW en matière monétaire
La Politique d’Ajustement Structurel (PAS) des années 1980 a mis bon nombre des PED sous tutelle financière des Institutions de Bretton Woods (IBW) avec les conditionnalités qui s’ensuivent .La PAS est un domaine très vaste ,mais ici l’analyse sera surtout focalisée dans le cadre monétaire en particulier la politique de change .
Dans quelle mesure alors les coopérations avec les IBW remettent en cause la souveraineté monétaire des PED sous ajustement ? Les accords de coopération avec les Institutions de Bretton Woods (IBW) influent –ils d’une manière significative la souveraineté et la gestion monétaire des pays sous ajustement ? Voilà les deux questions centrales qui méritent d’être posées ici.
On sait, au centre des relations avec les IBW se trouvent des conditionnalités qui cadrent les négociations avec les Etats membres en besoin de financement. Si dans le cadre général , le FMI est tenu à faire respecter l’équilibre macroéconomique via un cadrage pointu des critères à respecter , la Banque mondiale est traditionnellement tenu à financer le développement dans toutes ses dimensions avec des résultats plus mitigés qu’on connait déjà .A coté de la rigueur budgétaire , des mesures de libéralisation et des autres critères retenus dans les dix commandements du Consensus de Washington , la rigueur monétaire fait figure parmi les critères vedettes de la Politique d’Ajustement Structurel ( PAS).Le FMI en particulier fait de ce critère de rigueur un dogme. Se référant à l’ article IV du FMI , Michel Lelart [2007,p.73] résume d’une manière synthétique les contraintes qui pèsent sur les PED dans le cadre de la PAS : « Chaque pays s’efforcera d’orienter sa politique économique… ,il ne doit pas l’orienter mais seulement s’efforcer de le faire ; chaque pays cherchera à promouvoir la stabilité …,il ne doit pas la promouvoir mais seulement chercher à le faire ;enfin, chaque pays évitera de manipuler les taux de change …, il ne lui est pas interdit de manipuler les taux de change , il doit seulement éviter de le faire ».En Afrique , comme dans les pays émergents , le FMI a été toujours présent dans le cadrage de la politique monétaire . La programmation financière (y compris monétaire) des pays sous ajustement doit avoir l’aval du FMI sinon, le déblocage des fonds ultérieurs et des programmes y relatifs pourraient être suspendus. Encore , dans bon nombre de pays, le FMI n’hésite pas à interférer directement dans leur gestion monétaire .L’article IV du FMI stipule qu’un pays peut choisir de définir et de stabiliser sa monnaie par rapport au DTS, à une autre monnaie, à plusieurs monnaies ou de la laisser flotter plus ou moins librement. Il faut seulement que sa politique soit conforme aux objectifs du Fonds. La seule limitation est l’interdiction formelle de toute référence à l’or. Une fois son choix effectué , un pays doit s’y tenir et appliquer le système choisi.[Ibid ,p.72].Le statut du FMI donne alors une certaine liberté aux pays membres en matière de régime monétaire ou régime de change .Mais il doit en même temps exercer une ferme surveillance sur les politiques de change des Etats membres , ce qui justifie son intervention régulière dans le choix des régimes de change des PED .Une des dispositions de l’ article IV adoptée par les administrateurs le 29 avril 1979 stipule : « Tout membre doit s’abstenir de manipuler les taux de change … en vue d’empêcher l’ajustement effectif de sa balance des paiements ou de s’assurer un avantage compétitif inéquitable sur d’autres membres ».[Ibid , p.76] . Ce point montre comment la coopération avec le FMI remet en cause la souveraineté monétaire des pays sous ajustement. Malgré la liberté du choix de régime monétaire et de change que leur offre le statut IV , une autre section de celui-ci contredit ce fait privant les PED de l’ajustement monétaire qui s’impose à un certain moment .Il en ainsi des mesures de dévaluations successives imposées des années 1980 et 1990 mais aussi celles des dernières années dans les pays africains, en Amérique latine ,le changement de régime de change juste à la demande du FMI , les changements de parité dans les pays émergents .
II-La période de Change fixe : les dévaluations successives de 1980 à 1994
Avant d’entrer dans le vif du sujet , un petit detour relatif à la Banque Centrale Malgache ( BCM) s’avère capital .
Sur le site de la BCM on peut lire qu’ « après la sortie de Madagascar de la zone franc, la Banque Centrale fut créée le 12 Juin 1973 par l’Ordonnance n° 73/025 définissant ses statuts. Elle a pris la succession de l’Institut d'Emission Malgache. L’abrogation de cette loi et son remplacement par la Loi n° 94-004 du 10 Juin 1994 consacrent l’indépendance de la BCM en matière de politique monétaire... Ainsi, l'année 1994 a-t-elle été une année charnière pour la BCM, car elle marque le début de l'abandon des instruments d'intervention directe et l'usage accru des instruments d'intervention indirecte de politique monétaire ».
De manière générale, « la BCM a pour mission générale de veiller à la stabilité interne et externe de la monnaie. A ce titre, elle élabore et met en œuvre la politique monétaire. Cette mission est soumise à deux contraintes :
a. la politique économique générale du Gouvernement, dont l'élaboration, matérialisée par la Loi des Finances, aura fait l'objet de consultation auprès de la Banque centrale ;
b. la Banque centrale doit veiller à maintenir un niveau approprié de la réserve nationale de change. »
Théoriquement, la mission, l’indépendance et la transparence consacrées par les textes de la BCM devraient contribuer à la crédibilité que peuvent lui accorder les marchés quant à la pertinence de la politique monétaire. Or dans la pratique, les décideurs de la BCM se plient au bon vouloir du pouvoir politique et n’ont pas d’attitude responsable.
Le Gouverneur de la BCM est le personnage central de la politique monétaire. Le Directeur général supplée le Gouverneur dans sa mission. Au regard de la mission de la BCM, les critères de choix des administrateurs et des censeurs mériteraient plus de rigueur. Si on y trouve certes des professionnels, certains sont plus des personnalités inféodées au régime, que des personnes reconnues pour leurs compétences en matière monétaire et financière. Idem pour toutes nominations à la BCM. La crédibilité de la BCM exige qu’elle ne doive pas souffrir d’interférence de conflits d’intérêt dans les nominations pour éviter des suspicions de délits d’initié.
La Politique de change constitue une partie intégrante de la politique monétaire de la BCM. En effet, elle considère que la défense de la parité des pouvoirs d’achat passe avant tout par la stabilité des prix intérieurs. Le taux de change nominal de l’Ariary en est un des principaux facteurs.
Durant les années 1980 ,la politique de change appliquée par l’ autorité malgache est « un régime de change fixe « comme monnaie pivot le Franc Français ( FF).Ce choix se justifie par le fait que du point de vue de l’ autorité monétaire ( largement sous contrôle du pouvoir public ) ,Madagascar reste un pays qui ne dispose pas de ressources en devises suffisantes pour faire face aux fluctuations des prix des matières premières .La fixité de change vis-à-vis du Franc Français ( le premier partenaire économique ) constitue un gage de stabilité de économique pour l’autorité locale et ce jusqu’en 1994 .
On sait, la fixité du taux de change signifie que la constitution de réserves de change pour assurer la valeur de la monnaie nationale est devenue une obligation dans la politique économique. Comme c'est à la politique monétaire de satisfaire cette contrainte de réserves de change, la règle de Tinbergen [1952] bien connue des économistes se trouve mise à mal. Selon cette règle, la politique économique gagne en efficacité quand le nombre des objectifs à atteindre correspond au nombre des instruments utilisés. Si la politique monétaire doit s'occuper, en plus de la régulation de l'inflation par exemple, de la constitution de réserves de change, elle deviendra moins efficace. A Madagascar, le choix du régime de change fixe est largement influencé par cette hypothèse et les différentes contraintes qui pesaient sur l’économie malgache ont conduit régulièrement l’ autorité monétaire à prendre des mesures de dévaluations.
Sous l’impulsion du FMI , l’autorité monétaire malgache a opté à plusieurs reprises à des mesures de dévaluations successives du FMG ( la monnaie malgache) pour relancer la compétitivité prix de l’ économie malgache. Il est à rappeler que les relations entre prix, compétitivité et taux de change se base entre autres sur la théorie de la parité des pouvoirs d'achats développée par Gustave Cassel [1918] il y a plus de 80 ans déjà .
Cette politique ( la dévaluation ) sert en particulier à compenser les pertes de revenus des paysans en cas d’effondrement des cours des matières premières en augmentant la compétitivité prix des produits exportés. Mais la réalité a été toute à fait une autre. Loin d’assurer la stabilité des revenus des exportateurs (secteur agricole et autres secteurs exportateurs) ,les différentes mesures de dévaluations ont empiré encore la situation économique de Madagascar . Par le fait que Madagascar est un pays qui ne domine pas et ne peut pas influencer le marché international, la compétitivité prix des produits malgaches via la dévaluation n’était pas au rendez-vous.
En plus, le Marché Interbancaire des Devises ( MID ) n’existait pas encore . Ceci fait que les effets attendus de la dévaluation via l’effet d’annonce a presque disparu.
Entre 1986-1992 , les cours des principales matières premières ( café , cacao , vanille) ont chuté dans des proportions entre 60 % et 80 % .Dans un contexte marqué par une baisse notable du prix des matières premières ( cacao , café) , alors que dans bon nombre de pays africains comparables –les pays de la zone franc CFA , l’arrachage était de règle , à Madagascar ,la surproduction a renforcé encore le dégringolade des recettes d’exportations.
Entre 1986-1992 , le franc malgache a été devalué de 540 % .Mais contrairement à l’ argumentation du FMI , la compétitivité de l’ économie malgache n’ était pas du tout retrouvée .Le bilan est donc très mitigé voir décevant pour les bailleurs de fonds ( en particulier le FMI ) ,car la dépréciation de la monnaie Malgache, malgré son ampleur, est demeurée insuffisante pour endiguer la baisse de la production et pérenniser la culture du café et de la vanille entre autres.
La dévaluation, ce mécanisme fruit de la « pensée unique technocrate », appliquée aux pays du tiers-monde et notamment à Madagascar est :
- techniquement infondée : une demande mal satisfaite (payée trop chère) ou insatisfaite
d.une devise, n’engage en aucune manière la responsabilité de l’Etat Malgache et ne peut donc impacter la parité de la monnaie nationale.
Au demeurant, les parités de l’Ariary sont du ressort de la souveraineté nationale et doivent être déterminées uniquement sur la base des critères et des paramètres fondamentaux de l’économie malgache.
- et économiquement aberrante : quel pays dont 80% des recettes d’exportation reposaient sur des matières premières et les produits manufacturés dont les prix sont fixés par le marché, aurait eu un intérêt quelconque à dévaluer ?
Force est de constater que les contradictions ne manquent pas. Ainsi , lors des discussions sur l’OMC, les pays du Nord accusaient ceux du Sud de Dumping social, alors que dans le même temps les bailleurs de fonds ( le FMI ) leur imposaient la « dévaluation compétitive ».
Et enfin plus simplement, si la dévaluation était une panacée, pourquoi la 1ère économie du monde
qui présente pourtant tous les symptômes pour y procéder ne le fait-elle pas :
- un déficit commercial record qui dénote une absence évidente et totale de compétitivité,
- un record « mondial » en termes de déficit budgétaire,
- et partant, le pays le plus endetté de la planète.
Pourtant au lieu de dévaluer, elle s’est contentée de demander, sans succès, à son partenaire commercial principale source de son déficit (la Chine), de réévaluer sa monnaie.
Revenons nous à nos moutons ,l’économie malgache, au lieu de se développer dans un « cercle vertueux » de croissance, se retrouve enfermée dans une spirale dépressive et un « cercle vicieux » qui se rétrécit sur son centre .Une dévaluation génère une inflation importée qui ponctionne substantiellement et de manière instantanée le pouvoir d’achat des ménages et maintient les taux d’intérêts à des niveaux très élevés. La baisse des ventes des Entreprises qui en résulte, conjuguée aux coûts prohibitifs du financement empêchent toute initiative de création d’Entreprises et donc d’emplois, et détruisent ceux existants car les PME fragilisées en sont réduites à licencier du personnel, voire à déposer leurs bilans, entrainant une contraction complémentaire de la demande.
Les effets cumulés de ces phénomènes provoquent une chute des recettes fiscales de l’Etat que les bailleurs de fonds obligent alors à réduire de train de vie. Ce qui entraîne une réduction additionnelle de la demande et puis survient une nouvelle dévaluation qui ne fera que répéter en l’accentuant tout cet enchainement de baisses, allant jusqu’à casser l’appareil productif.
Et le cycle de pauvreté de se reproduire ainsi indéfiniment, avec son cortège d’insécurité et de corruption généralisée, qui pour 99% de la population n’est finalement qu’un moyen essentiel et vital de survie au jour le jour.
Malgré la surevaluation du taux de change effectif réel observée entre 1970 et 2003 [Michael GOUJON , 2008],le taux de change nominal reste largement marquée par des mesures de dévaluations en cascades .Goujon [ 2008] note ainsi : « Accompagnant la libéralisation commerciale en 1987, une forte dévaluation
Mène à une dépréciation réelle durable. Des difficultés économiques puis la
crise politique de 1991 amènent les autorités à maintenir constant le taux de
change (toujours vis-à-vis du panier de devises) et à adopter de fortes restrictions sur le change en 1992-93 ».
Une chose est sure , à chaque dévaluation, la précarité augmente mécaniquement et des milliers d’êtres humains, y compris les travailleurs, sont de fait condamnés à mort. Non pas parce qu’ils ne travaillent pas mais tout simplement parce que leurs revenus ne leur permettent plus, du jour au lendemain, de s’alimenter suffisamment, et encore moins de se soigner en cas de maladie. Les Experts du FMI et de la Banque Mondiale mettent cet appauvrissement mécanique dû à la dévaluation et son corolaire (l’abaissement spectaculaire de l’espérance de vie) sur le compte de la pauvreté qui elle-même serait due aux dirigeants dictateurs, corrompus et incompétents. Quelle logique de raisonnement !
Du fait, d’une part, de la faiblesse de l’exportation expliquant le déficit chronique de la balance commerciale et d’autre part, de la grande dépendance de l’État à l’aide financière internationale sous la forme de dette publique externe et de l’endettement interne important par émission de titres par l’État, les dévaluations successives n’ont pas été bénéfiques à l’économie malgache mais ont plutôt contribué à la paupérisation généralisée de la population. Les dévaluations n’ont pas développé pour autant l’exportation car les besoins en intrants fortement taxés des entreprises sont en général importés.

En bref, à Madagascar, la demande a été totalement atrophiée par les dévaluations successives destinées à maintenir artificiellement les cours des matières premières en monnaie locale et à en pérenniser la production à tout prix. Elles ont complètement déstructuré le rapport entre salaire et coût de la vie dans le reste de l’économie pourtant étranger au « café et à la vanille » et par ailleurs majoritaire, et fait que la quasi-totalité de la population, y compris les salariés, vit dans la plus grande précarité.
La classe moyenne a disparu depuis des lustres et depuis longtemps, un salaire ne suffit plus qu’à couvrir à peine les besoins alimentaires primaires.

Les mesures de dévaluations successives a fait que le FMG a perdu 540 % de sa valeur de 1986 à 1992 . C’est dans ce contexte que les mesures de flottement commençaient à prendre le relais dans les cercles de décisions et des négociations en haut lieu entre Madagascar et les IBW en particulier le FMI .


C’est alors que les experts ont imaginé le système du « flottement » de la monnaie malgache, qui marque le début de la glissade sans fin du Fmg, et dès 1994 la rumeur préparait l’opinion publique à une parité de 1.000 Fmg pour 1FF .
III-La période de flottement libre d’après 1994
Pour ses partisans, le régime de flottement présente l’énorme avantage d’introduire une flexibilité dans la conduite de la politique économique. Après une concertation avec le FMI dans le cadre du SHADOW programme ,l’autorité monétaire malgache avec l’aval du pouvoir public a progressivement libéralisé sa politique monétaire. Après un système de change dirigé où le taux de change est fixé par voie officielle, par les autorités, le pays a opté pour un régime de change flottant par la Convention de place du 04 Mai 1994 entre la Banque Centrale de Madagascar et les banques primaires malagasy. Comme le note la BCM dans son site internet: « Au niveau de la règlementation des changes, les grandes orientations vers une économie de marché, suite à l’acceptation par Madagascar des obligations de l’Article VIII des statuts du FMI ont impliqué une réforme du cadre légal et règlementaire dont les dispositions sont définies par la loi n° 2006-008 du 02/08/2006 portant Code des Changes.
Ainsi ,le 6 Mai 1994, le Marché Interbancaire de Devises (MID) dont le taux de change est déterminé par la confrontation de l’offre et de la demande de devises a été créé. A partir de là ,le cours du Franc Malgache par rapport aux devises étrangères est librement déterminé par le marché. Il peut varier à l’intérieur de chaque journée en fonction de l’évolution. Seules la Banque Centrale et les banques commerciales agréées et ayant adhéré à la convention participent au marché interbancaire .Les banques commerciales peuvent effectuer des opérations correspondant soit à la couverture d’ordres reçus de leur clientèle, soit à des prises de position pour leur compte propre dans le cadre des limites fixées par les autorités. La Banque Centrale opère sur ce marché soit pour couvrir les ordres de sa propre clientèle, soit dans le cadre des opérations de gestion des réserves de change du pays. Comme le note le Pr Andrianomana Pepe [2000] : « le MID est marché d’oligopole par excellence » car il n’y a que quelques intervenants consitutés principalement des banques primaires et la Banque Centrale Malgache ( BCM) .
D’autre mesures viennent renforcer le décret relatif au MID en 1995 et durant les années subséquentes .Le texte de 1995 sur la règlementation des comptes en devises d’inspiration libérale a permis aux acteurs économiques, à partir de 1996, de garder, à leur gré, leurs recettes d'exportation dans des comptes en devises. « De même, la libéralisation des changes a été renforcée la même année par la libéralisation des transactions courantes avec l'étranger (Paiement des transactions de biens et services, transfert des salaires et dividendes, des revenus des biens meubles et immeubles,…) ». Ces mesures ont rétabli la confiance et réduit fortement la différence de changes entre les cours officiels et les cours du marché noir. En 2004, un texte contraignant sur la libre transférabilité des opérations financières a été adopté, en prétextant la lutte contre le blanchiment et la corruption. En réaction, le marché parallèle de change s’est revigoré et l’écart entre les cours officiels et les cours du marché noir a augmenté, cela dénote un manque de confiance du marché.
Mais comme c’était encore très loin de compenser la faiblesse des cours des matières premières, les dirigeants d’alors avertissaient déjà que cela ne serait sans doute pas suffisant. Mais surtout, ils leur permettent d’atteindre le niveau de parité souhaité quel qu’en soit le niveau, dans un laps de temps très limité. Quoi de plus naturel diront-ils puisque c’est le marché qui détermine le cours du FMG devenu l’Ariary.Mais l’évènement qui s’ensuit va monter tout à fait le contraire car la monnaie malgache va dégringoler d’une manière substantielle sans apporter une compétitivité économique à l’économie.
Ainsi sous couvert de « technicité » et de « loi du marché » selon laquelle la parité de l.Ariary ( la monnaie malgache ) doit être déterminée par « l’offre et la demande » sur le MID, le FMI et la Banque Mondiale ont abusivement imposé la dévaluation pour soutenir artificiellement les cours des matières premières,
enregistrant comme seul succès l’amélioration très remarquée du rang de la Grande île dans le classement des pays les plus pauvres du monde. Quelle absurdité !
Etant donné que la monnaie malgache ( l’ Ariary ) est une monnaie non convertible , l’autorité monétaire malgache n’a aucune obligation , ni d’aucune d’autre nature de se constituer contrepartie en dernier ressort aux fins de satisfaire une demande formulée par un tiers (Investisseurs, particuliers, importateurs ,etc.) d’échanger de la monnaie locale contre une devise étrangère.
Ce qui n’est pas le cas d’un pays à monnaie convertible, qui à défaut de ne pouvoir faire face à une telle obligation liée à la convertibilité, verrait sa monnaie subir une dévaluation technique. C’est bien pour cela que le Brésil et l’Argentine, dont les monnaies ne sont pas convertibles, ont pu en 1994, et ce pratiquement du jour au lendemain, aligner leurs monnaies respectives sur le Dollar américain.
De ce fait, une dépréciation de la monnaie malgache suivant un soi disant « loi de l’offre et de la demande » sur le MID apparait une fausse route .
Et d’ailleurs de quelle « offre et demande » parle t-on à Madagascar sinon de transactions quotidiennes qui frisent le ridicule par leurs volumes et leurs montants : parfois quelques millions et un nombre de transactions qui se compte avec les doigts d’une main pour la devise la plus active (l’Euro) voire aucune transaction pour la 1ère devise mondiale (l‘USD).
On veut convaincre les malgaches que parce que quelques importateurs, un jour que le bon Dieu a fait, ont eu du mal à trouver une devise et ont dû la payer plus chère, la parité de l’Ariary doit en être affectée entrainant le reste de l’économie du pays dans un gouffre sans fond.
Ou alors on avance l’argument éculé du différentiel d’inflation avec le marché financier international : mais c’est bien la dévaluation qui alimente l’inflation .
Le tableau ci –après illustré par le graphique montre à quel point le régime de change flottant mis en place en 1994 a amené la monnaie malgache dans un rythme de dépréciation exceptionnelle.


Tableau : Taux de change nominal de l’ Ariary par rapport à l’ Euro et le Dollar US ( 1996-2008)

1996 1997 2000 2002 2004 2005 2008
EURO 1150 1251,4 1273,8 1437,2 2488 2504
$US 810 1020,2 1357,4 1318,4 1277,8 2003 1708
Source :Auteur à partir de Banque Centrale de Madagascar ( Rapports et bulletins d’information annuel).
















Graphique :



Source : Auteur à partir de Banque centrale de Madagascar ( Rapport et Bulletin d’information annuels)

La dépréciation de la monnaie malgache est flagrante depuis la mise en place du flottement en 1994 . A cause d’un problème statistique fiable, l’analyse a été faite ici entre l’année 1996 et 2008 . Ainsi l’ Euro valait 1150 Ariary en 1997 , passe à 1273 Ariary en 2002 au moment de la crise politique de 2002 et s’établit à 2504 Ariary en 2008 . Dans l’ espace d’une décennie , l’ Ariary s’est dépréciée ainsi de l’ordre de 1354% par rapport à l’Euro .Le cours de l’ Ariary par rapport à au dollar US suit la même tendance .Alors qu’un dollar valait 810 Ariary en 1996 , en 2002 , ce cours s’était fixé à 1318 Ariary en et 1708 Ariary en 2008 . De 1996 à 2008 , la monnaie malgache a perdu alors de l’ordre de 1177, 39 % de sa valeur .
Dix –on , les chiffres parlent d’eux –même , à la lumière de ces chiffres , le régime de flottement mis en place depuis 1994 n’a pas du tout apporté une stabilité à l’ économie malgache . A la lumière de la théorie économique dominante largement véhiculée par les IBW , la dépréciation chronique de la monnaie malgache ( l’ Ariary ) devait rendre compétitive l’économie malgache via la compétitivité prix des produits exportés . Mais au contraire, cette dépréciation soutenue de l’Ariary a alimenté l’inflation via le renchérissement des produits importés. En tout état de cause, le régime de flottement n’a pas pu mettre la Grande ile sur le même diapason que des pays comparables comme l’iles Maurice, l’Afrique du Sud , le Botswana et quelques pays de l’ Afrique australe .
Il est crucial de noter qu’en dehors des paramètres nationaux, l’évolution du cours de l’ Ariary est aussi largement influencée par la parité Euro/Dollar au niveau international .La Banque Centrale Malgache dans son bulletin d’information 2008 note bien cette tendance .On peut lire ainsi dans ce bulletin de la BCM [ 2008] : « A fin septembre 2008 et par rapport à fin décembre 2007,
il a été enregistré une appréciation de 8,5 pour cent vis-à-vis de l’euro et de 7,4 pour cent vis-à-vis du dollar US, soit une appréciation de 8,5 pour cent de l’indice composite. Cependant, par rapport à fin juin 2008 et consécutivement à l’appréciation du dollar au niveau mondial, la monnaie nationale s’est appréciée de 4,7 pour cent par rapport à l’euro, mais s’est fortement dépréciée de 4,4 pour cent par rapport au dollar US. L’indice composite
indique une légère appréciation de 1,2 pour cent de l’ariary. Les trois premiers trimestres de 2008 ont été marqués par la poursuite de l’appréciation du Taux de Change Effectif Réel (TCER), donc de l’érosion de la compétitivité externe
de la monnaie nationale. Il s’agit d’une tendance déjà observée depuis le second trimestre 2006. A fin septembre 2008, le TCER s’est apprécié de 13,6 pour cent par rapport à fin décembre 2007 et de 17,0 pour cent en glissement annuel. Cette appréciation réelle est essentiellement attribuable à l’appréciation nominale de l’ariary (hausse du TCEN) et à l’inflation intérieure relativement plus élevée (6,7 % par rapport à décembre 2007) que celle des partenaires commerciaux de Madagascar (2,4 %) ».
Dans la mesure où Madagascar est un pays extraverti largement dépendant des exportations, de l’aide extérieure et du tourisme, le régime de flottement n’apparait pas la solution optimale dans la conduite de sa politique de change. L’étroitesse du Marché Interbancaire des Devises ( MID ) et le volume de transactions traitées sur ce marché font que l’équilibre résultant de l ’offre et de la demande en devise ne reflète pas vraiment la réalité économique du pays .Il faut rappeler que le MID à Madagascar est une sorte de marché d’oligopole sur lequel intervient la Banque Centrale Malgache ( BCM ) , quelques institutions bancaires et institutions agrées[Pepe Andrianomanana ,2000] .La moindre information ou un petit dérapage politique ( comme celle de mesure de détaxation de à l’aveuglette de 2004 ) ,la chute de l’entrée en devise via la suspension des aides et financements des bailleurs de fonds , la forte variation des recettes d’exportations , la fluctuation du volume relatif à l’ IDE ,le mouvement en dent de cie du tourisme , la stabilité politique sont autant de paramètres qui déterminent et influencent la stabilité ou la variation du taux de change à Madagascar.


Conclusion
De 1980 à nos jours qu’on soit dans un régime de change fixe ou dans un régime de change flottant, la monnaie malgache n’a cessé de se déprécier (versus se dévaluer) par rapport aux devises clés ( FF , Euro ,$US ) . Sans vouloir infligé un jugement infondé sur la BCM , ce constat nous amène à dire que la Banque Centrale Malgache ( BCM) a failli à l’une de ses principales missions : la stabilité monétaire .Mais elle n’était pas seule responsable de ce désastre .
Malgré l’indépendance apparente de la BCM stipulée par son statut, l’autorité politique qui s’est succédé s’immisce régulièrement dans la conduite de la politique monétaire et la politique de change. La main mise des IBW surtout le FMI dans le cadre des différents programmes successifs ( FAS , FASR , FRPC ) constitue aussi un des blocages majeurs de la mise en place d’une politique de change responsable à Madagascar .Pour beaucoup de raisons ,le retour à un régime de change fixe est largement conseillé car à l’ allure actuelle des choses ,avec les conséquences économiques de la crise politique actuelle ( depuis janvier 2008), la monnaie malgache risque encore de s’enfoncer et de se déprécier fortement vis-à-vis des deux devises pivot ( l’ Euro et le Dollar).Mais à l’instar de bon nombre des PED , en matière de taux de change , l’important est de savoir quel est la priorité du gouvernement .Jusque là , ni le change fixe , ni le change flottant n’ont pas encore apporté leur fruit , les résultats escomptés à Madagascar .Certes , la politique de change ne constitue qu’une partie de la politique monétaire d’un pays qu’il soit riche ou non ( Emergents et PMA ) .Mais elle constitue quand même le noyau fondamental de celle-ci et influe d’une manière significative sur la performance économique du pays en question ainsi que sur les conditions de vie de la population. On peut se demander ainsi, comment et quand l’autorité monétaire, le pouvoir politique local , les IBW arriveront-ils à trouver un régime de change optimal apte à faire décoller Madagascar du cercle vicieux de la pauvreté qui évidement passe obligatoirement par la stabilité de sa monnaie ? L’avenir nous apprendra la suite !






BIBLIOGRAPHIE
-Andrianomanana Pepe ., al. [2000], Madagascar, Le secteur financier à l’aube du XXI ème siècle : Etat des lieux et orientations, Centre d’Etude Economique(CEE), Université d’Antananarivo et JFK School of Government, Harvard University.
-Artus Patrick [2006], La résolution des crises dans les pays émergents, Economica, Paris.
- Aglietta M ., Orléan A. [2003]; La monnaie entre violence et confiance, Odile Jacob.
-Allegret Jean Pierre[2005] ,Les régimes de change dans les marchés émergents :Quelles perspectives pour le XXIème Siècle ? , Vuibert ,Paris .
-Banque Centrale de Madagascar, Bulletin d'Informations et de Statistiques - Supplément Annuel, de 2000 à 2008, Antananarivo.
_______ ,Rapports annuel , 1996 à 2008 .
-Blanc Jerome , Ponsot Jean François [2004] crédibilité et currency board :le cas lituanienrevue d’économie financière, n°75, 2004, pp. 113-127.
- Colliac Stéphane [2006] , Les conditions préalables à la dollarisation totale : Application à l’ Amérique latine , Thèse de Doctorat ès Science Economiques , Université Montesquieu Bordeaux IV , Octobre.
- Cravereau J., Jacques Trauman [2001] ,Crises financières, Economica.
-Duburq Caroline [2006] , Comportement de l’indice de risque-pays en régime de fixité extrême des changes , Économie internationale 2006/2, N° 106, p. 85-108.
-Hakim Ben Hammouda , Moustapha Kasse [2001],L’avenir de la zone franc.
-Lelart, M [2007], Le système monétaire International, la Découverte, Repères.
-Lelart M., L'Union monétaire en Afrique de l'Ouest, L'Économie Politique 2003/3, n°19, p. 106-112.
-Minda Alexandre [ 2005] , La dollarisation intégrale : une option monétaire de dernier ressort pour l’Amérique latine ? Mondes en Développement Vol.33-2005/2-n°130.
-Sandretto Réné (sous la direction) [1994], Zone franc : Du franc CFA à la monnaie unique européenne, les éditions de l’épargne, Paris .
-Sgard Jérôme [2002] , L’économie de la panique, faire face aux crises financières, Découvertes.
-Socorro Heysen [2005], La dollarisation le tout, Revue Finance et Développement, Mars, FMI.
-Stiglitz J. [2002], La grande désillusion, Fayard.
-Tinbergen Jan [1952], On the Theory of Economic Policy, North Holland, Amsterdam.

Aucun commentaire: